Test Sony Xperia 1 VII : un très bon smartphone qui souffre surtout de la concurrence
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Tel un métronome, Sony lance le Xperia 1 VII, son nouveau smartphone haut de gamme. Plus qu’un digne successeur du Xperia 1 VI, cette nouvelle mouture est techniquement un quasi-copier-coller du modèle précédent qui aurait subi une inflation tarifaire. Mais les rares changements ont un réel impact qui justifie en partie cette étonnante stratégie économique. Et on vous explique pourquoi.
Il y a deux typologies de marques en téléphonie. Celles qui ont un calendrier qu’elles respectent à la lettre. Et il y a celles qui préfèrent l’inattendu, avec des lancements tactiques. Sony fait évidemment partie de la première catégorie. Il y a une raison historique à cela : les opérateurs japonais renouvellent leur calendrier tous les trimestres. Et il ne faut évidemment pas rater le coche. Sony n’ayant aucune raison de modifier ce planning hors de l’archipel, nous bénéficions donc de cette régularité.
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En mai 2025, Sony présentait donc, sans grande surprise, son nouveau smartphone haut de gamme : le Xperia 1 VII. Mais il y a plusieurs mauvaises surprises dans cette annonce. D’abord, le prix augmente encore. Reste à savoir si c’est justifié. Ensuite, le Xperia 1 VII n’est pas accompagné d’un nouveau Xperia 10. Sony sacrifie donc son smartphone le plus abordable, après avoir tué le Xperia 5 en 2024. C’est à se demander si le Xperia 1 VII ne serait pas le chant du cygne de la gamme. Ce serait bien dommage. Et on vous explique pourquoi dans ce test complet.
Prix et date de disponibilité
Le prix public conseillé du Xperia 1 VII s’élève à 1499 euros. Cela correspond à une inflation de 100 euros par rapport au prix de lancement du Xperia 1 VI. En France, il n’existe qu’une seule déclinaison du téléphone avec 12 Go de mémoire vive et 256 Go de stockage. Pour ce prix, cette quantité de stockage peut paraitre chiche. Mais le Xperia 1 VII, comme ses prédécesseurs, offre la possibilité d’étendre la mémoire du téléphone avec une carte microSDXC.
Comme ses prédécesseurs, le Xperia 1 VII se positionne face aux meilleurs flagships de la concurrence. Mais il est aussi un peu plus cher qu’eux : Galaxy S25 Ultra (à partir de 1469 euros), iPhone 16 Pro Max (à partir de 1479 euros), Magic7 Pro (1299 euros), Find X8 Pro (1199 euros), ou encore Xiaomi 15 Ultra (à partir de 1403 euros). Tous ont un positionnement tarifaire au-dessus des 1000 euros. Et tous doivent aussi subir une concurrence très forte de marques moins ambitieuses sur les prix, mais offrant une expérience tout aussi complète : Edge 50 Ultra, OnePlus 13, Realme GT 7 et GT 7 Pro. Il n’est pas toujours facile pour le Xperia 1 VII de justifier la différence de prix.
Le Xepria 1 VII est disponible en France depuis mai 2025. Il est proposé chez de nombreuses enseignes spécialisées et sur la boutique en ligne de Sony. Le téléphone se décline en trois coloris : vert, violet et noir. C’est cette dernière que nous avons testée. Comme toujours, vous ne trouverez rien dans la boite, hormis le téléphone et une notice de garantie. Pas de chargeur, pas de câble USB, pas d’extracteur de SIM, pas de coque…
Design et interface
Démarrons ce test avec l’aspect visuel. En 2024, Sony apportait plusieurs changements ergonomiques au Xperia 1 VI. Abandonnant le ratio 21/9e de l’écran pour un 19/9e plus classique. Un changement important pour l’utilisateur, car la prise en main est plus facile. Et un changement symbolique pour Sony qui abandonnait l’un de ses arguments différenciant pour se rapprocher des us et coutumes du marché.
En 2025, le Xperia 1 VII profite seulement d’une petite retouche sur le module photo dont les éléments secondaires ont été repositionnés pour en intégrer un nouveau : un capteur colorimétrique. Les bordures de ce module photo ont également changé, passant d’un léger biseau à une bordure perpendiculaire. En outre, sur la balance, le Xperia 1 VII est 5 grammes plus lourd.
Pour le reste, aucun changement. Les dimensions sont identiques. La taille de l’écran (et son ratio) sont les mêmes. Les matériaux du Xperia 1 VI (Gorilla Victus à l’arrière, Gorilla Victus 2 à l’avant et de l’aluminium sur les tranches) sont de retour. Les finitions mates et texturées sont de retour. Des finitions qui empêchent les traces de doigts et offrent une très bonne préhension. En revanche, le module photo déporté sur le côté rend toujours le téléphone légèrement bancal.
