Test Realme 8 Pro : une expérience complète à petit prix, mais pas très originale
-
149€
-
169.19€
-
169.19€
-
179.44€
-
181.31€
-
184.28€
-
185.05€
-
208.79€
-
226.3€
-
239.99€
-
274.64€
-
278.27€
-
279.76€
-
279.89€
-
288.71€
-
289€
-
330€
-
799€
Un an après la série 6 et six mois après la série 7, la marque Realme revient avec la série 8. Parmi eux, le Realme 8 Pro est le mieux équipé. Concurrent naturel de la gamme Redmi Note de Xiaomi et de la gamme A d’Oppo, le Realme 8 Pro joue la carte du rapport qualité-prix agressif. A-t-il les moyens d’attirer le regard des acheteurs et les détourner du Redmi Note 10 Pro ? Réponse dans ce test complet.
Realme, émanation d’Oppo devenue indépendante, voudrait bien devenir le nouveau Redmi. Son positionnement est identique. Sa cible commerciale est sensiblement la même. Et les produits sont assez proches. Il ne lui reste finalement plus qu’à dépasser la référence du segment, autant en termes de notoriété qu’en termes d’agressivité commerciale. La dynamique en 2020 fut bonne puisqu’elle est positionnée en septième position en Europe, avec l’ambition d’être dans le Top 5 français en 2021.
Lire aussi – Poco X3 Pro et F3 officiels : écran 120 Hz, SoC premium, Xiaomi casse encore les prix !
Pour cela, la marque renouvelle sa gamme, en commençant par ses modèles milieu de gamme emblématique. En ce début d’année, Realme propose le Realme 8 et le Realme 8 Pro, deux téléphones positionnés en face de la toute nouvelle gamme Redmi Note 10 de Xiaomi. Présentée début mars 2021, cette dernière est composée de quatre smartphones vendus entre 200 euros (199 euros précisément) et 400 euros. Les Realme 8 et 8 Pro sont donc cernés par les Redmi Note 10 d’un côté et le Redmi Note 10 Pro de l’autre. Dure bataille.
Mais Realme a quelques atouts dans sa manche face à Redmi. Grâce au Realme 6 que nous avons testé il y a un an, nous savons que la marque est capable d’offrir beaucoup à un prix très attractif. Cela s’est d’ailleurs confirmé fin 2020, entre le Redmi Note 9T et le Realme 7. Les deux smartphones sont vendus quasiment au même prix, même Realme table sur une meilleure réactivité, tandis que Redmi préfère offrir la 5G.
Le Realme 8 Pro, premier du duo à arriver en France, sera-t-il donc le dauphin du Redmi Note 10 Pro ? Ou dépasse-t-il le maitre du rapport qualité-prix ? Réponse dans ce test complet.
Notre test vidéo
Date et Disponibilité
Le Realme 8 Pro sera disponible le 31 mars 2021. Il sera présent chez les principales enseignes (Darty, Fnac, Boulanger, Cdiscount, etc.). Il bénéficie d’une période de précommande de sept jours à compter d’aujourd’hui, 24 mars (avec un cadeau de précommande).
Le prix du Realme 8 Pro est de 299 euros en version 8+128 Go. Soit le prix du Redmi Note 10 Pro. Ce prix est relativement agressif compte tenu de la proposition. Notamment quand le Realme 8 Pro est comparé au Redmi Note 10 Pro. Le smartphone existe aussi avec 6 Go de RAM seulement. Mais elle ne sera pas proposée en France.
En revanche, la proposition du Realme 8 Pro semble moins élevée que celles de marques comme Poco (Xiaomi) qui propose, à moins de 300 euros des plates-formes 5G comparables à celles d’anciens flagships. Nous pensons par exemple au Poco X3 Pro, vendu à 299 euros avec 8 Go de RAM et 256 Go de stockage.
Le Realme 8 Pro est livré avec trois accessoires : un chargeur SuperDart Charge, un câble USB et une coque en plastique souple. Notre version test n’a pas été livrée avec une paire d’écouteurs. Mais la marque nous confirme qu’un kit mains libres sera bien présent en France, conformément à la loi.
