Test Samsung Galaxy A54 5G : la référence du milieu de gamme a du plomb dans l’aile

Notre avis

Moins d’un an après son prédécesseur, le Samsung A54 5G est commercialisé. Au fil des années, le flagship des Galaxy A s’est étoffé avec les dernières technologies et constituait une référence pour tous les usagers. Samsung est-il encore à la hauteur face à la concurrence ? Revue de détail dans ce test complet.

 

Dans le catalogue de Samsung, le monde entier n’a d’yeux que pour la série S et désormais la série Z. La série A est certes moins prestigieuse. Pourtant, elle réalise l’essentiel des ventes de la marque. Avec le Galaxy A54 5G, nous rencontrons le champion des Galaxy A, un smartphone milieu de gamme, héritier d’une longue lignée démarrée avec l'antique Galaxy A5 de 2014. Avec la puissance de feu du géant coréen, on s’attend à un meilleur écran, un meilleur processeur, probablement plus de puissance et peut-être quelques surprises. Est-ce le cas ? Réponse dans ce test complet.

Fiche technique du Samsung A54 5G

Galaxy A54 5G
EcranSuper AMOLED
6,4 pouces
FHD+
120 Hz
ProcesseurExynos 1380
RAM8 Go
OSAndroid 13 + One UI 5.1
Stockage128/256 Go
microSDOui
Capteur principal50 MP grand angle
12 MP ultra grand angle
5 MP macro
Capteur selfie32 MP
Batterie5000 mAh
Recharge filaire 25 Watts
BiométrieScanner d’empreinte sous l'écran
Résistance à l'eauIP67
Dimensions158,2 x 76,7 x 8,2 mm
Poids202 g

Prix et disponibilité

Cette année, le constructeur sud-coréen, en plus du traditionnel blanc ou noir, abandonne la teinte bleu et pêche. Les coloris lavande et lime (vert acidulé) prennent leur place. Le prix des appareils électroniques est à la hausse, en particulier les smartphones. Samsung ne fait pas exception à cette tendance : le Samsung Galaxy A54 5G est commercialisé 499 euros pour la version 128Go et 549 euros pour la version 256 Go.

Ainsi, la version 128 Go est 50 euros plus chers que celle du Galaxy A53 5G et la version 256 Go 40 euros plus chers. Le tarif était intéressant en avril 2022, il l’est beaucoup moins en avril 2023. Désormais, pour moins de 500 euros, on peut acquérir un très bon Redmi Note 12 Pro+, un Oppo Reno8 ou même un Poco X5 Pro 5G. Le A54 5G est donc de moins en moins un smartphone milieu de gamme.

Positionné sur le haut de gamme des Galaxy A, il se rapproche petit à petit des tarifs de smartphones haut de gamme. Imaginez que, à l'heure où nous écrivons ces lignes, vous pouvez vous achetez chez SFR le Galaxy S22, le haut de gamme Samsung de l'année dernière. Et au même prix !

Design

Cette année, Samsung a décidé d’harmoniser sa gamme Galaxy A. Pour cela, la firme coréenne adapte directement le design de sa ligne premium Galaxy S. Ainsi, de dos, il faut avoir l’œil pour distinguer un S23 d’un Galaxy A. Notre A54 5G possède une LED flash positionnée exactement sur la ligne séparant l’optique principale et l’optique grand-angle alors qu’il est sur la ligne du centre de l’optique principal dans le S23. Entre les Galaxy A54 et A34, les différences sont encore plus difficiles à deviner.

Ainsi, les optiques indépendantes dépassent ici de 2 mm de la coque (à peu de chose près l’épaisseur d’une pièce de 10 centimes), un peu à la manière d’un connecteur Cinch. Le dos est constitué de verre Gorilla Class 5, qui lui donne une allure premium. Ce look séduisant est confirmé par les tranches dorées, légèrement bombées. L’appareil tient bien en main, sans glisser. L’usage à une main est parfaitement possible. On regrette toutefois que l'excroissance du module photo déstabilise le smartphone quand celui-ci est posé. Sur une table, le A54 repose sur son coin inférieur gauche et sur la moitié droite des optiques. Ce qui le fait tanguer.

Les séparations d’antenne sont invisibles tout le long des flancs. Étrange ? Pas vraiment. Les côtés du Samsung A54 5G sont certes métallisés (dorés en fait). Mais « tout ce qui brille n’est pas d’or » : les bords sont en fait en plastique. Avec l’usure, le revêtement métallisé disparaitra, mais le plastique supporte (un peu) mieux les chocs.

