Cette étrange météorite pourrait complètement changer ce qu’on croit savoir sur l’eau sur Terre

Une découverte en Antarctique pourrait remettre en cause une théorie bien installée. Une météorite révèle que notre planète aurait peut-être fabriqué sa propre eau. Ce scénario bouleverserait notre compréhension de la formation de la Terre.

meteorite antarctique

Pendant des décennies, les scientifiques pensaient que l’eau terrestre venait de l’espace. Elle aurait été apportée par des astéroïdes ou des comètes lors d’impacts sur la Terre jeune. Cette idée s’explique par le fait que les roches à l’origine de notre planète, appelées chondrites à enstatite, ne contiennent pas d’eau. Mais une nouvelle étude suggère que celle-ci pourraient contenir un ingrédient clé pour former de l’eau : l’hydrogène. Et si notre planète bleue n’avait pas eu besoin de livraison cosmique pour remplir ses océans ?

Des chercheurs ont étudié une météorite trouvée en Antarctique en 2012, appartenant à la famille des chondrites à enstatite. Grâce à une technique d’analyse précise, ils ont détecté des traces importantes de sulfure d’hydrogène dans la structure de la roche. Cela signifie qu'elle en contient bien, piégée sous forme chimique. Si la Terre s’est formée à partir de ce type de matériau, elle aurait donc pu générer de l’eau par réaction avec l’oxygène présent à sa surface. Cette hypothèse pourrait expliquer pourquoi elle est si abondante sur notre planète, malgré des conditions initiales supposées arides.

La Terre aurait pu produire son eau toute seule

Ce scénario remet en question la théorie des impacts venus de l’extérieur du système solaire interne. Si la Terre possédait déjà les éléments nécessaires pour produire de l’eau dès sa formation, cela rend les conditions favorables à la vie beaucoup moins rares. Selon l’étude, cette hypothèse pourrait aussi s’appliquer à d’autres planètes rocheuses, y compris dans d’autres systèmes stellaires. Ce précieux liquide serait alors une conséquence naturelle de la chimie des planètes, et non un coup de chance dû à des collisions. Les chercheurs évoquent même la possibilité que les ingrédients de la vie soient bien plus répandus qu’on ne le pensait.

Mais certains chercheurs restent prudents. Ils rappellent que les météorites récupérées sur Terre peuvent être contaminées par l’eau présente dans l’atmosphère ou la glace. Pour valider cette découverte, il faudrait analyser un échantillon fraîchement tombé, conservé dans un environnement sans oxygène ni humidité. En attendant, cette étude relance un débat vieux de plusieurs décennies : la Terre avait-elle déjà tout ce qu’il fallait pour devenir une planète bleue ? Une chose est sûre : cette météorite, vieille de milliards d’années, n’a pas fini de faire parler d’elle.


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