Test Nothing Ear 2 : un design fantastique qui cache de grosses faiblesses
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Les Ear (2) sont les nouveaux écouteurs True Wireless de Nothing. Avec cette deuxième version, la marque britannique mise sur des valeurs sûres en reprenant ce qui a fait le succès des premiers modèles. Le design prend donc toujours le pas sur l’aspect technique. Pari risqué, mais pari réussi ?
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En 2021, un petit nouveau débarquait sur le marché de la tech : Nothing. La marque fondée par Carl Pei sortait les Nothing Ear (1), écouteurs True Wireless avec réduction de bruit active vendus à 99 euros. Un rapport qualité/prix alors imbattable.
Depuis, il s’en est passé des choses. Nothing a sorti son premier smartphone, le Phone (1), ainsi que des écouteurs plus abordables, les Ear (stick). Les Ear (1), de leur côté, ont augmenté leur prix de 99 euros à 150 euros pour contrer l’inflation. Une hausse-surprise qui atténue l’intérêt du produit. Aujourd'hui, la marque sort ses Ear (2).
Ces Ear (2) sont une amélioration des (1) et sont directement vendus à 149 euros. Encore une fois, le design est mis en avant, mais le son n’est pas délaissé pour autant. La promesse est simple : offrir un produit vraiment différent de ce qui se fait chez la concurrence. Les Ear (2) méritent-ils l’investissement ? Arrivent-ils à tenir la dragée haute aux écouteurs haut de gamme du marché ? C’est ce que nous allons déterminer dans ce test.
Prix et disponibilité
Les Ear (2) sont d’ores et déjà disponibles sur le site de Nothing. Nous l’avons dit, ils sont vendus à 149 euros. Un prix qui tranche avec la promesse initiale du constructeur, qui a été créé pour bousculer les codes du marché.
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Ce fut le cas en 2021 avec les Ear (1) lancés à 99 euros, qui ont depuis augmenté leur prix. Cela ne signifie pas pour autant que nous avons là de mauvais écouteurs, mais il va falloir convaincre encore plus.
Des caractéristiques techniques proches du premier modèle
Pour ces Ear (2), Nothing reprend comme base les premiers modèles de 2021. Nous avons des écouteurs de 4,5 grammes (0,2 gramme de moins que les 1), dotés de haut-parleurs dynamiques de 11,6 mm et de trois micros. La réduction de bruit active, jusqu’à 40 décibels, est aussi présente.
Au niveau de la connexion, nous retrouvons le Bluetooth 5.2 pour l’appairer à votre smartphone ou PC. Chaque écouteur est doté d’une batterie de 33 mAh tandis que le boîtier embarque une batterie de 485 mAh. Nothing promet une autonomie de 36 heures (sans ANC).
Un design toujours original
Les Ear (2) se présentent comme des écouteurs True Wireless classiques. Nous avons un boîtier carré (blanc uniquement) qui renferme deux écouteurs. Peut-être aurions-nous aimé plus de folie dans la forme avec un format original à l’image des Ear (stick), mais on ne pas peut reprocher à Nothing de ne pas offrir un produit qui casse les codes.
Nothing ne réinvente pas la roue. Il reprend le même design que ceux des Ear (1) tout en apportant quelques modifications mineures, notamment au niveau des textures et des dimensions. Le boîtier fait 55 x 55 x 22 mm, légèrement plus petit que le précédent, et pèse 65 grammes.
La particularité du produit réside bien entendu dans son visuel. Le boîtier mélange habilement plastique et aluminium, tout en mettant l’accent sur la transparence. Car la transparence, c’est bien la marque de fabrique de Nothing et les Ear (2) ne font pas exception à la règle.
Nothing s’amuse avec les textures et le poids du boîtier, ce qui le rend très appréciable à manipuler. Le constructeur se montre même malicieux avec cette petite cavité en plein milieu. Idéal pour y placer un pouce et le faire tourner entre ses doigts, presque comme un hand-spinner. Les Ear (2) ne sont pas seulement des écouteurs, c’est aussi un petit antistress très efficace.
Sur les côtés, on retrouve le traditionnel port USB Type-C ainsi que le bouton d’appairage. Celui-ci se montre bien enfoncé dans le châssis et assez discret pour rapidement être oublié. Le boîtier est fermé par un système d’aimant très efficace, semblable à celui des Ear (1). Sachant que ces derniers sont encore viables deux ans après leur sortie, il n’y a aucun souci d’usure à craindre à ce niveau-là.
