Les réseaux sociaux resteront toxiques, cette étude anéantit tout espoir

Vous pensez que les réseaux sociaux peuvent être “réparés” avec quelques réglages ? Une nouvelle étude montre que le problème est bien plus profond. Leur fonctionnement même les condamnerait à rester toxiques, quoi qu’on fasse.

facebook mobile utilisateur
Crédit : 123rf

Avec plus de 5 milliards d’utilisateurs actifs dans le monde en 2024, les réseaux sociaux n’ont jamais été aussi présents dans nos vies. Mais leur influence négative n’est pas nouvelle : il y a plus de dix ans déjà, des études alertaient sur leurs effets nocifs, notamment sur la santé mentale des adolescents. Aujourd’hui, une équipe de chercheurs affirme que ces dérives seraient inscrites dans leur architecture même.

Menée par Petter Törnberg et Maik Larooij, de l’Université d’Amsterdam, cette étude s’appuie sur un modèle hybride associant intelligence artificielle et simulation d’agents. Les chercheurs ont créé de faux profils dotés de personnalités et de centres d’intérêt pour reproduire les interactions en ligne. À leur surprise, les effets toxiques connus des réseaux sociaux sont apparus spontanément, sans qu’aucun algorithme de recommandation ne soit ajouté.

Aucune méthode ne parvient à rendre les réseaux sociaux moins nocifs

Les auteurs ont ensuite testé six solutions proposées par les sciences sociales : fil d’actualité chronologique, diversification forcée des opinions, masquage des statistiques sociales, suppression des biographies, inversion des algorithmes d’engagement ou encore “bridging algorithms” visant à favoriser la compréhension mutuelle. Certaines méthodes ont montré de légères améliorations, mais jamais sur tous les critères. Pire, certaines ont aggravé d’autres problèmes. Par exemple, l’affichage chronologique réduisait l’inégalité d’attention, mais augmentait la visibilité des contenus extrêmes.

Pour les chercheurs, la structure même des réseaux sociaux — avec ses dynamiques de publication, de republication et de suivi — suffit à générer ces effets indésirables. L’attention attire l’attention, créant un petit nombre d’utilisateurs très visibles et un climat propice à la polarisation. Même sans algorithme, ces boucles se forment naturellement. Selon Petter Törnberg, il faudrait repenser complètement le modèle des plateformes pour espérer limiter ces dérives, par exemple en créant des espaces plus locaux et moins interconnectés. Sans cela, la combinaison des réseaux sociaux et de l’IA générative pourrait amplifier encore plus la désinformation et les contenus polarisants. Ce phénomène explique pourquoi les mêmes dérives apparaissent même sur les nouvelles plateformes dépourvues d’algorithmes complexes, comme Bluesky.


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