Samsung a procédé à un petit changement par rapport au Galaxy A53 5G : le chariot SIM. Il n’est plus sur la tranche inférieure gauche, non plus sur la tranche gauche supérieure, il est… Roulement de tambour… sur la tranche supérieure, à gauche. Ce chariot est hybride : il contient 1 carte nanoSIM et une 2e carte nanoSIM ou une carte microSD. Signalons d'ailleurs que ce smartphone supporte la eSIM. Au total, on peut donc utiliser 3 numéros de téléphone différents. À l'autre extrémité de la tranche, on retrouve une minuscule tête d’épingle pour le microphone dédié à la réduction de bruit active.

Sur la tranche inférieure, on aperçoit deux minuscules orifices pour les microphones, de chaque côté du port USB type C. La plupart des constructeurs se contentent d’un seul. La conversation vocale se veut donc plus confortable pour votre interlocuteur. À droite de l’ouverture USB se trouve une ouïe pour le haut-parleur.

Le flanc droit abrite le bouton de volume et plus bas le bouton ON/OFF. Au toucher, la manipulation est agréable. Les boutons dépassent plus qu’un Redmi Note 12 Pro+, mais moins qu’un Xiaomi 13. D’ailleurs, le fait que les touches soient en plastique améliore ce confort au bout des doigts. Malgré l’usage du plastique, le Samsung Galaxy A54 5G prend un embonpoint de 13 g par rapport au A53, probablement en raison du dos en verre. Comme la génération précédente, ce smartphone est certifié IP67. Ainsi, il ne craint ni les poussières ni l’immersion dans l’eau (jusqu’à 1,30 m).

Interface

Nous n’allons pas nous appesantir sur la partie interface. Ce Samsung Galaxy A54 5G est propulsé par Android Tiramisu, millésime 13 si vous préférez. Le constructeur coréen a bien entendu adapté le système d’exploitation mobile de Google à sa sauce gochujang. Ainsi, les aficionados de Samsung retrouveront la surcouche logicielle One UI 5.1, déjà aperçue avec le S23. Comme nous l’indiquons dans la rubrique Batterie et Charge un peu plus bas, Samsung n’a ajouté aucun raffinement concernant la batterie. Malgré tout, la maintenance de l’appareil est très pratique. Elle vise batterie, mais également stockage, mémoire et protection du smartphone.

Écran

Entrons maintenant dans les détails de l’écran. Celui-ci est protégé par un verre Gorilla Glass 5. Les bords sont assez larges, environ 4mm d’après notre pied à coulisse. Que l’on compte avec ou sans les bords arrondis, la dalle est plus petite que sur la génération précédente. C’est suffisamment rare pour le mettre en évidence. Le marketing met en avant un « écran 6,4 pouces Super AMOLED 120 Hz » sur le Galaxy A54 5G quand le A53 5G arborait un « écran 6,5 pouces Super AMOLED 120 Hz ». On a perdu 0,1 pouce. Snif.

Pour compenser, nous avons secrètement espéré que cette réduction de diagonale serait compensée par un gain en définition. Mais non. « Walou, nada, que tchi ! » Le Galaxy A54 5G arbore une définition de 1080 x 2340 pixels quand son ancêtre affichait 1080 x 2400 pixels. Dans les deux cas, il s'agit d'une définition Full HD+. On perd très légèrement en résolution (403 contre 405 pixels par pouce). De manière pratique, les polices de caractères sont par défaut plus grosses que sur d’autres smartphones. C’est un avantage pour les personnes à l’acuité visuelle défaillante. Un confort inutile pour les plus jeunes…

Le capteur selfie est souligné d'un léger contour métallisé

Par ailleurs, la dalle est lumineuse, mais tire légèrement sur le jaune de face et sur le rose de biais (axe vertical). Rassurez-vous, à moins d’être expert en calibrage chromatique, ça ne sera pas d’une gêne insoutenable. Par défaut, Samsung a boosté les couleurs en activant le mode vif dans les paramètres d’écran. La saturation des couleurs sera donc encore plus forte. Il est possible de modifier le mode vif pour ajuster la température des couleurs. Ou pour plus de facilité, il suffit de passer en mode naturel.

