Test Oppo Reno13 Pro : une forte ambition, mais pas toujours les moyens de l’assumer
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Huit mois après les Reno12, Oppo revient sur le segment milieu de gamme avec quatre Reno13. La version Pro, la plus complète, est bien évidemment la plus onéreuse. Positionné bien plus chère que le Reno12 Pro, le Reno13 Pro peut-il lui aussi être qualifié d’excellent rapport qualité prix ? Réponse dans ce test complet.
En juin 2024, Oppo revenait en France après quasiment une année d’absence brutale. La marque chinoise, à nouveau ambitieuse, dévoilait alors Reno12 Pro qui nous avait impressionnés par son agressivité commerciale : une fiche technique complète et qualitative à un prix avoisinant les 550 euros. Malgré quelques petits défauts, le Reno12 symbolisait parfaitement un retour de très bon augure.
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Huit mois plus tard, Oppo renouvèle déjà son offre milieu de gamme avec quatre nouveau Reno. Le Reno13. Le Reno13 F. Le Reno13 FS (qui n’est qu’un Reno13 F avec plus de RAM et de stockage). Et le Reno13 Pro que nous testons ici… et qui montre plus d’ambition que d’agressivité commerciale. Car son prix est bien plus élevé. Est-ce justifié ? Le rapport qualité-prix est-il toujours au rendez vous ? C’est ce que nous allons découvrir dans ce test complet.
Prix et date de disponibilité
Le prix public conseillé du Reno13 Pro est de 799 euros. Oppo repositionne donc sa gamme Reno aux mêmes tarifs qu’à la grande époque des Reno 8 que nous avions testés en 2022. Il n’existe qu’une seule configuration avec 12 Go de mémoire vive et 512 Go de stockage. Au moins, la marque reste généreuse. La progression face au Reno 12 Pro, sorti en juillet 2024, est forte : 250 euros. Nous verrons dans ce test si elle se justifie ou non.
Pour un prix approchant, nous retrouvons chez les concurrents le Galaxy S24 SE, l’iPhone 16e, le Xiaomi 14T Pro, le Honor 200 Pro, le Realme GT 6 ou encore le Pixel 9. Ils sont tous vendus entre 700 et 800 euros, sauf le Realme GT 6 qui démarre à 599 euros et le Pixel 9 qui est proposé à 899 euros. Dans cette ensemble, la fiche technique du Reno 13 Pro n’est pas incohérente.
Le Reno13 Pro est disponible depuis le 7 mars 2024. Il se décline en trois coloris : violet, que vous pouvez retrouver sur les photos ci-contre, et noir. Cette version violette profite de reflets « aile de papillon » très sympas. Dans la boîte, vous retrouvez le smartphone et un câble USB-C, sans oublier le petit outil pour ouvrir le tiroir de la carte SIM. Une protection d’écran est également installé en usine.
Design et interface
Démarrons ce test avec l’aspect visuel du téléphone. Le Reno13 Pro reprend en grande partie le travail effectué sur le Reno12 Pro : les coins du téléphone sont arrondis et les tranches sont rectilignes, le dos est plat et ne ressort pas des tranches, les finitions sont mates et l’écran est légèrement protubérant et très légèrement incurvé sur les quatre côtés. Les éléments techniques ne bougent pas. Le poinçon pour le capteur selfie est toujours centré. Et le lecteur d’empreinte est toujours présent sous l’écran.
Il y a plusieurs différences entre le Reno12 Pro et le Reno13 Pro. Celle qui parait la plus évidente est le module photo : il ressemble davantage à celui d’un iPhone. Toujours en position verticale, il est plus carré, il est intégré dans la coque du téléphone et il est formé de verre minéral transparent. Petit détail intéressant : au centre du flash se trouve un petit miroir pour ceux qui aiment se prendre en selfie avec le capteur principal. Notez ci-dessus l'effet papillon de la version violette du téléphone.