De même pour les éléments sur les tranches : bouton de mise en marche couplé à un lecteur d’empreinte, déclencheur photo mécanique à double niveau de pression, tiroir de SIM extractible sans outil (avec emplacement pour carte microSDXC) et port jack 3,5 mm sont toujours là. Ce sont des fondamentaux de l’expérience Sony. Autre attribut physique historique, le Xperia 1 VII conserve en façade son écran sans poinçon ni encoche. Nous retrouvons donc des bordures assez épaisses pour le capteur selfie, le capteur de luminosité et les deux haut-parleurs frontaux. Là aussi, Sony ne se travestit pas !
Côté logiciel non plus, Sony ne se travestit pas. Cela a un bon côté et un mauvais. Les habitués retrouveront rapidement leurs marques. L’interface change très peu, malgré l’intégration d’Android 15, même si nous notons quelques retouches. Seul vrai changement important parmi ces dernières : Sony a modifié le volet latéral pour l’appeler « Tableau de bord ». Ce dernier comprend quelques réglages rapides, le contrôle du volume différencié et le réglage du mode colorimétrique. Il remplace et améliore le widget audio de l’interface sous Android 14.
Hormis cela, nous avons noté d’autres modifications. Les icônes des dossiers deviennent rondes et non plus carrées. Les boutons du volet de réglage rapide sont plus petits pour en incorporer plus. Les applications commerciales installées par défaut sont moins nombreuses : Facebook et LinkedIn résistent, tandis que Tidal, Booking et Amazon sont désormais optionnels. De même pour de nombreuses applications de Google et Sony qu’il est possible de ne pas installer, pour une interface toujours plus pure. Côté intelligence artificielle, rien qui sorte de l’ordinaire : Gemini et Entourer pour chercher sont présents par défaut. Et Sony n’y ajoute aucun élément exclusif. Notez que la durée de mise à jour a été allongée à 4 ans. C'est mieux. Mais cela reste insuffisant.
Écran, performance et batterie
La ressemblance frappante entre le Xperia 1 VI et le Xperia 1 VII n’est pas qu’esthétique. Elle est aussi technique. Il faut dire que Sony avait apporté quelques changements importants en 2024. Il ne fallait donc pas en attendre trop cette année. Outre une mise à jour ici ou là, le Xperia 1 VII est donc similaire à son prédécesseur. Voire parfois identique. C’est le cas de l’écran : même nature (OLED LTPO), même définition (Full HD+) et même résolution (396 pixels par pouce), même taille (6,5 pouces) et même taux de rafraichissement maximal (120 Hz) qu’il n’est pas possible ici de brider manuellement.
Sony a changé la façon de régler la colorimétrie de l’écran. Vous retrouvez toujours le mode standard et le mode créateur. Mais Sony préfère maintenant activer un mode « recommandé » qui change le profil colorimétrique selon le contenu. Dans ce mode, le Delta E grimpe à 3,2, avec une surreprésentation des bleus et des verts. La température moyenne des couleurs est quasi parfaite : 6594° Kelvin. En mode créateur, disponible dans les modes personnalisés, le Xperia 1 VII profite d’une excellente colorimétrie avec un Delta E moyen de 1,5 et une température moyenne des couleurs à 6742° kelvin. Le blanc est très légèrement bleu, mais c’est à peine visible.
C’est une idée intéressante, car la colorimétrie a besoin d’être précise uniquement en regardant un contenu spécifique (film, série, photo, jeu). Et elle a besoin d’être plus flatteuse dans l’interface. Il est toujours possible de régler manuellement la balance des blancs selon vos gouts. La luminosité, quant à elle, est très élevée. En réglage manuel et en SDR, elle monte à 800 nits dans tous les modes. C’est largement suffisant pour offrir une lisibilité optimale dans toutes les situations. Il est évident qu’elle peut monter encore plus en mode automatique et en HDR.
Passons à l’intérieur. Sur la fiche technique, il y a peu de différence entre le Xperia 1 VI et le Xperia 1 VII. Mais il y en a une qui a une grande importance : le SoC. Comme chaque année, Sony choisit pour son porte-étendard le dernier processeur de Qualcomm en date. Ici, il s’agit du Snapdragon 8 Elite. Il est ici accompagné de 12 Go de RAM, comme pour son prédécesseur. Et les résultats sont globalement très satisfaisants. Le Xperia 1 VII ne développe pas autant de puissance que d’autres. Nous pensons notamment au ROG Phone 9 Pro et au RedMagic 10s Pro.
