Test Xiaomi Mi 11i : un bon smartphone qui a du mal à gérer son stress
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Cinq mois après la sortie du Mi 11, Xiaomi présente le Mi 11i, une version retravaillée du smartphone. Plus agressif commercialement, le Mi 11i se voit obligé de faire quelques concessions sur la fiche technique. Mais la marque a-t-elle gardé l’essentielle de l’expérience haut de gamme ? Toutes les imperfections du Mi 11 sont-elles corrigées ? Réponse dans ce test complet.
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En février 2021, nous avons publié le test du Mi 11. Un test plutôt positif, mais qui pointait du doigt quelques faiblesses. Une surchauffe au niveau du Snapdragon 888, avec pour conséquence une sensation désagréable au niveau de la paume quand vous jouez. Un zoom optique absent, entrainant une réduction des possibilités en termes de photo. Et un prix qui reste beaucoup moins agressif que celui du Mi 9, malgré une petite réduction tarifaire par rapport au Mi 10.
Lire aussi – Test OnePlus Nord CE 5G : la valeur sûre du milieu de gamme
D’ailleurs, c’est le prix qui nous paraissait être le plus décevant dans le Mi 11. Même s’il était positionné sous la barre des 750 euros en version 128 Go, nous nous languissons de l’agressivité commerciale de Xiaomi quand la marque s’est établie en France et du rapport qualité-prix de son catalogue d'alors. La qualité n’a pas baissé. Mais le prix a été fortement réévalué en 2020 sans pour autant que cela se justifie dans la proposition. Et la firme n’a pas souhaité revenir en arrière.
La fiche technique du Mi 11 laissait entendre que ce smartphone ne serait que le premier d’une longue série. Nous nous doutions que le Mi 11 Pro ou le Mi 11 Ultra le suivrait. Ce fut le cas. Vous pouvez retrouver le test du second dans nos colonnes. Et notre avis est très positif à son sujet. Et comme en 2020, une version « i » a également été dévoilé en compagnie des versions « Lite ». Un Mi 11i qui s’appelle aussi Redmi K40 Pro+ en Chine ou Mi 11X Pro en Inde.
Pas tout à fait équivalent au Mi 11, le Mi 11i en reprend cependant de quelques atouts, dont la puissance et une partie de l’équipement technique. Et, surtout, il est proposé à un prix légèrement plus modéré. Pour cela, le Mi 11i doit faire quelques concessions sur la fiche technique. Sont-elles importantes ? L’expérience reste-t-elle bonne ? Et surtout le rapport qualité-prix est-il meilleur ? Nous répondrons à toutes ces questions dans ce test complet.
Notre test vidéo
Fiche technique
Xiaomi Mi 11i | |
---|---|
Dimensions et poids | 163,7 x 76,4 x 7,8 mm 196 g |
Ecran | 6,81" Full HD+ (1080 x 2400 pixels) 395 pixels par pouce 120Hz Gorilla Glass 5 HDR10+ |
Chipset | Qualcomm Snapdragon 888 (5nm) |
OS | Android 11 + MIUI 12.5 |
RAM | 8 Go |
Stockage | 256 Go |
microSD | Non |
Capteur principal | Principal : 108 MP, 26 mm, f/1.9, 0,7 µm, PDAF Grand angle : 8 MP, f/2.2, angle de vue 119˚ Macro : 5 MP, 50 mm, f/2.4, 1,12µm |
Capteur selfie | 20 MP, f/2.5, 27mm, 0,8µm |
Batterie | 4520 mAh Charge rapide filaire 33 watts |
5G | Oui |
Biométrie | Scanner d’empreinte optique sur la tranche |
Résistance à l'eau | IP53 (poussière et éclaboussure) |
Prix et disponibilité
Le Mi 11i est commercialisé en France depuis le 26 mai 2021. Vous pouvez l’acheter aussi bien sur la boutique officielle de Xiaomi, le Mi Store, ainsi que chez une grande partie des enseignes habituelles, comme Darty, Fnac, Boulanger, Auchan, etc. Vous le trouverez chez les quatre opérateurs français, Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR. Et vous pouvez bénéficier d’une subvention opérateur avec certains d’entre eux.