Fiche technique
Realme 8 Pro | |
---|---|
Dimensions | 160,6 x 73,9 x 8,1 mm |
Poids | 176 grammes |
Ecran | 6.4 pouces 2400 x 1080 FHD+ Super AMOLED Rafraichissement 60 Hz Corning Gorilla 3 fréquence d'échantillonnage : 180 Hz |
Chipset | Snapdragon 720G (8nm) |
OS | Android 11 + Realme UI 2.0 |
RAM | 8GB |
Stockage | 128GB |
microSD | Oui (MicroSDXC, port dédié) |
Capteur principal | 108 MP f/1.88 PDAF 8 MP f/2.25 ultra grand-angle (119°) 2 MP f/2.4 macro 2 MP f/2.4 noir et blanc vidéo : 2160p @ 30 ips avec EIS |
Capteur secondaire | 16 MP f/2.45 |
Batterie | 4500 mAh Charge rapide 50 watts Chargeur 65 watts inclus |
5G | Non |
Audio | Simple haut-parleur Port jack 3,5 mm |
Biométrie | Scanner d’empreinte sur la tranche de droite |
Résistance à l'eau | Oui (protection contre les éclaboussures) |
Design
Dans la boîte du Realme, vous retrouvez donc le smartphone et quelques accessoires. Vous ne verrez donc pas ici la paire d’écouteurs. Mais vous pouvez constater la présence d’une coque en plastique, d’un câble USB type-A vers type-C et d’un chargeur. Un chargeur qui est visuellement strictement identique à celui du Find X3 Pro d’Oppo, que nous avons testé récemment.
Le marquage est différent, bien évidemment, chaque modèle ayant la griffe de sa marque. Mais les dimensions sont identiques. Et, surtout, la puissance est identique : de 10 watts à 65 watts. Un détail étonnant, alors que le smartphone est compatible 50 watts « seulement ». Interrogée par nos soins sur la présence de ce chargeur, la marque explique que le même chargeur est offert avec plusieurs modèles pour réduire les coûts (certains modèles en Chine sont compatibles charge rapide 65 watts). Elle confirme également que la puissance est adaptative : elle ne délivre que ce dont le smartphone a besoin. C’est rassurant. Nous verrons dans la partie autonomie les performances de la charge.
Nous découvrons aussi le Realme 8 Pro, ici en version bleue. Nos confrères de Tom’s Guide ont reçu la version noire. Vous pouvez les voir toutes les deux ci-dessus. Faisons un petit tour du propriétaire en commençant justement par la coque arrière. Cette coque est en polycarbonate. Ou, plus vulgairement, en plastique.
Bien que cela puisse paraître peu qualitatif dit comme cela, l’effet est original, élégant et pratique. Cette coque est irisée. Elle n’est donc pas mate. Mais elle n’est pas brillante non plus. L’effet a deux avantages : non seulement le smartphone n’est pas terne, mais il ne conserve pas les traces de doigt. Une très bonne idée. Ici, la couleur bleue est dégradée et se transforme progressivement en gris. C’est très élégant.
Deux remarques encore sur le dos. D’abord, le bloc photo rectangulaire dans le coin supérieur gauche qui remplace l’ancien module longiligne et vertical. Il est relativement imposant. Lui aussi est victime de l’effet escalier : une première marche pour l’ensemble du bloc et une seconde pour les objectifs qui sont ici séparés les uns des autres. Le flash est intégré. Mais il n’y a pas de micro dédié à la prise de vue vidéo.
Seconde remarque : le Realme 8 Pro affiche le slogan de la marque : « Dare to leap » (« oser bondir », dans le sens franchir une étape). Cela vient en complément de la griffe de la marque déjà présente précédemment. Il s’agit certainement d’une façon de se donner de la visibilité. Ou du moins de la reconnaissance. Le marquage n’est pas laid. Il s’intègre bien au coloris de la coque. Mais nous ne sommes pas sûrs que cela serait le cas avec d’autres coloris.
