Cet ordinateur fonctionne grâce à des champignons, comment est-ce possible ?

En lieu et place de certains composants informatiques, il est possible d'utiliser une espèce de champignon. Des scientifiques ont démontré qu'un tel système est tout à fait fonctionnel.

Shiitake
Crédits : 123RF

À votre, quel est le plus grand organisme vivant au monde ? La baleine ? Perdu. Il faut chercher du côté de la flore pour trouver la réponse. Parmi eux, l'espèce de champignon Armillaria solidipes bat des records avec un spécimen s'étendant sur presque 9 km². Et c'est loin d'être la seule particularité insolite de ces petites “plantes”. Les champignons possèdent des propriétés étonnantes, plus précisément l'équivalent de leurs racines appelées mycélium.

Ils servent déjà à fabriquer du tissu par exemple, voire des bâtiments biodégradables. Le mycélium pourrait même remplacer le plastique dans le futur. En attendant, une équipe de l'Université de l'Ohia aux États-Unis lui a trouvé un autre secteur d'application : l'informatique neuromorphique.

Le but de cette approche est de créer une machine capable de reproduire le fonctionnement d'un cerveau à l'aide de neurones artificiels. Le problème est que cela nécessite des métaux rares faisant exploser les coûts de production. C'est là que les champignons entrent en jeu.

Remplacer certains composants d'un PC par des champignons, ça fonctionne

L'espèce retenue est le Shiitake, ou Lentin du Chêne. Elle a la particularité de délivrer un signal électrique “semblable à une stimulation neuronale“. Bien sûr, il ne s'agit pas de brancher des câbles à un champignon pour que cela fonctionne. L'idée est ici de s'en servir pour remplacer les memristors. Un composant électronique passif, au même titre que le condensateur ou la résistance. En plus de consommer peu d'énergie, ils ont “l’avantage d’intégrer les capacités de mémoire et de traitement dans un seul appareil“.

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Après avoir fait pousser des Shiitake, les scientifiques les ont déshydraté puis réhydraté afin de contrôler leur niveau d'humidité. Après plusieurs tests, il ressort que “lorsqu'il était utilisé comme RAM, [le] memristor champignon était capable de fonctionner jusqu’à 5 850 Hz avec une précision de 90 [plus ou moins] 1 %“. Nous sommes encore loin de remplacer les barrettes mémoires, mais les résultats sont très encourageants. Les chercheurs estiment qu'une application est possible dans le calcul de pointe, l'aérospatiale et les micrologiciels embarqués.

Source : Plos


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