Test Realme GT 5G : un vrai flagship killer comme on les aime

Notre avis

Le Realme GT, « flagship killer » de la marque alternative d’Oppo, arrive en France. Vendu à 449 euros, ce smartphone dispose d’un équipement haut de gamme que les gamers apprécieront et d’un design qui ne passe pas inaperçu. Véritable alternative au OnePlus 9, au ZenFone 8 ou au Find X3 Neo, est-il aussi qualitatif ? Peut-il remplacer un smartphone gamer ? Réponses dans ce test complet.

Qu’est-ce qu’un flagship killer ? Pour répondre à cette question, il faut d’abord savoir ce qu’est un flagship. Pour faire simple, il s’agit des meilleurs smartphones développés par une marque. Les « porte-étendard ». Le Galaxy S21 Ultra. Le Mi 11 Ultra. Le ROG Phone 5 Ultimate. Le Find X3 Pro. Le OnePlus 9 Pro. L’iPhone 12 Pro Max. Etc. Leurs points communs : ils sont très bien équipés et ils sont très chers. Un flagship killer est un smartphone qui se veut offrir une expérience similaire, mais à un prix moins élevé.

Lire aussi – Test OnePlus Nord CE 5G : la valeur sûre du milieu de gamme

Le premier flagship killer fut le OnePlus One, avec son incroyable fiche technique pour un prix très modéré. Il fut suivi pas de nombreux autres smartphones, parfois chez OnePlus, parfois chez d’autres marques. Nous pensons notamment à Xiaomi, à Vivo à Oppo. Cette année, plusieurs modèles prétendent à ce titre. Le Mi 11i. Le Find X3 Neo. Le OnePlus 9. Le Vivo X60 Pro. Le Poco F3 et le Poco X3 Pro. Le ZenFone 8. Realme a présenté aujourd’hui un autre candidat au titre : le Realme GT.

Le Realme GT, successeur du Realme X50 Pro Player (inédit en France), répond scrupuleusement à la définition du flagship killer. Une plate-forme performante. Une expérience complète. Un design qualitatif, mais pas ostentatoire. Et un prix bien plus bas que les flagships. Il est même plus bas que les flagship killers que nous avons cités précédemment. Et il se pourrait bien qu’il soit le meilleur candidat, sinon l’une des plus belles surprises de ce printemps. Pourquoi ? D’abord parce que son prix est vraiment très bas. Ensuite parce qu’il n’est pas dénué d’intérêt, comme nous allons le voir dans ce test complet.

Notre test vidéo

Fiche technique

Realme GT
Dimensions et poids158,5 x 73,3 x 8,4 mm (verre)
158,5 x 73.3 x 9,1 mm (cuir végétal)
186 grammes
Ecran6,43"
Super AMOLED
FHD+ (2400 x 1080 pixels)
409 pixels par pouce
Rafraichissement 120Hz
Echantillonnage : 360 Hz
Gorilla Glass 6
DCI-P3
ChipsetQualcomm Snapdragon 888 (5nm)
OSAndroid 11 + Realme UI 2.0
RAM8/12 Go
Stockage128/256 Go
microSDNon
Capteur principal64 MP, f/1.8, 0,8 µm, PDAF
8 MP, f/2.3, 119˚
2 MP, f/2.4, macro
Vidéo 4K @ 30 ips
Capteur selfie16 MP, f/2.5
Batterie4500 mAh
Charge rapide filaire 65 watts
5GOui
BiométrieScanner d’empreinte optique sous l'écran
AudioDouble haut-parleur
Port jack 3,5 mm
Dolby Audio
Résistance à l'eauNon

Prix et disponibilité

Le Realme GT arrive en France en deux versions. La première est équipée de 8 Go de RAM et de 128 Go de stockage. C’est celle-ci qui fait l’objet de ce test complet. La seconde est équipée de 12 Go de RAM et 256 Go de stockage. Cette seconde configuration est identique à celle de certains des meilleurs smartphones haut de gamme et même de certains smartphones orientés gaming.

Le prix du Realme GT est très attractif. Il est de 499 euros pour la version 8+128 Go et de 599 euros pour la version 12+256 Go. Mais le smartphone profite aussi de réductions durant les premiers jours de commercialisation. L’une des réductions les plus fortes ramène le Realme GT 12+256 Go à 499 euros. C’est un prix si agressif que le Realme GT devient le moins cher des smartphones équipés du Snapdragon 888. Tout simplement.

