Voici la simulation de l’Univers la plus vaste jamais réalisée et elle pourrait percer ses plus grands mystères
Dans le cadre de sa mission visant à percer deux des plus grands mystères cosmiques, le télescope spatial européen Euclid génère une immense quantité de données. Pour les analyser, les chercheurs mettent au point des modélisations. Ils viennent de publier la plus grande simulation de l’Univers jamais réalisée.

L’espace est un environnement fascinant qui sait garder les plus grands secrets cosmiques, tels que l’énergie sombre et la matière noire. Faire la lumière sur ces deux mystères de l’Univers en créant la plus grande carte en 3D du cosmos est la mission du télescope spatial de l’Agence spatiale européenne (ESA), baptisé Euclid, depuis 2023.
Après avoir été paralysé par le givre en 2024, Euclid a pu reprendre sa mission, qui devrait durer 6 ans et couvrir près d’un tiers du ciel. Étant donné l’envergure d’une telle mission, Euclid produit une quantité astronomique de données : l’ESA a publié seulement 1 % de cette carte en cours de construction, mais elle dévoilait déjà 14 millions de galaxies. Les simulations sont donc cruciales pour les analyser. Et les chercheurs viennent de publier la simulation la plus vaste jamais réalisée.

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La plus grande simulation cosmique jamais réalisée cartographie 3,4 milliards de galaxies
Nommée Flagship 2, cette simulation s’appuie sur le modèle cosmologique standard décrivant actuellement la composition de l’Univers et elle repose sur l’algorithme créé par Joachim Stadel. En 2019, cet astrophysicien de l’Université de Zurich s’était appuyé sur le supercalculateur Piz Daint et avait conçu un modèle virtuel de l’Univers d’une précision impressionnante. La simulation publiée par le consortium Euclid, le groupe international qui pilote le télescope européen du même nom, cartographie 3,4 milliards de galaxies et suit les interactions gravitationnelles de plus de 4 000 milliards de particules, selon nos confrères de Space.com.
Les missions comme Euclid étant conçues pour défier nos connaissances, les chercheurs se préparent à de potentielles surprises, bien qu’ils s’attendent à ce que les observations d’Euclid coïncident, pour la plupart, avec les prédictions du modèle. Par ailleurs, Stadel signale : « Nous voyons déjà des signes de fissures dans le modèle standard. »
L’intérêt de l’équipe se porte surtout sur l’énergie sombre, la force provoquant l’expansion de l’Univers. Selon le modèle standard, il s’agit d’une simple constante. Mais les observations du télescope spatial européen pourraient mettre en lumière d’autres propriétés. Rappelons qu’Euclid devrait offrir un aperçu des 10 milliards d’années écoulées dans l’Univers. Le printemps 2026 nous en apprendra peut-être davantage, puisque la prochaine mise à disposition de jeux de données est prévue pour cette période.

