On a vu le Tesla Model Y de 2025 : vraies grosses nouveautés ou changements purement esthétiques ?
Nous avons eu la chance de découvrir en avant-première la refonte du Model Y, le SUV phare de Tesla. Avec ce nouveau modèle, la marque semble vouloir faire table rase du passé en gommant certains défauts de l'original, tout en puisant son inspiration dans des véhicules plus récents comme la nouvelle Model 3. Sommes-nous devant la voiture la plus aboutie de la marque ? Premiers éléments de réponse.
Si le Model Y pouvait se targuer d’être la voiture la plus vendue dans le monde en 2023 toute motorisation confondue, le SUV électrique a perdu du terrain en 2024 face à une concurrence chinoise et européenne plus féroce que jamais.
Pour la marque américaine, il était donc crucial de donner une seconde vie à son modèle phare, dans la lignée de ce qui a été fait avec le Model 3. Il y a quelques jours, nous avons été invités par Tesla pour découvrir en avant-première le nouveau Model Y dans un centre du constructeur à Paris. Alors, véritable renaissance ou relooking paresseux ?
Un Model Y 2025 qui n'a quasiment plus rien à voir avec le Model Y
Attardons-nous d’abord sur le design de ce Model Y 2025. Il faut bien le reconnaître, la voiture change totalement de visage, à tel point qu’on pourrait se dire qu’elle n’a rien d’un Model Y. En soi, ce n’est pas vraiment étonnant quand on sait que 70 % des composants du véhicule sont inédits.
Comme vous pouvez le constater sur nos images, le capot se veut bien plus bas pour offrir un look plus sportif au SUV et un meilleur aérodynamisme. Le bouclier avant redessiné et le bas de caisse abaissé renforcent d’ailleurs ce sentiment d’ancrage au sol. Ce qui saute aux yeux, c’est évidemment cette nouvelle barre lumineuse à LED qui court de part et d’autre du capot. Un élément issu du Cybertruck et du Cybercab.
Et si le logo emblématique de Tesla ne trône plus fièrement sur la proue, on remarque désormais la présence d'un nouveau capteur sur la partie basse du pare-chocs. D'après les dires de la marque, cette caméra offre aux conducteurs une vue élargie de l'environnement sur l'écran central. Petit plus appréciable, elle est dotée de son propre lave-glace (activable depuis le panneau de commande) et d'un système de désembuage/dégivrage intégré.
Passons maintenant sur les côtés de la voiture. Ici, très peu de changements majeurs à signaler, à l'exception des rétroviseurs qui ont été retravaillés et des nouvelles roues standard de 19 pouces.
À l'arrière par contre, c'est le jour et la nuit. Impossible de ne pas évoquer l'élément fort de design de ce Model Y : cette gigantesque barre d'éclairage. D'une longueur d'1m60 (un record absolu dans l'industrie automobile), il s'agit en réalité d'un système d'éclairage indirect à réflexion externe qui projette la lumière des feux arrière sur une applique où est inscrit le nom de la marque. C'est chic, élégant et cela permet de marquer diamétralement sa différence avec le Model Y premier du nom.
Mais ce n'est pas tout. Le hayon, le spoiler et le pare-chocs arrière ont également fait peau neuve, toujours dans l'optique de renforcer l'efficacité aérodynamique du véhicule. Même constat pour l'aileron, désormais fabriqué à partir de thermoplastiques avancés. Mises bout à bout, ces retouches permettent au nouveau Model Y d'afficher une autonomie supérieure de 6 %, pour atteindre les 568 km en cycle WLTP.
Le confort comme maître mot à bord
À bord, Tesla a souhaité reléguer au passé le côté cheap de certains matériaux du Model Y d'origine. Cela passe donc par l‘utilisation de produits haut de gamme et durables. En témoignent ces touches d'aluminium sur le volant, les garnitures de portes et les tableaux de bord. Il va de même pour la sellerie en Alcantara et cuir végan.
Cette longue ligne de LED personnalisable qui court sur tout le tableau de bord donne également un côté cosy à l'habitacle. On apprécie aussi particulièrement ce qui a été fait avec les haut-parleurs, rendus quasiment invisibles grâce à un matériau textile transparent.
La sellerie traduit aussi de cette montée en gamme. À l'avant, les sièges ont gagné en confort grâce à un design remanié et l'intégration d'un système de ventilation. Globalement, on sent qu'une attention particulière a été portée sur les finitions et l'assemblage, à l'image de ce qui a été fait sur la Model 3 en 2023.
Par ailleurs, ce Model Y va faire un bond de géant sur un point : l'isolation phonique. Dans l'optique d'offrir un silence de cathédrale à bord, la marque a utilisé du verre acoustique sur chaque surface. D'après un porte-parole de Tesla, les bruits de la route seraient réduits de 22 %, les bruits d'impact de 20 % et les bruits du vent de 20 %. Bien entendu, cela reste à vérifier lors d'un futur essai sur route. Le constructeur affirme également que le système de climatisation a été revu pour être à la fois plus efficace et plus discret.