Le Mi 11i est vendu 699 euros. Il n’existe qu’en une seule version avec 8 Go de mémoire vive et 256 Go de stockage interne, sans possibilité d’extension. Il est donc proposé 100 euros moins chers que le Mi 11 classique en version 256 Go, ce qui en fait une assez bonne affaire, même si, vous vous en rendrez compte, leurs fiches techniques ne sont pas équivalentes non plus. Rappelons que le Mi 11 est proposé aussi en version 128 Go à 749 euros.
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Comment se positionne la concurrence face à lui ? Chez OnePlus, le OnePlus 9 est proposé à 719 euros en version 8/128. Chez Oppo, le Find X3 Neo est proposé à 799 euros. Chez Asus, le ZenFone 8 est proposé à 699 euros en version 8/128 Go (comptez 50 euros de plus pour doubler la capacité de stockage). Le Mi 11i est donc plutôt bien positionné… théoriquement. Mais face à lui, nous retrouvons aussi le Poco F3, vendu sous la barre des 400 euros, et le Realme GT, vendu à partir de 449 euros. Aïe.
Dans la boîte, vous retrouvez le téléphone, un chargeur 33 watts, un câble USB type-C vers USB type-A, une coque en plastique souple et un adaptateur jack 3,5 mm vers USB type-C. Vous devriez également avoir un kit mains libres si vous achetez le smartphone en France. Sans surprise, notre unité de test en est dépourvue.
Design
Outre le Mi 11 Ultra dont l’équipement photographique est très différent des autres modèles proposés par Xiaomi en 2021, les Mi 11 (11, 11 Pro, 11i, 11 Lite) ont un air de famille. Vous pouvez aussi inclure le Poco F3, aussi appelé Redmi K40 en Chine. Tous se distinguent de la concurrence grâce à ce module photo en escalier que nous avons rencontré pour la première fois avec le Mi 11.
Ce module est rectangulaire. Il ressemble davantage à celui du Poco F3 (et c’est bien normal puisque tous deux sont des Redmi à la base) qu’à celui du Mi 11, qui est carré. La raison technique de ce changement est relativement simple : le Mi 11i intègre quelques éléments techniques supplémentaires. La protubérance est assez prononcée ici, si bien que, si vous avez l’habitude de taper vos textos avec le téléphone posé sur une table, le téléphone n’aura de cesse de bouger.
Sur la première « marche » du module, vous retrouvez le flash. Et sur la seconde marche, vous retrouvez trois capteurs photo et un microphone. Nous verrons dans la partie photo (et audio) les atouts de tous ces éléments. Il n’y a pas de troisième marche comme dans le Mi 11 : le capteur principal n’est pas plus épais que le capteur ultra grand-angle. En revanche, vous pouvez toujours le distinguer grâce à un cerclage argenté.
Le reste du design du smartphone est assez sobre. Le dos est en verre minéral (Gorilla Glass 5) incurvé. La finition est brillante, effet miroir. C’est visuellement attrayant, mais cela a deux inconvénients. D’abord, cela retient très facilement les traces de doigt et le téléphone est assez glissant. N’hésitez donc pas à placer la coque en plastique livrée avec le produit pour le protéger et assurer une meilleure prise en main.
Les tranches sont en polycarbonate (l’absence de séparation pour les antennes en est la preuve) avec une double finition : brillante pour le centre des tranches inférieures et supérieures ; mâte pour le reste. Au début, nous étions plutôt surpris de ce choix : du plastique pour un smartphone à 700 euros, c’est bof. Mais, à l’usage, cela ne change rien par rapport à l’aluminium. Bien sûr, changer de matériau n’a pas qu’une conséquence esthétique. Nous verrons cela dans la partie dédiée aux performances…
Observons les éléments techniques visibles : port USB type-C, tiroir pour la SIM, premier haut-parleur et écouteur téléphonique sur la tranche inférieure ; second haut-parleur, microphone secondaire et émetteur infrarouge (pour contrôler une télévision par exemple) sur la tranche supérieure ; contrôle du volume et bouton de mise en marche à droite, ce dernier étant également un lecteur d’empreinte digitale. Remarquez la découpe du verre qui contourne les boutons. Un joli travail design.
