Test Honor Magic4 Pro : un galop d’essai très convaincant sur le haut de gamme
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Comme promis, Honor revient sur le haut de gamme. La marque présente le Magic4 Pro, son porte-étendard très ambitieux, concurrent du Find X5 Pro, du Xiaomi 12 Pro et du Galaxy S22 Ultra. Armé d’une plate-forme 100 % premium, le Magic4 Pro veut éclipser Oppo et Xiaomi sur la charge rapide. Mais puissance et charge ne font pas tout. Comment le porte-étendard de Honor répond-il aux autres exigences ? Réponse dans ce test complet.
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Le retour de la marque Honor s’organise petit à petit. Nous avons vu arriver les Honor 50 et Honor 50 Lite en fin d’année dernière. Nous avons testé le premier des deux. Et l’expérience est plutôt bonne, même si elle est perfectible. Puis en ce début d’année, les X8 et Magic4 Lite ont suivi en avril. Nous avons publié dans nos colonnes le test du second, lequel s’avère être très équilibré, même s’il manque un peu d’arguments distinctifs.
Lire aussi – Test Poco F4 GT : les gamers ont enfin droit à un smartphone puissant et abordable
Et c’est désormais au tour des X7 et Magic4 Pro d’entrer en scène. Le premier sera le mobile le moins cher de Honor cette année. Et le second sera l’un des plus chers, sinon le plus cher. En effet, il se positionne au-dessus des 1000 euros, loin, très loin du Honor 50. Avec le Magic4 Pro, Honor couvre enfin tous les segments de prix. Que vaut la proposition de la marque à un prix similaire aux terminaux haut de gamme les plus populaires du moment ? c’est ce que nous allons découvrir dans ce test complet !
Notre test vidéo
Fiche technique
Honor Magic4 Pro | |
---|---|
Dimensions | 163,6 x 74,7 x 9,1 mm |
Poids | 209 grammes |
Ecran | 6,81 pouces LTPO AMOLED (19,5:9) Définition 1312 x 2848 pixels (résolution 460 ppi) taux de rafraichissement 1 Hz - 120 Hz fréquence d'échantillonnage 360 Hz HDR10+ Luminosité max auto 1000 nits |
Chipset | Qualcomm Snapdragon 8 Gen 1 (4nm) |
OS | Android 12 + Magic UI 6 |
RAM | 8 Go |
Stockage | 256 Go |
microSD | non |
Capteur principal | Capteur principal : définition 50 MP objectif ouvrant à f/1.8 autofocus omnidirectionnel stabilisateur optique 2 axes sur objectif autofocus laser Capteur panorama / macro définition 50 MP objectif ouvrant à f/2.2 autofocus omnidirectionnel angle de vue 122° Capteur zoom optique : définition 64 MP objectif ouvrant à f/3.5 stabilisateur optique 2 axes autofocus à détection de phase zoom optique périscopique 3,5x, numérique 100x Capteur ToF (profondeur) |
Capteur secondaire | 12 MP f/2.4 angle de vue 110° capteur ToF |
Batterie | 4600 mAh (2x 2300 mAh) Charge rapide 100W Charge sans fil rapide 100W Compatible Qi Charge inversée 5W |
5G | Oui |
Connectivité | WiFi 6 Bluetooth 5.2 NFC UltraWideBand (UWB) |
Audio | Double haut-parleur Pas de port jack 3,5 mm Certification DTS-X |
Biométrie | Scanner d’empreinte sous l'écran Reconnaissance faciale 3D |
Résistance à l'eau | IP 68 |
Prix et disponibilité
Le Magic4 Pro est un smartphone commercialement ambitieux. Il se positionne à 1099 euros. C’est la première fois (à notre connaissance) que Honor se lance sur ce segment de prix en France. La marque a déjà abordé les segments haut de gamme en Chine, avec le Magic3 Pro en 2021 ou avec le Magic V, son premier smartphone pliant, il y a quelques mois. Il n’existe qu’une seule configuration avec 8 Go de RAM et 256 Go de stockage.
En abordant le haut de gamme, Honor vient donc se frotter à toutes les marques premium déjà bien installées. L’iPhone 13 Pro chez Apple. Le Galaxy S22+ chez Samsung. Le Find X5 chez Oppo. Le Xperia 5 III chez Sony. Le Xiaomi 12 Pro. Le ROG Phone 5s chez Asus. Tous ont un positionnement bien marqué. Tous offrent une expérience premium. Reste à savoir comment Honor tient la comparaison et va se démarquer.