À l'arrière, les passagers jouissent toujours d'un bel espace pour les jambes. On tient à revenir d'ailleurs sur un ajout plutôt chouette dans ce Model Y : les sièges arrière sont maintenant motorisés.
En appuyant sur des petits boutons situés dans le coffre et à la base des sièges, la banquette 2/3 – 1/3 s'abaisse toute seule. Détail sympathique, les sièges conducteur et passager se décalent automatiquement vers l'avant pour faciliter l'opération.
Déjà doté d'un coffre conséquent de 854 litres, le Model Y affiche un volume impressionnant une fois la banquette au plus bas : 2 138 litres ! En ajoutant le frunk à l'avant de 117 litres, on peut dire qu'il y a de la place.
Toujours plus d'écrans
Sans surprise, on retrouve à l'avant le même écran central d'infodivertissement de 15,4 pouces issue de la nouvelle Model 3. Comme d'habitude, la dalle regroupe l'ensemble des fonctionnalités du véhicule (applications, appels téléphoniques, climatisation, navigation, jeux via Tesla Arcade, contrôles des caméras et des sièges, commande de transmission, ouverture/fermeture du coffre, etc.).
Le système affiche d'ailleurs de meilleures performances si l'on en croit les dires de la marque : des vitesses de téléchargement 50 % plus rapides et une portée 30 % plus grande. Le Wi-Fi à bord serait aussi plus véloce : 300 % d'augmentation des débits en téléchargement et une portée étendue de 200 %. Il en va de même pour la fiabilité et la qualité des appels téléphoniques, grâce à l'utilisation de la bande ultra-large (UWB).
Ce que l'on retiendra surtout, c'est l'introduction d'un nouvel écran tactile de 8 pouces à l'arrière, positionné sur la partie basse de l'accoudoir central. Il permet notamment de contrôler les commandes de la climatisation, tout en offrant un large panel d'options de divertissement (services de streaming musicaux et vidéo, jeux vidéo, etc.) pour les passagers. L'écran prend également en charge la double connectivité Bluetooth et abrite deux ports USB de 65 W.
Les défauts du 1er Model Y sont de l'histoire ancienne
Comme dit plus haut, l'idée générale avec ce nouveau Model Y semble bien être la suivante : gommer les défauts de l'original. On le remarque par exemple avec les améliorations apportées au volant. Il abrite désormais plusieurs boutons personnalisables pour plus d'ergonomie.
Les futurs acheteurs seront également ravis d'apprendre que les clignotants se déclenchent désormais via un commodo dédié, un bon point.
Grâce au travail effectué pour améliorer l'aérodynamisme de la voiture, l'autonomie grimpe sensiblement pour atteindre les 568 km en cycle WLTP contre 533 km. Impressionnant quand on sait que le pack de batterie n'a pas bougé d'un iota. La consommation baisse au passage pour passer à 15,3 kWh/100 km contre 16,9 kWh sur le premier modèle. Soit une augmentation de 10 %.
Même constat du côté de l'accélération, avec un 0 à 100 km/h effectué désormais en 4,3 secondes contre 5 grâce à l'option Booster, fournie d'office. La vitesse de pointe chute un peu en revanche : 201 km/h contre 217 km/h. On se doute que les dimensions un peu plus imposantes du nouveau modèle y sont pour quelque chose. Autre “déception”, la puissance de charge maximale reste plafonnée à 250 kW.
Un tarif salé, mais justifié
À l'heure où nous écrivons ces lignes, le nouveau Model Y est d'ores et déjà disponible en précommande pour une livraison prévue en mars 2025. Mais attention, le SUV se décline pour l'instant à une seule version de lancement limitée baptisée Launch Series.
Affichée à 60 990 €, il s'agit en réalité d'une version Grande Autonomie à transmission intégrale. Elle s'accompagne évidemment d'éléments exclusifs comme :
- un coloris extérieur noir ou Quicksilver
- un intérieur noir
- des jantes 20″ Hélix
- un crochet d'attelage
- une amélioration de performance optionnelle Boost
- des options de série limitée comme un badge de hayon, un éclairage au sol, des badges de porte et des plaques sérigraphiées à l'intérieur des portes
On est donc sur une différence de 9 000 € par rapport à la variante disponible actuellement au catalogue (51 990 €). Mais d'après Tesla, à configuration égale et options similaires, un Model Y Grande Autonomie Transmission Intégrale originel serait facturé à 55 840 €. Et si l'on ajoute à ça les améliorations apportées à l'aérodynamisme, à l'autonomie et au confort à bord, la différence de prix ne paraît pas si folle.
Mais quoiqu'il en soit, d'autres versions vont débarquer prochainement après l'écoulement des stocks de cette édition limitée, à commencer par une variante Propulsion qui devrait faire baisser le ticket d'entrée. Le Model Y étant fabriqué à la Gigafactory de Berlin, on peut espérer que la voiture sera éligible au bonus écologique.