Test Logitech G Cloud : une console portable qui a un peu trop la tête dans les nuages
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- Prix et disponibilité
- Une fiche technique très modeste, mais assumée
- Un design qui s'axe sur le confort, pas le visuel
- Un écran limité techniquement, mais bien calibré
- Un processeur médiocre, mais totalement assumé
- Une interface pensée pour le jeu, rien que pour le jeu
- Une autonomie monstrueuse
- À qui s’adresse réellement la Logitech G Cloud ?
- Commentaires
C'est une grande première pour Logitech, qui se lance sur le marché des consoles portables avec la G Cloud. Comme son nom l’indique, elle mise sur le Cloud Gaming pour séduire les joueurs, mais aussi sur son prix raisonnable. Une machine qui tente d’aborder le jeu nomade d’une autre manière, mais est-elle seulement pertinente ?
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Steam Deck, ROG Ally, Aya Neo 2 … les consoles qui veulent proposer du jeu PC en mode nomade se multiplient sur le marché. Logitech tente une percée avec sa G Cloud, une machine qui se démarque par sa proposition radicale : miser sur le cloud gaming uniquement.
Contrairement à ses concurrentes, la G Cloud n’est pas une console puissante sur Windows 11 ou Linux, puisqu’elle tourne sur Android avec une surcouche dédiée au gaming. Pour satisfaire les joueurs, Logitech s’appuie sur le jeu dans le cloud via des services tels que le Game Pass, GeForce Now ou Shadow.
Cela lui permet de proposer un produit bien moins cher que les autres. Mais à trop vouloir se démarquer, la marque suisse ne s’est-elle pas perdue ? À quoi bon s’offrir une console sous Android si on a déjà un téléphone et une manette à la maison ? La connexion obligatoire n’est-elle pas contradictoire avec le jeu ultra nomade ? Est-elle tout simplement plaisante à utiliser ? Réponses tout de suite.
Prix et disponibilité
La Logitech G Cloud est disponible en Europe depuis mai 2023 sur le site officiel du constructeur et chez les revendeurs partenaires. Elle est sortie en 2022 aux États-Unis.
À lire aussi – Test Asus ROG Ally : une bonne console qui oublie de faire rêver
Elle est commercialisée au tarif de 359 euros. Un prix très raisonnable quand on la compare au Steam Deck (de 419 euros à 679 euros) et à la ROG Ally (799 euros). Si ces trois produits visent le même marché, il ne faut pas oublier que la G Cloud le fait avec des armes différentes, puisqu’elle se rapproche plus d’une tablette que d’un PC, contrairement aux deux autres.
Une fiche technique très modeste, mais assumée
Pour cette console, Logitech veut parier sur le cloud gaming, la puissance n’est donc pas une priorité. La G Cloud embarque un modeste processeur Qualcomm Snapdragon 720G (qui date de 2019) épaulé par 4 Go de RAM. Côté stockage, nous avons 64 Go de mémoire extensible via microSD.
Logitech G Cloud | |
---|---|
Écran | Tactile IPS LCD, 7 pouces 1920 × 1080 px, 60 Hz |
Processeur | Qualcomm Snapdragon 720G |
Mémoire interne | 64 Go |
Mémoire extensible | Oui |
RAM | 4 Go |
Batterie | 6000 mAh |
Charge | 18 Wh |
Système d'exploitation | Android 11 + G Cloud |
Dimensions | 256,8 x 117,2 x 32,9 mm |
Poids | 463 grammes |
Prix | 359 € |
Elle est dotée d’un écran IPS LCD de 7 pouces d’une définition de 1920 x 1080 pixels avec un taux de rafraîchissement de 60 Hz. Là encore, nous sommes sur quelque chose d’assez humble, mais suffisant pour ce que cherche à proposer Logitech. Seule la batterie interpelle : 6000 mAh. De quoi tenir 12 heures en jeu, selon le constructeur. Bref, la G Cloud est loin d’être un foudre de guerre et l’assume. Reste à savoir si cela est cohérent avec ses intentions.
Un design qui s'axe sur le confort, pas le visuel
La Logitech G Cloud adopte un format classique de console portable : un écran au milieu entouré par une manette. Une valeur sûre, puisque ce schéma est prisé depuis des décennies par bon nombre de terminaux nomades, de la Game and Watch à la Switch en passant par la Game Gear. Récemment, le Steam Deck et la ROG Ally l’ont aussi adopté.