Sur les tranches du smartphone, vous retrouvez aussi du polycarbonate. Pour en avoir la preuve, il suffit de constater qu’aucune séparation pour les antennes n’est présente. Le matériau est lisse et brillant. Il suit aussi le dégradé de la coque. Remarquez la très légère courbure concave des tranches supérieure et inférieure. Ça apporte un certain cachet.
Les éléments techniques des tranches sont positionnés de façon assez classique. Port USB type-C, jack 3,5 mm, microphone principal et haut-parleur en bas. Contrôle du volume et bouton d’alimentation à droite. À gauche, tiroir pour la SIM et la carte microSD (option absente chez Xiaomi et Samsung, notamment). Et micro secondaire en haut.
En façade, vous retrouvez une grande dalle tactile avec des bordures qui pourraient être plus étroites, même dans un smartphone à 300 euros. Vous retrouvez un petit poinçon dans le coin supérieur gauche pour le capteur selfie. Dans l’ensemble, la prise en main du smartphone est plutôt agréable à regarder et à utiliser, et ce malgré l’usage d’un matériau considéré comme « low cost ».
Écran
À l’avant, vous retrouvez un écran très similaire à celui du Realme 7 Pro. Il s’agit d’une grande dalle de 6,4 pouces. C’est une taille médium aujourd’hui, permettant un usage à une main pratiquement dans toutes les situations. Par défaut, le volet des notifications ne s’ouvre pas en glissant du milieu de l’écran vers le bas. Nous vous recommandons de changer ce réglage pour vous éviter d’étirer de trop votre pouce.
La définition est Full HD+, pour une résolution qui atteint les 411 pixels par pouce. Cette résolution est standard, mais largement suffisante pour profiter de tous les contenus. Les résolutions plus élevées ne sont utiles que dans de rares situations et ponctionnent beaucoup la batterie. C’est donc un choix raisonnable.
La technologie de rétroéclairage est AMOLED. La luminosité maximale annoncée est de 1000 nits. Mais il s’agit d’un chiffre localisé à certains endroits de la dalle, sous des conditions extrêmes. Nous avons mesuré une luminosité manuelle maximale de 500 nits. Un chiffre dans la bonne moyenne. Attention, sous le soleil, l’écran reste parfois un peu trop sombre.
Côté couleur, l’écran prend en charge les échantillons colorimétriques sRGB et DCI-P3. Il y a trois modes intégrés à Realme UI : vif, doux et éclatant (toute ressemblance avec les profils de ColorOS n'est pas que le fruit du hasard, comme nous le verrons dans partie interface de ce test). Le mode doux est celui qui offre la température moyenne la plus proche des mesures idéales : 6500 degrés. Sur les autres modes, la température excède les 7000 degrés, pour un voile légèrement bleuté.
Côté affichage des couleurs, le Delta E moyen est supérieur à 4 dans tous les modes, même le mode doux. Ce dernier est certainement le plus homogène, mais certains bleus et le marron ne sont pas très bien respectés. Les modes vif et éclatant proposent une grande majorité de couleurs proches des mesures idéales, mais certaines en sont loin, majoritairement des verts et des bleus.
Le taux de rafraichissement est de 60 Hz. Les écrans de certains concurrents (chez Redmi par exemple) peuvent parfois sembler plus fluides. Nous aurions bien aimé que le rafraichissement puisse au moins monter à 90 Hz. La fréquence d’échantillonnage est de 180 Hz, soit trois fois plus élevée que le rafraichissement de l’image, pour une sensation de réactivité assez prononcée.
Un verre Gorilla Glass 3 protège l’écran. Au-dessus de celui-ci, vous retrouvez un film de protection, lequel n’est pas aussi solide. Heureusement, il peut se changer facilement. Enfin, un lecteur d’empreinte est intégré sous l’écran. Son positionnement n’est pas trop bas : vous y accédez facilement.
Interface
Une fois l’écran allumé, vous découvrez Realme UI, la ROM customisée de la marque. Durant notre test, nous avons effectué une mise à jour. Si vous achetez un Realme 8 Pro, vous aurez la possibilité de la réaliser dès la sortie de la boîte, si elle n’est pas préinstallée : ne soyez donc pas surpris. D’autant qu’elle pèse son poids : 3,3 Go. La version installée sur notre unité de test est Realme UI 2.0. Elle est basée sur Android 11.
