Test Marshall Minor IV : des écouteurs avec beaucoup de tonus mais peu de puissance
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Trois ans après les Minor III, Marshall lance les Minor IV une marque attractive sur le segment des écouteurs TWS à moins de 150 euros. Profitant du célèbre design de la marque britannique et du « son Marshall » iconique, les Minor IV veulent être une alternative aux AirPods d’Apple et aux écouteurs des marques de smartphones. Le pari est-il réussi ? Réponse dans ce test.
Marshall est une marque « iconique » qui s’est fait un nom grâce à ces amplis de guitare électrique. Son nom est associé à de grandes figures du rock, comme Jimmy Hendrix, Eric Clapton ou Slash. Sous l’impulsion de ses différents propriétaires, Marshall est devenu une marque grand public qui touche aussi bien les enceintes, les barres de son, les casques (avec ces écouteurs carrés très caractéristiques) et les écouteurs.
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Dans cette dernière catégorie, vous avez les Mode, écouteurs filaires très abordables, les Motif, modèles TWS avec réduction de bruit et les Minor. L’histoire des Minor symbolise bien l’évolution des habitudes et des technologies. Les premiers modèles, sortis début des années 2010, étaient filaires avec une prise jack. La deuxième génération arrive en 2018 et adopte la technologie Bluetooth. Mais il y a toujours un fil entre les deux écouteurs, alors que les AirPods sont « true wireless » depuis deux ans. Il faudra attendre 2021 pour voir apparaitre les Minor III, premiers écouteurs TWS chez Marshall.
Le constat est alors en demi-teinte. Des aigus absents. Des performances moyennes lors des appels. Heureusement, le son Marshall très dynamique est là. Et le prix n’est pas exubérant : 129 euros. C’est en 2024 que Marshall renouvelle enfin son offre TWS avec les Minor IV. Une nouvelle génération qui capitalise sur l’évolution de Marshall sur les trois années précédentes et tente de corriger certains faux pas des Minor III pour redevenir un adversaire à la hauteur des AirPods d’Apple. Mission réussie ? Pas toujours. Et on vous explique pourquoi.
Prix et date de disponibilité
Le prix public conseillé des Minor IV de Marshall est de 129 euros. Soit le même montant que les Minor III à leur lancement. Ces derniers ont d’ailleurs vu leur prix baisser à 99 euros. Dans la gamme d’écouteurs de Marshall, le positionnement des Minor IV est cohérent : 70 euros de moins que les Motif et 50 euros de plus que les Mode.
La concurrence est très, très généreuse, sur le segment compris entre 100 et 150 euros. Toutes les marques audio ou de smartphone proposent une ou deux paires d’écouteurs dans cette gamme de prix. Les modèles les plus populaires sont les AirPods 4 (version sans ANC) d’Apple, proposés à 149 euros, les Pixel Buds A de Google, vendus à 110 euros, et les Galaxy Buds3 de Samsung, commercialisés à 130 euros. Chez Sony, vous retrouvez les excellents WF-C710N, proposés à 120 euros.
Les Minor IV sont disponibles depuis juillet 2024 dans toutes les bonnes crèmeries. Ils n’étaient alors disponibles qu’en noir. Début 2025, Marshall présente une version « crème » que vous pouvez découvrir dans ce test. Ils sont commercialisés avec un boitier de chargement assorti. Dans la boite, vous retrouvez les écouteurs, le boitier, ainsi qu’un câble USB-C vers USB-A.
Design et contrôle
Démarrons ce test avec le design. Un design qui conserve le langage iconique de la marque : il y a un réel effet de gamme entre les Motif II et les Minor 4. La tige texturée. L’extrémité en métal doré. Le logo de marque bien en évidence. Le boitier de chargement en plastique effet « cuir ». Si cet effet de gamme est évident avec la version noire des Minor IV, elle reste assez forte avec la version crème. C’est l’une des forces de Marshall face à d’autres marques moins identifiables.
Il y a quelques détails intéressants à relever dans ses écouteurs. D’abord, vous remarquerez que l’ergonomie des écouteurs a légèrement changé. La pointe de l’écouteur est légèrement profilée pour s’orienter vers le pavillon de l’oreille. La tige a été réorientée pour rapprocher le micro à son extrémité de la bouche de l’utilisateur, améliorant ainsi la captation de sa voix lors des appels. La tige est légèrement plus courte. Enfin, un capteur a été ajouté à l’arrière de l’écouteur : il s’agit d’un capteur de proximité. Nous y reviendrons.