Visuellement, le premier contact avec la G Cloud est un peu difficile. Elle dispose d’un châssis en plastique blanc avec quelques touches de jaune, notamment sous les sticks. Avec ses rondeurs et ses couleurs, elle donne presque l’impression d’être un jouet, le genre de tablette éducative qu’on achète aux enfants. Cet aspect est renforcé par la dalle aux coins très arrondis.
Pourtant, la magie opère quand on la prend en main. Pas de doute, la marque suisse a effectué un travail remarquable sur le confort, dépassant le Steam Deck, la ROG Ally et la Switch sur ce segment. La manette est très appréciable et les renflements parfaitement pensés pour épouser la forme des paumes. Leur texture granuleuse renforce énormément ce confort et c’est un plaisir de la manipuler pendant des heures. On apprécie les boutons très agréables et réactifs, loin de l’aspect jouet que le design suggère.
Logitech reprend un format éprouvé pour ses boutons : celui de la manette Xbox avec ses touches ABXY en façade, ses sticks asymétriques et ses quatre gâchettes. En revanche, elle ne dispose pas de boutons à l’arrière. On va au plus simple.
Il est évidemment possible de remapper toutes les touches via une interface dédiée. Les plus exigeants peuvent également régler la zone morte des sticks. On aime, surtout pour des jeux qui requièrent de la précision comme les FPS ou les jeux de course.
En plus des boutons start et select, deux autres apparaissent en façade. Un bouton G (en jaune), qui remplace le bouton X de la manette Xbox, ainsi qu’un bouton Home pour revenir au menu principal. Pratique, classique, efficace.
La G Cloud pèse seulement 463 grammes, soit à peine plus qu’une Switch. De plus, elle adopte une taille de guêpe avec des dimensions de 256,8 x 117,2 x 32,9 mm. Elle trouve facilement sa place dans un sac. On regrette tout de même l’absence de sacoche de transport offerte, en contradiction avec l’aspect ultra-nomade du produit. En fournir une par défaut, comme le fait Valve avec son Steam Deck, aurait été une bonne idée.
Sur la tranche inférieure, on trouve un port USB Type-C pour la charge ainsi qu’un port Jack 3.5 mm, ce qui permet d’y brancher un casque. Des emplacements parfaits, puisqu'ils ne gênent pas le joueur lorsqu’ils sont occupés.
Sur la tranche supérieure, on retrouve les boutons de volume, un capot pour un port microSD (qui n’est pas de trop, la console n’ayant que 64 Go de mémoire) ainsi qu’un bouton d’allumage. Celui-ci est intéressant, puisqu’il faut le faire coulisser au lieu d’appuyer dessus. Cela permet d’éviter les fausses manipulations, comme une mise en veille involontaire. Tous les possesseurs de Switch savent de quoi on parle.
En bref, la Logitech G Cloud est une machine très agréable à manipuler. C’est peut-être même la plus plaisante du marché à ce niveau. Il faut cependant passer outre son design un peu curieux. Une réussite sur le confort, donc, un peu moins sur le visuel. Il nous faut maintenant déterminer ce qu’elle a dans le ventre.
Un écran limité techniquement, mais bien calibré
Pas d’écran OLED pour la G Cloud, puisque Logitech a fait le choix d’une dalle IPS LCD plus classique. Évidemment tactile, elle est de 6,99 pouces (16 :9), adopte une définition de 1920 x 1080 pixels ainsi qu’un taux de rafraîchissement de 60 Hz. Pour un terminal Android, cela ne fait pas rêver, mais encore une fois, c’est en adéquation avec ce que la marque suisse cherche à proposer, à savoir du jeu en streaming en 60 images par seconde pour un prix très abordable.
Nous avons analysé la dalle à l’aide de notre sonde et les résultats obtenus sont très corrects. Nous avons un contraste de 1650 :1, ce qui est excellent pour ce type d’écran. De ce fait, les nuances de gris sont bien lisibles, idéal dans les jeux sombres comme les FPS ou les titres d’horreur. La luminosité maximale monte à 600 cd/m², ce qui permet de jouer dehors de manière sereine. Un excellent point !
Dans les paramètres, nous n’avons qu’un seul et unique profil d’écran. Celui-ci est bien calibré, puisqu’il adopte un très grand respect des couleurs avec un Delta E moyen à 1,7 (en dessous de 3 étant très bon). Quand on y regarde de plus près, seuls les bleus profonds sont légèrement exagérés, mais pas de quoi sauter au plafond non plus. La température est pour sa part de 7000K, un peu au-dessus des 6500K de la norme vidéo. Sur un affichage blanc, l'écran tire donc légèrement vers le bleu, mais rien de dramatique. Pour résumer, Logitech propose une dalle bien calibrée et adaptée au jeu. Mieux vaut un écran IPS de qualité qu’une dalle OLED aux fraises. Concluant, donc.