À l’avant, vous retrouvez une grande dalle tactile plate, avec des coins arrondis et des bordures qui auraient pu être plus larges. Elle est protégée par du verre Gorilla Glass 5, comme à l’arrière. Un poinçon est visible au centre de la bordure supérieure de l’écran. Le capteur selfie qui y est intégré est, comme le capteur photo principal, cerclé par un liseré argenté. Un choix esthétique étonnant quand les constructeurs essaient justement de faire oublier ce poinçon. Au-dessus du capteur selfie, vous retrouvez l’écouteur téléphonique assez discret, avec une ouverture pour le son du haut-parleur secondaire. Ce dernier dispose donc de deux sorties, ce qui n’est pas courant.
Écran
Continuons d’inspecter la façade avant du smartphone. Et plus précisément l’écran. Il s’agit d’une grande dalle de 6,67 pouces. L’écran est donc un peu plus petit que celui du Mi 11 et un peu plus grand que celui du Mi 11 Lite. Vous aurez certainement des difficultés à atteindre le haut de l’écran si vous n’utilisez qu’une seule main. Mais vous aurez heureusement accès à un mode une main qui permet de réduire la taille de l’interface à 3,5 pouces, 4 pouces ou 4,5 pouces. C’est un mode qui s’avère très pratique.
La définition de l’écran est Full HD+, contre QHD+ pour le Mi 11. La résolution passe donc de 515 pixels par pouce à 395 pixels par pouce. L’image est donc moins précise, voire moins nette dans certains cas. Mais, à l’usage, cela reste très confortable. Cela a en outre un avantage considérable : un écran Full HD+ consomme moins d’énergie qu’un écran QHD+. Nous nous attendons donc à une meilleure autonomie que le Mi 11.
Le taux de rafraichissement de l’écran est de 120 Hz. Mais il n’est pas systématiquement sur 120 Hz. Comme d’autres modèles de Mi, la dalle s’adapte aussi pour réduire la fréquence et offrir ici aussi une meilleure autonomie. Vous pouvez bien évidemment choisir de brider le taux à 60 Hz. Vous économiserez plus encore la batterie, mais perdrez un peu en fluidité. La fréquence d’échantillonnage est de 360 Hz, soit trois fois le taux de rafraichissement. Habituellement, le multiplicateur est de 2.
La dalle est compatible HDR10+. La luminosité maximale annoncée est de 1300 nits, un chiffre que vous pouvez atteindre localement et sous certaines conditions. La luminosité manuelle maximale que nous avons mesurée est de 580 nits. Ce qui est vraiment bon. Vous pouvez atteindre ce chiffre avec le mode automatique, défini par défaut au démarrage du smartphone. Le mode automatique vous permettra, en extérieur et sous le soleil d’augmenter encore la luminosité.
La nature de la dalle est AMOLED. Cela veut dire que les noirs sont très profonds et que le taux de contraste est très élevé. La dalle propose quatre modes d’affichage des couleurs : automatique (par défaut), saturé, original et personnalisable. Xiaomi est la seule marque à intégrer dans son interface tous les outils pour personnaliser finement le profil colorimétrique de l’affichage. Sur ce point, Xiaomi est encore loin devant toute la concurrence. Mais son usage est certainement réservé aux plus experts.
Parlons plus précisément des trois modes plus grand public. Le mode original est quasi parfait. Le Delta E moyen est de 2 seulement. Le gamma moyen de 2,2. La température est de 6523°, ce qui est excellent. Et rares sont les couleurs à dépasser un Delta E de 4. Les modes automatique et saturé offrent quasiment les mêmes résultats, hormis un Delta E plus élevé pour le mode saturé (5,1) et bien plus maitrisé pour le mode automatique (2,7). La température moyenne est élevée. Le gamma moyen est bon (2,3). Et de nombreuses couleurs dépassent un Delta E de 4.
À l’usage, l’écran du Mi 11i est agréable à regarder et à utiliser. Même si certains modes ne respectent pas toujours l’échantillon sRGB, il est possible de calibrer finement l’écran afin d’obtenir un résultat quasi parfait tout en bénéficiant d’une image contrastée. Ici le choix du Full HD+ est très raisonnable.
Interface
Une fois le smartphone allumé, nous voici donc face à MIUI, la fameuse ROM customisée de Xiaomi. Ici, il s’agit de la version 12 (et plus précisément de la version 12.5.2, la dernière en date), basée sur Android 11. Suite aux très nombreuses sorties chez Xiaomi (que ce soit dans les gammes Mi, Redmi ou Poco) ces derniers mois, vous êtes certainement familiers de cette interface. Vous y retrouvez les mêmes atouts… et les mêmes défauts que d’habitude.