Le Realme GT est disponible en France depuis le 21 juin. Il est proposé, selon les versions, sur les sites d’AliExpress et d’Amazon, en plus de la boutique officielle de Realme. Les plus fortes réductions n’ont lieu que les premiers jours de sa commercialisation.

Dans la boite du Realme GT, vous retrouvez une coque en plastique souple, un chargeur 65 watts et un câble USB type-C vers USB type-C. Un kit mains-libres devraient également être présent dans la boîte pour se conformer à la loi française. Il n’accompagnait pas notre exemplaire de test.

Design

Le design du Realme GT n’est pas orienté gaming, mais rappelle davantage les sports mécaniques et les produits high-tech branchés. C’est à l’arrière notamment que vous pouvez le constater. Quand nous avons vu pour la première fois ce smartphone, il nous a rappelé certains modèles de Huawei : le Mate 20 RS Porsche Design et le Mate 30 RS Porsche Design, notamment. Eux aussi optaient pour un mélange élégant de textures végétales et minérales. Notez qu’il existe aussi deux autres habillages dont le dos est tout en verre minéral. Un matériau qui glisse et retient les traces de doigts.

Le dos est formé de cuir végétal qui ne retiendra jamais les traces de doigt et qui est plutôt agréable au toucher. Cela rappelle beaucoup le Find X2 Pro, qui utilise aussi ce matériau. La grande bande noire qui barre la coque est en verre minéral. Elle prolonge le bloc photo situé en haut à gauche du téléphone. Ce bloc photo n’est pas trop protubérant, de sorte que le smartphone reste relativement stable quand il est posé sur une table.

Le contour du smartphone est en polycarbonate. Oui, c’est du plastique. Vous en avez la preuve grâce à l’absence de séparation pour les antennes qui équipent habituellement les téléphones avec châssis métallique. La finition est argentée et brillante. Sur un smartphone haut de gamme, le plastique pourrait passer pour une faute de goût. Sur un modèle milieu de gamme, cela passe plutôt bien.

Voici la liste des éléments que vous retrouvez sur les tranches : haut-parleur principal, microphone principal, port USB type-C et port jack 3,5 mm en bas ; contrôle du volume et tiroir pour la carte SIM à gauche ; microphone secondaire en haut ; et bouton de mise en marche à droite. Une configuration classique, hormis l’apparition du port jack 3,5 mm. Nous y reviendrons.

À l’avant, vous retrouvez une grande dalle tactile, cernée de bordures pas trop épaisses, mais pas très fines non plus. Une fois encore, cela peut choquer dans un smartphone à plus de 700 euros. Dans un mobile à 449 euros, nous le pardonnons plus facilement. Remarquez aussi la protection pour l’écran, préinstallée. Sa présence est une bonne nouvelle.

L’écouteur téléphonique, qui se double d’un haut-parleur secondaire, est placé dans l’épaisseur entre le verre minéral qui protège l’écran et le contour en plastique. Un poinçon pour un capteur selfie est présent dans le coin supérieur gauche. Et un lecteur d’empreinte digitale est intégré sous la dalle. Il débloque rapidement le téléphone. Et son positionnement est correct.

La prise en main du smartphone est plutôt bonne, même si les dimensions en font un modèle plus pratique à utiliser à deux mains. Grâce à sa texture en cuir végétal, le Realme GT ne glisse pas dans les mains. Ce qui est très pratique au quotidien.

Écran

Observons maintenant l’écran de plus près. Le Realme GT profite d’une dalle de 6,43 pouces. Une taille relativement modeste face aux smartphones gaming, mais dans la bonne moyenne des flagship killers que nous avons cités en préambule. La nature de la dalle est Super AMOLED.Vous pouvez observer ci-dessous une photo de cette dalle réalisée avec le microscope du Find X3 Pro. Vous pouvez observer la disposition en diamant des sous-pixels. Bien sûr, qui dit AMOLED dit aussi taux de contraste très élevés. C’est le cas ici.