Côté audio, la console dispose de deux haut-parleurs. Ils sont curieusement placés, puisque situés sur la tranche inférieure. De ce fait, le son n’est pas projeté directement vers l’utilisateur, ce qui donne un résultat peu naturel. Pour le reste, nous avons un son correct et puissant. On regrettera juste une distorsion très présente quand le volume est réglé à plus de 80%. Une copie acceptable compte-tenu du format et qui remplira sa mission en jeu.
Un processeur médiocre, mais totalement assumé
Lors de la présentation de son produit, Logitech n’a pas communiqué sur le processeur du G Cloud, arguant que ce n’était pas l’important. En réalité, la console est dotée d’un modeste SoC Qualcomm Snapdragon 720G gravé en 8 nm et datant de 2019. S’ajoutent à cela 4 Go de RAM et un stockage de 64 Go. Une configuration que l’on retrouve sur les téléphones d’entrée de gamme en 2023. On regrette l’absence de connexion réseau (ni 4G ni 5G) ce qui aurait eu du sens sur ce type de produit qui fait le pari du jeu connecté.
Nous avons testé la G Cloud sur nos benchmarks habituels et les résultats obtenus sont -sans surprise- médiocres. Nous avons un produit à peine plus puissant qu’une Oppo Pad Air (Snapdragon 680) ou qu'un Honor Magic Lite4 (Snapdragon 695).
Une concession totalement assumée par le constructeur, puisque ce SoC permet simplement de faire tourner l’interface de manière fluide afin de lancer les applications de streaming. Toutefois, il est aussi possible d’installer tous les jeux du Play Store, la machine étant sous Android. Mais avec si peu de patate, des titres tels que Diablo Immortal, Genshin Impact ou encore Summoner Wars Chronicles tournent péniblement à 30 FPS avec des graphismes réglés au minimum. Dommage, car il y avait vraiment quelque chose à proposer pour sortir du carcan du streaming. L'avantage, c'est que la chauffe est inexistante.
Une interface pensée pour le jeu, rien que pour le jeu
La Logitech G Cloud embarque Android 11, ce qui est un peu rude en 2023 (nous arrivons bientôt à Android 14, pour rappel). Logitech l’habille avec une surcouche logicielle pensée pour le jeu vidéo. Cette dernière s’inspire d’un beau modèle, puisqu’on y sent des airs de Nintendo Switch.
Concrètement, nous n’avons pas de bureau (par défaut), mais une interface en tuiles qui affiche les applications en grand. Bien évidemment, les logiciels partenaires, comme Xbox Game Pass, GeForce Now ou Steam Link sont préinstallés et mis en évidence au premier démarrage. D’ailleurs, notons que trois mois de Game Pass et un mois à GeForce Now sont offerts avec la machine.
Il ne faut pas s’y tromper, nous avons une tablette Android entre les mains avec tout ce que ça implique (à savoir la suite logicielle Google). Il est même possible d’afficher un bureau classique, même si c’est bien l’interface G Cloud qui est privilégiée. Disons-le franchement, cette surcouche est un exemple de clarté et de navigation. Le tout se fait à la manette (même si elle fonctionne aussi très bien en tactile) et se montre simple d’utilisation. Une belle réussite, qui n’est pas handicapée par la puissance modeste du logiciel.
Il faut dire que Logitech a tout fait pour éviter de le mettre à l’épreuve. Par exemple, chaque changement d’application fermera la précédente (ce qui n’est pas le cas sur Android stock). Vous êtes en train de jouer à Forza sur Game Pass et vous avez subitement envie de lancer Cyberpunk sur GeForce Now ? Le Game Pass se fermera automatiquement pour ne pas consommer de mémoire. Malin.
Le produit est bien évidemment orienté gaming, mais il n’y a paradoxalement pas grand-chose à signaler à ce sujet. Que ce soit GeForce Now ou le Game Pass, nous avons les mêmes applications trouvables sur téléphone et la manette y est automatiquement détectée. Elles proposent un catalogue riche et varié. Le tout fonctionne bien du moment que votre connexion Wi-Fi suive. Rappelons que si le Game Pass est limité au 720p 60 Hz, il est possible de monter en 1080p sur GeForce Now. De quoi profiter pleinement de l’écran.
