Test Nothing Ear (3) : une montée en gamme audacieuse et risquée

nothing ear 3 test

Quelques semaines après le Headphone (1), Nothing lance les écouteurs intra-auriculaires Ear (3) pour adresser le segment de prix entre 150 et 200 euros. Pour justifier cette hausse tarifaire, la jeune marque britannique mise sur des idées inédites et une proposition ergonomique et technique plus « premium ». Qu’est ce que Nothing nous a sorti du chapeau ? Réponse dans ce test complet.

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La sortie du Headphone (1) a eu un véritable impact dans le petit monde des casques audio où ce sont plutôt les Bose, JBL Sony et autre Bowers & Wilkins qui sont davantage reconnus. Sans crier gare, Nothing a prouvé qu’il était possible de conjuguer joli design, bon son et prix « presque » abordable. De fait, notre test complet du Headphone (1) a été plus que positif. Que l’on aime ou pas le travail de la marque britannique, il faut reconnaitre qu’elle bouscule les idées reçues.

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Pourtant, Nothing n’est pas un arriviste dans le monde de l’audio. Son premier produit était même une paire d’écouteurs TWS : les Nothing Ear (1). Entre 2021 et 2025, la marque en a lancé pas moins de 6 paires : Ear (1), Ear (Stick), Ear (2), Ear (a), Ear de 2024, Ear (open). Et nous ne comptons même pas les écouteurs lancés sous la marque CMF. Aucune autre marque de smartphone ne peut se targuer d’avoir autant d’expérience en si peu d’année.

Aujourd’hui, Nothing continue sur sa lancée avec les Ear (3). L’objectif de ces écouteurs n’est pas de remplacer les Ear sortis il y a un an, mais plutôt d’aller chercher les audiophiles qui préfèrent une expérience un peu plus complète encore. Comment cela se traduit-il ? Par quels moyens, autres que le design, Nothing compte se démarquer avec les Ear (3) ? Quel est l’impact sur le tarif et sur le rapport qualité-prix ? Nous répondons à tous ces questions dans ce test complet.

Prix et date de disponibilité

Le prix public conseillé des Nothing Ear (3) est de 179 euros. Il s’agit du prix le plus élevé pour des écouteurs Nothing. Un positionnement qui est assumé par la marque qui souhaite élargir son catalogue et viser des utilisateurs plus avertis. A titre de comparaison, les Nothing Ear de 2024 sont proposés à 149 euros. Les Ear (3) se pace donc, dans la gamme de Nothing, entre les Ear et le Headphone (249 euros).

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Face aux Ear (3), la concurrence est vaste, que ce soit chez les experts de l’audio ou les marques tech généralistes. Samsung, Xiaomi, Oppo, Realme, Sony, Google, Motorola, etc… Nombreux sont ceux à proposer une paire d’écouteurs avec réduction de bruit active entre 150 et 200 euros. Voire un peu en dessous, tout en étant tout aussi complet.

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Les Ear (3) sont disponibles à partir du 8 octobre 2025, après quasiment trois semaines de précommandes. Ils se déclinent en deux coloris : noir ou blanc (notre version de test). Dans la boite, vous retrouvez les écouteurs, rangés dans leur boitier de charge, un petit câble USB-C vers USB-C et quatre paires d’embouts en silicone pour adapter les écouteurs à la taille de votre conduit auditif. Soit cinq paires avec celle qui est installée par défaut. C’est très bien.

Design et contrôle

Commençons ce test avec un tour du propriétaire. Les Ear (3) reprennent en grande partie le langage design des écouteurs de Nothing. La coque est transparente sur la tige et opaque sur l’écouteur. L’écouteur droit est marqué d’une pointe de rouge, tandis que du blanc est visible sur l’écouteur gauche. Il y a toujours trois microphones pour la captation de la voix et la réduction de bruit active. La certification IP55 est toujours d’actualité.

