Orange, Free, SFR, Bouygues : pourquoi les prix des forfaits risquent d’augmenter en 2022

Une étude commandée par la Fédération française des télécoms préconise une augmentation des tarifs des forfaits mobiles et fixes. Elle s’appuie sur l’augmentation des dépenses pour la construction des réseaux et sur un taux d’imposition jugé comme très élevé. L’étude pointe également du doigt les autres secteurs liés aux télécoms qui profiteraient des réseaux sans pour autant participer à leur financement.

augmentation prix forfait fixe mobile 2022
Crédit : Unsplash

Le sujet n’est pas nouveau. Et il est régulièrement mis sur la table : celui du financement des investissements supportés par les opérateurs pour construire les réseaux fixes et mobiles qui apportent la connectivité aux professionnels et aux particuliers. Les opérateurs tirent les câbles depuis les immeubles jusqu’aux répartiteurs. Ils montent les antennes réseau. Et ils achètent à prix d’or les fameuses bandes de fréquences que le gouvernement met aux enchères régulièrement. Les fréquences millimétriques (plus de 6 GHz) seront d’ailleurs en vente dès 2022.

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Un rapport récent affirme que les opérateurs européens investissent 52,5 milliards d’euros par an pour moderniser leurs réseaux. Mais aucune des entreprises qui profitent de ces réseaux, notamment les GAFA, ne participe à leur élaboration. Les opérateurs du Vieux continent appelaient en novembre 2021 les pouvoirs publics à rédiger une loi obligeant les grandes entreprises du Net à payer une taxe pour aider à ce financement. Dans le lot se trouvent Google, Amazon, Netflix, Uber, Facebook, etc.

Le prix des forfaits mobile et fixe en France est bas alors que les investissements télécom sont élevés

Mais, même si cela est mis en place, cela ne suffira certainement pas. D’abord parce que les taxes sont relativement lourdes. Ensuite parce que les frais de roaming, qui rapportaient beaucoup d’argent aux opérateurs, ont été abolis dans toute l’Union européenne. Une décision qui a été récemment prolongée jusqu’en 2032. Ensuite parce que l’ARPU français (le revenu moyen par utilisateur) est l’un des plus faibles en Europe. Environ 22 euros pour un forfait triple play fixe. Et 13 euros pour un forfait mobile avec 50 Go de fair use.

Ces chiffres proviennent d’une étude réalisée par le cabinet-conseil Arthur D. Little. Elle a été commandée par la Fédération française des télécoms qui réunit tous les opérateurs b-to-c et b-to-b de l’Hexagone. Cette étude pointe du doigt le déséquilibre économique entre les investissements consentis par les opérateurs, les revenus en provenance des utilisateurs et les bénéfices réalisés par les sociétés du secteur numérique, GAFA et fournisseurs de contenu notamment. Selon le document, la croissance des opérateurs est largement inférieure à celle des autres segments du secteur numérique, notamment les géants du net et les fabricants de smartphones et autres objets connectés.

La Fédération des télécoms préconise une augmentation des tarifs en 2022

Quelle solution pour équilibrer l’équation ? Selon le quotidien Le Monde, qui a assisté à la conférence de fin d’année de la Fédération des télécoms, la recommandation de celle-ci est simple : augmenter le prix des abonnements fixes et mobiles. Tout simplement. En augmentant le montant perçu auprès des abonnés, le bilan financier est allégé. Encore faut-il que tous les opérateurs le fassent d’un coup. Parce que si un opérateur conserve des prix bas, il récupèrera les clients de la concurrence. L’ARCEP pourrait donner une ligne directrice pour que la hausse soit coordonnée. Mais le régulateur français donnera-t-il son accord durant une année d’élection présidentielle ? Rien n’est moins sûr.

Source : Le Monde


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