Notez aussi que notre version de l’interface n’est pas forcément identique à celle dont vous disposerez, car nos unités de tests proviennent d’un stock russe. Yandex ne devrait donc logiquement pas être préinstallé. Et vous pourrez certainement choisir des moteurs de recherche plus utilisés en France que ceux que vous pouvez voir sur la capture d’écran ci-contre. Pour le reste, votre expérience sera similaire.
L’interface Realme UI offre une prise en main très proche de celles que vous pourrez expérimenter avec d’autres ROM chinoises, comme MIUI, EMUI, OxygenOS, Origin OS (ex Funtouch) ou… Color OS d’Oppo. Surtout ColorOS d’ailleurs. Les similitudes entre Realme UI et ColorOS sont nombreuses. Prenons quelques exemples en commençant par les gestes. Pour prendre une capture d’écran par exemple ou pour scinder l’affichage en deux zones, vous utilisez les mêmes raccourcis à plusieurs doigts.
La personnalisation est similaire. Vous retrouvez les mêmes options pour customiser l’interface : style d’icône, disposition des applications, styles d’empreinte, couleur des textes et des puces, polices et tailles des caractères, style des icônes de la zone de paramétrage rapide, etc. Il manque quelques options chez Realme, comme la création d’une horloge always-on de ColorOS et les options pour les bordures incurvées. Mais nous sommes certains qu’elles pourraient arriver bientôt dans Realme UI dans des modèles plus haut de gamme. Vous retrouvez aussi les mêmes options pour les couleurs, comme nous l’avons vu dans la partie « écran » de ce test.
Autre exemple : les options avancées, appelées « outils de confort » dans les deux interfaces. Vous retrouvez les mêmes réglages, avec les mêmes noms et les mêmes icônes. Barre latérale intelligente. Écran scindé. Seule différence : la balle d’assistance, croisée avec Reno4 Pro par exemple et croisée ici, a été remplacée sur ColorOS par « Lancement rapide » qui permet de lancer une application grâce à un raccourci.
Dernier exemple : les applications système sont souvent les mêmes. Nous retrouvons le même gestionnaire de fichiers, le même gestionnaire de photo, le même « gestionnaire du téléphone » pour protéger le mobile et optimiser les processus, le même baladeur musical, le même outil de migration Clone Phone, ou encore le même Espace de Jeux, qui modifie certains paramètres quand vous lancez un jeu. Vous retrouvez aussi Soloop, une application de montage vidéo présente jusqu’en 2020 dans ColorOS (mais qui a été retirée cette année).
La marque a cependant des partenariats commerciaux différents. Nous retrouvons TikTok et WhatsApp en plus de Facebook, notamment. Il n’y a pas Netflix, mais cela ne nous étonne pas trop. D’abord, Realme peut ne pas être un partenaire de la plate-forme. Ensuite, notre version de test étant russe, certains partenariats sont locaux. Yandex en est un bon exemple. Netflix pourrait l’être également.
Dans l’ensemble, l’interface Realme UI est fluide et facile à utiliser. Il lui faudrait quelques petites touches bien à elle pour se différencier de ColorOS (et pas seulement l'application d'un simple thème). Nous trouvons que la différence entre Oppo et OnePlus est beaucoup plus marquée au niveau logiciel qu’entre Oppo et Realme. Nous ne serions pas étonnés qu’un certain « Realme Relax » apparaisse un jour…
Performances
Parlons maintenant puissance. Le Realme 8 Pro est équipé d’un Snapdragon 720G, de 8 Go de mémoire vive et d’un écran Full HD+ 60 Hz. Ce sont là les éléments importants à tenir compte pour mesurer les performances de la plate-forme et la comparer à d’autres. Le Realme 8 Pro se situe dans la bonne moyenne de son segment de prix. Sa puissance est plutôt bonne et les applications gourmandes ne ralentissent pas ou peu. Ce qui est un bon point.
