L’éclair radio le plus lumineux jamais observé éclaire un mystère de l’Univers

Des astronomes ont probablement observé l’éclair radio le plus brillant jamais détecté. Cette découverte majeure pourrait bien résoudre l’un des mystères de l’Univers, un phénomène cosmique énigmatique appelé sursaut radio rapide.

Magnétar
Crédits : ESA

Certains phénomènes spatiaux, du fait de leur caractère extrême, contribuent parfois à révéler des secrets cosmiques. C’est le cas des événements rares et fugaces, tels que les sursauts gamma, dont la formation était un mystère jusqu’à l’étude de la plus grande explosion cosmique jamais enregistrée depuis le Big Bang.

Dans la même famille se trouvent les sursauts radio rapides (FRB, pour Fast Radio Burst), capables, eux aussi, de libérer en seulement quelques millisecondes autant d’énergie que le Soleil pendant toute son existence. Détectés pour la première fois en 2007, ils demeurent auréolés de mystère. Leur brièveté et la rareté de leur répétition n’y sont pas étrangères. Mais d’après nos confrères de Space.com des astronomes ont découvert ce qui pourrait bien être l’éclair radio le plus lumineux jamais observé et cela pourrait révolutionner les théories qui les entourent.

Un phénomène cosmique extrême et les avancées technologiques ont permis une découverte cruciale

Baptisé officiellement FRB 20250316A, ce FRB a été surnommé RBFLOAT, pour Radio Brightest FLash Of All Time – l’éclair radio le plus lumineux de tous les temps en français. C’est l’expérience canadienne CHIME qui l’a découvert en mars 2025. C’est la première fois que son radiotélescope a pu, à lui seul, retracer un FRB jusqu’à sa source. C’est un tournant dans la compréhension de l’origine de ces phénomènes.

Grâce à ses nouveaux télescopes « Outriggers », CHIME permet désormais de relier les FRB à des galaxies et des environnements stellaires précis. RBFLOAT, lui, s’est produit dans une région à la périphérie de la galaxie NGC 4141, à environ 130 millions d’années-lumière de la Terre. RBFLOAT incarne également la première fois où des astronomes ont réussi à retracer un FRB assez rapidement pour mobiliser le suivi infrarouge du télescope spatial James Webb (JWST). Les astronomes ont alors découvert un objet infrarouge, nommé NIR-1, proche de la zone d’émission. Quelle que soit sa nature, il semble ne pas être la cause de RBFLOAT.

Une image du JWST de NGC 4141 et de la source de RBFLOAT surnommée NIR-1
Crédits : NASA/ESA/CSA/CfA/P. Blanchard et al.; Image processing: CfA/P. Edmonds

En revanche, il pourrait être accompagné d’un magnétar : une étoile morte extrêmement dense aux champs magnétiques intenses, qui aurait pu lui arracher de la matière, et ainsi produire RBFLOAT. Si la source infrarouge s’atténue progressivement, cela confirmerait cette hypothèse. C’est donc une conjoncture favorable – le caractère extrême de RBFLOAT, sa relative proximité, la précision du JWST – qui a permis cette avancée majeure vers la résolution du mystère des FRB. Les scientifiques sont conscients qu’ils devront être prêts à mobiliser le JWST dès qu’un nouveau FRB se produira.


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