Autre paramétrage activé d’office, la « fluidité adaptative des mouvements ». Ainsi, le smartphone reconnaitra le type d’usage est basculera automatiquement en 60 ou 120 Hz quand vous regardez une vidéo, surfez ou jouez. L’intention est bonne, car elle maximise l’expérience visuelle, mais elle consomme plus d’énergie quand la fréquence est plus élevée. À moins d’être un gamer patenté (ou presque), nous vous invitons à opter pour le mode Standard. Le taux de rafraichissement de l’écran plafonnera à 60 Hz, votre batterie vous remerciera pour ce geste salvateur et offrira quelques minutes d’autonomie en plus.

Signalons par ailleurs que les réglages de la luminosité dans One UI 5.1 se limitent au traditionnel curseur d’intensité et à la « luminosité adaptative ». À la différence de nombreux constructeurs, il n’existe pas de mode soleil où la luminosité est au maximum.

Performances

Pour motoriser son A54 5G, Samsung fait rarement ses emplettes chez Mediatek. Contrairement aux Galaxy A entrée et milieu de gamme, le géant coréen persiste à proposer son Galaxy A premium avec un SoC maison. En l’occurrence, l’Exynos 1380. Cette puce repose sur une architecture 4 + 4 cœurs : 4 Cortex-A78 palpitant jusqu’à 2,4 GHz et 4 Cortex-A55 battant jusqu’à 2 GHz. La partie graphique est gérée par un Mali G68 MP5, avec ses 5 cœurs cadencés à 950 MHz. D’après Samsung, « l’Exynos 1380 [offrent] une vitesse d'exécution jusqu'à environ 40 % plus rapide, un chargement de jeu 20 % plus rapide et des performances multicœurs puissantes de 30 %» en comparaison de son prédécesseur, sans parler d’une meilleure autonomie. Des promesses très alléchantes… En outre, le SoC serait particulièrement optimisé pour l’intelligence artificielle. En 128 ou 256 Go, la mémoire vive plafonne à 8 Go.

Confrontons cette puce à nos benchmarks. Nous avons en effet constaté un progrès notable entre les deux générations d’Exynos. Sur Geekench 5, le gain n’était que de 6% sur la partie monocœur (single-core), mais de 50% sur la partie multicœur (multi-core). En bureautique, sur Work 3 on percevait une légère amélioration de 10% alors que sur 3DMark ou Antutu, on tournait autour de 20%. Cette puce se concentre plus sur l'usage multimédia (jeu, photos, musiques…) que bureautique (web, texte, chiffres…). Pourquoi un SoC doté du même nombre de cœurs, de la même finesse de gravure (5 nm) et de la même fréquence (2400 MHz) est-il alors plus puissant que son prédécesseur ?

L’explication est multiple. D’une part, l’Exynos 1380 est octocœur comme l'Exynos 1280. Mais il intègre quatre cœurs puissants (Cortex-A78) au lieu de deux. Il a donc aussi, par conséquent, quatre cœurs économes en énergie au lieu de six. D’autre part, la mémoire vive est beaucoup plus rapide. Elle répond au format LPDDR5 (3200 MHz) contre LPDDR4 (2133 MHz). Cela facilite grandement les échanges entre les cœurs. Enfin, le GPU est toujours un Mali-G68, mais MP5 (contre MP4 sur l’Exynos 1280). Cela veut dire un cœur supplémentaire. Même si la fréquence d’horloge de ces unités de calculs est certes un peu plus faible (950 MHz contre 1000 MHz), l'unité fait la force !

Les benchmarks mettent en exergue une impression révélée dans l’usage photo/vidéo. Derrière la qualité des images, il y a un œil (capteur + optique), mais surtout un gros cerveau (intelligence artificielle). GeekBench ML nous informe que ce n’est pas le NPU (le processeur neuronal) qui est particulièrement doué (seulement 5% de puissance en plus). Ce sont les processeurs centraux (+72%) et graphiques (+28%) qui travaillent de concert pour le machine learning (forme d’IA). Sur pratiquement tous les benchmarks, le Galaxy A54 5G est plus fort que le Redmi Note 12 Pro+ et son Mediatek Dimensity 1080. Mais on est loin des performances du Galaxy S21 et de son Exynos 2100 (avec également 8 cœurs gravés en 5 nm).