Photographie de l'écran AMOLED du Realme GT

La définition de la dalle est Full HD+, un choix raisonnable pour assurer la fluidité du système tout en offrant beaucoup de détails visuels. D’autant qu’avec la taille de l’écran (au ratio 20/9e), la résolution de l’écran reste élevée : 409 pixels par pouce. La luminosité de l’écran est dans la bonne moyenne : en désactivant le réglage automatique, nous avons mesuré entre 470 et 510 cd/m². Le chiffre varie en fonction des modes d’affichage.

Il y a trois modes d’affichage : vif, doux et éclatant. Le mode doux affiche les couleurs de l’échantillon sRGB. Il est le plus respectueux des couleurs. Le Delta E est de 2,4. La température moyenne des couleurs est de 6515°, un chiffre quasi parfait. Et seuls les bleus sont un peu trop prononcés. Ce mode est le plus sombre. Les deux autres modes sont très proches. Ils affichent l’échantillon DCI-P3 en accentuant trop les verts, les bleus et le violet. Le Delta E est ici de 3,4. La température dépasse légèrement les 7200°. La luminosité dépasse ici les 500 cd/m². Notez que le gamma est en moyenne de 2,3 quel que soit le mode.

Le taux de rafraichissement de la dalle est de 120 Hz. Il y a trois réglages possibles : 60 Hz, 120 Hz ou adaptatif, selon les contenus affichés à l’écran. Nous ne pensons pas que la dalle soit capable de descendre en dessous de 60 Hz ou si le système peut choisir un taux intermédiaire, comme cela est le cas avec le Galaxy S21 Ultra, par exemple. La fréquence d’échantillonnage est de 360 Hz, soit trois fois le taux de rafraichissement. Habituellement le ratio n’est que de deux. C’est donc une bonne nouvelle.

Interface

Une fois l’écran allumé, vous arrivez sur Realme UI 2.0, une alternative à ColorOS d’Oppo (un peu comme la version Poco de MIUI). Comme toujours, les similitudes sont nombreuses entre les ROM customisées des deux marques. Voire trop. Nous avons hâte que Realme trouve sa propre identité et propose sa propre expérience. Cette version est basée sur Android 11. Sachez cependant que le Realme GT est d’ores et déjà compatible avec la première beta d’Android 12, présentée le mois dernier par Google.

Nous vous avons d’ores et déjà présenté Realme UI 2.0 à l’occasion des tests des Realme 8 et Realme 8 Pro. Voici un petit rappel des caractéristiques principales de cette ROM. D’abord, la prise en main par défaut est assez classique : double écran d’accueil, tiroir d’application activé par défaut, bouton de navigation pour Android, volet de notification et de réglage rapide, écran Google Discovery pour le fil d’actu. Aucune vraie surprise. Peu de surprise non plus du côté des applications marketing préinstallées. Facebook. LinkedIn. Netflix. WPS Office. Booking.com. Agoda.

Vous retrouvez aussi de nombreuses applications également intégrées à ColorOS, comme le gestionnaire de fichiers, le gestionnaire de téléphone, So Loop ou encore l’Espace de Jeux. Pour un smartphone généraliste, cette dernière application offre suffisamment d’options pour les gamers en herbe. En revanche, si le Realme GT se veut vraiment être un smartphone gaming abordable, nous aurions aimé des réglages additionnels dans Espace de Jeux.

Gestionnaire de téléphone, Espace de Jeux et Gestionnaire de fichiers

Trois petites exubérances à retrouver dans Realme UI par rapport à ColorOS. D’abord, Realme Link, l’application qui sert à jumeler un accessoire Realme avec le smartphone. Nous vous en avons parlé à l’occasion du test de la Realme Watch S Pro. Contrairement à Oppo, il n’y a pas d’intégration des réglages des accessoires au sein de l’interface. Il faut donc passer par cette application.

Realme Link, Magasin de Thème et HeyFun

Deuxième curiosité : le magasin de thèmes, avec des produits gratuits, mais aussi payants. Oppo a supprimé le magasin de ColorOS. Il reste actif ici. Cette boutique ne s’adresse pas vraiment au public européen. Pour preuve, les prix sont en dollars taïwanais. Comme pour Realme Link, un compte Realme est obligatoire pour ajouter des contenus dans le smartphone. Notez que notre version de test du Realme GT est taïwanaise. Cela peut donc expliquer la présence de cette boutique.

