Une révolution s’annonce dans les voitures électriques, mais il va falloir être patient

Malgré les annonces optimistes des constructeurs automobiles, la révolution annoncée dans les voitures électriques n'arrivera pas de suite. Des scientifiques expliquent les raisons de ce retard.

Batterie voiture electrique
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Un jour, toutes les voitures en circulation seront électriques. C'est en tout cas le souhait de l'Union européenne qui, on le rappelle, a fixé l'arrêt de la commercialisation des véhicules thermiques neufs à 2035 sur le Vieux continent.

Avant d'en arriver là, il faut répondre aux principales préoccupations des automobilistes. En dehors du prix, la plus importante concerne un composant fondamental d'une 4 roues propre : la batterie.

Elle doit non seulement offrir un temps de route le plus important possible, mais également se recharger rapidement pour minimiser l'impact sur la durée du trajet. Les experts du secteur pensent avoir trouvé ce qui répondra à ces attentes, à savoir la batterie solide.

Comparés aux actuelles, leur densité énergétique est élevée, elles se chargent vite et sont plus stables. Tous les constructeurs automobiles ou presque se sont lancés dans leur fabrication en annonçant une production de masse imminente. Problème : ils étaient bien trop optimistes.

Les voitures électriques ne vont pas intégrer ce composant révolutionnaire tout de suite

La plupart des fabricants ont donné une échéance située entre 2026 (SAIC Motor, GAC Group) et 2030 (Toyota, Svolt Energy). Mais lors du dernier Forum Automobile Chinois, Wang Fang, scientifique en chef au Centre de recherche sur les technologies automobiles de Chine, explique qu'il reste 4 problèmes de taille : des canaux de conduction ionique peu clairs, des processus de production complexes, des contrôles de sécurité inadéquats et des défis à surmonter pour une production de masse.

Le point le plus important est la sécurité. “Bien que les batteries solides aient en effet des limites de sécurité plus larges que les batteries liquides, une fois ces limites franchies, les conséquences peuvent être plus graves qu'avec les batteries liquides“, rappelle Fang.

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L'Empire du Milieu a déjà pris des mesures pour y remédier. En mai 2025, la Société Chinoise des Ingénieurs Automobile a mis en place un protocole de tests strict appelé “Méthode de détermination de la capacité des batteries entièrement solides“.

Il indique entre autres que le transfert des ions doit se faire exclusivement à l'aide d'électrolytes solides, à la différence de ceux des batteries lithium actuelles, liquides. Le but est d'éviter d'éventuelles dérives marketing vantant les mérites de batteries “semi-solides”. Ces problèmes ne sont cependant pas les seuls à expliquer le retard attendus.

La production de masse de batteries solides pour voitures électriques n'est plus une urgence

Lorsque les premières recherches sur les batteries solides ont commencé à donner quelque chose de concret, il n'existait pas d'alternatives vraiment capables de rivaliser. C'est beaucoup moins vrai aujourd'hui. Sans même parler du regain d'intérêt pour les véhicules hybrides, de plus en plus de fabricants s'affranchissent des limitations habituelles des batteries au lithium.

BYD a par exemple mis au point un système de recharge capable de donner 400 km d'autonomie en 5 minutes seulement. Et s'il y parvient, nul doute que ses concurrents y arriveront aussi. D'autres manières de faire commencent également à se répandre, comme changer complètement la batterie de sa voiture électrique à une station automatisée au lieu de la recharger. Une opération qui prend moins de 2 minutes montre en main.

Face à ces avancées, la nécessité de passer aux batterie solides se fait moins sentir. Surtout que pour le moment, personne n'a réussi à résoudre leur problème le plus épineux : le prix. Cité par le média chinois 36kr, un rapport récent rappelle qu'une batterie solide coûte environ 144 € par kWh. C'est 3 fois plus que pour une version lithium. Il ne faut donc pas s'attendre à les voir dans tous nos véhicules électriques de sitôt, et certainement pas en 2026. Les estimations les plus optimistes parlent d'une adoption généralisée vers 2030 au mieux.


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