Les écouteurs sont aussi aimantés au boîtier et se positionnent naturellement dans les cavités prévues à cet effet. Pour différencier la droite et la gauche, Nothing a encore fait le choix du code couleur : rouge pour la droite et blanc pour la gauche. C’est un peu déroutant dans un premier temps et moins efficace qu’un bon vieux R et L, mais on s’y habitue.
Les écouteurs en eux-mêmes font dans l’efficacité. De 4,5 grammes chacun, ils arborent aussi ce design transparent dans leur tige, ce qui permet de voir quelques composants sans pour autant donner cette impression de fouillis. C’est là le talent de Nothing : il sait exactement quoi nous montrer et soigne aussi bien son design intérieur qu’extérieur. La partie intra-auriculaire, d’un blanc immaculé, se termine par un embout en silicone. Comme d’habitude, l’utilisateur a le choix entre trois tailles afin de s’adapter parfaitement à son oreille. Tout cela garantit un bon maintien, nous allons le voir plus bas.
Bref, Nothing rend encore une fois une bonne copie au niveau du design. Reprenant ce qui avait fait le succès de ses Ear (1), la marque britannique réussit encore une fois à livrer un produit visuellement fort, agréable à manipuler, pratique et parfois malicieux. Le design, c’est bien, mais ces écouteurs sont-ils agréables à utiliser au quotidien ?
Un confort toujours optimal
Alors que les Ear (stick) nous avaient quelque peu déçus en termes de confort, Nothing convainc avec ses Ear (2). Nous avons des écouteurs très agréables à l’oreille, confortables et avec un excellent maintien. Quelques ajustements ont été réalisés par rapport aux Ear (1), notamment au niveau de l’embout. Même en courant, ils restent bien accrochés. Un vrai plus.
Nothing mise énormément sur ce confort et ce maintien pour séduire. La marque a même inclus un petit outil intéressant dans son application Nothing X : le test d’ajustement des embouts auriculaires. En quelques secondes, l’app est capable de vous dire si vos écouteurs sont bien placés et si les embouts sont adaptés. Si elle sent qu’ils sont un peu lâches, elle vous dirigera vers les embouts plus larges. Très pratique. À ce maintien d’excellence s’ajoute une certification IP54. Les écouteurs sont donc résistants aux projections d’eau et à la poussière. Tout cela combiné donne un produit idéal pour pratiquer du sport, même sous la pluie. La présence d’une tige permet aussi de les saisir facilement.
Malheureusement, tout est gâché par un choix un peu curieux de Nothing. La marque a abandonné le Touch Control des Ear (1) pour un système de Press Control. Cela signifie que pour interagir avec ses écouteurs lorsqu’ils sont portés, il faut les pincer sur le côté, là où se situe une petite ligne d’aluminium. Un pincement pour mettre sur pause, deux pour passer à la chanson suivante… Ces actions sont personnalisables dans l’appli. Cependant, ce système est loin d’être pratique et ne fonctionne qu’une fois sur trois. Rageant.
Plus encore, la gestion du volume est un vrai parcours du combattant. Bien que possible en pinçant la tige deux fois et en restant appuyé (activable dans les options), augmenter ou baisser le son ne marche qu’une fois sur dix. Si on essaye de contrôler ses écouteurs par ce biais dans un premier temps, on abandonne très vite l’idée et repassons sur les boutons de notre smartphone. C’est quand même dommage.
Enfin, signalons que la double connexion fait son entrée avec ces Ear (2). Cela permet d’appairer les écouteurs sur deux terminaux différents et de jongler de l’un à l’autre. Pratique pour ceux qui travaillent sur PC et qui veulent garder une oreille sur leur smartphone. Le tout fonctionne bien et se montre réellement utile dans la vie de tous les jours.
Un son de qualité, mais perfectible
Parlons maintenant du cœur du produit : le son. La principale qualité des Ear (2) est de disposer d’une réduction de bruit active (ANC). Cela signifie que les écouteurs arrivent à supprimer le son autour de vous à hauteur de 40 décibels afin de garantir une écoute claire même dans les environnements les plus bruyants.
À l’utilisation, la technologie nous isole de manière efficace du monde extérieur. Il est également possible, à l’aide des micros, d’au contraire exagérer les bruits autour même en écoute de musique. C’est par exemple utile dans la rue pour entendre les voitures arriver, même avec de l’électro à fond les ballons. Sur ce point, nous avons vu mieux sur le marché, comme avec les Galaxy Buds Pro, mais nous sommes sur un produit très efficace.