La stabilité de la plate-forme est correcte et assez proche de celle du Xperia 1 VI. Elle s’établit à 75 % en moyenne. Si les benchmarks indiquent que la température interne du téléphone ne monte pas au-dessus de 45°C, notre caméra thermique affirme que certains endroits de la coque sont plus chauds : 47°C sur les tranches et 51°C sur les faces. C’est assez élevé, mais pas plus qu’avec un autre smartphone sous Snapdragon 8 Elite. Et, à l’usage, même en jeu, cela ne monte que très rarement.
Pour alimenter cette plate-forme énergivore, Sony a récupéré la batterie lithium polymère du Xperia 1 VI (qui l’avait lui-même hérité de ses deux prédécesseurs). Elle profite donc d’une capacité de 5000 mAh. Il y a quelques années, ce chiffre était assez élevé. Mais, avec l’arrivée des batteries silicium carbone, c’est moins le cas. La concurrence propose désormais des capacités autour de 6000 mAh, tout en conservant un design maitrisé.
Reprendre cette batterie n’est cependant pas un mauvais choix. En effet, PC Mark indique une autonomie continue de 18 heures et 23 minutes, ce qui est très correct. Nous traduisons ce résultat par une autonomie légèrement inférieure à deux jours et demi en usage standard (web, streaming, messagerie, réseaux sociaux, casual gaming). Seul petit regret : le Xperia 1 VII fait 10 % moins bien que son prédécesseur qui dépassait les 20 heures sur le même test. Selon nous, cette baisse est due au Snapdragon 8 Elite, lequel est un peu plus gourmand que son prédécesseur. Les joueurs, quant à eux, peuvent compter sur une autonomie comprise entre 4 et 6 heures en fonction des réglages graphiques.
Une fois la batterie vide, il est temps de passer par la case recharge. Le Xperia 1 VII est compatible avec le protocole Power Delivery 3.0 et il accepte une puissance pouvant monter à 30 watts. Il est également compatible avec la charge sans fil (jusqu’à 15 watts). Le smartphone étant dépourvu de chargeur dans la boite, nous nous sommes équipés de notre fidèle chargeur Huawei 88 watts. Ce dernier a rechargé entièrement le Xperia 1 VII en un peu moins d’une heure et demie. Voici quelques-unes de nos mesures intermédiaires :
- 5 mn : 10 %
- 15 mn : 27 %
- 30 mn : 53 %
- 60 mn : 87 %
- 75 mn : 96 %
Il n’y a pas que durant les benchmarks que le Xperia 1 VII chauffe. C’est également le cas durant les deux premiers tiers du cycle de recharge, si vous utilisez un adaptateur supportant la charge rapide. Nous avons mesuré une température de 45°C environ sur la coque et sur les tranches. Pendant le dernier tiers du cycle, la température baisse à nouveau. L’interface Xperia inclut quelques outils pour soigner la batterie : charge limitée à 80 %, charge lente et charge programmée.
Photo, vidéo et audio
Entrons dans la dernière partie de ce test. La photo est l’un des seuls domaines où Sony a apporté quelques modifications au Xperia 1 VII. La première de ces modifications est matérielle et concerne le module ultra grand-angle : nouveau capteur bien plus grand, nouvelle définition plus élevée, nouvel objectif plus lumineux. Sony a enfin compris qu’il fallait renouveler ce module. Une bonne nouvelle. Pour le reste, outre l’intégration d’un capteur colorimétrique, la configuration est identique. La voici en détail :
- Principal : capteur 48 MP, objectif ouvrant à f/1.9, autofocus dual pixel, stabilisateur optique
- Panorama : capteur 48 MP, objectif ouvrant à f/2.0, autofocus à détection de phase
- Téléobjectif : capteur 12 MP, objectif ouvrant à f/2.3, autofocus dual pixel, stabilisateur optique, zoom optique continu de 3.5x à 7.1x
- Selfie : capteur 12 MP, objectif ouvrant à f/2.0
La seconde modification importante est logicielle : l’application photo intègre non seulement Photo Pro comme en 2024, mais aussi Video Pro. Il n’y a donc plus d’application séparée pour la photo ou la captation vidéo : tout est rassemblé. En outre, pour monter des petites vidéos, Sony propose « Créateur Vidéo », une application simple pour créer des petits films à partir de vos photos de vacances.
Étudions maintenant les résultats de cette configuration. Pour information, nous avons uniquement utilisé le mode basic et le mode bokeh pour réaliser toutes les photos présentées ici. Nous n’avons pas utilisé le mode « Pro ». Et nous sommes très satisfaits de la qualité des photos du Xperia 1 VII. Les couleurs sont naturelles. Le piqué est élevé. Les détails sont nombreux, de jour ou de nuit. Et les effets bokeh, pour les portraits ou des photos plus artistiques, sont élégants. Les vidéos sont également bonnes, avec une colorimétrie maitrisée et une bonne lumière.