Pour les retardataires qui n’auraient pas encore jeté un œil sur les tests du Mi 11 Ultra, du Redmi Note 10 5G ou encore du Poco X3 Pro, voici une légère séance de rattrapage. MIUI est donc une ROM basée sur Android 11. Vous y retrouvez pratiquement la même gestuelle que pour toutes les autres interfaces du marché. Deux écrans d’accueil pour vos applications, un écran pour les actualités (Google Discovery), un volet pour les notifications et les réglages rapides, etc.
Contrairement à la quasi totalité des autres constructeurs, même chinois (Oppo, Vivo, Realme, OnePlus…), Xiaomi continue de désactiver par défaut le tiroir des applications (le geste servant à ouvrir le tiroir sert à ouvrir une page de recherche sur Google). Cela veut dire que toutes les applications s’installent sur les écrans d’accueil, comme sur un iPhone. Ce ne sont pas des raccourcis que vous pouvez supprimer pour nettoyer vos écrans. Certains préfèrent ainsi. D’autres trouvent le tiroir essentiel pour éclaircir les panneaux d’accueil. Pour eux, un léger tour dans le menu paramètre permet de réactiver le tiroir.
Autre paramètre par défaut, Xiaomi active les touches de navigation d’Android. Mais, ici aussi, vous pouvez désactiver ces touches et opter pour une navigation gestuelle. Enfin, notez que le menu multitâche est vertical et non horizontal. Ce qui change des habitudes. Une fois encore, vous pouvez changer l’orientation. Il y a également quelques boutons intéressants dans ce menu pour nettoyer la mémoire du mobile et ouvrir une fenêtre flottante afin d’afficher une autre application. C’est très pratique.
Parmi les autres idées intéressantes de MIUI 12, vous retrouvez notamment le Game Turbo (pour gérer les performances et quelques paramètres quand un jeu est lancé) et le Second Espace (qui sert à créer un deuxième environnement pour scinder vie privée et vie professionnelle, par exemple). Vous retrouvez enfin dans les paramètres une boutique de thème (également disponible depuis l’accueil) pour changer l’esthétique (mais pas l’ergonomie) de l’interface.
L’un des gros inconvénients de MIUI est cette surabondance d’applications préinstallées. Vous retrouvez la brochette de logiciels de Google habituelle, ainsi que les programmes associés au système d’exploitation (Meteo, Horloge, Calculatrice, Mi Video). À cela s’ajoutent les applications partenaires : des jeux, des réseaux sociaux, des services de streaming, des boutiques en ligne, etc. Ce sont ainsi une vingtaine d’applications de partenaires commerciaux qui sont ainsi intégrés. C’est beaucoup, beaucoup trop.
Et encore, nous sommes plutôt contents : contrairement aux Redmi, les Mi ne sont pas pollués par les publicités qui s’incrustent. Il y a donc du mieux sur le haut de gamme. Mais il faudra que Xiaomi modernise sa politique commerciale et allège considérablement le nombre d’applications préinstallées, en éliminant notamment certains doublons, comme Opera.
Performance
Heureusement, malgré une prolifération d’applications, le système reste fluide et agréable à utiliser. Cela est en partie dû à l’intégration du Snapdragon 888, fameux chipset haut de gamme de Qualcomm que vous retrouvez dans tous les modèles premium de cette première partie d’année 2021. Ici le Snapdragon est accompagné de 8 Go de RAM et, selon les versions, de 128 ou 256 Go de stockage. Il s’agit d’une configuration assez proche de celle du Mi 11. Nous nous attendons donc à observer le même comportement et les mêmes résultats lors de nos benchmarks.
Vous pouvez observer ci-dessous les résultats que nous avons obtenus. Sur Geekbench, les scores sont très proches à quelques dizaines de points près en faveur du Mi 11i. De même pour PC Mark ,avec une différence de 900 points, soit une progression de 9 %. Cela paraît considérable, mais cela reste voisin. Les scores AnTuTu ne sont pas comparables puisque le Mi 11 a été testé avec la version 8.5 du benchmark et le Mi 11i avec la version 9.0. Face au ZenFone 8 Flip, le Mi 11i se trouve très légèrement derrière. La différence est plus marquée avec le ZenFone 8.