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Nous remarquons aussi quelques changements. D’abord l’introduction de petites plaques de métal. Elles donnent un cachet premium aux écouteurs. Et elles sont censées améliorer la stabilité de la connexion Bluetooth. Rendez vous dans la partie audio pour notre avis sur la question. Deuxième changement : l’ergonomie de la coque des écouteurs a été modifiée pour s’adapter plus facilement aux différentes morphologies d’oreille. Résultat : les écouteurs sont plus agréables à porter sur une longue période. D’autant qu’ils sont légers : 5,4 gramme chacun.

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Côté contrôle, Nothing continue d’utiliser la même gestuelle que les Ear… et les AirPods d’Apple. Il suffit de pincer la tige pour « cliquer ». Les Ear (3) comprennent cinq gestes différents. Et quatre d’eux sont personnalisables pour chaque écouteur. Soit huit personnalisations possibles. Nothing est l’une des rares marques à offrir autant de personnalisation sur les contrôles. C’est très bien.

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Le boitier bénéficie aussi de quelques changements, même si le design transparent, le format carré et plat, ainsi que la position couchée des écouteurs restent identiques. Le changement le plus visible est l’arrivée d’une couche métallique brossé qui vient lui donner du cachet. Il l’alourdit également, mais ce n’est pas impactant. Changement plus subtile, deux micros sont désormais intégrés : un sur la tranche, à côté du port USB, et un à la base. Ces deux micros sont associés à un nouveau bouton appelé « Talk ».

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C’est LA grande nouveauté des Ear (3) que la marque met en avant face à la concurrence. Le bouton et les micros servent à capter la voix lors d’un appel quand l’environnement est très bruyant : on approche le boîtier de la bouche, on appui sur le bouton et on parle dans le micro, lequel est plus près de la bouche que les micros des tiges. Techniquement, ça marche. Mais tout le monde n’assumera pas forcément de parler à son boitier… Plus loin encore, quitte à sortir le boitier pour parler dans un micro, autant sortir le téléphone, non ? Notez que ce micro est compatible Zoom, Teams, Google Meet. Et il peut aussi être utilisé pour enregistrer des mémos vocaux avec Essential Space.

Qualité audio

Si l’ergonomie a été revue, les changements ne s’arrêtent pas là. Chaque écouteur est équipé d’un nouveau transducteur. La taille de celui-ci passe de 11 mm à 12 mm, pour une scène sonore plus large. Le nouveau diaphragme est en mousse polymère. Il est censé améliorer les aigus. Les supports du transducteur ont été revus afin d’améliorer les basses et réduire les distorsions. L’équipement a donc été revu.

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Et le résultat s’entend plutôt bien : les Ear (3) offrent une bonne expérience globale, avec du détail dans toutes les fréquences audibles. La scène sonore est ample. Les basses sont assez généreuses, même si elles peuvent parfois grésiller. Les voix sont bien mises en avant. Les aigus ne sont pas étouffés, même s’ils sont parfois un peu timide. La puissance des écouteurs est bonne : vous n’aurez jamais besoin de monter au-dessus de 50 %.

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La liste des codecs compatibles n’est pas très longue. Vous retrouvez les standards du Bluetooth, AAC et SBC. Ils sont accompagnés du LDAC, le fameux codec haute définition de Sony. Voilà un choix étonnant de la part de Nothing, qui ravira les propriétaires d’un Xperia. Nous aurions préféré un codec plus largement utilisé, notamment les codecs aptX de Qualcomm. D’autant que les trois derniers smartphones de Nothing, les Phone (3), Phone (3a) et Phone (3a) Pro, tournent tous sous Snapdragon. Cela nous paraitrait cohérent.

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Ces écouteurs se prêtent donc très bien à tous les exercices, notamment ceux dont le flux audio est linéaire : musique, films, série. Pour le jeu vidéo, la latence reste encore un peu élevée par défaut. Pour les appels, les Nothing Ear (3) sont bons. La voix du correspondant ressort bien et celle de l’utilisateur est isolée grâce à un processeur dédié et l’utilisation de la conduction osseuse. Les Ear (3) prennent en charge l’audio spatial, pour élargir encore la scène sonore. L’effet est statique uniquement, sans détection des mouvements de la tête.

