Ils gagnent 400 000€ en créant de faux papiers revendus sur le dark web, une véritable usine de faussaires

Ce lundi 4 mars s’est ouvert à Paris le procès des faussaires français les prolifiques de ces dernières années. Leur affaire a été si florissante qu’il leur a fallu automatiser le processus, tout en restant introuvables pendant des années par les forces de l’ordre. Au total, on estime que la combine a généré pas moins de 400 000 € de bénéfice.

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« La Genèverie ». Le jeu de mots fait sourire le juge lorsque le créateur de ce canal Telegram explique son origine. Pour nommer son trafic de fausses montres luxes, Anthony, informaticien de 28 ans, a mélangé Genève et horlogerie. Habile, mais pas assez pour échapper aux forces de l’ordre, qui l’ont amené au début de son procès ce lundi 4 mars. Il faut dire que l’escroc en herbe n’a pas su faire preuve de discrétion lorsque sa combine a pris de l’ampleur.

En 2020, en pleine pandémie, Aurélien débute ses activités de faussaire. Il vend alors des diplômes, pièces d’identités et autres chèques fabriqués de toute pièce. Le succès est très vite au rendez-vous si bien qu’en 2022, celui qui se fait désormais appeler Volrys se rapproche d’un certain Aurélien, boulanger de profession. Lui qui a plusieurs dettes à éponger est rapidement séduit par la petite opération de son complice.

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Un informaticien et un boulanger créent l’un des plus grands réseaux de contrefaçon de France

Ensemble, ils créent la Genèverie, sorte de supermarché de la contrefaçon sur Telegram et sur le dark web. Leur affaire décolle : les deux associés fabriquent jusqu’à dix cartes d’identité par jour, imprimées à leur domicile. Leur clientèle devient si nombreuse qu’Anthony décide d’automatiser le processus. Dorénavant, les clients arrivent sur Telegram, discutent avec un chatbot et remplissent un formulaire en ligne pour générer les informations nécessaires à la fabrication des faux papiers.

Pour maintenir leur anonymat, Anthony et Aurélien se font bien sûr payer en cryptomonnaies, soit par coupon PCS qu’ils transféraient ensuite directement sur des cartes prépayées. Leur affaire leur rapportait en 100 et 400 € par commande. En un an, le parquet estime que jusqu’à 6400 faux documents ont été produits par les deux escrocs, générant ainsi un joli pactole de 400 000 €.

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Mais tout bascule en 2023. En réalité, dès le début de ses activités, Anthony se fait repérer par la police. Mais cette dernière peine à découvrir qui se cache derrière Volrys. Les enquêteurs décident alors de passer commande sur sa plateforme afin d’entrer en contact avec lui. Raté, mais ils parviennent tout de même à remonter la piste vers un autre contact, qui ne tarde pas à dévoiler la véritable identité de Volrys.

Anthony se fait arrêter à son domicile le 3 avril 2023. Peu de temps après, c’est au tour de son complice, chez qui les forces de l’ordre retrouvent une véritable usine d’impression, capable de fabriquer une carte d’identité en seulement 15 minutes, pour un total de 35 documents par jour. Aucun des deux complices ne nieront les faits. Leur procès se tiendra jusqu’au 20 mars prochain.


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