Mode Faible par défaut sur Genshin Impact

Audio

À première vue, ce Samsung ne paie pas de mine pour l’acoustique. Il ne semble arborer qu’une grille pour le haut-parleur du bas et une minuscule tête d’épingle pour les communications vocales. Eh bien, que nenni ! Quand on écoute de la musique, on est surpris par la puissance sonore délivrée par ce smartphone. Certes, le haut-parleur à côté du port USB-C est très efficace, mais il bénéficie d’une aide précieuse. Un soutien sonore très discret visuellement. Il se trouve à la jonction de l’écran et de la bordure du téléphone. Une ouverture aussi large qu’une éraflure (un demi-millimètre tout au plus) et longue de 25 millimètres dissimule un deuxième haut-parleur. Il est certes plus faible, d’environ 50%, mais il est beaucoup plus puissant que ce que l’on trouve chez la concurrence (Xiaomi 13 ou Redmi Note 12 Pro+ par exemple). Un son stéréo asymétrique assez performant, c’est suffisamment rare pour le féliciter.

Au-delà de la qualité matérielle, ce Galaxy A54 5G regorge de sophistications logicielles. Signalons d’abord, la présence du Dolby Atmos. Cette technologie crée une enveloppe sonore autour de vous, un son « surround ». Le contenu, notamment les films et séries, est normalement encodé spécifiquement pour générer cet environnement sonore. Samsung propose dans son interface One UI 5.1 un traitement spécifique pour les films, la musique et la voix ou simplement un mode automatique. L’intention est bonne. Mais, en pratique, nous n’avons perçu qu’une infime différence et pas l’ampleur attendue. D’ailleurs, le traitement Dolby Atmos n’était activable que sur les haut-parleurs du smarphone, contrairement à d’autres smartphones.

Ce n’est pas extraordinaire, mais ce Galaxy A54 5G bénéficie aussi d’un égaliseur graphique.  Par défaut, il est calé en « normal », mais il existe quatre autres profils musicaux (pop, classique, jazz, rock) et une égalisation personnalisée. Notons aussi la présence d'un convertisseur UHQ. Cette machine logicielle « upscale » vos morceaux basse définition pour simuler de la haute définition. Une sorte d’anticrénelage pour le son. Voilà pour la théorie. En pratique, la case à cocher n’était pas activable, quelle que soit la qualité du MP3 employé. Dommage. Autre option (également désactivée par défaut), un mode Dolby Atmos pour le jeu. Le but est d'offrir une meilleure immersion auditive.

Un son “sur-mesure” avec Adapt sound

Samsung continue aussi d'offrir un son sur mesure avec la fonction Adapt Sound. Deux possibilités s’offrent à vous. La plus simple est de choisir, selon votre âge, entre les trois profils (- de 30 ans, entre 30 et 60 ans et plus de 60 ans). L’amélioration sera donc davantage du « prêt-à-porter. La seconde nécessite des écouteurs. En testant votre audition, à différentes fréquences, sur chacune de vos oreilles, l'expérience proposée sera de la haute couture. La différence est flagrante et agréable. La technologie Adapt Sound monte le gain des fréquences que vos esgourdes ne perçoivent plus. Cette fonction est indépendante des écouteurs, alors que certains écouteurs proposent une fonction similaire.

Batterie et charge

Passons maintenant à l’énergie. Le Galaxy A54 5G est alimenté par un accumulateur d’une capacité de 5000 mAh d’après Samsung et 4905 mAh d’après l’application N64. En simulant une activité bureautique soutenue (avec Work 3), la batterie a tenu 11h33, soit une journée et demie de travail. Et, en pratique, on arrive à peu près à ce résultat. L’écran est assez lumineux pour ne pas pousser le curseur du rétroéclairage au maximum. Mais, cette durée n’est pas élevée par rapport à un Redmi Note 12 Pro+ (15h31) par exemple.

Il est vrai que par défaut l’option « fluidité des mouvements » est réglée sur « adaptative ». En clair, l’écran va être rafraichi jusqu’à 120 images par seconde au lieu de 60 en mode standard. Ce paramétrage est à modifier si vous privilégiez l’autonomie au confort visuel. En d’autres termes, si vous jouez peu, mais surfez beaucoup sur le web et réseautez, 60 Hz « ça passe crème». Ça ne signifie pas que l’autonomie va être doublée. Toujours sur Work 3, le gain est de 1h10. Rien de spectaculaire, donc.