Conscient que chaque oreille est différente et que chaque auditeur a ses préférences, Nothing a intégré plusieurs outils dans son application pour personnaliser la signature audio. Vous retrouvez tout d’abord un égaliseur avec deux entrées : une très visuelle pour les néophytes qui permet d’augmenter les basses, les voix ou les aigus ; une pour les experts avec 8 bandes de fréquence qu’il est possible de moduler à loisir.

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Deuxième réglage intéressant : le son personnalisé qui crée un profil sonore adapté à chacun. Cette fonction est toujours développée en partenariat avec les experts suédois d’Audiodo. Enfin, vous avez également un test d’ajustement des embouts pour optimiser l’isolation passive et maintien.

Les Ear (3) sont bien sûr compatibles avec la réduction de bruit active, dont les caractéristiques n’évoluent pas (avec trois niveaux de réduction, jusqu’à 45 dB). Elle reste donc bonne et réactive, sans être la meilleure du marché. Dans les transports, les bruits ambiants sont réduits, sans être vraiment effacés. L’isolation passive est bonne, à condition de choisir les embouts adaptés à vos oreilles.

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Les Ear (3) bénéficient d’une amélioration importante : un mode adaptatif qui va moduler la puissance de l’ANC en fonction du bruit environnant. Le rythme de l’adaptation est calée sur 600 millisecondes, ce qui est souvent bien suffisant. Nous aurions bien aimé que l’adaptation puisse faire aussi en fonction du lieu.

Interactivité et application

Les Ear (3) reprennent l’excellente application Nothing X que nous avons croisé avec le Headphone (1) et toutes les paires d’écouteurs de la marque britannique. Elle est dotée d’une interface très élégante, très complète et plus intuitive que la plupart des autres applications concurrentes. Vous y retrouvez tout ce qu’il faut pour personnaliser le comportement des écoutes et mettre à jour leur firmware. L’application est compatible Android 6 et iOS 13 (ou des versions ultérieures). Sans oublier Nothing OS.

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Côté connectivité, les Ear (3) font partis des bons élèves. Nous retrouvons notamment le Bluetooth 5.4 qui, théoriquement, inclut la comptabilité LC3 et Auracast. Ce n’est pas le cas à l’heure où nous écrivons ces lignes. La connexion est bonne et stable lors de l’écoute, même dans des environnements saturés, comme les transports et les gares. La connexion Bluetooth est compatible Fast Pair, avec une connexion simultanée à deux appareils. Et ça fonctionne plutôt bien.

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Les Ear (3) prennent en charge le mode « faible latence » pour descendre le délai entre l’mage et le son à 120 ms. C’est mieux, mais pas encore optimal pour la pratique du jeu mobile. Certains concurrents, plus chers, proposent des systèmes propriétaires qui réduisent considérablement cette latence. Nous pensons notamment aux Pi6 et Pi8 de Bowers & Wilkins. Une idée dont Nothing pourrait s’inspirer.

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L’ANC est couplé à un mode transparence qui n’a pas été amélioré par rapport au Ear de 2024 : tous les détails sont perceptibles, mais le résultat est un peu artificiel. Notez que le mode transparence peut s’activer automatiquement quand vous êtes en conversation téléphonique. Mais ce n’est pas très utile. Nous aurions préféré un mode « Talk to Chat » comme sur les écouteurs de Sony ou Samsung, qui passe en mode transparence quand il détecte que vous parlez à quelqu’un. D’autant que les Ear (3) utilisent déjà la conduction osseuse pour reconnaitre et isoler votre voix.

