La Switch 2 va faire mal au portefeuille, mais il y a eu bien pire ces 30 dernières années. Découvrez les consoles les plus chères de l’histoire
Le 2 avril dernier, Nintendo a divulgué de nombreuses informations sur la Nintendo Switch 2 qui arrivera au début du mois de juin. Les passionnés de jeux vidéo ont découvert une tarification, pour beaucoup, bien plus corsée qu’attendu. Alors que cette décision continue d’alimenter les débats sur Internet, nous avons décidé de revenir sur certaines des consoles les plus chères de l’histoire. Attention, ça secoue !

Longtemps considéré comme un loisir pour enfants et adolescents, au point où de nombreuses consoles étaient trouvables au rayon jouets, le jeu vidéo a pris un virage à 180 degrés avec l’avènement de la PlayStation au milieu des années 1990.
Cette démocratisation, cumulée à des coûts technologiques de plus en plus vertigineux, a transformé le média en une véritable industrie, brassant des milliards de dollars chaque année. On pourrait ainsi croire que cette montée en puissance a coïncidé avec des prix de plus en plus élevés, mais chaque période a eu son petit lot de machines « de luxe ».
La montée en gamme de Sony
Sortie il y a quelques mois, la machine qui symbolise, à elle seule, le passage dans une autre dimension tarifaire n’est autre que la PlayStation 5 Pro. Calquée sur le design moins imposant du modèle slim de la PlayStation 5, cette version ultra-boostée de l’originale embarque une technologie qui affiche de belles promesses. Outre sa mémoire qui offre 28 % de vitesse supplémentaire, la console dispose d’un GPU taillé pour les productions de demain.Pensée pour l’affichage des jeux en 4K et 60 images par seconde, la protégée de Sony intègre le ray-tracing ainsi que le PSSR, le PlayStation Spectral Super Resolution, lui permettant d’upscaler l’image sans aucune perte de qualité.
C’est un peu technique tout ça, mais c’est ce qui explique le prix affiché de cette machine à son lancement. Elle risque d’être l’une des consoles plus chères de l’histoire pendant un bon moment, surtout qu’on vient d’apprendre, à l’heure où l’on écrit ces lignes, que Sony augmentait de 50 euros supplémentaires le tarif de la PS5 Digital Edition. Une PS5 Pro à plus de 799 euros dans un avenir proche ? Ce n’est pas impossible…
L’époque a changé, mais Sony s’est déjà retrouvée dans une situation inconfortable, au point de devoir rétropédaler sur le plan tarifaire. Cela remonte à quelques années certes, mais la PlayStation 3 demeure une étape importante dans l’histoire du jeu vidéo. Bien que très prometteuse et attendue par des hordes de fans de la marque, son annonce en 2006 a été accompagnée d’un prix restée dans toutes les mémoires : 599 euros.
Confrontée à la Xbox 360, un véritable coup de maître de la part de Microsoft, la machine a vécu des premières années compliquées, la faute à un catalogue de lancement limité et des studios qui peinaient à exploiter sa puissance. La PlayStation 3 a été un gouffre financier pour Sony. Shuhei Yoshida, ancien président de Sony Computer Entertainment Worldwide Studios, a même expliqué récemment que l’entreprise perdait un million de dollars durant cette période. Elle a fini par remonter la pente grâce à des jeux d’exception (Uncharted 2, The Last of Us, Killzone 2, God of War III…) et un prix qui a été réadapté en fonction des marchés.
L’arcade à la maison a (vraiment) un coût
En lisant les dernières lignes, on pourrait croire que les hausses tarifaires sur le marché des consoles ne sont que très récentes, mais les années 1990 ont aussi eu leur lot de machines onéreuses. Et dans ce domaine, il y en a une qui a laissé une empreinte indélébile : la Neo Geo. Transposition pour les salons d’une véritable carte d’arcade, cette console signée SNK permettait de retrouver, à domicile, les mêmes jeux que l’on pouvait trouver sur les machines de café.