Dernière curiosité : HeyFun. Comme la boutique de thème, il s’agit d’un magasin d’applications spécialisé sur les jeu. Vous retrouvez de nombreux jeux souvent gratuits, avec un système de messagerie intégré. Ce sont des jeux instantanés, sans installation. Et rares sont ceux qui fonctionnent vraiment bien. Nous ne saurions trop vous conseiller de ne pas prêter attention à HeyFun et de profiter des jeux du Play Store.

Performance

Le système d’exploitation est très fluide. C’est bien sûr grâce à Realme UI (et ColorOS). C’est grâce à l’écran 120 Hz (avec échantillonnage à 360 Hz). Mais c’est aussi grâce à la plate-forme. Nous en parlions en préambule, le Realme GT est équipé d’un Snapdragon 888 avec 8 ou 12 Go de RAM selon les configurations. Nous connaissons maintenant relativement bien ce SoC, que ce soit ses qualités comme ses défauts.

Rappelons que notre version de test du Realme GT est équipée de 8 Go de RAM et de 128 Go de stockage. Soit la configuration du ZenFone 8 Flip, testé récemment dans nos colonnes, du Xperia 5 III et du Mi 11i. Une concurrence définitivement plus chère. Nous nous attendons à ce que notre Realme GT profite de performances similaires à celles du ZenFone 8. Tout dépend évidemment des réglages et des sécurités choisies par Realme au niveau de la température.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous n’avons pas été autorisés à réaliser les benchmarks habituels avec le Realme GT. Cependant, nous mettrons à jour ce test rapidement dès que nous pourrons le faire. En attendant, nous avons évidemment quelques remarques intéressantes.

A l’usage, l’expérience offerte par le Realme GT est bonne, même avec les applications très gourmandes (notamment les jeux comme Genshin Impact). Nous avons cependant remarqué, quand le Snapdragon 888 est très sollicité, l’apparition de quelques ralentissements qui seront désagréables pour les joueurs. C’est notamment le cas avec Genshin Impact quand la qualité des graphismes est au maximum. Nous pensons donc que la stabilité de la plate-forme (capacité du SoC à offrir des performances homogènes sur une longue période) est limitée.

Autre remarque, liée à la première, nous notons une légère montée en puissance de la chaleur. Elle se concentre sur les matériaux qui sont conducteurs de chaleur, notamment le verre minéral en façade. La sensation de chauffe n’est pas perceptible au niveau des mains, grâce au plastique et au cuir végétal. Nous ne savons pas si c’est une bonne nouvelle ou s’il faut s’inquiéter de l’emprisonnement de la chaleur dans le smartphone.

En utilisant l’application AIDA64, nous remarquons que la chaleur en jeu n’excède que très rarement les 50° au coeur du SoC (même si c'est parfois le cas). Et c’est plutôt une bonne nouvelle. En outre, dès que le Snapdragon n’est plus sollicité, la température baisse assez vite. Pour cela, Realme a installé une chambre à vapeur en acier inoxydable pour éloigner la chaleur du SoC. Deux autres plaques de métal servent aussi à diriger l’excédent de chaleur vers l’extérieur.

Autonomie et recharge

Même si vous expérimentez quelques ralentissements, vous pouvez jouer avec ce téléphone. Avec la qualité graphique par défaut, l’expérience est très satisfaisante. Cependant, avec une telle puissance, nous pourrions craindre que l’autonomie ne soit pas bonne. D’autant plus que le Realme GT n’est pas spécialement épais (8,4 mm pour les versions en verre, 9,1 mm pour la version en cuir végétal). Heureusement, la capacité de la batterie est plutôt bonne : 4500 mAh. C’est moins bien sûr que les smartphones de jeu, type Lenovo Legion Duel ou ROG Phone. Mais c’est tout autant que la plupart des flagships de taille équivalente.

Cette grande batterie offre une grosse journée et demie d’autonomie pour les usages classiques, tels que le surf sur Internet, la messagerie, les réseaux sociaux, le streaming vidéo ou audio, les appels téléphoniques, etc. Attention, nous avons profité de cette autonomie avec le réglage automatique de la luminosité, la mise en veille automatique à 30 secondes, le mode d’affichage doux des couleurs et le taux de rafraichissement à 60 Hz. Si vous passez à 120 Hz, vous passerez sous la barre de la journée et demie (mais vous resterez au-dessus de la journée).

