Google remporte la bataille autour de Chrome, mais la guerre antitrust n’est pas encore terminée

Nouveau rebondissement dans l’affaire antitrust : le juge fédéral a rendu son verdict. Si la firme de Mountain View conserve la propriété de Chrome, la lutte contre le monopole de Google n'est pas encore terminée.

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Source : 123RF

C’est l’une des plus grandes affaires antitrust technologiques de ces dernières décennies : le monopole illégal de Google sur la recherche en ligne. Après quatre ans de procédures, la firme de Mountain View avait été reconnue coupable en 2020. Pour mettre fin à cette hégémonie, le Département de la Justice américain (DoJ) voulait obliger Google à vendre deux de ses actifs clés à la concurrence : Chrome et Android.

Suite aux contestations de l’entreprise, le DoJ avait assoupli sa décision : Google n’était plus contraint de se séparer d’Android immédiatement, mais la vente de Chrome était toujours d’actualité. Cependant, nouveau rebondissement dans cette affaire : le juge fédéral Amit Mehta vient de rendre son verdict et il est moins sévère que ce qu’espérait le DoJ.

Google garde Chrome, mais la lutte contre le monopole se poursuit

Malgré la pression des rivaux et l’insistance du DoJ, le juge fédéral Mehta a finalement estimé que les pratiques illégales de Google provenaient surtout de ses accords visant à imposer partout son moteur de recherche comme celui par défaut, et non de sa possession de Chrome. Selon lui, une vente forcée serait même « incroyablement compliquée ».

Résultat : Google conserve Chrome, pour l’instantdommage pour le géant de l'IA, qui voulait racheter le navigateur pour 34,5 milliards de dollars. Selon nos confères de PhoneArena, si le géant de la tech semble avoir remporté une victoire avec cette décision antitrust, il n’a pas encore gagné la guerre. L’entreprise n’a plus le droit de conclure des accords exclusifs avec ses partenaires afin qu’ils n’utilisent plus que ses services de recherche. En revanche, elle peut toujours leur verser des milliards de dollars pour que Google Search reste leur moteur de recherche par défaut. C’est, pour beaucoup, une énorme faille dans cette décision.

Quant à l’IA, elle semble se muer en prochain champ de bataille de la lutte contre le monopole. Cette interdiction d’établir des contrats exclusifs concerne aussi explicitement Gemini (autrefois l’Assistant). Cette décision soulève des questions subsidiaires : son application est-elle rétroactive, obligeant Google à renégocier certains accords ou ceux en cours restent-ils valides ?

Un flou juridique semble donc exister entre « exclusivité » et « par défaut », une faille dans laquelle Google ne manquera sûrement pas de s’engouffrer. Cette ordonnance rendue par le juge est valable pour six ans, mais avec les appels qui se profilent, la lutte risque de s’éterniser.


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