Enfin, le Reno13 Pro est légèrement plus grand, mais il est surtout plus lourd de 15 grammes. La principale raison est le remplacement du polycarbonate par un alliage d’aluminium. Vous pouvez d’ailleurs constater que les tranches du Reno 13 Pro intègrent des séparations caractéristiques pour les antennes que son prédécesseur n’avait pas. Le Reno 13 Pro est certifié IP66/68/69 contre l’eau et la poussière, comme son prédécesseur.
Ce smartphone fonctionne naturellement sur ColorOS, ici en version 15. Elle est basée sur Android 15, évidemment. Cette version de l’interface d’Oppo n’est pas si différente de celle du Reno12 Pro : le tiroir d’application est activé par défaut, ainsi que le petit volet de raccourci vers certaines tâches rapides (capture d’écran, traduction, etc.) et les applications courantes ; les réglages rapides et les notifications partagent le même espace ; l’écran « Shelf » dédié aux widgets ; les « Alertes en direct » qui singent Dynamic Island ; etc.
On retrouve également quelques outils nourris à l’IA, dont IA Studio. Cette application que nous avons croisé dans le Find X8 Pro crée, avec plus ou moins de réussite, des images à partir de vos photos. Vous pouvez choisir le style de dessin et le thème général. Attention, le nombre d’utilisation gratuite est limité par jour. Bien sûr, Résumé, traduction et transcription sont également proposés, comme chez pratiquement tous les concurrents. Et les photos prises par le téléphone sont améliorées pour supprimer les flous et les reflets.
ColorOS est généralement agréable à utiliser, mais l’interface a tendance, comme chez Huawei par exemple, à pousser de plus en plus fortement les contenus sponsorisés : applications préinstallées à foison, obligation du partage de données personnelles, logiciels qui s’installent sans autorisation, listes de recommandation cochées par défaut, écrans publicitaires, etc. C’est dommage. Enfin, Oppo promet 5 ans de mise à jour et 6 ans de patch de sécurité sur ce Reno13 Pro. C’est aussi bien que le Reno12 Pro.
Ecran, performances et batterie
Passons à la partie « techniques » de ce test. Les spécifications du Reno13 Pro ne répondent pas entièrement à ce que nous attendrions d’un modèle haut de gamme. C’est juste en dessous. Certains concurrents, pour le même prix, vont mettre l’accent sur un processeur plus puissant, une batterie plus généreuse ou un écran de meilleure qualité. Le Reno13 Pro peut donc convenir à tous, mais les plus exigeants préfèreront se tourner vers un autre modèle selon leurs besoins spécifiques.
Première illustration de ce positionnement : l’écran. Cet écran est un peu plus grand que celui Reno12 Pro, mais il conserve les autres caractéristiques techniques. Il s’agit d’une dalle AMOLED Full HD+ 120 Hz de 6,83 pouces. La luminosité en pointe annoncée est de 1200 nits et la compatibilité HDR10+ est confirmée. En revanche, toujours pas de LTPO ou de Dolby Vision : voilà la grande différence avec le Find X8 Pro, par exemple.
Notre sonde nous indique qu’Oppo a apporté une amélioration à la colorimétrie et à la luminosité de cet écran. En mode « pro », le Reno13 Pro profite d’un deltaE moyen de 1,8 pour une température moyenne presque parfaite à 6416°. La luminosité manuelle maximale atteint 570 nits, ce qui est également très bien. En mode standard, activé par défaut, le deltaE est toujours aussi bon, mais la température moyenne est un peu élevé et le gamme moyen n’est pas de 2,2, mais 2,1. Les contrastes sont donc moins maitrisés. La luminosité est aussi un peu plus élevé : 580 nits.
Deuxième exemple qui illustre le positionnement du Reno13 Pro : le processeur. Le téléphone dispose du Dimensity 8350, un SoC moins puissant que celui du Find X8 Pro, mais plus économe en énergie. Il remplace le Dimensity 7300 Energy qui est encore un cran en dessous. Le Dimensity 8350 est épaulé ici par 12 Go de RAM. Par défaut, 12 Go de mémoire virtuelle sont également activées. Pour les besoins de ce test, nous les avons désactivés.
