6G : l’Europe demande à Nokia et Ericsson de concevoir le successeur de la 5G

L'Union Européenne lance le projet Hexa-X pour développer la technologie 6G dont les premiers réseaux sont attendus pour 2030. Nokia et Ericsson, deux leaders de la 5G sur le continent, seront les maîtres d’œuvre de ces efforts – avec de nombreux partenaires européens.

6G Hexa-X Europe
Crédits : Hexa-X

La 5G a beau être encore en cours de déploiement, plusieurs pays et ensembles régionaux réfléchissent déjà aux technologies de demain, en particulier la 6G. Le terme 6G est dans l'air depuis quelques années : on connaît notamment les efforts de la Chine, de firmes comme Samsung et LG en Corée du Sud, voire même les déclarations de Donald Trump sur le sujet qui ont débouché aux Etats-Unis sur le lancement des initiatives Next G Alliance et O-RAN.

Or jusqu'ici, l'Europe était restée plutôt en retrait sur le sujet, sans doute à cause du défi que représente, encore aujourd'hui, le lancement de la 5G dans les pays du continent presque sans Huawei. L'Union Européenne a pourtant annoncé lundi 7 décembre 2020 le lancement de l'initiative Hexa-X pour stimuler un développement du successeur de la 5G entièrement sous bannière bleue étoilée.

L'Europe planche déjà sur la 6G pour ne pas se retrouver dans la même situation qu'avec la 5G

Il faut dire qu'avec la séquence difficile que l'on vient de vivre autour de Huawei et la méfiance autour de ses technologies 5G et cœur de réseau, les réseaux mobiles n'ont jamais revêtu autant d'enjeux stratégiques qu'aujourd'hui. Le projet Hexa-X prend la forme d'une sorte de consortium, rassemblant de nombreux acteurs leaders dans leur domaine.

 

Partenaires 6G Hexa-X

Nokia a ainsi été sélectionné pour coordonner le projet, avec le concours de Ericsson pour la partie technique. Parmi les 25 partenaires on trouve des noms comme le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) et des acteurs industriels comme Siemens et des opérateurs européens comme Orange et Telefonica. Mais aussi des acteurs étrangers, notamment l'américain Intel.

La liste des membres compte également des pôles universitaires européens, notamment l'Université de Oulu en Finlande, ou l'Université de Pise en Italie. Les contours de ce que sera la 6G commencent à prendre forme – même si on n'attend pas le lancement de la technologie avant au moins l'horizon 2030. La technologie 6G devrait ainsi se baser sur des fréquences hautes, de l'ordre du Térahertz.

La 6G ira beaucoup plus loin pour connecter directement l'internet des objets, y compris des capteurs implantés dans le corps

Et aller bien plus loin dans l'internet des objets en connectant par exemple directement des technologies implantées dans le corps – et permettre grâce à un débit accru des applications technologiques inédites, comme par exemple la transmission d'hologrammes en direct. “On s'attend à ce que la 5G pousse des secteurs industriels clés à se numériser et à se transformer”, peut-on lire sur le site de Hexa-X.

Et de poursuivre : “Cette tendance à la numérisation rend les industries plus connectées, automatisées et intelligentes, en conjonction avec l'anticipation que l'attrait des consommateurs pour des services de plus en plus exigeants (par exemple la réalité virtuelle et augmentée de demain) se maintiendra dans le temps”

C'est pourquoi on s'attend à ce que le besoin de services de connectivité croisse de manière exponentielle et atteigne des dévits de l'ordre de la centaine de Gbps ou Tbps, expliquent les tenants du projet. Outre des débits en forte hausse et des cas d'utilisation plus nombreux, la technologie 6G devra répondre à des préoccupations contemporaines.

L'Europe veut rendre la 6G plus vertueuse que la 5G d'un point de vue environnemental

Notamment l'environnement et le climat. L'une des critiques récurrentes de la 5G, c'est que ce réseau serait très énergivore, et que sa consommation se surajoute aux réseaux 2G, 3G et 4G déjà existants qui consomment déjà de vastes quantités d'énergie. Hexa-X explique ainsi que la “6G doit transformer les réseaux en une infrastructure numérique optimisée en matière de consommation énergétique“.

La technologie doit permettre de “capter et comprendre l'état de l'environnement physique en temps réel, et ainsi booster sa soutenabilité d'un point de vue environnemental, économique et social”. Hexa-X parle également “d'économie circulaire” bien que l'idée semble assez difficile à imbriquer dans une nouvelle technologie de réseau.

Lire également : Huawei promet que la 6G sera 100 fois plus rapide que la 5G

Le passage à l'après 5G impliquera en effet forcément un renouvellement des smartphones et autres appareils connectés avec ce que cela implique en matière de gaspillage et de pollution. Reste que l'initiative a au moins le mérite de replacer l'Europe sur l’échiquier mondial en matière de connectivité mobile.

Source : Hexa-X


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