Côté tests techniques sur le GPU, nous observons des scores standards. Les tests Slingshot de 3DMark sont dépassés. Les tests WildLife et WildLife Extreme montrent que le Mi 11i est plus prudent avec un score inférieur à celui des ZenFone. Enfin, les scores Geekbench ML, qui mesurent les performances du mobile dans les applications liées à l’intelligence artificielle, sont également en dessous. Et ce alors que les ZenFone ne sont pas les smartphones premium les plus puissants.
Comment expliquer la moindre performance du Mi 11i, à configuration égale ? La réponse est à retrouver du côté d’AIDA64. Nous postons rarement des scores de cette application. Mais, ici, c'est nécessaire parce que nous n’avons pas été en mesure de finir un stress test de 3DMark (les fameux WildLife Stress Test que nous utilisons régulièrement). À chaque tentative, le Mi 11i s’arrêtait au bout de 15 minutes environ avec un message que vous pouvez lire sur la capture d’écran ci-dessous : « votre appareil surchauffe ».
La température relevée par AIDA64 est très élevée. Plus élevée encore que dans le Mi 11. L’un des processeurs dépasse les 80°C tandis que la température des autres processeurs est située entre 65° et 75°. Une fois le stress test interrompu, la chaleur descend rapidement jusqu’à 50° environ. Selon nous, il y a plusieurs raisons à cette surchauffe. La nature inhérente du Snapdragon 888. Des sécurités qui n’ont pas été finement paramétrées. Et l’usage du plastique qui dissipe moins bien la chaleur vers l’extérieur. D’ailleurs, nous ressentons une chaleur emprisonnée sur la partie supérieure de la coque en verre.
Le stress test permet de savoir si un smartphone est capable d’offrir de bonnes performances sur la durée. Ce qui est utile pour les joueurs. La réponse ici est non, bien évidemment. Au bout d’un quart d’heure, cela surchauffe. En revanche, si le jeu n’est pas gourmand (contrairement à Genshin Impact), nous n’avons expérimenté aucun problème. En outre, pour tous les autres usages, le Mi 11i se comporte parfaitement bien.
Autonomie et recharge
Avec un écran 120 Hz, associé à un processeur puissant au tempérament de feu, le Mi 11i se doit d’avoir une bonne batterie pour subvenir aux besoins énergétiques de l’ensemble. Dans ce domaine, Xiaomi ne démérite pas. Malgré une baisse significative de la taille de l’écran, et donc de l’espace interne du téléphone, le Mi 11i profite d’une grande batterie. Sa capacité est de 4520 mAh très exactement. Cela représente une baisse de 80 mAh par rapport au Mi 11. Soit 1,74 %. Ce n’est donc pas si significatif.
D’autant que, grâce à une définition d’écran maitrisée, la luminosité adaptative et la possibilité de passer le rafraichissement à 60 Hz, l’autonomie du smartphone est bonne pour tous les usages « classiques » : streaming audio et vidéo, surf sur Internet, réseaux sociaux, messagerie, appels audio et visio, etc. Nous avons mesuré une journée et demie environ. Cela dépend évidemment de l’intensité de l’usage et des réglages cités précédemment. Comptez une grosse journée si l’écran est en 120 Hz.
Si vous êtes joueur, l’autonomie va forcément beaucoup baisser. Comme toujours, nous avons effectué deux séances de Genshin Impact de 15 minutes. La première avec les réglages graphiques par défaut. Et la seconde avec les meilleurs graphismes possible. Lors de notre première séance, nous avons perdu 3 % de batterie seulement. Pour une autonomie théorique de 8 heures et 20 minutes. C’est un très bon chiffre. Et durant toute cette session, l’expérience fut bonne et le SoC n’a pas surchauffé.
Durant la seconde séance, l’expérience ne fut pas la même. Nous avons perdu 12 % de batterie. C’est beaucoup. Cela veut dire que l’autonomie théorique maximum n’est que de 2 heures. Et nous avons évidemment ressenti une montée de la température interne. Pas autant que durant le stress test, bien heureusement. Le Mi 11i n’est donc pas forcément un smartphone très adapté au jeu, malgré une plate-forme qui semble indiquer le contraire.