Simulation d'un usage bureautique avec différents paramètres

En outre, sur les puces de nouvelle génération (Qualcomm Snapdragon Gen 2, Mediatek Dimensity 1080…), le mode économie d’énergie est particulièrement efficace. Il « apprend » vos usages et consomme beaucoup moins qu’avant, sans nuire à l’expérience. Sur ce Galaxy A54 5G, on a beau regarder dans les préférences de batterie ou d’écran, il n’y a rien de spécial. Il existe certes un mode économie d’énergie, mais son impact n’est pas aussi remarquable que sur d’autres téléphones. En effet, on gagne environ 2h50. Il n’y a pas de mode rapide ou ralenti comme sur d’autres smartphones. Si ce type de mode existait, on obtiendrait un gain théorique de 4h, soit près de 80 % de plus que l’autonomie primaire.

Chargeur rapide (25W)
Chargeur classique (3.1A)
0 mn
0%
0%
5 mn
8%
4%
10 mn
17%
7%
20 mn
25%
13%
30 mn
52%
19%
40 mn
66%
25%
50 mn
81%
31%
1 h
90%
37%
1 h15 mn
99%
47%
-
-
-
2 h 40
-
100%

Passons à la recharge. Avec un chargeur standard, 2 heures et 40 minutes sont nécessaires pour remplir à 100% le téléphone. Avec un chargeur rapide (25W), 75 minutes suffisent ! En 10 min de charge rapide, on peut tenir quelques heures (17% de charge) alors que 10 min de charge normale ne recharge que 7% de la batterie… Par ailleurs, comment accepter qu’un téléphone coutant 500 euros ne possède pas de chargeur dans la boîte ? L’empreinte écologique a ses limites, notamment si elle dégrade l'expérience. Si le smartphone n’acceptait pas la charge rapide, on pourrait tolérer cette absence. Mais le Galaxy A54 5G supporte justement cette technologie. Quand Xiaomi, Redmi, OnePlus et consorts proposent un chargeur rapide, voire ultrarapide, avec un câble adapté, la position de Samsung (mais aussi de Sony ou d'Apple) est difficilement tenable sur le totem éco-environnemental. Il faut acheter un adaptateur 25W (19,99 euros)

Photo et vidéo

Passons à la partie photo, point fort fréquent des appareils Samsung. Quand on fabrique des capteurs photo pour presque tous les constructeurs de téléphones, on s’attend au nec plus ultra. Et avec un nouveau SoC, on s’attend aussi à un meilleur traitement numérique. D'autant que Samsung abandonne la configuration de 4 capteurs dorsaux pour un module photo composé de 3 capteurs dorsaux et d’un capteur facial sur le Galaxy A54 5G. Voici la configuration complète :

Ainsi, le capteur Portrait, qui calculait les distances, disparait. Il existe toujours une mode Portrait, bien sûr, mais c’est le capteur macro qui se charge de prendre les clichés. Et c'est toujours le capteur principal qui capture les images en appliquant un léger flou de profondeur autour du sujet.

Capteur ultra grand-angle (0,5x)
Capteur principal (12 MP) 1x

Étrangement, sur ce Galaxy A54 5G, Samsung effectue un petit recul en matière de définition de son capteur principal. Alors que le A53 5G embarquait un capteur principal 64 mégapixels, notre modèle de test n’est équipé que d’un capteur 50 mégapixels. Mais le nombre de pixels ne fait pas tout. Les clichés du Samsung A54 5G sont globalement équilibrés et satisfaisants. Malgré une ouverture conventionnelle (f/1.8), nous avons été surpris par la qualité du capteur principal.

Capteur principal, zoom numérique 1x à 10x
Une sorte de niveau à bulle numérique pour aider à cadrer droit

Avec le capteur principal, de jour, les couleurs sont plutôt fidèles. Les contrastes sont marqués, tout en gardant du détail. Bien sûr, réaliser de belles photos avec une bonne lumière, c’est la base. La donne change souvent dans la pénombre et l’obscurité. Mais, même dans ces conditions, les clichés sont encore de bonne qualité. Avec le capteur principal, les photos sont réalistes, sans avoir les couleurs qui bavent, de dominantes jaunes (avec les éclairages artificiels), de détails devenus flous. En 1x ou 2x, la photo obtenue est très proche de la réalité. Il est toutefois nécessaire d’avoir un minimum d’éclairage. Les photos de fleurs de nuit ont ainsi un mauvais rendu.