Nous avons réalisé des benchmarks avec AnTuTu et 3DMark, en mode équilibré et en mode compétition (accessible dans Espace de Jeux). Et il y a plusieurs enseignements à tirer des chiffres. 3DMark nous apprend que le Realme 8 Pro est bien optimisé pour les applications à caractère graphique. Surprenant, il y dépasse le Pixel 5. Mais il se fait dépasser par d’autres smartphones dotés du même SoC (Find X2 Lite, par exemple).
Quand vous regardez attentivement les résultats sur AnTuTu, vous constatez que le Snapdragon 720G du Realme 8 Pro vaut bien un Snapdragon 765G au niveau CPU et au niveau interface. En revanche, au niveau graphique, il est largement dépassé. Et, au niveau RAM, il est très largement en dessous. Et c’est normal : le SD765G intègre de la RAM qui est plus rapide.
Le stress test WildLife de 3DMark nous confirme également que le Realme 8 Pro est doté d’une plate-forme avec une puissance modérée. Mais, surtout, il s’agit d’une plate-forme très stable. Même soumise à une forte pression, le Realme 8 Pro conserve les mêmes performances tout au long des 20 minutes de test avec des scores de stabilité supérieurs à 99 %. La montée en température est également assez faible, puisqu’elle ne dépasse pas les 29°C.
Maitrise de la température. Grande stabilité. Voilà ce que nous pourrions attendre d’une plate-forme pour jouer ? Hélas, non. Poussé dans ces retranchements, le Realme 8 Pro n’offre pas la réactivité et la puissance attendues par le gamer qui sommeille en vous. Les tests lourds (Wild Life sur 3DMark notamment) le confirment : 10 FPS au mieux. C’est insuffisant.
Et cela se confirme quand vous lancez Dead Cells ou Genshin Impact. Les deux jeux tournent globalement bien avec des graphismes standards (voire bas pour Genshin Impact qui vous conseille le réglage graphique éponyme). Quelques légers ralentissements se font sentir. Si vous réglez les graphismes au plus haut, le jeu tournera toujours, mais avec bien plus de difficulté (et une chauffe très légèrement plus accentuée). Même chose avec les émulateurs Dolphin et Citra. Notez toutefois que le Realme 8 Pro offre une expérience meilleure qu’attendu et qui sera suffisante pour les joueurs occasionnels.
Autonomie et recharge
Ce léger manque de performance à un contre coup positif. Le Realme 8 Pro offre une bonne autonomie, même en jeu. Rappelons que le smartphone est équipé d’une batterie de 4500 mAh. Le stress test de 3DMark fait perdre 3 % de batterie seulement au Realme 8 Pro. Cela veut dire que, potentiellement, le smartphone peut tenir plus de 11 heures en continu en jeu. C’est un score très étonnant que nous ne nous expliquons pas entièrement.
Il est clair que le Realme 8 Pro offre une bonne autonomie et une bonne gestion de l'énergie, même en jouant. Cela se confirme d’ailleurs avec Genshin Impact. Avec des graphismes bas (par défaut sur ce téléphone) et à 30 FPS, le Realme 8 Pro a perdu 5 % de batterie en un quart d’heure. Soit une autonomie potentielle de 5 heures. Rares sont les smartphones, même gamer à atteindre ce chiffre.
Si vous montez à 60 FPS et les graphismes au maximum, vous perdez en moyenne 9 % de batterie en un quart d’heure. Soit 3 heures d’autonomie. Là encore, c’est une belle performance, obtenue parce que la plate-forme se ménage. Notez que l’activation du mode compétition dans l’espace de Jeux ne change pas grand-chose ici non plus à ces chiffres.
Pour les autres usages, le choix du Snapdragon 720G est certainement un choix de raison : la consommation d'énergie est faible et maitrisée. L'autonomie dépasse aisément la journée et demie. Elle atteint même les deux jours si vous ne sollicitez pas trop assidument votre téléphone dans la journée. Et cela tout en gardant un smartphone fluide pour communiquer, surfer, s’informer et se divertir.
Côté recharge, le smartphone est compatible avec une puissance de 50 watts. Nous suspectons que la batterie du Realme 8 Pro est divisée en deux parties de 2250 mAh chacune. Les deux parties se partagent les 50 watts de charge, soit 25 watts chacune. Il s’agit là d’une technique usuelle pour offrir une charge rapide qui dépasse les 35 watts sans encourir une surchauffe lors du chargement de la batterie.