Une fois la batterie déchargée vient le moment de la recharger. Le smartphone est compatible charge rapide 33 watts. Et Xiaomi livre évidemment un chargeur adéquat pour profiter de cette puissance. Si vous utilisez le câble USB type-A vers USB type-C ainsi que le chargeur fournis avec le smartphone, vous pouvez recharger entièrement le Mi 11i en moins de 50 minutes. Une performance correcte compte tenu de la puissance de charge et de la capacité de la batterie.
Les mesures qui suivent ont été réalisées à partir d’un cycle de charge complet, après extinction du téléphone. Le Mi 11i n’a pas été rallumé pendant ce cycle de charge et n’a pas démarré tout seul non plus. Nous avons ainsi rechargé 70 % de la batterie en une demi-heure. Nous avons atteint les 98 % en 45 minutes exactement. Il nous aura fallu 4 minutes supplémentaires pour atteindre les 100 %. Il n'y a pas de charge sans fil ici, contrairement au Mi 11. Mais ce n'était pas obligatoire.
Notez que, contrairement à d’autres marques (nous pensons notamment à Asus), Xiaomi ne propose aucun outil pour entretenir la batterie. Cependant, nous pensons qu’il existe une option automatique qui empêche le smartphone d’être trop longtemps branché sur le secteur après avoir atteint 100 % de sa capacité. C’est déjà bien, mais ce n’est plus suffisant. C’est là un domaine où la marque peut encore s’améliorer.
Audio
Côté audio, le Mi 11i offre une expérience plutôt positive. Pas toujours meilleure que celle du Mi 11. Mais pas forcément moins bonne non plus. Tout d’abord, nous retrouvons quasiment la même configuration que le Mi 11. Il y a donc deux haut-parleurs quasi identiques et opposés l’un à l’autre. Ils offrent une expérience audio stéréo de bonne qualité, avec un bel équilibre entre les deux sources, même si le haut-parleur principal nous semble plus puissant et plus riche que le secondaire.
Vous noterez que le haut-parleur secondaire dispose de deux sorties. Une sur la tranche supérieure. Et une autre au niveau de l’écouteur téléphonique. Cela compense bien la différence de puissance entre les deux sources audio. Ce double haut-parleur offre un son assez riche, avec beaucoup de médiums et d’aigus et quelques basses. Nous remarquons une légère saturation quand vous montez le volume sonore au-dessus des 50 %. Notez que le Mi 11i ne profite pas de haut-parleurs Harman Kardon, contrairement au Mi 11. Mais le codec Dolby Atmos est pris en charge.
C’est une configuration qui aurait dû être idéale pour les contenus multimédias. Mais ce n’est pas toujours le cas. Pour les vidéos (films, série, YouTube, contenus sur les réseaux sociaux), c’est très bien. Quand vous tenez gentiment le smartphone en mode portrait, ou que vous le posez sur une table, comme une petite télé, vous n’obstruez aucun des deux haut-parleurs.
Quand vous jouez, c’est une autre histoire : vous tenez fermement le téléphone. Et il y a de fortes chances que l’un des haut-parleurs soit obstrué, sinon les deux. Notre conseil : tenir le téléphone à l'horizontal avec le capteur selfie à gauche. Le haut-parleur principal ne sera pas obstrué (il sera normalement placé au-dessus de votre index) et le son du haut-parleur secondaire sortira par l’écouteur.
Autre solution : utiliser des écouteurs. D’autant que Xiaomi fournit un adaptateur jack 3,5 mm vers USB type-C dans la boîte, alors que ce n’était pas le cas avec le Mi 11. Nous sommes conscients que le port USB type-C n’est pas extrêmement bien placé (le câble va se placer entre le majeur et l’annulaire) pour jouer, mais vous aurez certainement une meilleure expérience (même si cela dépend bien sûr beaucoup de votre équipement).
Dernier point sur l’équipement audio : les microphones. Le Mi 11i est équipé de trois microphones. Un premier à côté du tiroir de la SIM pour capter votre voix durant les appels. Un deuxième à côté de l’émetteur infrarouge, dans la fausse grille de haut-parleur, pour la réduction de bruit active. Et un dernier dans le bloc photo. Il est dédié à la prise de son durant la capture vidéo. C’est une bonne idée d’en placer un ici. D’autant que le Mi 11 n’en profitait pas.