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Les Ear (3) sont bien sûr équipés d’un capteur de proximité qui permet de mettre en pause et reprendre la lecture musicale en enlevant ou remettant un écouteur à une oreille (ou les deux). En outre, vous retrouvez dans l’application une fonction pour faire sonner les écouteurs si vous les perdez. Mais deux conditions à cela : qu’ils soient à portée du téléphone et qu’ils aient encore de la batterie…

Autonomie et recharge

Transition parfaite vers la dernière partie de notre test dédié à l’énergie. Les Ear (3) intègrent chacun une batterie de 55 mAh, une capacité très correcte compte tenu du positionnement tarifaire et de l’encombrement de l’écouteur. L’autonomie annoncé des écouteurs est 5,5 heures en lecture vidéo, avec ANC activé (mais pas en dynamique), avec le codec AAC et le volume à 50 %. C’est plutôt une belle promesse.

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Et elle est tenue, puisque nous avons dépassé les 6 heures dans des conditions quasiment similaires : ANC activé, lecture audio en AAC et volume à 25 %. Notez que l’autonomie des Ear (3) est très fluctuante selon les options. Sans ANC, mais toujours en lecture audio AAC et volume à 50 %, elle atteint 10 heures selon Nothing. Avec ANC et avec le codec LDAC, l’autonomie fond à 3,5 heures seulement (5,5 heures avec LDAC et ANC). Enfin, en appel audio, l’autonomie est de 4 heures avec ANC et 5 heures sans ANC.

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Le boitier intègre aussi une batterie. Sa capacité est de 500 mAh, ce qui est dans la moyenne. Selon Nothing, l’autonomie des Ear (3) avec le boitier atteint 22 heures en écoute musical avec ANC activée et le codec AAC, en supposant que le boitier recharge totalement 3 fois fois les écouteurs. En réalité, vous avez un peu plus que ça. C’est donc largement suffisant pour une grande partie de la journée.

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Côté recharge, les Ear (3) profitent d’une charge « rapide » avec leur boitier. Selon Nothing, 5 minutes suffisent à redonner 1 heure d’autonomie en écoute musicale sans ANC. Pour notre part, nous avons réussi à recharger les Ear (3) en 30 minutes de 0 % à 95 % (une protection contre la surcharge bloque la charge quand le boitier est branché). Quant au boitier, nous avons atteint les 100 % en 50 minutes (en chargeant les écouteurs en même temps). Voici nos mesures intermédiaires :

Ecouteurs

  • 10 mn : 20 %
  • 20 mn : 63 %
  • 30 mn : 95 %

Boitier

  • 30 minutes : 80 %
  • 40 minutes : 90 %
  • 50 minutes : 100 %

Notez que le boitier est également compatible charge sans fil. Nothing indique qu’une charge complète avec un chargeur compatible prend 120 minutes.

Alors, on achète ?

Pour 180 euros, les Ear (3) proposent une expérience complète et qualitative, très proche de celles des écouteurs vendus sur la même tranche tarifaire, voire un peu plus. Le son produit est bon. La connectivité est moderne. L’application de contrôle est excellente. Tout ce que nous pouvions attendre d’une paire d’écouteurs à ce prix est présent. Voire même un peu plus : l’égaliseur est top, le nombre d’embouts différents est élevé et la personnalisation du son a vraiment un intérêt.

Tout n’est pas parfait pour autant. L’ANC est bonne, mais moins que celles d’autres écouteurs à 150 euros. La liste des codecs est chiche et pas forcément adaptée au plus grand nombre. Et l’intégration d’un double microphone dans le boitier est inédite, mais manque un peu d’intérêt au quotidien. Il aurait fallu que cette fonction soit utile dans davantage de situation.

Note finale du test : Nothing Ear (3)

Les Nothing Ear (3) sont un ajout logique dans le catalogue de Nothing. La montée en gamme se justifie grâce à l'amélioration du son, de l'autonomie et du design, toujours transparent mais un peu plus premium. L'arrivée du micro dans le boitier est ingénieuse, mais cela ne va pas assez loin pour devenir un vrai game changer.


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