Pour les joueurs, nous avons également d’autres mesures. Nous avons réalisé deux séances de Genshin Impact de 15 minutes. La première avec les graphismes par défaut. La seconde avec les graphismes à leur maximum. Nous avons perdu 6 % de batterie lors de la première séance. Et nous avons perdu 8 % de batterie lors de la seconde. Soit une autonomie moyenne de 4 heures 10 dans le premier cas, ce qui est correcte, mais sans plus, et une autonomie de 3 heures dans le second cas, ce qui est bon. Cela confirme notre impression qu’il y a des sécurités sur le SoC qui baissent les performances.

Une fois la batterie totalement déchargée, il faut la recharger. Comme signalé précédemment, le Realme GT est accompagné d’un chargeur 65 watts. Notre version de test est un bloc d’alimentation asiatique. Nous avons donc dû faire appel à un adaptateur pour l’utiliser. Nous avons craint que cela n’affecte les performances de recharge. Nous avons donc réalisé un autre cycle de charge avec un chargeur Super VOOC 2.0 (65 watts) d’Oppo, celui-ci étant compatible avec les smartphones de Realme.

Dans les deux cas, la recharge rapide 65 watts est très impressionnante. Nous l’étions déjà avec le Find X2 Pro, puis le Find X3 Pro. En utilisant le chargeur du Realme GT et son câble USB associé, ou le chargeur et le câble du Find X3 Pro, nous avons rechargé le smartphone en moins de 35 minutes de 0 à 100 %, à partir de l’écran éteint. Le relevé précis avec le chargeur Oppo est de 32 minutes et 23 secondes. Et si vous n’avez qu’un quart d’heure pour recharger le téléphone, l’un ou l’autre des deux chargeurs 65 watts recharge à 50 % la batterie du Realme GT en 12 minutes. Ce sont de très bons chiffres.

Côté entretien de la batterie, nous notons l’absence d’outils pour augmenter la durée de vie de ce composant essentiel. Chez Asus, nous adorons les réglages tels que la charge limitée (80 % ou 90 %), la charge lente (à 15 watts) ou la charge programmée, pour spécifier une heure de fin de charge après une nuit de sommeil. Comme Oppo, Realme propose ici une charge de nuit optimisée qui va analyser les habitudes de recharge de l’utilisateur pour éviter le phénomène de surcharge qui intervient quand le smartphone reste plusieurs heures branché sur l’adaptateur alors que la batterie est chargée à 100 %.

Audio

Côté audio, nous avons plusieurs remarques. La première est bien évidemment la présence du port jack 3,5 mm. Ce port est souvent proposé avec les smartphones milieu de gamme ou entrée de gamme. Mais les constructeurs font l’impasse sur le haut de gamme, encouragés par Apple. Récemment, nous avoue vu le port jack 3,5 mm revenir, notamment chez Asus. Il est aussi proposé ici. Et c’est une bonne nouvelle. D’autant que la latence d’une connexion filaire est bien plus faible que celle d’écouteurs Bluetooth, notamment TWS. Les joueurs seront ravis.

Le positionnement du port est classique, sur la tranche inférieure, dans le coin à gauche. Si vous tournez le téléphone à horizontal pour jouer, nous vous conseillons de placer cette tranche à hauteur de votre main gauche, pour que le connecteur jack de votre casque repose sur votre index (au lieu d’être coincé entre deux doigts, ce qui est désagréable durant une partie qui s'éternise). Bien sûr, l’idéal pour les joueurs serait de déporter ce port sur une tranche (à l’aide d’un adaptateur USB type-C), comme sur le Legion Duel 2 ou le ROG Phone 5. Mais n’en demandons pas trop ici…

Les audiophiles seront ravis d’apprendre que le port est accompagné d’un DAC hi-fi 24 bit compatible Dolby Audio. Le codec permet d’adapter l’écoute à certains usages : musique, jeu, film. Si vous avez un casque audio haut de gamme, l’expérience est vraiment bonne.