L’autofocus est une source de frustration. En effet, il est assez rapide. Mais il n’est pas toujours précis. Et l’analyse de la scène n’est pas toujours très pertinente (la mise au point sur le visage et les yeux ne marchent pas à 100 %). De fait, certaines photos, faites sur le vif avec de bonnes conditions de lumière, sont parfois ratées parce qu’elles sont floues. À l’inverse, certaines photos brillent grâce à une mise au point précise. Le Xperia 1 VII préfère clairement une photo où vous prenez le temps de composer votre cliché.



Nous remarquons une belle homogénéité entre les différents modules, que ce soit au niveau de la couleur ou de la lumière. L’effort consenti sur l’ultra grand-angle est considérable et cela se remarque très vite sur les clichés, notamment la nuit où le nouveau capteur parvient à maintenir une bonne luminosité, de nombreux détails et une colorimétrie appuyée, malgré des conditions de prise de vue difficile. Cette mise à jour ce de ce module est une vraie bénédiction.




Ce n’est malheureusement pas le cas du téléobjectif : si la précision du contrôle est au rendez-vous, la netteté ne l’est pas. En outre, malgré un zoom optique qui monte à 7,1x, le zoom numérique ne monte qu’à 21,3x. Soit un coefficient multiplicateur de trois seulement, alors que la concurrence offre un zoom numérique au moins cinq fois plus profond que le zoom optique. La faute en revient évidemment à la définition très faible du capteur. Les résultats sont mitigés la journée. Et cela se dégrade la nuit.
Finissons avec la partie audio. Une partie globalement soignée et complète. Nous retrouvons ainsi les fondamentaux de Sony, que ce soit au niveau matériel, avec le port jack 3,5 mm, le micro dédié à la captation vidéo et les deux haut-parleurs frontaux ; ou au niveau logiciel avec la compatibilité Bluetooth 6.0 (encore très rare), DSEE Ultimate, Dolby Audio (avec égaliseur à 10 bandes de fréquence compatible avec les haut-parleurs et des écouteurs), aptx (HD, Adaptive et Lossless), LDAC et 360 Reality Audio.
La présence de haut-parleurs frontaux est vraiment une excellente nouvelle, car les Xperia sont parmi les seuls smartphones à supporter cette fonctionnalité, pour une expérience stéréo de très bonne qualité. Et c’est presque le cas ici aussi. Pourquoi « presque » ? Pour deux raisons. D’abord, les basses restent très discrètes ici, plus encore que les aigus. Les fréquences audibles les plus basses tournent autour de 70 Hz. Ajoutez à cela une puissance sonore plutôt faible (en comparaison d’autres modèles à 50 % du curseur) et le résultat manque de profondeur. Seconde raison, si vous passez au-dessus des 50 %, des distorsions sont perceptibles. Ce qui n’était pas le cas auparavant.
Alors, on achète ?
Si nous occultons la dimension tarifaire, le Xperia 1 VII est un très bon smartphone. La recette de Sony est cohérente par rapport à son positionnement et son engagement vers le divertissement. L’écran est impeccable. La puissance et l’autonomie sont bonnes. Et il s’est encore amélioré en photo. En outre, même s’ils semblent discrets, les changements apportés à cette recette ont du sens, notamment dans le domaine de l’interface et de la photo.
Il n’y a pas de vrai défaut technique dans le Xperia 1 VII, juste quelques points de frustration. Et des limitations que nous aurions préféré ne pas rencontrer. Le seul vrai défaut du Xperia 1 VII est son prix, notamment quand il est comparé à la concurrence. Parce qu’il n’est pas meilleur que ses adversaires directs, que ce soit Apple, Xiaomi ou Samsung, le Xperia 1 VII ne devrait pas être plus onéreux. Il devrait être proposé au plus au même prix. L’attractivité du Xperia 1 VII est donc handicapée par son positionnement tarifaire.
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Le Xperia 1 VII reprend de nombreux éléments de son prédécesseur, mais améliore certains détails, que ce soit dans le domaine de la photo, de l'interface ou des performances. L'écran est toujours excellent et le design reste unique. Si l'autonomie est un peu en berne, elle n'a rien à envier à certains concurrents. Nous aurions aimé un peu plus d'audace pour justifier pleinement l'augmentation du prix.
- Le design sobre et unique
- Le nouveau tableau de bord de Xperia UI
- Les belles performances
- La bonne autonomie
- L'expérience audio très complète
- Le nouveau module ultra grand-angle
- La bonne expérience photo et vidéo, enfin accessible à tous
- L'absence de basses sur les haut-parleurs
- La netteté des zooms numériques
- L'analyse de scène pas toujours pertinente
- Le nombre d'années de mise à jour
- La chauffe prononcée, en utilisation poussée et en recharge
- Les 100 euros d'augmentation


