Le Magic4 Pro sera disponible à partir du 18 mai 2022, soit le lendemain de la publication de ce test. Il se décline en deux coloris : noir et cyan (la couleur de notre unité de test). A son lancement, le Magic4 Pro profite d’une offre de précommande. Le prix ne change pas, mais deux accessoires sont vendus avec : un chargeur sans fil 100 watts et une montre connectée, la Honor Watch GS3.
Le smartphone est accompagné d’un chargeur 100 watts, d’un câble USB type-A vers USB type-C et du petit outil pour ouvrir le tiroir de la carte SIM. Notre exemplaire de test est accompagné d’une coque en plastique. Mais celle-ci est absente des versions commerciales, les opérateurs français demandant aux marques de les enlever autant que faire se peut.
Design
Faisons tout d’abord le tour du propriétaire. Le Magic4 Pro reprend les codes ergonomiques du Magic4 Lite que nous avons testé récemment. Cela veut dire que le module photo à l’arrière est circulaire. Cette forme de module est « inspirée » des Mate de Huawei, notamment la série Mate 40, qui avaient déjà servi de base à la conception de la série Magic3 de 2021. C’est un design qui est assez distinctif en France, même en prenant en compte Huawei qui préfère désormais les doubles modules en « 8 », comme sur le Nova 9 ou la série P50.
Le module photo accapare une grande partie du dos du smartphone. On en voit évidemment que lui, notamment en version cyan. Nous aurons évidemment l’occasion de revenir sur les éléments qui le composent, lesquels sont positionnés sous une plaque de verre minéral. Ce module est légèrement protubérant et saillant. Il est cerclé de métal. Dernier détail important : le module est entièrement noir, accentuant encore cette impression imposante.
Toujours à l’arrière, vous retrouvez une coque en verre minéral incurvée sur les tranches latérales et… totalement brillante. C’est beau, mais cela retient beaucoup les traces de doigt. Et ça, c’est vraiment dommage. Sur les tranches, le smartphone est protégé par de l’aluminium. C’est très qualitatif. Le positionnement des éléments techniques est très classique, sauf pour le haut-parleur secondaire qui est positionné sur la tranche supérieure, comme chez Xiaomi. C’est une sacrée bonne nouvelle. Nous en reparlerons dans la partie audio. Nous retrouvons aussi un capteur infrarouge pour transformer le mobile en télécommande pour la télé.
A l’avant, nous retrouvons une grande dalle tactile incurvée sur les tranches latérales, comme à l’arrière. Dans le coin supérieur gauche, nous retrouvons un poinçon très allongé. Il compte deux éléments. Nous en reparlerons dans la partie photo. Un lecteur d’empreinte digitale est placé sous la dalle. Un haut-parleur est extrêmement bien caché dans la bordure entre l’écran et le contour métallique. Enfin, une protection d’écran est préinstallée en usine. Ce qui est parfait pour protéger l’avant du mobile contre les rayures.
Le Magic4 Pro est un très grand smartphone. Il mesure 16,4 cm de haut, 7,5 cm de large et presque 1 cm en épaisseur (9,15 mm précisément). Il pèse 215 grammes. En main, le smartphone est certes massif, mais reste ergonomique. Les boutons pour la mise en marche et le volume sonore, situés sur la tranche de droite, tombent parfaitement sous le pouce de la main droite (ou l’index et le majeur de la main gauche). En revanche, pour taper des textos, utiliser les deux mains est conseillé.
Écran
Observons de plus près les caractéristiques techniques de l’écran du Magic4 Pro. Avec une première remarque : cette dalle est vraiment très grande. Elle mesure 6,81 pouces. A 0,19 pouce près, nous atteignons la limite symbolique des 7 pouces. La frontière entre les téléphones et les tablettes s’étiole. Et ce genre de produit participe bien évidemment à la faire disparaitre. Les bords incurvés amoindrissent cette sensation de grandeur, comme pour le Galaxy S22 Ultra et son écran de 6,8 pouces. Il parait presque plus petit que l’écran du ROG Phone 5s Pro qui mesure 6,78 pouces (mais qui est cerclé de bordures assez épaisses).
