Twitter : Elon Musk licencie une dirigeante, elle fait appel à la justice pour garder son travail

La situation en interne de Twitter devient lunaire, au point que les employés soient contraints d’avoir recours à la justice pour garder leur travail. C’est en effet la solution à laquelle a dû se résoudre Sinead McSweeney, cadre travaillant dans les bureaux irlandais de l’entreprise, après qu’elle ait refusé de répondre au fameux mail d’Elon Musk demandant aux salariés d’adopter une culture « hardcore ».

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Crédits : Pixabay

Il ne se passe désormais plus un jour sans qu’une nouvelle frasque d’Elon Musk aux commandes de Twitter ne fasse les gros titres. Il faut dire que les idées ainsi que les méthodes de management du milliardaire sont pour le moins erratiques depuis son arrivée à la tête de la firme. On a bien sûr eu droit à l’immense fiasco qu’a été le lancement de la certification payante, mais également à la décision très controversée de rétablir certains comptes particulièrement problématiques sur la plateforme.

Et puis, il y a aussi eu la vague de licenciements qu’il est bien difficile de justifier. Outre le fait qu’Elon Musk n’apprécie visiblement pas d’être contredit en public par ses employés, la chose est encore plus incompréhensible lorsque ceux-ci sont poussés à la porte pour avoir refusé de se soumettre à une nouvelle culture d’entreprise toxique au possible. Sinead McSweeney, vice-présidente mondiale de la stratégie publique, a été aux premières loges de cette catastrophe.

Une cadre de Twitter raconte les départs massifs des employés

Sinead McSweeney raconte ainsi avoir eu Elon Musk au téléphone le 13 novembre, quelques jours avant que celui-ci n’envoie ce fameux mail demandant aux employés d’adopter la nouvelle culture hardcore de Twitter. Le PDG lui a alors assuré que tous les salariés compétents ayant quitté l’entreprise seraient appelés à revenir. « Il a accepté que des personnes puissent être talentueuses, mais avoir un impact négatif sur l’équipe et il a déclaré qu’il ne voulait pas de connards », explique Sinead McSweeney.

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Crédits : Daniel Oberhaus

Dès lors, la vice-présidente se dit rassurée, jusqu’à ce qu’elle reçoive elle-même le mail, précisant que l’objectif d’Elon Musk est de réduire les effectifs du département de Sinead McSweeney d’au moins 20 %. Cette dernière refuse alors de répondre et d’adhérer à la nouvelle culture d’entreprise. Tandis que des milliers d’employés faisaient déjà leurs adieux à la firme sur leurs réseaux sociaux, Sinead McSweeney refuse de quitter son bureau. Pourtant, elle affirme que l’entreprise a agi comme si elle ne faisait plus partie de ses équipes.

La justice irlandaise empêche Elon Musk de licencier son employée

En effet, Sinead McSweeney a reçu peu de temps après ce mail un message la notifiant qu’elle a accepté ses indemnités de départ. De plus, elle a perdu accès à tous les systèmes internes, notamment son compte mail. Celle-ci a alors prévenu la direction qu’elle n’avait pas démissionné de son poste, sans que cela ne suscite de réaction. Contrainte, Sinead McSweeney décide de faire appel à la justice et obtient une injonction de la Cour suprême d’Irlande à l’encontre de Twitter, empêchant l’entreprise de la licencier.

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Suite à cette décision, la justice irlandaise a envoyé une lettre à Twitter, dont les avocats ont confirmé la réception. Ces derniers ont répondu que le dévouement de Sinead McSweeney pour son travail « n’avait jamais été remis en question », avant d’assurer qu’elle retrouverait bientôt l’accès à ses comptes professionnels. Or, pour l’heure, cela n’est pas encore le cas. La dirigeante précise par ailleurs qu’elle a été empêchée d’assister à une réunion, l’entrée dans les bureaux de Twitter lui ayant été refusée.

Devant la Cour, Sinead McSweeney a affirmé avoir souvent dépassé les 40 heures de travail par semaines réglementaires inscrites dans son contrat. Suite aux multiples licenciements, elle explique avoir eu besoin de travailler plus de 75 heures par semaine. Elle affirme qu’il est impossible de faire confiance à Elon Musk, qui selon elle dirige l’entreprise « de manière peu orthodoxe », « sans aucune logique apparente ».

Source : The Irish Times


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