Pour le reste, les Minor IV restent similaires aux Minor III, avec une coque en polycarbonate (40 % de plastique recyclé environ), un micro au bout de la tige, un micro secondaire pour l’isolation de la voix à l’arrière, deux connecteurs sous la tête pour la recharge. Les écouteurs ne sont pas vraiment petits : ils ne conviendront pas à des petites oreilles qui souffriront après une écoute prolongée. Ils sont assez légers : 8 grammes. Et ils sont protégés contre les éclaboussures (IPx4).
Comme précédemment, les contrôles passent par le « M », placé au sommet de chaque tige. Ce logo est tactile. Il n’accepte que des tapotements (court ou long), contrairement aux grandes surfaces que vous trouvez dans des QuietComfort de Bose par exemple. Cette touche est très sensible. Un simple effleurement les active. Vous pouvez les désactiver si cela devient trop gênant. Les contrôles sont peu personnalisables, mais ils sont plutôt complets. Dommage qu’ils ne soient que partiellement différenciés entre gauche et droite.
Le boitier est quant à lui assez classique. Au format vertical, il intègre un couvercle qui protège parfaitement son contenu. Et il n’est pas trop difficile à ouvrir non plus à une seule main. Une LED en façade est présente pour informer du statut de la charge et de la connexion. Et un bouton matériel est situé à côté du port USB-C pour activer l’appairage. C’est classique. Et à ce prix, on n’en demande pas plus.
Qualité audio
À l’intérieur de chaque écouteur des Minor IV, Marshal a intégré un transducteur de 12 mm. Ce sont pratiquement les mêmes que ceux des Minor III. Nous nous attendions donc, à priori, à une expérience assez proche. Et c’est globalement le cas. Une belle dynamique sur les médiums, sans distorsions, et un peu moins de présence sur les aigus et les basses. Une absence de basse qui est inhérente au format des écouteurs : intra-auriculaire sans embouts. Et un volume sonore globalement assez bas.
Les Minor IV avantagent considérablement les fréquences médium et haut médium. Les instruments à cordes sont vraiment avantagés par cette signature « Marshall », très portée sur le rock. Les guitares, bien sûr, aussi bien acoustiques qu’électriques, ainsi que les basses. Ces écouteurs prennent vraiment tout leur sens durant un solo de guitare électrique, avec du dynamisme, de la nervosité et du détail. En revanche, certains éléments de la batterie vont être masqués. Les basses vont manquer un peu de présence. En revanche, les aigus sont perdus. Les Minor IV ne se prêtent donc pas à tous les exercices et à tous les styles.
Les écouteurs s’appuient sur une connexion Bluetooth 5.3 (contre 5.2 pour les Minor III). Cette connectivité assure une transmission de donnée jusqu’à 10 mètres, même avec des murs. La latence est plutôt élevée : ces écouteurs ne s’adaptent donc pas à la pratique du gaming sur smartphone, mais plutôt à l’écoute musicale. Pour des séries et des films, cela fonctionne bien si le lecteur vidéo est équipé d’un outil de compensation.
Selon la marque (et le modèle) de votre téléphone, l’expérience offerte par les Minor IV peut passer du simplement correct à un bon niveau. Le volume sonore est soudain plus élevé (sans vraiment crever le plafond… et les tympans). Et le niveau de détail est légèrement meilleur. Nous avons essayé avec un iPhone et avec plusieurs smartphones Android. Avec le premier, l’expérience est décevante. Avec les autres, c’est en moyenne meilleure.
L’absence totale d’isolation phonique rend les Minor IV moins pratiques à utiliser dans toutes les situations. Chez vous ou dans un bureau avec quelques collègues, les Minor IV s’adaptent bien. Dans la rue, les bruits ambiants deviennent vite gênants. Et nous ne parlons pas des transports en commun, type métro, train, bus ou… avion. Dans ces conditions, l’intérêt des Minor IV est amoindri.
Côté codec, Marshall se contente ici du minimum : SBC et AAC. Grâce au Bluetooth 5.3, les Minor IV sont compatibles Bluetooth LE. Ce qui devrait leur permettre d’être compatible LC3 grâce à une mise à jour du firmware. En revanche, ils perdent de façon inexplicable l’aptX. Les Minor IV ne sont donc compatibles avec aucun codec lossless. Dommage. Il n’y a pas d’audio spatial non plus, ni système qui positionne la tête de l’utilisateur.