La nature de la dalle est OLED (et non AMOLED). Pas de dalle Samsung ici, donc. Cependant, la structure est vraiment très proche, avec des sous-pixels organisés en diamant, comme le montre notre photo ci-contre réalisée avec le microscope de notre fidèle Find X3 Pro. Qui dit OLED dit aussi taux de contraste infini, bien sûr. La dalle est également compatible HDR10+, sans surprise. En revanche, elle ne dispose pas du Dolby Vision, contrairement à certains concurrents. Mais est-ce vraiment un problème ? Non.
La définition de l’écran est coincée entre le Full HD+ et le Quad HD+. En effet, la dalle compte 1312 pixels en largeur. Soit plus que les 1080 pixels du Full HD et moins que les 1440 pixels du Quad HD. En hauteur, la dalle dispose de 2848 pixels. Soit une résolution de 460 pixels par pouce, ce qui est très bien pour tous les usages du quotidien (voir même un peu trop). Ce choix de définition nous parait très curieux. D’autant plus que la mise à l’échelle des contenus doit certainement impacter les performances et l’autonomie.
Sachez toutefois que le Magic4 Pro intègre plusieurs réglages pour la définition (et donc la résolution). Vous avez le choix de passer à un « presque Full HD+ » ou à un « presque HD+ » pour économiser de la batterie. Et, par défaut, la définition est « dynamique ». Le système adapte la définition de l’écran selon le contenu qui est affiché. Cela permet d’économiser de la batterie quand cela est possible et de bénéficier tout de même d’une excellente définition quand c’est nécessaire. Bravo !
Le taux de rafraichissement de l’écran répond à une stratégie identique. Le Magic4 Pro dispose d’un taux maximal calé à 120 Hz. Mais il peut varier selon les usages et les contenus affichés. Vous pouvez régler manuellement le taux pour le fixer à 60 Hz (pour plus d’autonomie), 120 Hz (pour plus de fluidité) ou 90 Hz (pour un juste équilibre). Le mieux est de rester sur dynamique pour, logiquement, combiner fluidité et autonomie en fonction des besoins. La fréquence d’échantillonnage est de 360 Hz. Soit trois fois le taux de rafraichissement maximal. C’est un chiffre dans la bonne moyenne sur le haut de gamme.
Parlons maintenant de la colorimétrie. Le Magic4 Pro est capable d’afficher 1 milliard de couleurs différentes. Et, sans surprise, il est compatible sRGB et DCI-P3. Le smartphone dispose de deux profils colorimétriques : couleurs normales et couleurs vives, comme sur le Magic4 Lite. Notez que le mode « couleurs vives » est appliqué par défaut et que le mode « couleurs normales » est « adaptatif » : il change d’échantillon colorimétrique selon le contenu.
Sous le regard affuté de notre sonde, l’écran du Magic4 Pro se révèle excellent en mode « couleurs normales ». Le Delta E est de 1,7 seulement tandis que la température des moyennes frôle les 6400°. Le gamma E moyen est de 2,2. Ce sont d’excellents chiffres. Le mode « couleurs vives » n’est pas si mal non plus, même s’il est moins précis dans la reproduction des couleurs. Le vert et le bleu sont plus prédominants dans le blanc, poussant la température moyenne quasiment jusqu’à 7000°. Le Delta E moyen est de 2,9 et le gamma moyen de 2,1. Nous avons vu bien pire.
Pour contrebalancer les quelques défauts du mode vif, vous pouvez utiliser la roue chromatique proposée dans les réglages, en rajoutant un peu de rouge ou de jaune. Le smartphone dispose aussi d’outils pour améliorer le contraste et le rafraichissement des vidéos sur Netflix ou YouTube. Seule petite ombre dans ce tableau presque parfait : la luminosité de l’écran. En mode manuel, elle est un peu faible : entre 460 et 470 nits. Nous aurions préféré une luminosité qui dépasse les 500 nits, au moins avec le mode « couleurs vives ». Bien sûr, en mode automatique, cela monte plus haut en extérieur sous le soleil.