Comme prévu, les benchmarks nous confirment que les performances de cette plate-forme sont bonnes, mais moins qu’un vrai composant haut de gamme. Résultat : le Reno13 Pro assume les usages classiques (web, réseaux sociaux, messagerie, bureautique, casual gaming, streaming). Mais il montre ses limites dans les usages un peu plus poussés. La grande majorité des jeux que nous avons essayés fonctionnent bien. Mais nous avons occasionnellement ressentis des ralentissements.
La plate-forme montre d’ailleurs une stabilité correcte, mais n’atteint pas celle d’un SoC haut de gamme placé dans un smartphone développé spécifiquement pour optimiser la dissipation de chaleur. Les stress tests indiquent une stabilité entre 60 % et 70 %. Et la température monte à 44°C selon les benchmarks. Notre caméra thermique indique même une montée à plus de 50°C au niveau de l’écran.
Côté batterie, le Reno13 Pro adopte un composant plus généreux que son prédécesseur. En effet, il profite d’une capacité de 5800 mAh, soit 800 mAh de plus que son prédécesseur. Ce gain d’énergie ne se ressent pas dans les benchmarks, puisque l’autonomie du Reno13 Pro frôle les 17 heures, soit très légèrement plus de 2 jours d'usage standard. Il n'y a donc aucune amélioration de l'autonomie, malgré l'augmentation de la capacité. La raison, selon nous : la consommation plus élevée du SoC. Pour les joueurs, l’autonomie s’échelonne entre 4 heures et 6 heures en fonction de la qualité du jeu et des optimisations réalisées par le développeur.
Une fois la batterie vide, il faut recharger le Reno13 Pro. Celui-ci est compatible avec la charge rapide 80 watts, comme son prédécesseur. Cependant, cette puissance ne peut être atteinte qu’avec un chargeur Oppo. Si vous avez un chargeur d’une autre marque, vous serez limité au mieux à 33 watts. Le téléphone peut également être rechargé sans fil jusqu’à 50 watts. Avec un chargeur Oppo 80 watts, vous passez de 0 à 100 % en 48 minutes. Voici nos mesures intermédiaires :
- 10 minutes : 26 %
- 20 minutes : 48 %
- 30 minutes : 70 %
- 40 minutes : 91 %
Photo, vidéo et audio
Troisième étape de ce test : la partie multimédia. Côté photo, le Reno13 Pro profite d’un triptyque assez proche de celui du Reno12 Pro. Mais, il y a quelques changements. Le capteur principal 50 MP est plus grand et son objectif est plus large. Le téléobjectif est désormais stabilisé et son rapport de zoom est plus grand. Mais son ouverture est plus petite. L’objectif ultra-grand angle profite d’un angle de vue plus large. Enfin, un capteur colorimétrique pour la balance des blancs est ajouté. Voici la configuration complète :
- Principal : capteur 50 MP mesurant 1/1,56 pouce (taille du pixel de 1 micron), objectif ouvrant à f/1.8, stabilisateur optique, autofocus à détection de phase multidirectionnel
- Panorama : capteur 8 MP, objectif ouvrant à f/2.2, focale fixe, angle de vision 116°
- Téléobjectif : capteur 50 MP, objectif ouvrant à f/2.8, stabilisateur optique, autofocus à détection de phase, zoom optique 3,5x
- Selfie : capteur 50 MP, objectif ouvrant à f/2.0, autofocus à mesure de contraste
Les photos réalisées par cette configuration sont plutôt bonnes en pleine journée. Le piqué est élevé. La netteté est bonne. Les couleurs sont légèrement trop contrastées, sans que cela choque trop. L’autofocus n’est pas spécialement rapide, mais il l’est suffisamment pour saisir les objets en mouvement. En contre jour, le Reno13 Pro gère bien l’afflux de lumière. Enfin, la plage dynamique est large, révélant des détails dans les ombres. Le mode macro est pris en charge par le capteur ultra grand-angle. Celui étant à focale fixe, vous devez faire la mise au point avec vos bras…
Notez cependant l’impact important de l’IA dans la composition (voire la reconstruction des photos). Ce qu’il est impossible des percevoir de façon optique, l’IA le propose artificiellement. Les zooms sont concernés, mais pas seulement : les photos de nuit et les portraits le sont aussi. Comme pour le Find X8 Pro, l’algorithme ajoute des détails supplémentaire, illumine les sujets, supprime le flou, rajoute du grain au texture.