Interactivité et application
Au-delà des qualités purement musicales des Minor IV, regardons maintenant tout ce qui concerne l’interactivité. Nous avons vu précédemment que les écouteurs sont équipés d’une surface tactile. Mais ce n’est pas tout. Vous retrouvez aussi un capteur de proximité, nouveauté de cette génération d’écouteurs. Ce dernier désactive la lecture musicale en cas de retrait d’un écouteur et la relance si l’usager le porte à nouveau. Cette fonction, que vous pouvez désactiver, marche bien la plupart du temps.
Les écouteurs sont compatibles Fast Pair. Si vous les associez à un smartphone Android, ils se connecteront donc automatiquement à tous vos appareils Android. Les écouteurs peuvent également gérer une connexion multipoints avec des appareils dotés d’un autre OS (Windows, iOS, macOS). Cependant, vous n’avez pas la possibilité de gérer manuellement la source audio active. C’est dommage.
L’application Marshall, compatible iOS et Android, est plutôt bien faite. Elle permet de contrôler le niveau de batterie, de mettre à jour les écouteurs et de personnaliser leur utilisation. Elle intègre un égaliseur à 5 voix avec deux profils : le premier est le « son Marshall » et le deuxième est personnalisable. Des profils sont proposés aux néophytes : plus de basses, moins de médiums, plus d’aigus, etc. Elle propose aussi quelques fonctions liées à la batterie. Nous y reviendrons. L’application sert aussi de catalogue interactif. Tous les moyens sont bons pour se faire un peu de pub.
Autonomie et recharge
Si la capacité de leur batterie n’est pas annoncée, ’autonomie a été légèrement améliorée, certainement grâce au Bluetooth LE et aux différentes optimisations logicielles. Elle passe officiellement de 5 heures pour les Minor III à 7 heures pour les Minor IV. Et, dans les faits, c’est quasiment le cas, à quelques dizaines de minutes près. Avec le boitier de charge, l’autonomie offerte par les Minor IV passe à 30 heures, contre 25 heures précédemment. L’étui offre donc environ trois charges complètes des écouteurs quand sa batterie est pleine.
Pour recharger les écouteurs, il suffit de les glisser dans leur étui. Ce dernier offre trois heures d’écoute après un quart d’heure de charge, ce qui est deux fois plus rapide qu’avant. Passer cette limite, l’efficacité de charge baisse drastiquement, puisque l’étui doit monopoliser les écouteurs pendant une bonne heure pour les recharger totalement. Soit trois quarts d’heure de charge pour quatre heures d’écoute. L’étui, quant à lui, se recharge par son port USB ou un chargeur sans fil. En utilisant le câble fourni, vous pouvez passer de 0 à 100 % en deux heures environ.
Marshall offre dans son application une petite brochette de fonctions pour préserver la batterie des écouteurs. Cela comprend une Limite de charge à 90 % pour éviter les surcharges, la charge lente pour limiter l’usure des cellules et un outil qui surveille la température de la batterie pour prévenir les surchauffe. C’est rare de voir ce type de fonctions pour des écouteurs. Et c’est une très bonne idée dont la concurrence devrait s’inspirer.
Alors, on achète ?
Les Minor IV ont de beaux atouts pour eux. Un design qui respecte les codes de la marque. Un son dynamique, plus adapté à la pop et à certains sous-genres du rock. Une application plutôt pratique et bien faite. La compatibilité Fast Pair pour une utilisation plus pratique avec plusieurs appareils. La recharge sans fil pour les amateurs. Voilà les forces de ces écouteurs.
Il y a cependant des faiblesses que nous ne pouvons écarter. Des aigus absents et des basses discrètes. Une absence totale d’isolation et un volume sonore parfois trop faible. Sans parler de l’ergonomie qui ne convient pas aux petits pavillons d’oreille. Pour le même prix, certains pourraient préférer se tourner vers les WF-710N, presque irréprochables au niveau audio et tout aussi complets.
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Les Minor IV sont des écouteurs intéressants. Mais leur positionnement, leur signature sonore et leur architecture ne leur permet pas d'être totalement polyvalent. Sans isolation phonique, avec des aigus perdus derrière des médiums très présents, les Minor IV sont propices à une écoute dans des endroits peu bruyants. Et pourtant, ils ont des atouts indéniables.
- L'alternative correcte pour les allergiques à l'ANC
- Le design iconique et soignée
- La compatibilité Fast Pair
- La belle application pour optimiser les écouteurs
- Tous les outils pour préserver la batterie
- La taille des écouteurs, gênante pour les petites oreilles
- L'absence d'aigus et la faiblesse des basses
- Le volume sonore un peu juste
- L'absence totale d'isolation phonique, même passive
- La gestion précaire de la connexion multipoints.