Interface
Une fois le smartphone allumé, vous arrivez sur Magic UI. La version préinstallée ici est numérotée 6.0. Elle est basée sur Android 12, contrairement à celle du Honor Magic4 Lite qui s’appuie sur Android 11 seulement. Pour ses modèles haut de gamme, Honor soigne donc l’expérience : c’est une très bonne nouvelle. Si seulement cela pouvait aussi être le cas pour les segments plus abordables…
Magic UI est une interface très plaisante. Dans cette version 6.0, la prise en main reste extrêmement proche de celle que nous avons testée avec le Magic4 Lite. L’iconographie n’a pas changé. La navigation est identique. Les options activées par défaut sont également les mêmes. Nous pensons notamment à la désactivation du tiroir d’applications, héritage de Huawei et d’EMUI. Elle est évidemment disponible dans les réglages.
Cette interface ne s’appuie pas sur Material You, les changements ergonomiques apportés par Android 12. Les options pour personnaliser l’interface restent similaires à celles de Magic UI 4.2. Il y a l’écran de verrouillage « magazine », qui ne sert pas à diffuser de la pub (regard appuyé vers Xiaomi). Et il y a aussi une boutique de thèmes dont les produits sont gratuits. Vous y retrouvez de nombreux éléments pour personnaliser l’interface (thème complet, fonds d’écran, polices, widgets Allways-On).
Parmi les petites retouches à l’interface qui nous avons bien aimées, évoquons l’accès à Google Assistant en glissant, doucement, du coin inférieur gauche de l’icône téléphone vers le haut. Autre exemple, l’ouverture du volet multifenêtre en glissant depuis l’un des bords incurvés vers le centre de l’interface et en maintenant le doigt appuyé une seconde. Encore un autre ? Le moteur de recherche global en glissant du centre de l’écran vers le bas. Ce moteur cherche dans les documents, les applications, les mails, les contacts ou encore les paramètres. Très pratique.
Côté application, vous retrouvez naturellement toute la brochette Google, accompagnée des habituels logiciels de Honor, comme le Gestionnaire de Téléphone, un gestionnaire de fichiers, un client mail, le bloc-notes avancé, Honor Club, My Honor et la boutique Honor, ces trois derniers étant largement dispensables. Il y a également quelques applications commerciales préinstallées : TikTok, Booking, Netflix, TrainPal, Trip.com et WPS Office. Une liste qui n’est pas très longue, mais qui nous parait tout de même déplacé sur un téléphone à 1100 euros. En outre, Microsoft Swiftkey est le clavier par défaut.
Performances
Le Magic4 Pro est un smartphone dont l’ambition est de concurrencer tous les autres smartphones haut de gamme. Pour cela, il lui faut LA plate-forme des smartphones premium de ce début d’année, le Snapdragon 8 Gen 1. Et c’est le cas. Nous retrouvons ici le composant de Qualcomm, accompagné de 8 Go de RAM. Nous aurions évidemment préféré 12 Go de mémoire vive, comme la grande majorité des smartphones haut de gamme. Pourquoi ? Parce que cela permet de lancer davantage d’applications en arrière-plan sans avoir besoin de les fermer ou de les suspendre. En outre, les jeux sont de plus en plus gourmands en RAM.
Le Magic4 Pro réalise de bons scores dans les benchmarks. Mais ils sont généralement moins bons que ceux des autres smartphones sous Snapdragon 8 Gen 1, comme le Find X5 Pro d’Oppo ou le Motorola Edge 30 Pro. La différence n’est pas très importante. Mais elle est constatée de façon unanime par tous les tests, notamment Geekbench, Antutu ou 3D Mark. Le smartphone dispose d’un mode « performance », mais celui-ci ne fait qu’équilibrer la plate-forme et non augmenter ses caractéristiques techniques.
Ce léger décalage entre le Magic4 Pro et la concurrence s’explique en grande partie par la différence de RAM, évidemment. Mais cela n’empêche pas le Magic4 Pro d’offrir une très bonne expérience avec les applications les plus gourmandes, qu’il s’agisse de la captation vidéo ou du jeu vidéo. Genshin Impact, notre jeu étalon, reste très fluide avec le Magic4 Pro, même si le jeu opte, par défaut, pour les graphismes moyens (comme toutes les autres plates-formes avec ce SoC). Nous remarquons d’ailleurs que Genshin Impact se charge plus rapidement avec le Magic4 Pro qu’avec les autres. C’est une bonne nouvelle.
