Un trou noir monstrueux découvert contre toute attente au cœur d’une minuscule galaxie défie tout ce qu’on pensait savoir sur l’Univers
Des scientifiques ont finalement détecté un gigantesque trou noir au cœur d’une galaxie naine voisine de la Voie lactée. Cette découverte remet profondément en question les modèles établis puisque, jusque-là, ils pensaient que cette minuscule galaxie tenait grâce à la matière noire.

L’Univers n’a pas révélé encore tous ses secrets et plus les scientifiques en découvrent, plus les certitudes et modèles établis semblent voler en éclats, comme si lever le voile sur le mystère ne faisait que l’obscurcir toujours un peu plus. C’est un peu comme le savoir finalement : plus on apprend de nouvelles choses, plus on réalise tout ce que l’on ne sait pas encore. Et les trous noirs semblent faire partie de cette catégorie d’énigmes qui s’accompagnent d’une nébuleuse de secrets.
Située à près de 75 000 années-lumière de notre planète, Segue 1 est une galaxie naine ultra-faible. Pendant longtemps, les scientifiques ont cru que cette très proche voisine de la Voie lactée était dominée par la matière noire. Mais une récente étude, dont les résultats viennent d’être publiés dans The Astrophysical Journal Letters, a permis d’établir qu’elle recelait en réalité un trou noir central de 450 000 masses solaires. Cette découverte inattendue questionne profondément nos certitudes sur la formation et l’évolution des petites galaxies.
Ce trou noir monstrueux découvert par surprise au cœur d’une petite galaxie remet en cause les modèles établis
Segue 1 est l’une des compagnes les plus petites de notre galaxie. Puisqu’elle ne comporte que quelques centaines à quelques milliers d’étoiles, ce qui est bien trop peu pour générer la gravité indispensable à sa cohésion, comme le rappellent nos confrères de Space.com, les scientifiques ont attribué son maintien à de massifs halos de matière noire.
Or, les seules modélisations des mouvements stellaires dans Segue 1 correspondant aux observations réalisées par l’observatoire W.M. Keck étaient celles intégrant un trou noir massif central. Et celui récemment détecté pèserait près de dix fois plus lourd que l’ensemble des étoiles de Segue 1 réunies : un rapport de masse extrêmement rare dans l’Univers.
Puisque Segue 1 est une très proche voisine de notre galaxie, les astronomes supposent qu’elle devait être bien plus grande par le passé, mais que la majorité de ses étoiles ont été happées par l’attraction de la Voie lactée. Autre hypothèse : Segue 1 serait l’équivalent local d’une nouvelle classe d’objets cosmiques : des « petits points rouges », qui bouleversent déjà nos théories sur l’Univers.
Segue 1 nous offrirait ainsi une occasion unique d’observer ce type de processus près de chez nous, mais pas seulement. Cette étude pourrait révolutionner les modèles établis de la formation et de l’évolution des galaxies naines.