Photo
Finissons ce test avec la photographie. Le Mi 11i est équipé de trois capteurs à l’arrière. Deux d’entre eux sont ceux que vous retrouvez dans le Mi 11. Il y a d’abord le capteur 108 mégapixels associé ici à un autofocus à détection de phase et un objectif ouvrant à f/1.8. Le capteur réalise par défaut des photos en 12 mégapixels, car il combine 9 pixels adjacents pour créer une photo plus lumineuse et plus contrastée. Chaque pixel mesure 0,7 micron de côté. Soit un pixel combiné de 2,1 microns. C’est assez gros.
Le deuxième capteur commun avec le Mi 11 est un modèle 5 mégapixels dédié aux photos macro. Il est associé à un objectif ouvrant à f/2.4. Et il a un autofocus standard. Le dernier capteur est un modèle 8 mégapixels (en remplacement du 13 mégapixels du Mi 11) avec objectif grand-angle ouvrant à f/2.2. Son angle de vue est de 119°. C’est un peu moins que les 123° du Mi 11. Enfin, le Mi 11i n’a ni zoom optique, comme le Mi 11, ni stabilisateur optique. Et ça c'est vraiment dommage.
À l’avant, vous retrouvez le capteur selfie du Mi 11, un modèle 20 mégapixels avec objectif ouvrant à f/2.5. Il est compatible HDR. En vidéo, le Mi 11i capture en 8K à 30 images par seconde. A priori, nous devrions avoir des résultats assez proches du Mi 11, sauf pour les panoramas. Et dans l’ensemble, cela se confirme à l’usage. Avec quelques détails légèrement différents.
Le capteur principal réalise de belles photos : équilibre, lumière, contraste, piqué. Les couleurs tirent légèrement vers le bleu. Mais ce n’est pas très gênant. C’était également le cas avec le Mi 11. Il y a donc une certaine constance. Comme avec le Mi 11, vous pouvez activer le mode 108 mégapixels et obtenir des résultats intéressants, avec beaucoup de détails. Vous perdez un peu en luminosité. En outre, ce mode n’est pas compatible avec le mode nuit. Si bien que les photos 108 mégapixels peuvent être floues, déséquilibrées ou manquant de contraste.
Le mode nuit, justement, offre la possibilité de révéler de nombreux détails, tout en gérant très bien les sources de lumière. Sans le mode nuit, impossible de lire certaines enseignes lumineuses. Avec, c’est tout à fait possible. Et les couleurs sont assez bien reproduites. Attention à bien rester stable durant la prise de vue : sans stabilisateur, les clichés sont régulièrement flous, que ce soit avec ou sans le mode nuit.
Le capteur principal est évidemment chargé de réaliser des portraits. De jour, les résultats sont très contrastés, avec beaucoup de couleurs, un beau détourage des sujets. Le flou d’arrière-plan est, comme souvent, surexposé, assombrissant le sujet. Vous pouvez régler l’intensité du bokeh, même après la prise de vie. Le mode nuit n’est pas compatible avec le mode portrait : c’est soit l’un, soit l’autre. Et sans mode nuit, les portraits restent bons, avec un bon détourage.
Comme pour le Mi 11, le Mi 11i ne propose qu’un zoom numérique. En revanche, contrairement au Mi 11 qui proposait un rapport maximal 30x, le Mi 11i se contente d’un rapport 10x. Mais la qualité jusqu’à 10x est très acceptable (de jour seulement), même si le bruit est très présent. Selon nous, c’est un meilleur compromis qu’avec le Mi 11. D’un côté, proposer plus de 10x, les résultats auraient été décevants. Et se limiter à moins aurait été frustrant. Nous pensons en revanche, qu’un zoom optique, associé à un capteur 12 mégapixels natif, aurait fait un meilleur travail.
Le mode nuit est compatible avec le zoom numérique. Il accepte de prendre des clichés jusqu’au rapport 10x, même si l’interface se contente de proposer le rapport 2x. Cependant, il n’est pas conseillé de zoomer plus que cela : les tremblements pendant le temps de pause prolongé rendent les photos difficiles à utiliser.
