Amazon : Paris aimerait que les villes puissent taxer voire limiter les livraisons

Amazon est dans le viseur de la mairie de Paris qui demande une Loi pour permettre aux villes et collectivités locales de taxer voire de limiter les livraisons. Dans une tribune, l'adjoint de la mairie à l'urbanisme Jean-Louis Missika, le maire du 4e arrondissement Ariel Weil et la cofondatrice de l’agence de communication Stroïka Diana Filippova s'inquiètent du nombre de livraisons autour du Black Friday ainsi que de l'impact automobile et environnemental de la montée en puissance du commerce en ligne.

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Paris veut mettre un peu d'ordre dans les livraisons, rapportent nos confrères du journal Le Monde : Jean-Louis Missika adjoint de la maire de Paris à l'urbanisme, Ariel Weil, maire du 4arrondissement et Diana Filippova, cofondatrice de l’agence de communication Stroïka ont signé dimanche 24 novembre une tribune dans laquelle ils exhortent le législateur à voter une loi qui permettrait aux villes et collectivités territoriales de taxer voire de limiter les livraisons de plateformes comme Amazon ou Uber Eats. Ces plateformes détenues par des firmes américaines, sont vues comme un « facteur de précarisation, source de congestion et de pollution ». En particulier à l'approche du Black Friday où l'on s'attend à une multiplication par 10 des livraisons de colis qui devraient atteindre 2,5 millions par jour pour la seule ville de Paris.

Les auteurs du texte proposent donc deux mesures : d'abord, que les collectivités locales aient le droit d'appliquer une écoredevance au cas par cas selon le principe du pollueur-payeur. Les villes doivent également être capables de limiter les livraisons dans certains quartiers, en ne les autorisant “qu'à certaines heures”, et en exigeant des transporteurs qu'ils réservent à l'avance une place de livraison de manière à diminuer la congestion du centre ville. Les auteurs préconisent la création d'une nouvelle “brigade de la police municipale” pour faire appliquer ces mesures. Amazon est de plus en plus souvent dans le viseur des politiques français : le service est accusé régulièrement de nuire aux commerces locaux et à l'emploi, mais plus récemment aussi de participer à la congestion automobile et à la hausse de la pollution. Les auteurs du texte mentionnent néanmoins aussi Uber Eats et “les autres plates-formes”.

Les livraisons participent à la congestion des villes et à la hausse de la pollution

Une enquête parue dans le New York Times, mentionnée par Le Monde, décrit un exemple extrême de l'explosion du nombre de livraisons sur la qualité de vie des habitants, avec la ville de New York : 1,5 millions de colis y sont livrés chaque jour, hors périodes de promotion. Dans certains quartiers, les livreurs trient des piles de colis à même le trottoir, gênant encore davantage la circulation – les camions de livraisons y étaient responsables en 2018 de 471 000 stationnements gênants, d'une baisse significative de la vitesse moyenne sur les principaux axes routiers de la ville, et d'une hausse des émissions polluantes. Entre 1990 et 2017, explique le New York Times, les émissions de CO2 issues de l'automobile et des camions a explosé de 27%.

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Taxer ou limiter les livraisons sur internet n'est pas une idée nouvelle, mais jusqu'ici toutes les tentatives ont été rétoquées par l'une des deux chambres ou le gouvernement. En recentrant le débat sur le local, la mairie de Paris espère que de telles mesures pourront bientôt devenir réalité. Qu'en pensez-vous ? Partagez votre avis dans les commentaires.

Source : Le Monde


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