Avec le chargeur et le câble USB livré avec le produit (ci-dessus), nous avons effectué une charge complète en 49 minutes (à deux minutes des 47 minutes annoncées par Realme). Notez que l’écran est éteint au démarrage, mais il s’allume en cours de charge. Nous avons dépassé les 20 % en 6 minutes. Nous avons atteint les 80 % en 30 minutes. Nous avons dépassé les 90 % en 36 minutes et les 96 % en 40 minutes. C’est un peu plus long qu’annoncé. Mais cela reste un temps court.
Audio
L’expérience audio du Realme 8 Pro est en demie-teinte. Il y a du bon et du moins bon. Du côté du bon, nous retrouvons le port jack 3,5 mm. C’est un port qui a tendance à disparaître. Sa présence fait débat chez les constructeurs : il prend de la place inutilement selon certains, et d’autres affirment qu’il continue d’offrir une meilleure expérience que le port USB type-C et, surtout, que le Bluetooth.
Nous avons tendance à donner raison à ces derniers. D’abord parce que vous avez peut-être investi dans un casque haut de gamme. Grâce à cette connectique standardisée, vous pourrez l’utiliser et profiter d’une bonne expérience. D’autant que le Realme 8 Pro est certifié Hi-Res Audio. Et cela se ressent lors d’une écoute musicale.
Vous retrouvez également dans les réglages du téléphone plusieurs profils pour moduler le profil audio selon les contenus : jeu, films et séries, musique. Un mode intelligent (par défaut) permet de changer les réglages dynamiquement en fonction des contenus. Et ça, c’est bien aussi.
Côté moins bon, deux détails importants. D’abord, il n’y a qu’un haut-parleur, situé sur la tranche. La qualité de ce module est moyenne, avec beaucoup de médiums, quelques aigus et peu de basses. En outre, il n’y a pas de haut-parleur secondaire donc. L’expérience audio sans casque est donc plutôt moyenne, que ce soit pour regarder un film, jouer ou écouter de la musique. Ce sera bien pour passer un appel ou regarder une vidéo YouTube avec un(e) ami(e).
Toujours du côté du « moins bon », le Realme 8 Pro n’est pas équipé d’un micro à l’arrière pour capturer le son lors d’une prise de vue vidéo. Vous utilisez pour cela le micro principal qui peut facilement être obstrué si vous tenez le téléphone à l’horizontale. En outre, l’orientation n’est pas idéale. Pour un son sur vos vidéos qui ne l’est pas non plus.
Photo
Dernier arrêt avant la conclusion de ce test : la photo. Petit rappel de la configuration, comme toujours. Le Realme 8 Pro est équipé de quatre modules à l’arrière. Un module 108 mégapixels (comme chez Redmi) avec objectif ouvrant à f/1.88 et autofocus à détection de phase. Un module 8 mégapixels avec objectif grand-angle (119°) ouvrant à f/2.25. Et deux modules 2 mégapixels avec objectif ouvrant à f/2.4, le premier pour les macros et le second, monochrome, pour optimiser les portraits. À l’avant, nous retrouvons un capteur selfie de 16 mégapixels avec objectif ouvrant à f/2.45. La marque nous a confirmé qu'il s'agit des mêmes capteurs que ceux du Realme 7 Pro.
Vous remarquerez que le Realme 8 Pro n’est équipé ni d’un zoom optique ni d’un stabilisateur optique. Quand la marque nous a présenté le téléphone, elle nous a déclaré que le Realme 8 Pro n’est pas équipé d’un zoom optique, mais son zoom numérique 3x est meilleur qu’un zoom optique. Pourquoi ? Parce que, selon la marque, le capteur 108 mégapixels, qui capture par défaut en 12 mégapixels (en combinant 9 pixels adjacents), peut conserver une qualité d’image identique en zoomant 3x grâce à la juxtaposition de huit photos prises simultanément. Nous avons évidemment éprouvé cette promesse.