Deuxième remarque sur l’aspect audio du Realme GT : le double haut-parleur asymétrique. Nous en parlions dans la partie du design de ce test : le gros haut-parleur est situé sur la tranche inférieure et le petit haut-parleur est caché dans l’écouteur téléphonique. C’est mieux qu’une configuration mono, soyons honnête. Mais il s’agit d’une configuration bancale. L’un des haut-parleurs est puissant, mais le son part sur le côté. Et l’autre est petit et produit un son limité en fréquence. Nous préférons largement une configuration symétrique frontale, comme le Xperia 5 III (pour ne citer que lui). À défaut, nous brancherons notre casque filaire…

Dernière remarque audio : les microphones. Le Realme GT se contente ici du minimum syndical avec deux micros. Le premier en bas pour capturer le son en toute circonstance (appel et capture vidéo). Le deuxième en haut pour la réduction de bruit active. L’expérience offerte ici est très correcte, notamment durant des appels. Mais de plus en plus de smartphones haut de gamme sont équipés de trois micros, le troisième étant dédié à la capture vidéo. Trop souvent, le son des vidéos est étouffé à cause de vos doigts quand vous filmez en tenant le mobile à l’horizontale. D'où l'utilité de ce troisième micro.

Photo

Finissons ce test avec la photographie. Le Realme GT offre ici une expérience « semi-complète ». Entendez par là que l’expérience offerte est qualitative, mais elle aurait pu l’être davantage parce qu’il manque certains composants qui auraient pu parfaire les résultats et les possibilités de l’appareil. Ne soyons cependant pas durs : en comparaison d’autres téléphones vendus le même prix, le Realme GT fait mieux. Mais nous avons pris le parti de le comparer à des terminaux plus chers, statut de flagship killer oblige !

Entrons dans le détail en énumérant d’abord les caractéristiques des quatre capteurs proposés ici. D’abord, le capteur principal (situé au milieu) : un modèle signé Sony de 64 mégapixels (capture en 16 mégapixels par défaut), avec objectif ouvrant à f/1.8 et autofocus à détection de phase. Chacun de ses pixels mesure 0,8 micron (ou 1,6 micron quand ils sont combinés). Il filme en 4K à 60 images par seconde, mais ne monte pas en 8K, certainement pour une question de performance et de chauffe.

Capteur photo principal, mode automatique
Capteur photo principal, mode automatique

Le second capteur, situé en bas, est un modèle 8 mégapixels. Il est associé à un objectif ultra grand-angle (119° d’angle de vue) ouvrant à f/2.3. Le troisième capteur, situé en haut, est un modèle 2 mégapixels. Il est dédié à la macro. Son objectif ouvre à f/2.4. Le dernier capteur, en façade, est un modèle 16 mégapixels avec objectif ouvrant à f/2.5. Il filme en Full HD à 30 images par seconde. Comme vous pouvez le constater, il n’y a ici ni zoom optique (mais uniquement numérique, jusqu’à 10x) ni stabilisateur optique.

Capteur photo principal, mode 64 mégapixels

Regardons les résultats en commençant avec le capteur principal. Celui-ci réalise de beaux clichés avec du contraste, de l’équilibre, du détail dans les ombres et de belles couleurs. La photo est en 16 mégapixels par défaut : vous perdez donc en piqué, mais vous gagnez en luminosité. Il est évidemment possible de prendre des photos en 64 mégapixels : vous gagnez alors en piqué, mais vous perdez aussi en contraste et en luminosité. Vous perdez aussi des détails dans les zones un peu plus sombres.

Capteur photo principal, mode automatique (nuit)
Capteur photo principal, mode nuit manuel
Capteur photo principal, mode automatique désactivé (haut) et mode nuit manuel (bas)

Si vous passez en mode nuit, les résultats sont également bons, avec de belles couleurs, de l’équilibre et du contraste. Et de nombreux détails sont révélés dans les ombres. Attention aux sources de lumières colorées qui dénaturent totalement les clichés : le capteur n’est pas capable de les gérer. Il y a un accès manuel au mode nuit, mais, si vous activez la reconnaissance intelligente de la scène, le mode nuit s’active automatiquement. Attention donc aux flous disgracieux.