Outre les performances brutes, nous allons également nous attarder sur d’autres paramètres de la plate-forme : la température et la stabilité. La première reste très bien maitrisée avec les usages standards et même avec un peu de jeu vidéo. En revanche, elle monte quand le SoC est vraiment sollicité. Les stress tests montrent que la température du téléphone peut monter jusqu’à 48°, avec des pointes locales qui peuvent dépasser les 60°. Cela ne gêne pas pour utiliser le téléphone, même si cela peut inquiéter. Il est intéressant de noter que la concurrence préfère ne pas dépasser les 45°.
Ensuite vient la stabilité. Elle est de 60 % environ, avec une variation de quelques points selon les stress tests utilisés. C’est un score assez proche de la concurrence. L’analyse des résultats des benchmarks nous montre que la baisse des performances arrive rapidement et abruptement. Mais, une fois qu’elle est passée, la plate-forme devient beaucoup plus stable (à puissance réduite bien entendu). Cela veut dire que si votre jeu est fluide après 5 minutes de jeu, il le reste jusqu’au bout de votre partie.
Batterie
Sous le capot, outre le SoC et la RAM que nous venons d’étudier, nous retrouvons aussi une batterie. Le modèle ici présent offre une capacité de 4600 mAh. C’est dans la bonne moyenne des smartphones haut de gamme, même si, une fois encore, nous en aurions aimé un peu plus. En effet, compte tenu de la définition de l’écran, du taux de rafraichissement ou encore du processeur, s’appuyer sur une batterie plus généreuse n’aurait pas été de refus. D’autant que certains concurrents offrent 4800 mAh, voire 5000 mAh, dans un encombrement plus faible.
Nous avons toutefois appris que la capacité d’une batterie n’est pas le seul élément qui influe sur l’autonomie d’un smartphone. Les optimisations logicielles peuvent changer considérablement la donne. Est-ce le cas ici ? Malheureusement pas toujours. Le test d’autonomie de PC Mark nous informe que le smartphone perd 71 % de sa batterie en 8 heures et 54 minutes. Il peut donc être utilisé 12 heures et 32 minutes en continu avant de s’éteindre. Soit une autonomie en usage classique d’une journée et demie environ avec les réglages par défaut.
Et pour les joueurs ? Tout dépendra évidemment de la qualité des graphismes. En effet, si les graphismes sont très détaillés, avec beaucoup de textures et un rafraichissement élevé, la plate-forme chauffera plus. Elle perdra beaucoup plus d’énergie. Et l’autonomie va dégringoler rapidement. Le stress test de 3D Mark fait perdre 12 % de batterie au téléphone en 20 minutes. Soit une autonomie théorique de 2 heures et 30 minutes. C’est peu, même pour une batterie de 4600 mAh. Genshin Impact, en revanche, avec les graphismes par défaut, ne fait perdre qu’entre 4 et 5 % de batteries en 15 minutes, pour une autonomie théorique de 5 heures. Ce qui est mieux.
Une fois le smartphone déchargé, il faut le recharger. Vous avez deux solutions pour cela. La charge filaire et la charge sans fil. Dans les deux cas, le smartphone est capable d’encaisser une puissance de 100 watts. Oui, 100 watts, même sans fil. C’est une vraie prouesse technique qui explique peut-être en partie pourquoi le smartphone est assez épais, même s’il est doté d’une batterie d’une capacité de 4600 mAh « seulement ».
Dans la boîte se trouve un chargeur 100 watts correspondant à la charge rapide du smartphone. Avec ce dernier et le câble USB type-C fourni, nous avons rechargé le smartphone de 0% à 100% (à partir du téléphone éteint) en 31 minutes (à quelques secondes près). Honor promet une charge complète en 30 minutes. Nous n’en sommes pas loin. Quelques indicateurs intermédiaires : il faut 11 minutes pour atteindre les 50 % et 24 minutes pour atteindre les 80 %.
Avec un chargeur sans fil, vous n’aurez pas la même vitesse de charge. Elle sera légèrement plus lente, même si l’un des chargeurs officiels développe la même puissance. Ici, vous atteignez les 45 % en 15 minutes. Cela reste évidemment une très bonne expérience de charge (d’autres n’y arrivent pas, même en filaire). Ce chargeur sans fil 100 watts est offert pendant la période des précommandes. Il intègre un ventilateur qui refroidit le chargeur ET le téléphone. Et il est assez bruyant. Mais il fonctionne très bien.
