Les bloqueurs de pubs pourraient disparaître à cause de cette décision de justice

La bataille contre les bloqueurs de publicité n’est pas terminée. La justice allemande vient de relancer le combat autour d’Adblock Plus. À terme, l’usage de ces outils pourrait être menacé en Europe.

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Source : 123rf

Depuis des années, les bloqueurs de publicité se sont imposés sur les navigateurs web. Ils répondent à la lassitude face aux annonces intrusives, aux fenêtres intempestives et au suivi permanent des internautes. Pour beaucoup d’utilisateurs, ces outils sont devenus essentiels, non seulement pour le confort, mais aussi pour la sécurité en ligne. Mais la guerre contre les adblockers est désormais ouverte : YouTube multiplie les stratagèmes pour forcer leurs utilisateurs à désactiver leur bloqueur, tandis qu’uBlock Origin a été censuré sur les versions Chrome et Edge.

Mais pour les éditeurs de presse, la situation est tout autre. L’un des plus grands groupes de presse en Europe, Axel Springer, estime que les adblockers mettent en péril son modèle économique basé sur la publicité. Après avoir perdu plusieurs batailles judiciaires face à la société Eyeo GmbH, éditrice d’Adblock Plus, ce dernier a porté l’affaire devant la Cour fédérale de justice. Celle-ci vient de casser une décision rendue en 2023 à Hambourg, donnant ainsi une nouvelle chance au groupe de faire interdire les bloqueurs de pub sur le terrain du droit d’auteur.

La justice allemande estime que les adblockers pourraient violer le droit d’auteur

L’argument d’Axel Springer repose sur une idée précise : les sites web doivent être considérés comme des programmes informatiques protégés par le droit d’auteur. En bloquant ou en modifiant leur code, Adblock Plus porterait donc atteinte au droit exclusif de l’éditeur de modifier son propre logiciel. En 2022 et 2023, les tribunaux avaient rejeté cette interprétation, jugeant qu’il n’y avait pas de copie ou de modification interdite. Mais la Cour fédérale estime que la question n’a pas été suffisamment tranchée et renvoie le dossier à Hambourg pour un nouvel examen.

Les conséquences pourraient être considérables. Si la thèse d’Axel Springer est validée, les bloqueurs de publicité pourraient être assimilés à une atteinte au droit d’auteur et donc devenir illégaux en Allemagne. Un tel précédent toucherait bien au-delà de la presse en ligne, puisque tout logiciel ou service web fonctionnant dans un navigateur pourrait être concerné. À l’inverse, un rejet confirmerait le statut légal actuel des adblockers. Pour les internautes, l’enjeu est clair : continuer à naviguer sans pubs intrusives ou se voir imposer un retour en arrière.


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