L’orbite terrestre devient dangereusement encombrée, cette étude alerte sur une menace d’un nouveau genre
Des milliers de satellites tournent désormais autour de la Terre. Mais à force d’en lancer toujours plus, la zone orbitale la plus proche commence à ressembler à un embouteillage spatial. Des chercheurs alertent sur un risque de collisions en forte hausse.

L’espace autour de notre planète n’a jamais été aussi peuplé. Depuis cinq ans, le nombre de satellites en orbite basse a explosé sous l’impulsion des grandes constellations comme Starlink, OneWeb ou Kuiper d'Amazon. Ces réseaux permettent d’assurer la connexion Internet partout dans le monde, mais leur croissance rapide pose un sérieux problème : celui de la saturation. De plus en plus d’engins doivent manœuvrer pour éviter des collisions avec d’autres satellites ou des débris déjà présents.
Une étude publiée dans la revue scientifique Acta Astronautica tire la sonnette d’alarme. Elle montre qu’en 2019, seuls 0,2 % des satellites effectuaient plus de dix manœuvres d’évitement par mois, contre 1,4 % en 2025. Ce chiffre paraît faible, mais il représente tout de même plus de 300 appareils qui passent une bonne partie de leur temps à esquiver des obstacles. Les chercheurs estiment que certaines zones orbitales sont déjà trop encombrées pour garantir des opérations sûres à long terme.
Les constellations comme Starlink multiplient les manœuvres pour éviter les accidents en orbite
À ce jour, plus de 24 000 objets gravitent en orbite basse, contre 13 700 en 2019. Et ce nombre pourrait atteindre 70 000 d’ici la fin de la décennie. Les constellations commerciales représentent la majorité de ces nouveaux arrivants. Selon l’étude, certaines altitudes, entre 400 et 600 kilomètres notamment, sont déjà saturées, avec des satellites contraints d’effectuer plus de dix manœuvres d’évitement par mois. Chaque correction de trajectoire consomme du carburant et réduit la durée de vie de l’appareil.
Les chercheurs rappellent qu’un seul impact pourrait générer des milliers de débris supplémentaires, augmentant encore le risque d’accidents en chaîne. SpaceX a déjà effectué plus de 145 000 manœuvres d’évitement en six mois pour ses satellites Starlink. Malgré les efforts des opérateurs, la situation devient de plus en plus complexe à gérer. Les scientifiques appellent à une meilleure coordination internationale pour limiter les lancements dans les zones déjà encombrées, faute de quoi certaines orbites pourraient devenir inutilisables dans les prochaines années.