En soirée justement, un mode « nuit » s’active automatiquement pour étendre le temps de pause. Mais vous pouvez désactiver la fonction si besoin. Le capteur principal est suffisamment lumineux pour ne pas en avoir besoin. Ce n’est pas le cas des deux autres modules. Le zoom numérique monte à 100x, mais ce n’est utile que pour impressionner les copains. Les portraits sont pris en charge par le capteur principal et le téléobjectif. Le premier est le plus pertinent, notamment avec le zoom lossless 2x. Les selfies aussi sont bons, mais ils sont plus sombres en soirée.
En vidéo, le résultat est plutôt correct en journée, avec des couleurs naturelles. Mais, cela souffre d’une colorimétrie très froide en soirée, que ce soit avec le capteur principal ou le téléobjectif. Avec ce dernier, nous remarquons également de nombreux artefacts en vidéo, que ce soit en 1080p ou en 4K et un manque de netteté dès que le zoom numérique est utilisé. Ce flou est plus prononcé en 60 images par seconde qu’en 30 images par seconde. Le module ultra grand-angle, sans surprise, est très sombre, mais profite d’une colorimétrie plus juste en soirée.
Enfin, la configuration audio du Reno13 Pro est très classique, avec un haut-parleur principal logé dans la tranche inférieure du téléphone et un haut-parleur secondaire caché dans l’écouteur téléphonique. Cette configuration asymétrique offre une expérience déséquilibrée, car le haut-parleur secondaire est beaucoup moins puissant. Les basses sont, comme toujours, en retrait. Et les aiguës manquent de présence. Les grésillements sont maitrisés à 100 %. Côté codecs, le Reno13 Pro profite de l’aptX-HD, du LDAC et du LHDC. Enfin, l’interface intègre des profils pour les types de contenus, mais pas d’égaliseur complet.
Alors, on achète ?
Le Reno13 Pro est un smartphone agréable à utiliser, malgré ces quelques défauts, notamment la pression commerciale de son interface. Il est dommage de constater, sur un téléphone à 800 euros, que les publicités sont presque plus nombreuses ici que sur un modèle deux à trois fois moins cher. Sur ce point, mieux vaut se tourner vers Samsung, par exemple. Les quelques améliorations apportées à ce téléphone explique en partie l’écart de prix avec le Reno12 Pro. Mais face à la concurrence, cette inflation n’est pas forcément justifiable. Plus encore que le Honor 200 Pro, le Reno13 Pro est largement plus recommandable lors d’une période promotionnelle qu’à son prix public conseillé.
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Très beau visuellement, s'appuyant sur de vraies qualités d’écran et bénéficiant d'une bonne construction, le Reno13 Pro souffre d'une concurrence très agressive qui amplifie ses défauts. La pression publicitaire de son interface. Le manque d'innovation logicielle. Les performances simplement correctes. L'autonomie moyenne. Le grain en captation vidéo. Le déséquilibre de sa stéréo. À 800 euros, ce sont des erreurs qui ne pardonnent pas, surtout quand en face se trouvent le Honor 200 Pro, le Galaxy S24 FE ou le Xiaomi 14T Pro.
- Le design "papillon" unique en son genre
- L'ajout de l'aluminium
- L'écran bien calibré et lumineux
- La recharge rapide (si le chargeur est adapté)
- Les bonnes photos réalisées par le capteur principal
- Les applications commerciales à foison
- L'absence de LTPO pour l'écran
- Les performances en dessous des prétentions
- L'agressivité de l'IA dans la restructuration des photos
- Le grain en vidéo 4K avec le zoom, de jour ou de nuit
- Le son déséquilibré des deux haut-parleurs