Google ne sera pas forcé de vendre Android tout de suite, mais la menace plane toujours
Le Département de la Justice américaine vient de publier une nouvelle version de sa décision à l'encontre de Google. Si la vente de Chrome est toujours d'actualité, celle d'Android est mise en suspens. Mais la pression ne retombe pas pour autant.
Le monde de la Tech pourrait bientôt changer de visage à jamais. Les États-Unis veulent clairement en finir avec le monopole de Google et les mesures prises à l'encontre de l'entreprise sont radicales. Tout commence en 2020 quand la justice américaine lance une action anti-trust contre le géant du Web. Il faut 4 ans de procédures pour aboutir à une conclusion sans appel : Google est bien coupable des faits qui lui sont reprochés, donc acte.
En plus d'une amende, le Département de la Justice (DoJ) annonce son intention de démanteler Google. Pour cela, il veut obliger la société à vendre certains de ses produits phares à la concurrence, mettant fin à son hégémonie sans aucune ambiguïté. En ligne de mire : le navigateur Internet Chrome et le système d'exploitation mobile Android. Une décision que Google conteste avec véhémence et qui aboutit à la publication d'une version remaniée, un peu plus souple.
Google doit vendre Chrome, mais obtient un sursis sous conditions pour Android
Le DoJ reste ferme sur un point. Google doit vendre son navigateur Chrome. C'est sur Android que l'organisme fait machine arrière et, pour le moment, il reste entre les mains de la société qui l'a vu naître. En ce qui concerne l'intelligence artificielle, les investissements de Google peuvent continuer, mais ils seront tout de même examinés avec beaucoup d'attention pour éviter la création d'un nouveau monopole.
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Même si la firme de Mountain View n'est, pour l'instant, pas tenu de se séparer d'Android, le DoJ somme l'entreprise de lâcher la bride aux constructeurs de smartphones. Imposer à Samsung, Xiaomi et consorts d'installer par défaut des applications Google, c'est terminé. Ils vont pouvoir agir plus librement à ce niveau, ce qui n'est pas sans rappeler les récents changements européens qui laissent bien plus de latitude aux utilisateurs. La pression ne faiblit pas pour autant et de plus en plus de voix s'élèvent pour pousser le DoJ à aller plus loin.
Les concurrents accentuent la pression pour que le DoJ force la main à Google
“En tant que défenseur de la confidentialité des données, je salue la décision du Département de la Justice obligeant Google à vendre Chrome, mais ce n'est qu'un début. Je souhaite que Google vende le système d'exploitation Android“, déclare Rik Viergeve, directeur des opérations chez Murena. La startup française qui fabrique des smartphones axés sur la sécurité et le respect de la vie privée se fait l'écho d'autres entreprises affichant la même position.
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“Si Google peut offrir Android gratuitement à ses utilisateurs, c'est uniquement parce qu'il profite d'eux de multiples façons et sur de nombreux marchés. Il est donc quasiment impossible pour les autres fournisseurs de systèmes d'exploitation de rivaliser, perpétuant ainsi le cycle de domination“. Une vente d'Android, présent sur 70 % des smartphones dans le monde, serait la première étape d'une vraie ouverture à la concurrence.
Un préalable indispensable pour que “les utilisateurs puissent bénéficier d’un secteur compétitif dans lequel les entreprises rivalisent avec des produits qui profitent aux consommateurs, plutôt qu’une grande entreprise comme Google détenant tout le pouvoir“, résume Rik Viergeve. De son côté, Google compte faire appel de la dernière décision du DoJ. Il ne capitulera pas sans se battre et la lutte risque de durer encore longtemps.
Source : The Next Web