Surnommée la Rolls-Royce des consoles, cette bécane était infiniment plus puissante qu’une Mega Drive ou une Super Nintendo. Très peu de personnes ont pu y accéder à l’époque, la faute à un investissement inatteignable pour de nombreuses familles. En France, on pouvait ainsi la trouver à 3 490 francs, soit 945 euros de nos euros actuels avec l’inflation, et il fallait y rajouter des jeux qui coûtaient, eux aussi, très cher. C’est simple, pour un seul titre, il fallait débourser entre 1 000 et 1 500 francs (de 270 à 405 euros environ). Et parfois bien plus. La Neo Geo était une console géniale, mais elle était vraiment réservée à une élite. SNK a bien essayé de proposer des modèles moins coûteux, avec CD-ROM, mais les temps de chargement et une puissance moindre ont fait qu’on ne retrouvait pas la saveur des jeux originaux en arcade.
Parmi les autres constructeurs à avoir tenté d’apporter l’arcade à la maison, on trouve bien évidemment Sega avec la Saturn. Embarquant pas moins de huit processeurs et pensée initialement pour la 2D, la console a traversé de multiples tempêtes avant d’arriver sur le marché. Confrontée à une PlayStation moins onéreuse et plus simple à maîtriser, la Saturn est arrivée avec la promesse d’amener les jeux d’arcade dans son salon avec un minimum de perte visuelle. Proposée avec le célèbre jeu de combat en 3D, Virtua Fighter, elle est malheureusement arrivée en France avec une politique tarifaire qui a effrayé les différentes branches européennes de la firme.
Là où SEGA s’est toujours efforcée de proposer un tarif juste, la Saturn est apparue dans les magasins à un tarif de 3 390 francs, ce qui représente 822 euros actuels ! Le pack embarquant Virtua Fighter était même le seul disponible lors des premiers mois avant que la firme ne daigne proposer la console nue à un prix revu à la baisse. On vous le donne en mille, face à une PlayStation à 2 099 francs (environ 510 euros), SEGA a réagi très rapidement, mais le mal était fait et le catalogue de la concurrente a alors propulsé cette dernière sur le toit du monde.
Le multimédia, l’appât qui vide ton portefeuille
Avec la Neo Geo, on pensait avoir tout vu, mais nous n’étions pas au bout de nos surprises. Vers l’année 1993, l’appel du CD-ROM se fait de plus en plus pressant et de nombreux fabricants envisagent l’utilisation du support optique, soit par le biais d’extensions comme le Mega CD pour la Mega Drive, soit par l’intégration d’un lecteur CD au cœur même des futures consoles. Trip Hawkins, le fondateur d’Electronic Arts, décide de se lancer dans une nouvelle aventure. Il choisit de créer sa compagnie 3DO avec l’idée de remodeler le marché du jeu vidéo. L’intéressé veut changer le principe qui consiste à vendre à perte des consoles pour se refaire la cerise avec la vente des jeux. Son but est de proposer une machine, la 3DO, à plusieurs constructeurs qui peuvent ainsi fabriquer leur propre modèle. En somme, breveter sa technologie.
Trip Hawkins a également une autre astuce : demander seulement trois dollars de royalties aux éditeurs qui sortent des jeux sur 3DO. On vous le donne en mille : cette machine va être un véritable four, la faute à un catalogue d’une grande pauvreté (malgré quelques jeux agréables, comme Road Rash, Need for Speed ou encore FIFA). Elle n’arrivera que tardivement en France et sera proposée en bundle avec FIFA au prix de 2 990 francs (en 1995, ça équivaut à 725 euros de nos euros actuels avec l’inflation) pour le modèle Goldstar. Dommage, le pari était intéressant.
On pourrait trouver d’autres exemples de consoles onéreuses, mais cela montre bien que le jeu vidéo, en fonction de ce que l’on choisit comme machine, peut représenter un investissement considérable. Avec une Nintendo Switch 2 à 499 euros (avec Mario Kart World en version dématérialisée), et en sachant que Nintendo a souvent été de ceux qui proposait des machines bon marché, on vit peut-être une rupture tarifaire. L’avenir nous dira si le prix de 500 euros est désormais la porte d’entrée au monde du jeu vidéo.






