Enfin libérés ? Voici comment l’Europe veut mettre fin à l’insupportable pop-up de consentement pour les cookies publicitaires

Censés nous protéger, les cookies sur le web sont devenus un véritable fléau pour les internautes. Pour pallier ce problème, la Commission européenne prépare une réforme destinée à supprimer ces fenêtres de consentement obligatoires intrusives.

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Lorsque vous recherchez une information sur le web, vous vous heurtez probablement à ces fenêtres de consentement qui se sont muées en outils intrusifs – voire agressifs. Deux attitudes prédominent généralement : soit vous faites demi-tour, en vous disant que vous trouverez bien la réponse à votre questionnement sur un autre site (à moins qu’il ne comporte également une bannière) ou alors vous « acceptez » aveuglément, en mode pilote automatique.

Ne vous jetez pas la pierre : vous êtes loin d’être les seuls. La Commission européenne a décidé de prendre ce problème à bras le corps et prépare une réforme. La solution qu’elle propose ? Supprimer ces bannières agressives de consentement obligatoire grâce à un réglage unique, directement dans votre navigateur. Séduisante, cette idée comporte néanmoins quelques limites non négligeables.

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L’Europe prépare une réforme pour supprimer les pop-up de consentement, mais tout n’est pas si simple

En théorie, il vous suffirait de déterminer pour une durée minimale de 6 mois si, oui ou non, vous acceptez les cookies. Ainsi, à chaque fois que vous visiteriez un site, plus besoin de configuration manuelle : ce serait votre navigateur qui transmettrait votre préférence. Comme le soulignent nos confrères de Frandroid, cette proposition reprend le principe d’une vieille idée finalement morte-née : le « Do Not Track ».

Pourquoi la solution de Bruxelles fonctionnerait-elle cette fois-ci ? Car l’UE contraindrait les sites à la respecter. La réforme prévoit d’exempter de consentement les cookies considérés comme « inoffensifs » (mesures d’audience, gestion du panier…). L’idée est réalisable : la France, via la CNIL, exempte déjà certaines solutions, telles qu’AT Internet. Le problème réside dans le manque d’harmonisation européenne qui lui donnerait plus de poids.

Mais cette solution ne déplacerait-elle pas le problème – voire ne le remplacerait-elle pas par un autre ? Confier notre consentement aux seuls navigateurs – majoritairement détenus par des géants de la tech comme Google, Microsoft ou Apple –, ne serait-ce pas renforcer encore davantage leur hégémonie ? Un véritable risque pour la confidentialité des internautes. Et si ce projet s’inscrit dans une réforme plus vaste, l’industrie publicitaire pourrait attendre en embuscade : des milliers de sites ont leur modèle économique qui repose sur la publicité ciblée.

Le régime démocratique implique que, pour être adoptée, cette proposition doit être présentée devant le Parlement européen, puis être validée par les Vingt-sept. En attendant, Bruxelles propose une alternative temporaire : plus de transparence grâce à des fenêtres simplifiées, plus besoin de chercher où est caché le bouton pour décliner.


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