C’est la première explosion jamais observée sur une autre étoile que le Soleil et elle bouleverse notre quête de vie extraterrestre
Les scientifiques viennent d’observer pour la première fois une explosion sur une autre étoile que le Soleil. Cette découverte pourrait avoir plusieurs implications sur notre compréhension du système solaire, sur la définition des mondes habitables, ainsi que sur la recherche de vie extraterrestre.

Il ne fait aucun doute que la recherche est un cercle vertueux. Les études sur les différents systèmes stellaires et leurs découvertes permettent, grâce à l’extrapolation, de formuler des hypothèses concernant notre propre étoile par exemple, ne serait-ce que pour tenter d’éclairer son processus de formation et d’évolution au sein de la Voie lactée. Mais parfois, c’est le Soleil lui-même qui offre le meilleur laboratoire.
C’est notamment le cas pour les éjections de masse coronale (CME), ces explosions puissantes de bulle de plasma et de champs magnétiques qui provoquent parfois des aurores boréales – comme ça a été le cas les 11 et 12 novembre 2025. Depuis des décennies, les scientifiques supposent que ce phénomène fascinant peut se produire sur d’autres étoiles et tentent de l’observer concrètement, en vain. Jusqu’à récemment. Et la preuve que ce phénomène existe bel et bien pourrait constituer une mauvaise nouvelle pour la recherche de vie extraterrestre.
Les astronomes observent pour la première fois une éjection de masse coronale sur une autre étoile que le soleil
Cette CME extrasolaire, qui est donc la toute première observée, a pu être observée grâce à la combinaison indispensable de deux instruments clés. L’explosion a d’abord été identifiée grâce à une nouvelle méthode de traitement des données appliquées à celles enregistrées par le radiotélescope LOFAR et sa détection des ondes radio. Ensuite, les scientifiques ont utilisé le satellite XMM-Newton de l’Agence spatiale européenne (ESA) pour mesurer le mouvement de la CME et la replacer dans un contexte solaire.
Les astronomes ont ainsi découvert que la CME provenait d’une naine rouge située à près de 130 années-lumière, dotée d’une masse équivalente à la moitié de celle du Soleil, mais avec une rotation 20 fois plus rapide et un champ magnétique 300 fois plus puissant.

Sauf que cette explosion se distingue par son intensité exceptionnelle : avec un matériau éjecté à 5,4 millions de miles par heure, elle était suffisamment dense et énergique pour dépouiller l’atmosphère de toute planète en orbite proche. Une telle vitesse, c’est 1 CME solaire sur 2 000, comme le rappellent nos confrères de Space.com. C’est en cela que cette découverte représente une nouvelle à double tranchant pour la recherche de vie extraterrestre.
C’est une mauvaise nouvelle pour la recherche de vie extraterrestre, mais il reste de l’espoir
Le caractère extrême de cette CME, capable d’arracher une atmosphère planétaire, permet d’ajouter un nouveau critère aux éléments de définition de ce qu’est une planète habitable. Jusqu’à présent, un monde était considéré comme habitable s’il se situe dans la zone dite « habitable », c’est-à-dire une région ni trop chaude, ni trop froide afin que l’eau y demeure à l’état liquide.
La découverte de cette CME a des implications sur la recherche de la vie. D’abord, les naines rouges sont les étoiles les plus courantes de notre galaxie. Ce sont les principales hôtes des exoplanètes potentiellement habitables. Or, cette étude publiée dans Nature suggère que beaucoup plus de naines rouges que ce qu'on pensait pourraient priver leurs planètes voisines de leur atmosphère.

Et si elles ont une activité aussi intense et projettent régulièrement des CME aussi violentes, alors même une orbite stable dans cette région ne suffira pas à préserver l’atmosphère et par extension les conditions nécessaires à la vie.
Mais cette découverte est également positive : elle pourrait aider les scientifiques à mieux identifier les exoplanètes réellement propices à la vie, en se concentrant sur les étoiles plus calmes. De plus, cette étude pourrait nous permettre de mieux cerner les CME solaires et ainsi comprendre comment elles influencent la météo spatiale autour de notre planète.