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Les Ear (2) introduisent une nouvelle fonctionnalité : la suppression personnalisée du bruit. Le but est d’adapter de manière automatique l’ANC en fonction de votre environnement. Par exemple, lorsque du bruit se fait de plus en plus présent, la réduction devient de plus en plus efficace. Malheureusement, nous ne sommes pas convaincus par cette fonctionnalité, que nous ne trouvons pas au point. Elle a en effet du mal à s’accommoder au monde extérieur. Plus encore, il faut la calibrer à chaque fois que nous l’activons.
Concernant le son en lui-même, les Nothing offrent une copie correcte, mais pas sans défauts. Si on apprécie des basses présentes et un son équilibré, nous remarquons tout de même une forte distorsion à haut volume. Cela rend l’écoute de morceaux agressifs, comme du metal, peu agréable quand on se lâche sur le volume. On pense aux cymbales très virulentes à l’oreille.
Pour le reste, les Ear (2) se débrouillent correctement, sans forcément briller. Que ce soit lors de l’écoute de classique, d’électro ou de jazz, nous avons une copie satisfaisante et un son très équilibré. La partie sonore est symptomatique du travail de Nothing : avoir un produit techniquement correct, loin d’être incroyable, mais enrobé dans un design fort et pratique.
Une application agréable, quoiqu’un un peu légère
Avec les Ear (2), Nothing revoit en profondeur son application Nothing X. Cette dernière propose plus de choses afin d’avoir la main sur ses écouteurs. Toutefois, on reste un peu en surface. Cette nouvelle version permet toujours de régler le contrôle du bruit (ANC, mode transparence), mais aussi les actions attribuées à Press Control. D’ailleurs, le fait de pouvoir régler les deux écouteurs indépendamment est un vrai plus, même si le Press Control est une horreur à utiliser.
Nothing a ajouté un égaliseur bienvenu. Celui-ci donne le choix entre quatre profils audio différents, tous très marqués, ainsi qu’à un mode personnalisé qui permet de régler tous les aspects sonores via un schéma simple. Ce dernier est facile à utiliser, même pour ceux qui maîtrisent peu les arcanes de l’audio, mais il peut se montrer très limité pour les utilisateurs voulant aller en profondeur.
Les profils sont assez différents pour s’adapter à tous les styles de musique et il n’est pas rare de les modifier rapidement en cours de route selon la chanson qui passe. Notons qu’il y a aussi un profil adapté à votre audition. Pour l’utiliser, il faut passer par un petit test de cinq minutes. Si c’est une bonne idée sur le papier, le résultat n’est pas à la hauteur des attentes, donnant parfois une partie sonore peu adaptée. On en restera donc aux contrôles manuels.
Une autonomie en deçà des attentes
Du point de vue de l’autonomie, les Ear (2) représentent un recul par rapport aux Ear (1) et ils se classent parmi les mauvais élèves du marché. Chaque écouteur dispose d’une batterie de 33 mAh tandis que le boîtier jouit d’une batterie de 485 mAh.
En activant l’ANC et en écoutant notre musique à un volume raisonnable, nous avons constaté que les Ear (2) arrivaient à bout de batterie en 3h30 environ. Le boîtier pouvant recharger jusqu’à 5 fois les oreillettes, nous avons un peu plus de 15 heures de musique, ce qui est peu. En désactivant l’ANC, on peut monter jusqu’à 30 heures, ce qui est mieux, mais encore une fois dans la fourchette basse du marché.
Pas de chargeur fourni dans la boîte des Ear (2), mais un petit câble USB qui permet de bénéficier de plus d’une heure et demie de musique en 10 minutes de charge. Pour recharger le boîtier de 0 à 100%, il faut compter plus d’une heure.
Les Ear (2) sont dans la droite lignée des Ear (1), offrant un son correct dans des écouteurs au design fort et élégant. Malheureusement, ils trainent de vilains défauts, comme un Press Control pénible ou une autonomie très moyenne. On regrette également un tarif plus élevé, qui les rendent beaucoup moins intéressant par rapport à la concurrence. Reste un produit maîtrisé, mais plus un indispensable.
- Un design fort et original
- Boîtier agréable à manipuler
- Excellent maintien des écouteurs
- Application plus fouillée qu’avant
- Son correct pour ce tarif
- Press Control, une horreur à utiliser
- Un code couleur un peu confus
- Prix moins intéressant qu’au lancement du premier modèle
- Une distorsion élevée à haut volume
- Autonomie décevante