Bref, Logitech tient sa promesse avec une interface très bien pensée dédiée au jeu. Même s’il ne s’agit là « que » d’une surcouche, offrir une navigation claire qui s’inspire de ce qui se fait de meilleur sur le marché rend la machine très appréciable au quotidien. Une simplicité qui fait sa force et qui est un vrai plus par rapport à une tablette « classique ».
Une autonomie monstrueuse
La Logitech G Cloud dispose d’une grosse batterie de 6000 mAh. Avec une machine axée sur le cloud gaming ainsi que son processeur Snapdragon 720G peu énergivore, nos espoirs sont grands… et comblés. En streaming jeu vidéo, nous avons atteint les 10 heures. C’est excellent pour un produit estampillé console. De quoi jouer sereinement partout du moment qu’un Wi-fi performant est accessible. Cela exclut donc les sessions en voiture ou dans le métro.
Un petit chargeur 18 Watts est fourni avec la machine. Logitech a fait le choix de ne pas opter pour la charge rapide : la G Cloud se réalimente en un peu moins de trois heures. C’est long, mais peut-on lui en vouloir quand une si bonne autonomie est offerte ?
À qui s’adresse réellement la Logitech G Cloud ?
À l’usage, la G Cloud est une machine agréable. Pour peu que nous ayons une bonne connexion sous la main, elle offre une expérience très appréciable et tient ses promesses, le tout pour un prix raisonnable. Mention spéciale à la partie logicielle ainsi qu’à la manette confortable.
Mais il faut se poser la question qui tue : à qui s’adresse cette machine ? Dans les faits, nous avons une tablette ou un smartphone déguisé. La G Cloud ne propose rien de plus que votre téléphone ne peut pas déjà faire. Pourquoi donc investir dans un produit à 359 euros alors que nous avons déjà tout à portée de main ? Il faut aussi ajouter à cela des abonnements mensuels (Game Pass, Shadow, GeForce Now) pour en profiter pleinement.
Certes, la G Cloud propose une manette de bonne qualité, mais ne vaudrait-il mieux pas investir dans un pad smartphone en lieu et place d’une console dans son intégralité ? Prenons l'exemple d'une manette haut de gamme comme la Razer Kishi v2. Cette dernière, vendue à 119 euros donc trois fois moins cher, entoure l’écran de votre terminal de la même façon que la G Cloud et dispose d’une prise en main tout aussi appréciable. Qui plus est, l’utilisateur peut profiter d’un écran sans doute meilleur sur son téléphone (l’OLED étant bien démocratisé) ainsi que plus de puissance pour les titres sur Android. Pourquoi donc acheter cette console en plus de votre smartphone, que vous aurez forcément dans la poche ? Nous avons utilisé les deux solutions de front pendant une semaine, et le smartphone accompagné de la Kishi v2 remporte ce duel haut la main, le duo se révélant beaucoup plus flexible au quotidien.
La G Cloud dispose tout de même d’une sacrée qualité : son autonomie monstre. Un vrai atout pour ceux qui jouent des heures et des heures… mais contrebalancé par la nécessité d’être constamment connecté. Cela rentre en contradiction avec un usage purement nomade. De ce fait, on a du mal à voir son avantage pour l’utilisateur par rapport à notre combo smartphone/manette. Le joueur voulant profiter du cloud gaming chez lui avec une machine exclusivement dédiée à cet usage pourrait y trouver un intérêt, à la rigueur, mais pas ceux qui veulent une console pour jouer à tout, partout, tout le temps.
Avec la G Cloud, Logitech tient sa promesse : proposer une console capable de faire tourner tous les gros jeux PC grâce au cloud pour un prix raisonnable. Si elle n’est pas techniquement séduisante pour baisser les coûts, elle l’est assez pour offrir une expérience très appréciable. Toutefois, elle n’offre pas de réelle plus-value par rapport à un combo smartphone/manette, capable de la même chose en mieux. On peut certes parler de l’autonomie, mais cela reste court pour convaincre. En résulte un produit à la proposition radicale, mais qui manque clairement de pertinence pour vraiment séduire.
- Prise en main très confortable
- Ecran IPS bien calibré
- La promesse du jeu en streaming est tenue
- Une interface claire et bien pensée
- Le prix raisonnable
- Visuellement pas très belle
- Trop peu de puissance pour profiter des jeux Android
- Pas de 5G, ni de 4G
- Android 11, c’est rude en 2023
- Il faut s’abonner à des services tiers pour profiter à fond de la G Cloud
- Acheter une manette Android pour son smartphone offre la même expérience