Pour l’entretien de la batterie, le Magic4 Pro profite de trois outils. D’abord, nous retrouvons l’habituelle charge programmée qui permet de limiter la surcharge (c’est-à-dire le temps que l’appareil reste branché alors qu’il est à 100 % de batterie). Le deuxième outil était absent du Magic4 Lite : il s’agit d’une charge limitée qui réduit le pourcentage de la batterie rechargée à chaque cycle. Cela réduit sensiblement l’autonomie, mais cela réduit aussi l’usure. Enfin, l’interface propose aussi une charge bridée, mais uniquement en charge sans fil.
Audio
Côté audio, le Magic4 Pro ne fait aucune vraie fausse note. Le smartphone intègre deux haut-parleurs stéréo plutôt équilibrés, un microphone dédié à la captation vidéo et quelques menues options pour améliorer l’expérience audio avec un casque. Commençons avec le microphone à l'arrière. Il est évidemment placé dans le module photo circulaire entre le capteur principal et l’autofocus laser. Il permet d’améliorer significativement la prise de son quand vous filmez. C’est un élément qui nous parait important en haut de gamme. C’est très bien qu’Honor y ait pensé.
Continuons avec les deux haut-parleurs. Le premier est positionné de façon classique sur la tranche inférieure. Et le second est placé sur la tranche supérieure. Mais, celui-ci compte une deuxième ouverture en façade. Elle est très fine et elle est cachée dans l’interstice, entre le verre minéral de l’écran et le contour en métal. Le son sort des deux côtés : en façade et sur le côté. Et l’expérience audio offerte est de bonne qualité. Beaucoup de médiums et d’aigus, bien sûr. Les basses auraient pu être plus affirmées, mais elles sont tout de même présentes. Et la puissance est bonne. Nous notons d’ailleurs que les distorsions sont maitrisées et les grésillements quasiment absents, même quand le son est au maximum.
Terminons avec les options audio. Si vous n’avez pas de casque audio compatible, elles ne servent à rien. Nous avons par exemple testé avec les Honor Earbuds 2 Lite, sortis en France avec le Honor 50. Mais ils ne sont pas compatibles. Quelle est la condition ? Il faut que les écouteurs prennent en charge le codec DTS-X. Certains écouteurs Honor les prennent en charge. Si vous en avez, vous pouvez améliorer l’expérience audio, notamment grâce à un égaliseur intégré et des profils adaptés à certains usages ou la forme des accessoires audio (casque ou écouteur). Nous aurions préféré la prise en charge du Dolby Audio, plus largement utilisé, mais c’est déjà très bien.
Photo
Terminons ce test avec la photo. Le Magic4 Pro a, sur le papier, tout pour plaire dans ce domaine. Un téléobjectif périscopique. Un autofocus laser. Deux stabilisateurs optiques. Deux caméras ToF (une à l’avant et une à l’arrière). Un mode macro pris en charge par le module panoramique. Un capteur selfie avec lentille grand-angle. Bref, il y a presque tout ce que nous pourrions attendre en photo d’un smartphone haut de gamme. Faisons le point sur l’équipement :
- Principal : capteur 50 mégapixels, objectif ouvrant à f/1.8, stabilisateur optique, autofocus laser et autofocus omnidirectionnel à détection de phase
- Panoramique : capteur 50 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.2, angle de vue 122°
- Téléobjectif : capteur 64 mégapixels, objectif ouvrant à f/3.5, stabilisateur optique, autofocus à détection de phase, zoom optique 3,5x et numérique jusqu’à 100x
- Selfie : capteur 12 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.4, angle de vue 100°
- Double caméra Time of Flight (avant et arrière)
Maintenant que nous savons ce dont le Magic4 Pro dispose pour faire des photos, regardons de plus près les clichés qu’il produit. Deux remarques générales. D’abord, la qualité générale des clichés est bonne et le résultat est assez naturel, avec un HDR qui n’est pas trop prononcé. Les photos offrent un bon contraste et de belles couleurs. Ensuite, la mesure des ISO n’est pas toujours précise avec une tendance à la surexposition (ou plus rarement à la sous-exposition). Cela touche surtout les photos de jour quand la lumière est très abondante. Un défaut que nous avions déjà rencontré avec le Magic4 Lite.