Quelques modes intéressants à noter : le mode inclinaison décalage (Tilt-Shifting) pour créer des photos comme des miniatures, le mode étoilé pour faire ressortir les étoiles avec une longue prise de vue et de nouveaux modes portraits avec effet (portrait néon, portrait couleur avec fond noir et blanc, portrait bokeh dynamique, etc.). Il y a de quoi s’amuser.
Passons aux résultats. Le capteur 108 mégapixels offre de beaux résultats. Cela ne fait aucun doute. En combinant 9 pixels adjacents, comme d’autres en combineraient 4, le Realme 8 Pro produit des clichés détaillés, colorés, équilibrés et contrastés. Attention cependant à la lumière : les photos ont tendance à être plus sombres qu’attendu.
C’est encore plus le cas quand vous prenez des photos en 108 mégapixels : les photos sont moins lumineuses (mais beaucoup plus détaillées). Attention également au temps de traitement en 108 mégapixels : le Snapdragon 720G n’est pas calibré pour encaisser une telle masse d’informations. Et des ralentissements se font sentir.
Attention aussi au mode scène AI (le bouton de couleur en haut, au centre) : comme dans ColorOS, ce mode a tendance à trop accentué les contrastes et à faire vibrer certaines couleurs plus que de raison, rendant les photos un peu artificielles.
Quand vous zoomez, vous avez effectivement une très faible perte de qualité avec le rapport 3x et vous conservez une belle luminosité, ce dont les téléobjectifs manquent cruellement. En revanche, nous continuons de préférer une solution de zoom optique, car le piqué est plus vif et les détails sont plus nets. Avec le zoom 5x, les photos restent exploitables. Si vous montez jusqu’à 10x, le bruit sera très présent. Et, en arrivant au zoom 20x, les résultats ne sont pas terribles (même s’ils sont parfois meilleurs qu’attendu, et ce sans stabilisateur).
Le capteur avec objectif grand-angle offre aussi de bons résultats, avec de beaux détails, mais une lumière moins présente, sans grande surprise. C’est certainement avec lui que le mode Scène AI est le plus utile, pour contrebalancer ce manque en forçant un peu plus sur les contrastes et les couleurs.
Le capteur macro est clairement le moins utile. Le mode macro n’est d’ailleurs pas inclus parmi les modes principaux (mais il s'active de temps en temps dans le mode automatique). C’est un capteur qui offre des clichés dotés de belles couleurs, mais, là encore, manquant de lumière. Nous préférons presque le capteur principal avec le zoom 3x pour réaliser des photos de proximité. Et c’est bien dommage.
Passons au mode nuit. Celui du Realme 8 Pro est assez proche de celui d’Oppo. Il éclaire bien les scènes, révèle de nombreux détails, tout en maitrisant bien les sources de lumière (peut-être un peu moins bien que chez Oppo). Il y a un bel équilibre, même si c’est également le cas quand le mode nuit est désactivé. Nous regrettons ici l’absence d’un stabilisateur optique pour limiter le flou des tremblements.
Le mode nuit est particulièrement efficace avec le capteur principal. Il l’est moins avec le capteur grand-angle, avec qui les résultats sont parfois empreints d’un voile mystérieux (et pas toujours joli). Et ce mode est incompatible avec le capteur macro (ainsi qu’avec le mode 108 mégapixels). Avec le mode nuit, le zoom numérique est bridé à 10x. Mais les résultats sont, de toute façon, mauvais avec ce rapport. Notre conseil : ne dépassez pas le zoom 5x en soirée, surtout avec le mode nuit.
Parlons du mode portrait. C’est évidemment le capteur principal qui se charge d’immortaliser les portraits. Ceux-ci profitent donc des mêmes avantages, avec beaucoup de détails, du piqué, du contraste et de belles couleurs. Le détourage des sujets est bon (mais pas toujours parfait) et l’effet bokeh est prononcé (vous pouvez d’ailleurs l’accentuer ou le réduire si le réglage par défaut ne vous convient pas).
Attention, avec plusieurs sujets, certains détails peuvent être oubliés par le détourage. De nuit, le calcul du détourage est beaucoup moins précis. Il faut alors que vous vous approchiez du sujet pour que le capteur saisisse ce qu’il doit isoler, avec le risque de gêner la prise de vue avec une ombre mal placée.
