Orange : l’influence de l’Etat serait un « handicap » pour son avenir

La Cour des Comptes revient aujourd'hui sur l'influence de l’État sur Orange et on peut dire qu'elle ne mâche pas ses mots, n'hésitant pas à la qualifier d' « handicap » pour l'avenir de l'opérateur et à lui reprocher l'échec du mariage avec Bouygues Telecom mais Matignon ne l'entend pas de cette oreille et s'emporte.

orange

La Cour des comptes vient de publier son dernier rapport. Un rapport dans lequel elle n'oublie pas de rappeler la hauteur de la participation de l'Etat au sein d'Orange, actuellement de 23%. Pour son Président, Didier Migaut, c'est trop et il n'hésite pas à qualifier les impacts de cette participation de « handicap » pour l'avenir industriel de l'opérateur. Le rapport pointe notamment du doigt le fait que :

« La volonté des pouvoirs publics de préserver leur influence peut constituer un frein au développement de l'entreprise, en particulier sur le plan international ou pour les opérations de consolidation industrielle »

Le rapport va ensuite plus loin en reprochant à l’État l'échec du mariage entre Orange et Bouygues Telecom. Pour la Cour des Comptes qui estime que plus de privatisation serait une bonne chose, c'est sa réticence à réduire sa participation qui a conduit à l'échec de cette transaction.

« Il est loin d’être avéré que les avantages retirés par la sphère publique de sa participation l’emportent sur les inconvénients pour la stratégie de développement de l’entreprise et pour la consolidation industrielle du secteur. La réticence de l’État à voir sa participation diluée et son influence réduite peut, de ce point de vue, constituer un handicap pour l’avenir d’Orange »

A l'époque, il était question que le groupe de Martin Bouygues cède sa filiale à Orange en échange de 12 à 15% de ses actions, la participation de l’État serait alors descendue à 19%. Le mariage n'avait finalement pas eu lieu au grand désespoir des deux opérateurs et Martin Bouygues avait alors déclaré que l'État n'était pas responsable de cet échec.

Toutefois, à l'époque, d'autres sources avaient également déclaré que Emmanuel Macron avait « posé des conditions délirantes que Bouygues ne pouvait légitimement pas accepter ». Comprenez par là qu'il souhaitait limiter l'influence de Martin Bouygues au sein d'Orange.

Aujourd'hui, la Cour des comptes en rajoute une couche et estime, dans son rapport que l’État est directement responsable de l'échec de cette transaction. Des déclarations qui ne sont pas du tout du goût de Matignon qui a aussitôt réagi, se dégageant de tout responsabilité dans ce mariage avorté.

« Il est à cet égard totalement infondé de considérer que l'État serait responsable de l'échec du projet d'acquisition de Bouygues Télécom par Orange, opération d'une grande complexité car faisant intervenir de nombreux acteurs, à l'occasion de laquelle l'État a logiquement défendu les intérêts patrimoniaux liés à sa participation au capital d'Orange »

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