Et si la clé pour détecter des signes de vie extraterrestre se trouvait finalement dans les nuages des exoplanètes ?

Observer les exoplanètes afin d’y chercher des traces de vie s’avère parfois compliqué, notamment à cause des nuages qui les entourent. Cependant, plutôt que d’être un obstacle, les nuages pourraient être une aide précieuse. Voici comment.

Nuages
Crédits : 123RF

La quête d’une forme de vie au-delà de la Terre est l’une des obsessions du monde scientifique, qui multiplie les missions et les horizons de recherche. Si Mars semble être l’Eldorado de la recherche, les exoplanètes ne sont pas loin derrière. Cependant, les observer à la recherche de signes de vie n’est pas toujours évident, notamment à cause des nuages qui les entourent et opacifient la vision cosmique.

Mais une nouvelle étude pourrait bien changer la donne et réhabiliter les nuages dans le cœur des astronomes : davantage que des obstacles, ils pourraient constituer une aide pour l’observation des planètes lointaines. Et cela grâce à une composante spécifique à laquelle les chercheurs n’avaient jamais pensé jusqu’ici : les biopigments.

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Cette étude propose de transformer les nuages des exoplanètes en alliés de la quête de signes de vie extraterrestre

La communauté scientifique doit cette idée à Ligia Coelho, astrobiologiste et post-doctorante en astronomie à Cornell. Elle est partie du principe que l'atmosphère terrestre est composée d’une multitude de micro-organismes qui produisent des biopigments colorés afin de se protéger des rayons ultraviolets. Coelho indique que « les biopigments ont un caractère universel sur notre planète » : les plantes, les animaux, les bactéries et même nous, êtres humains, nous en produisons en réponse au stress comme la sécheresse, le manque de ressources ou les radiations.

Les scientifiques de l’Université Cornell ont donc développé les tout premiers spectres de réflectance (une espèce de code couleur pour résumer) des micro-organismes habitant dans les nuages de l’atmosphère terrestre. Le but ? Tenter de détecter des organismes similaires, à condition qu’ils existent, dans les nuages d’exoplanètes.

Ces spectres inédits, Coelho et ses pairs les ont analysés grâce à des modèles qui leur ont permis d’identifier ce qui pourrait s’apparenter à une biosignature, comme le soulignent nos confrères de Space.com : les nuages d’exoplanètes comportant des micro-organismes producteurs de biopigments colorés se distingueraient de ceux qui n’en contiennent pas.

En transformant les nuages en allié plutôt qu’en adversaire, cette étude sur les spectres de biopigments, publiée récemment dans l’Astrophysical Journal Letters, élargit le champ des possibles pour trouver des signes de vie extraterrestre. Il ne s’agit pour le moment que d’une théorie : on ignore encore si de tels micro-organismes existent ailleurs dans l’espace. Mais si c’était le cas, ils pourraient être détectés grâce à de futurs télescopes, tels que le Extremely Large Telescope de l’Observatoire européen austral ou encore le Habitable Worlds Observatory de la NASA.


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