Parlons maintenant du capteur selfie. Celui-ci offre de beaux clichés de jour comme de nuit. Dans ce dernier cas, cela manquera parfois de contraste. Attention donc à vos sources de lumière et à votre orientation. Le capteur selfie est compatible mode nuit et mode portrait, mais pas les deux en même temps. De jour, le mode portrait réalisera ici aussi de beaux clichés. Mais là encore, attention aux selfies à plusieurs, car le détourage oubliera peut-être quelqu'un. De nuit, le mode portrait manque d’efficacité pour créer un bel effet bokeh. Enfin, le mode nuit va améliorer les contrastes et apporter plus de détails, pour des résultats satisfaisants.
Finissons avec la vidéo. Le Realme 8 Pro est capable de filmer en 4K à 30 images par seconde et le mode ralenti peut monter à 960 images par seconde avec le mode ralenti. Les vidéos réalisées par le Realme 8 Pro sont bonnes, avec de belles couleurs offertes par le capteur 108 mégapixels. La gestion de la lumière est moins précise qu’en photo. La prise de son est moyenne (comme nous l’avons indiqué précédemment). Et la stabilisation, réalisée à l'aide du gyroscope, est correcte.
Conclusion
Le Realme 8 Pro est un bon smartphone. Il est même étonnant à bien des égards. Il nous a agréablement surpris dans certains domaines où nous ne l’attendions pas. Mais il a également manqué de répondant là où nous l’attendions. Son design en plastique est plutôt agréable à toucher et à regarder. Sa plate-forme montre de belles qualités en termes de stabilité des performances, même s’il ne faut pas attendre la même chose qu’avec un modèle haut de gamme. Son autonomie est bien optimisée et sa recharge rapide est de bonne facture. Enfin, son capteur photo principal a de beaux atouts, même s’il n’est pas parfait.
Parmi nos regrets, nous retrouvons une expérience audio moyenne dans l’ensemble (avec du bon et du moins bon), un écran qui manque parfois de luminosité et qui pourrait être plus précis au niveau de la restitution des couleurs, un capteur principal à qui il manque un stabilisateur la nuit et deux capteurs 2 mégapixels dispensables. Nous préférons des modules avec moins de capteurs, mais une meilleure qualité et plus d’usage. Enfin, intégrons à cette liste une trop grande proximité entre Realme UI et ColorOS. Cher Realme, il va falloir couper le cordon !
Nous tempérons bien évidemment certains de ces défauts grâce au prix de vente. Le Realme 8 Pro offre, pour 299 euros, une expérience complète et globalement satisfaisante. Face à certains concurrents, comme Redmi et Poco qui vont proposer pour le même prix des expériences tout aussi complète, nous aurions aimé que le Realme soit plus audacieux. Voire original.
Dans l'absolu, le Realme 8 Pro est un bon smartphone qui offre une expérience complète, sans pour autant tomber dans l'extravagance du haut de gamme. Grâce à une bonne maitrise de l'énergie, le smartphone offre une très bonne autonomie, associée à un système de recharge performant. Il y a quelques petits défauts sur l'écran, la plate-forme, l'audio ou encore la photo. Mais certains seront vite oubliés grâce au prix de vente agressif du téléphone qui le place d'emblée face au Redmi Note 10 Pro de Xiaomi.
- Joli design malgré le matériau plastique
- Interface fluide et réactive
- Des performances stables, même sous la pression d'un jeu
- Consommation d'énergie maitrisée
- Très bonne autonomie et une recharge très rapide
- Belles prestations du capteur 108 mégapixels
- Bonne qualité audio offerte par le port jack 3,5 mm
- Un port microSDXC qui est souvent absent chez les concurrents
- Un très bon prix
- Un écran qui manque parfois de luminosité et de justesse
- Un haut-parleur mono moyen
- Un capteur grand-angle pas toujours à l'aise...
- ... et deux capteurs photo sur quatre peu utiles
- L'absence de stabilisateur optique pour le capteur principal
- Une interface calquée sur celle d'Oppo