L’autofocus est excellent : la mise au point est très rapide et le suivi du sujet est précis. Le double autofocus omnidirectionnel et laser est une très bonne combinaison, même si elle peut se faire surprendre par des scènes complexes avec beaucoup d’objets dans le champ (un parterre de fleurs par exemple). Les contre-jours sont bien gérés : il est facile de voir les directions des panneaux ou les écritures sur les bâtiments, même en regardant directement le soleil. Il est possible de zoomer dans les photos réalisées avec le capteur principal sans perdre trop en détail.
De nuit, le Magic4 Pro propose un mode automatique qui active systématiquement une sorte de « mode nuit » avec une augmentation du temps de pause. Il n’est pas possible de désactiver cette option. De fait, le mode nuit dédié ne sert pas à grand-chose avec le capteur principal, hormis pour gagner en précision sur le contrôle de la lumière et sur la netteté, mais ce n’est pas toujours flagrant. Et, nous perdons aussi en naturel, puisqu’il n’est pas possible de faire une photo instantanée sans qu’elle soit floue.
Le capteur pour les panoramas est intéressant. Il n’est pas aussi qualitatif que le capteur principal, même s’il offre la même définition. Il est plus sombre. En pleine journée, cela se ressent déjà par une petite baisse de contraste et de détails dans les ombres. Et la nuit, nous avons une baisse de qualité, que ce soit au niveau du contraste, des couleurs et de la netteté. La netteté n’est pas qu’un problème d’objectif : c’est aussi un problème de capteur qui n’a pas d’autofocus, ce qui est le cas ici. Et ça, c’est vraiment dommage. Le mode nuit va arranger certains problèmes, comme la colorimétrie un peu terne. Mais elle va en alourdir d’autres, comme le piqué.
Le capteur avec objectif ultra grand-angle est en charge des macros. La qualité est bien meilleure que celle offerte par des modules 2 mégapixels, c’est évident. Quand le soleil est abondant, les couleurs sont belles et les détails sont présents. En revanche, vous devrez toujours faire la mise au point avec vos bras, puisque le capteur est dépourvu d’autofocus. En soirée, les problèmes se multiplient puisque le mode macro n'est pas compatible mode nuit. C’est donc rarement bon en soirée, mais vous pouvez avoir un peu de chance (ou de patience) et réussir un joli cliché.
Parlons maintenant du capteur 64 mégapixels avec téléobjectif. Ici, les photos sont équilibrées. Bonne gestion de la lumière et bonne colorimétrie. Elles sont nettes, puisque le capteur est non seulement stabilisé, mais il est aussi pourvu d’un autofocus à détection de phase. Ces deux technologies ne sont pas de trop pour améliorer le piqué des clichés, d’autant plus que le Magic4 Pro monte jusqu’au rapport 100x en numérique. Jusqu’au rapport 20x, les résultats sont très bons. Arrivé à 50x, c’est très correct de jour. Et le rapport 100x est très difficile à maitriser à cause des tremblements. Le capteur est compatible mode nuit, mais ce dernier bride le zoom au rapport 10x. Ce n’est pas très grave, car, même si elles sont lumineuses et colorées, les photos avec zoom sont difficilement nettes avec le mode nuit. Nous préférons largement la netteté du mode automatique avec le zoom 10x.
Le mode portrait est pris en charge par le capteur principal, mais également le capteur avec téléobjectif (voici pourquoi nous évoquons ce mode que maintenant). En effet, vous pouvez choisir la longueur focale pour vous rapprocher de votre sujet sans pour autant être intrusif (c’est-à-dire prendre la photo de trop près). L’effet est très intéressant, mais les portraits réalisés par le capteur principal seront nettement meilleurs. Meilleur équilibre, meilleure colorimétrie, meilleur contraste. Le détourage est très similaire entre les deux capteurs, grâce à la caméra ToF.
De nuit, vous aurez la possibilité de choisir aussi votre module photo pour prendre des portraits. Mais, comme en journée, la qualité des photos sera meilleure avec le capteur principal, parce que le téléobjectif est quand même sombre. Notez que les outils d’embellissement sont désactivés par défaut. C’est une bonne nouvelle pour garder du naturel.