Passons au capteur grand-angle. Il offre des photos généralement bien équilibrées. Quelques détails sont perdus dans les zones d’ombre, parce que la photo n’est pas aussi lumineuse qu’avec le capteur principal. Nous observons également un lissage accentué et du flou désagréable dans les coins. Le capteur grand-angle est compatible avec le mode nuit. Et heureusement : sans lui, les panoramas qu’il produit sont inexploitables.
Le capteur macro n’est pas un équipement que vous utiliserez tous les jours, loin de là. Il produit cependant de bons résultats la journée. Pour l’activer, il faut passer par le mode Pro et choisir l’objectif macro. Même s’il profite d’une définition de 5 mégapixels (contre 2 mégapixels chez certains concurrents), ce n’est pas suffisant pour révéler tous les détails d'un objet. C’est dommage. En outre, il n’est pas compatible mode nuit : il est préférable d’utiliser le capteur principal dans ces cas-là.
Finissons avec le capteur selfie. Un capteur qui est compatible avec le mode portrait et le mode nuit, mais pas les deux en même temps. Il serait temps d’offrir un mode portrait nocturne ! De jour, ce capteur réalise de belles photos, très lumineuses. Parfois même un peu trop. Le réglage automatique des ISO est parfois un peu fantaisiste, notamment avec le mode portrait qui tend à éclairer plus que de raison l’arrière-plan. Le détourage ici aussi est bon. Et le lissage des détails sur les visages n’est pas trop accentué.
Conclusion
Le Mi 11i offre une expérience complète, comme son modèle, le Mi 11, dont il hérite de nombreuses qualités. Que ce soit la qualité de l’écran, la puissance de la plate-forme, le double haut-parleur symétrique, le capteur 108 mégapixels très lumineux, ou encore l’autonomie. Certains aimeront aussi le lecteur d’empreinte déporté dans le bouton de mise en marche (mais c’est une question de goût).
Il a aussi quelques défauts. Certains lui sont propres, comme ce capteur ultra grand-angle très moyen la nuit, la charge rapide qui n’est pas si rapide. N’oublions pas non plus l’absence de Harman Kardon du côté des haut-parleurs. D’autres points sombres lui viennent directement du Mi 11. D'abord au niveau photo où l'absence de stabilisateur se ressent et où un zoom optique n'aurait pas été de refus à la place du capteur macro quasi inutile. Ensuite au niveau de la gestion de la chaleur, encore plus approximative que celle du Mi 11. C'est l'un des plus gros points faibles du Mi 11i. Peut-être même le plus gros.
Il parvient aussi à rattraper quelques petites erreurs du Mi 11, comme l’ajout d’un troisième micro, bien pratique pour les vidéastes, ou l’inclusion d’un adaptateur jack 3,5 mm dans la boîte. Et, surtout, il est moins cher. 100 euros à configuration équivalente. Le Mi 11i est donc une bonne affaire parmi les Mi. Mais avec une fiche technique aussi proche de celle du Poco F3 (vendu quand même 300 euros moins chers), nous avons quelques difficultés à nous extasier. Oui le Mi 11i est un bon smartphone. Mais ce n’est pas encore la bonne affaire que nous attendions.
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Le Mi 11i aurait dû être une bonne affaire. Positionné moins cher que le Mi 11, il offre globalement la même expérience. Et les quelques concessions faites pour réduire le prix ne sont pas importantes. En revanche, le Mi 11i ne corrige pas certaines erreurs du Mi 11, notamment au niveau photo. Pire, l’une d’entre elles est aggravée : la mauvaise gestion de la chaleur empêche de profiter pleinement du potentiel du smartphone. Le Mi 11i est donc un bon smartphone, mais d’autres sont aussi bien… pour encore moins cher !
- Un bon écran : 120 Hz, bonnes couleurs, AMOLED...
- Une plate-forme très performante
- Bonne autonomie hors jeu vidéo
- Belles photos avec le capteur photo principal
- Double haut-parleur qualitatif
- Adaptateur mini jack 3,5 mm vers USB type-C fourni
- Un microphone dédié à la prise de son en vidéo
- Mauvaise gestion de la chaleur du processeur
- Applications préinstallées trop nombreuses (et souvent inutiles)
- Pas besoin de deux capteurs pour la macro et l'ultra grand-angle
- L'absence d'un stabilisateur optique se fait sentir