Google franchit un cap inquiétant dans sa course à l’intelligence artificielle
L’intelligence artificielle bouleverse de nombreux secteurs, parfois au prix de pertes d’emplois. Mais une nouvelle étape vient d’être franchie. Ceux qui créent l’IA sont désormais eux aussi poussés vers la sortie.

L’intelligence artificielle promet de transformer le monde du travail. Elle est déjà capable de rédiger des textes, résumer des documents, générer des images ou analyser des données. On la retrouve dans des outils comme ChatGPT, Google Gemini ou encore dans les résultats de recherche enrichis par l’IA.
Désormais, ce sont aussi ceux qui construisent l’IA qui perdent leur emploi. Selon Wired, Google vient de licencier plus de 200 personnes travaillant sur ses produits, notamment l’assistant Gemini et les réponses générées par celle-ci dans les résultats de recherche. Ces travailleurs n’étaient pas employés directement par l’entreprise, mais par la société GlobalLogic, spécialisée dans le développement logiciel. La majorité d’entre eux travaillaient comme évaluateurs, chargés de vérifier la qualité des réponses de l’intelligence artificielle.
Google remplace ses évaluateurs IA par des systèmes… d’intelligence artificielle
Le rôle de ces évaluateurs était crucial : ils analysaient les réponses produites par l’IA et attribuaient des notes pour guider l’amélioration des modèles. Mais selon des documents internes, l’objectif de Google pourrait être de remplacer cette tâche humaine par une intelligence artificielle spécialisée. Ces mêmes travailleurs auraient donc participé à entraîner un programme qui les remplace. Une ironie brutale dans un secteur où même les profils les plus qualifiés sont jugés remplaçables.
La situation touche aussi les jeunes diplômés du numérique. De nombreux étudiants sortis d’université en 2024 ou 2025, notamment en informatique et en cybersécurité, peinent à décrocher leur premier poste. Les entreprises automatisent une partie des tâches techniques, réduisant ainsi les missions habituellement confiées aux débutants. D’autres obstacles apparaissent : certains processus de recrutement sont entièrement gérés par des IA, qui écartent les candidatures avant même qu’un humain ne les lise. Résultat : même avec un bon profil, il est parfois impossible d’entrer dans la course.
Une étude menée par l’université de Stanford confirme ce constat. Depuis l’essor de l’IA générative, les jeunes actifs de 22 à 25 ans dans les métiers les plus exposés, comme le développement logiciel, ont vu leur taux d’emploi chuter de 13 %. Ce sont souvent ces postes de niveau junior qui disparaissent en premier, car les entreprises préfèrent automatiser les tâches simples.