A l’avant, vous retrouvez dans ce très large poinçon un capteur selfie et une caméra Time of Flight similaire à celle que vous retrouvez à l’arrière. Ce capteur fait lui aussi de jolis autoportraits, avec une belle lumière, du contraste et des textures naturelles. En mode automatique, vous avez trois positions pour le selfie : classique, grand-angle et ultra grand-angle pour les groupfies. Ces angles de vue sont incompatibles avec le mode portrait.
En soirée, ce capteur garder certaines qualités, mais la gestion de la lumière dépendra beaucoup du mode utilisé : automatique, nuit (qui est compatible avec les différents angles de vue) et portrait (compatible qu'avec l'angle le plus serré). Comme pour le capteur principal, les modes nuit et automatique sont très proches, avec une tendance à la surexposition avec l’angle de vue le plus serré. En revanche, le mode portrait est plus équilibré et surtout plus net. Il est clairement à privilégier.
Élément important du Magic4 Pro, le capteur selfie et sa caméra ToF ne font pas que des autoportraits : ils servent aussi à débloquer le mobile avec une reconnaissance faciale 3D similaire à Face ID chez Apple. Le système fonctionne très bien, même dans le noir. C’est un atout indéniable du smartphone.
Conclusion
Le Magic4 Pro est à la fois une belle vitrine technologique et un produit bien positionné au niveau tarifaire. La marque offre ici une très belle expérience, complète et qualitative. Il ne manque rien de fondamental dans sa fiche technique. Honor va même jusqu’à proposer des équipements qui ne sont pas toujours proposés au même prix (ou à un montant plus élevé) par la concurrence directe.
Nous pensons au téléobjectif périscopique, aux deux caméras ToF, à la charge rapide 100 watts en filaire et sans fil, au microphone dédié à la captation vidéo, à la reconnaissance faciale 3D qui fonctionne très bien, ou encore aux profils dynamiques pour le taux de rafraichissement et la définition de l’écran. Pour le reste, le Magic4 Pro ne démérite pas. Le design est élégant. L’écran est très bien calibré. Les deux haut-parleurs sont puissants. La plate-forme est haut de gamme.
Nous avons quelques petits regrets bien sûr, comme l’autonomie moyenne, la luminosité de l’écran un peu juste, le poids du téléphone un peu élevé, le réglage des ISO pas toujours maitrisé (mais cela peut être corrigé par une mise à jour) ou encore une certaine pauvreté en accessoire. Mais, tous ces défauts peuvent être pardonnés, même l’autonomie qui est contrebalancée par une excellente expérience de charge rapide.
Pourquoi peuvent-ils être pardonnés ? Parce que le prix du Magic4 Pro est tout de même moins élevé que celui des concurrents qui offrent la même expérience. C’est donc très bien joué de la part de Honor. Espérons que la marque corrigera les petits soucis évoqués dans ce test, tout en continuant d’être aussi agressive.
Ce premier smartphone haut de gamme de la marque Honor est une vraie réussite, même si la copie n'est pas parfaite. Un très bon écran. Une belle construction. De beaux matériaux. Une recharge très rapide, filaire ou sans fil. La reconnaissance faciale 3D. Un équipement photo complet et globalement très qualitatif. Le Magic4 Pro coche donc quasiment toutes les cases. Avec un prix en dessous de la concurrence, la plupart des petites faiblesses sont facilement pardonnées. Il ne lui manquerait plus qu'une autonomie de deux jours pour parfaire vraiment le résultat.
- Son prix moins élevé que la concurrence directe
- Son design distinctif, même s'il rappelle beaucoup Huawei
- Sa belle construction et la qualité des matériaux
- La précision de la colorimétrie de l'écran
- Le double haut-parleur puissant
- La recharge très rapide, que ce soit filaire ou sans fil
- L'éventail de technologies liées à la photo, aucun capteur inutile ici !
- L'excellente reconnaissance faciale 3D
- L'écran qui s'adapte automatiquement (colorimétrie, rafraichissement et définition)
- Sa coque brillante qui retient trop les traces de doigts
- La luminosité de l'écran un peu juste
- Une légère tendance à chauffer (et à perdre de l'énergie) quand il est sollicité
- L'autonomie qui a du mal à atteindre les deux jours d'utilisation
- L'absence d'autofocus avec le capteur panoramique
- L'imprécision du contrôle des ISO
- Un peu chiche au niveau accessoire fourni dans la boîte