Capteur photo principal, mode automatique, zoom 2x (haut), zoom 5x (droite) et zoom 10x (gauche)
Capteur photo principal, mode nuit manuel, zoom 2x (gauche) et zoom 5x (droite)

Le capteur principal se charge du zoom numérique. Le rapport monte jusqu’à 10x. De jour, le rapport 2x offre de beaux résultats. Du bruit apparaît légèrement avec le rapport 5x. Et plus encore avec le rapport 10x qui devient difficilement exploitable. Avec le mode nuit, vous ne pouvez dépasser le rapport 5x. Et c’est une bonne nouvelle : un rapport numérique 10x offrirait de toute façon des résultats décevants. Vous pouvez toutefois contourner cette limite avec le mode automatique.

Capteur photo principal, mode portrait

Le mode portrait utilise évidemment le capteur principal. Il offre des résultats de très bonne qualité, avec de beaux détourages des sujets, un joli flou d’arrière-plan, de jour comme de nuit. Les photos sont un peu plus sombres qu’en mode automatique. Par défaut, le bokeh est à 60 % et les filtres du visage sont activés.

Capteur objectif grand-angle, mode automatique
Capteur objectif grand-angle, mode automatique
Capteur objectif grand-angle, mode automatique

Le capteur avec objectif ultra grand-angle réalise des photos de bonne qualité de jour et très moyennes la nuit. En effet, ce capteur n’est pas compatible avec le mode nuit. Sans oublier qu'il est bien moins lumineux que le capteur 64 mégapixels. En journée, les clichés sont équilibrés, colorés et contrastés. Quelques détails sont lissés et il y a des distorsions dans les coins. De légers défauts inhérents à la nature du capteur.

Capteur macro

Le capteur macro est presque anecdotique. La reconnaissance de scène ne l’active pas seule (contrairement à ColorOS qui passe en mode macro assez facilement). Et le mode macro est caché dans un menu. Nous avons réalisé une bonne photo en pleine journée, avec des couleurs et du contraste. Mais la définition est clairement trop faible.

Capteur selfie, sans et avec mode portrait
Capteur selfie, sans et avec mode portrait

Finissons avec le capteur selfie. Il réalise de belles photos, très lumineuse et contrastée. Mais il n’excelle que si le mode portrait est activé : détourage précis et beaux bokehs. Attention, les filtres d’embellissement sont, ici aussi, activés par défaut. N’hésitez pas à les désactiver pour gagner en naturel et, surtout, en détail.

Conclusion

Le Realme GT est un vrai « flagship killer ». Nous n’avons aucun doute sur ce point. L’expérience offerte par ce téléphone est complète. Les performances sont élevées. L’écran est adapté à un usage ludique (et à tous les autres). L’autonomie est bonne et la recharge rapide est ébouriffante. Le design de la version jaune est très sympa (les autres sont un peu plus passe-partout). Et le prix est vraiment canon, même par rapport à la concurrence directe.

Même si nous sommes très enthousiastes vis-à-vis de ce produit, nous avons évidemment quelques petits regrets. Le premier d’entre eux est la stabilité de la plate-forme pour les joueurs. Le deuxième est l’étonnant panel d’applications préembarquées : certaines sont inutiles, d’autres ne s’adressent pas à un public européen. Et la dernière est l’expérience photo pas toujours qualitative. Nous notons aussi les beaux efforts sur la partie audio (port jack, double haut-parleur), mais des haut-parleurs symétriques en façade n’auraient pas été de trop.

Mais tout cela se pardonne vite face à l’incroyable prix du smartphone. 449 euros pour la version 8/128 Go. 599 euros pour la version 12/256 Go. Et les réductions proposées durant les premiers jours de la commercialisation sont très alléchantes. Ce Realme GT est donc une très belle surprise. Un vrai flagship killer dans la lignée du OnePlus One et du Mi 9T Pro (aka Redmi K20 Pro). Bravo !

Notre Verdict

Le Realme GT est un vrai flagship killer : une fiche technique élevée, une expérience complète et un prix très agressif pour l'un des meilleurs rapports qualité-prix de l'année. Pas forcément parfait dans toutes les disciplines, il peut compter sur des atouts de taille : de belles performances, une recharge rapide ébouriffante et un design qui ne passe pas inaperçu. Un très bon cru qui méritera d'être réitéré... et peut-être même amélioré si le prix reste aussi agressif !

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