Capteur ultra grand-angle (0,5x)

Attention, cela ne veut pas dire que les clichés sont exceptionnels. Avec un zoom numérique, il ne faut pas non plus trop en demander. Au-delà de 2x, le lissage est trop prononcé et on obtient un tableau impressionniste. Mais la luminosité des photos de nuit est particulièrement qualitative, bien supérieure au Redmi Note 12 Pro Plus (dans la même gamme de prix) et même mieux qu’un Xiaomi 13 (presque deux fois plus cher).

Capteur principal 1x à 10x

Avec le capteur grand-angle, le bilan est moins bon. De jour, les couleurs et détails sont moins francs et on perd aussi en détail. Le constat est aggravé avec les photos de nuit. On retombe dans les travers des capteurs numériques ultra grand-angles qui pâtissent de vignettage (coins sombres) et d'un manque flagrant de netteté et de contraste. Le capteur macro est sympathique, mais peu utile pour la plupart des gens. Avec une ouverture à f/2.4, il est par exemple difficile de photographier des fleurs dès qu’une brise se lève. Avec le capteur principal, la stabilisation optique corrige ces problèmes de tremblote. Autre aide à la photographie, le niveau à bulle numérique. Il fonctionne automatiquement en zoom 1x à 10x pour faciliter les cadrages parallèles au sol. Déjà existant sur certains appareils photo, la fonction est très pratique.

Ultra grand-angle (0,5x)
Capteur principal, mode nuit, zoom 1x

La qualité des capteurs et optiques du Galaxy A54 5G est meilleure que la génération précédente, mais ce n’est pas tout. Il y a aussi une forte influence de l’intelligence artificielle dans ces clichés. C’est grâce à elle que le fourmillement des branches d’arbres est net et non pas flou comme sur un OnePlus 11 ou un Xiaomi 13. L’IA reconnait des formes et adapte les paramètres de la photo en conséquence. C’est surement pour cela que les photos de nuit de fleurs sont aussi pâlichonnes : parce que photographier des fleurs de nuit a peu de sens, la base de connaissances est pauvre à ce sujet.

Capteur principal, mode nuit, zoom numérique 1x à 10x
Plusieurs modes créatifs

Le laboratoire français DxOMark arrive aux mêmes conclusions. Le Galaxy A54 5G n’est que 9e dans les smartphones milieu gamme, derrière un Oppo Reno8 5G (7e), un Nothing Phone (1) (6e) ou même un “vieux” Pixel 6a (3e). Sur ce dernier smartphone où les capteurs sont de moins bonne définition, c’est clairement l’IA qui corrige les artefacts et sublime la photo. Le rendu de nuit est plus fidèle sur ce Samsung que sur le Pixel 6a. Autre preuve que l’IA transcende les clichés du capteur principal : le mode 50 millions de pixels (ratio 4:3). Malgré l’exploitation de tous les photosites du capteur, la photo 50 Mpx n’est pas meilleure que la photo 12 Mpx. Pixel binding (fusion de plusieurs photosites) + IA = meilleure photo. CQFD.

Détail dans une photo 12 MP et 50 MP
Détail dans une photo nocturne 12 MP et 50 MP : le pixel binding est plus fort que la définition du capteur

En vidéo, la qualité pèche un peu. Le Galaxy A54 5G autorise un enregistrement UHD (3840 x 2160 pixels) à 30 images par seconde, avec zoom 0.5x à 2x. Mais la stabilisation est alors désactivée. Pour que la stabilisation soit active, seule la définition Full HD (1920×1080) à 30 images par seconde est disponible et le zoom sera désactivé.

Mode macro (3-5cm) sur ces fleurs
Zoom 1x et 10x
Mode nuit 1x et 10x
Effet bokeh et saturation des couleurs dans le mode “Nourriture”
Notre Verdict

Le Samsung Galaxy A54 5G a fait des progrès en puissance et en photo par rapport à la génération précédente, notamment grâce à l’intelligence artificielle. Le son interne ou sans-fil est qualitatif. Mais ces perfectionnements ne sauraient masquer la réalité : le géant sud-coréen s’est un peu endormi sur ses lauriers. Certaines caractéristiques ont stagné ou baissé par rapport à la génération précédente, alors que le prix augmente. Heureusement, le A54 reste toujours une référence du milieu de gamme. Toutefois, certains concurrents sont désormais plus rapides, plus autonomes, plus grands. Et ils sont vendus moins de 500 euros. Le rapport qualité prix est donc en baisse. Et c'est dommage.

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