Test Realme 9 4G : une montée en gamme pas toujours heureuse

Notre avis

Un an après la série 8, Realme a lancé sa série 9. Si le Realme 9 Pro+ se voulait être un trait d’union avec la série GT, le Realme 9 classique reprend le concept de son prédécesseur : une expérience complète à un prix raisonnable. Mais l’inflation sur les composants aidant, le Realme 9 est plus cher. Une augmentation de prix assortie de quelques améliorations. Lesquelles ? Sont-elles suffisantes ? Réponse dans ce test complet.

Quand Oppo a lancé Realme en Inde, l’objectif était simple : concurrencer Xiaomi, notamment sa marque alternative Redmi. Le succès de Realme fut tel qu’Oppo a décidé d’exporter le concept non seulement en Chine, venant alors concurrencer sa propre gamme « A », mais aussi en Europe. Dès lors, Realme s’est trouvé être un adversaire tenace de Redmi.

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Le Realme 8, testé en 2021, en était le parfait exemple. Pour moins de 200 euros, la marque offrait une expérience complète, presque aussi intéressante que celle du Redmi Note 10. Mais nous notions à l’époque quelques approximations techniques désagréables, sur l’écran et sur la photo. Après l’arrivée du Redmi Note 11, début 2022, nous attendions impatiemment une réponse de Realme. D’autant plus que le Realme 9 Pro+, bien plus onéreux, s’est avéré être une belle surprise.

Fin du printemps 2022 arrivait donc la proposition entrée de gamme de Realme, qui se décline en deux modèles : un Realme 4G plutôt bien loti et une déclinaison 5G moins chère. Cette dernière est moins bien équipée que la première, mais elle aussi moins chère. L’objectif du Realme 9 4G est donc de corriger les faux pas du Realme 8 tout en étoffant la proposition. Mais cela passe aussi par une inflation tarifaire. Que vaut donc ce Realme 9 face à son prédécesseur et face à son adversaire le plus direct ? Réponse dans ce test complet.

Notre test vidéo du Realme 9 4G

Fiche technique

Realme 9 4G
Dimensions160,2 x 73,3 x 8 mm
Poids178 grammes
Ecran6,4 pouces
2400 x 1080 FHD+ (411 pixels par pouce)
Super AMOLED
Rafraichissement 90 Hz
Corning Gorilla 5
fréquence d'échantillonnage : 360 Hz
ChipsetQualcomm Snapdragon 680 (6 nm)
OSAndroid 12 + Realme UI 3.0
RAM6 Go
Stockage128 Go
microSDNon
Capteur principalPrincipal :
capteur 108 mégapixels, objectif ouvrant à f/1.8, double autofocus à détection de phase

Panorama :
capteur 8 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.2, angle de vue 120°

Macro :
capteur 2 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.4

vidéo : 2160p @ 30 ips
Capteur secondairecapteur 16 mégapixels
objectif ouvrant à f/2.5
Batterie5000 mAh
Charge rapide 33 watts
Chargeur 33 watts inclus
5GNon
AudioSimple haut-parleur
Port jack 3,5 mm
BiométrieScanner d’empreinte sous l'écran (avec fonction cardiofréquencemètre)
Résistance à l'eauOui (protection contre les éclaboussures)

Prix et disponibilité

Le Realme 9 est d’ores et déjà disponible en France. Il est vendu chez la plupart des enseignes spécialisées et chez certains opérateurs, comme Bouygues Telecom. Il est également disponible sur la boutique en ligne de Realme. Attention de ne pas le confondre avec sa déclinaison 5G qui est également en vente.

Le prix public maximum conseillé du Realme 9 est 280 euros (à un centime près). Soit 80 euros plus chers que le prix du Realme 8. Proportionnellement, l’augmentation est très élevée : 40 %. En conséquence, le Realme 9 ne peut plus prétendre être un concurrent du Redmi Note 11 qui conserve un tarif inférieur à 200 euros. Il se positionne davantage face au Redmi Note 11S, voire face au Redmi Note 11 Pro 4G.

Le prix du Realme 9 est régulièrement baissé à l’occasion de promotion. À l’heure où nous écrivons ces lignes, par exemple, il est proposé à 250 euros. Soit une baisse de 30 euros. Il n’existe qu’une seule configuration en France avec 6 Go de RAM et 128 Go de stockage. C’est la moins bonne parmi celles proposées à l’international. Le smartphone se décline en trois coloris : noir « météorite », blanc « étoilé » et jaune « solaire ».

En analysant plus finement le prix et la fiche technique du Realme 9, nous nous rendons compte que le smartphone ne succède que théoriquement au Realme 8. En réalité, il remplace davantage le Realme 8 Pro dans le catalogue de la marque asiatique, dont le prix est similaire et dont la proposition technique est assez proche. Ce dernier était vendu à 299 euros avec 8 Go de RAM et 128 Go de stockage.

Dans la boîte, vous retrouvez un éventail classique d’accessoires. Une coque en plastique souple. Un câble USB type-A vers USB type-C. Un extracteur de carte SIM. Et une prise murale adaptée à la charge maximale acceptée par le smartphone. C’est un ensemble assez complet. Plus complet même que bien d’autres mobiles vendus 5 ou 10 fois plus cher.

Design

Commençons ce test par un tour du propriétaire et par une première remarque visuelle : le Realme 9 reprend sans surprise le design typique des segments entrée et milieu de gamme de chez Oppo / OnePlus / Realme. Il y a bien évidemment quelques subtilités pour différencier les téléphones. Le téléphone n’aurait pas détonné parmi la gamme Nord de OnePlus ou la gamme Reno d’Oppo.

Et force est de constater qu’il n’aurait pas joué les intrus non plus dans la gamme Redmi ou Poco, tant il est physiquement proche d’un Poco X4 GT ou d’un Redmi Note 11T Pro, par exemple. Nous retrouvons un dos en polycarbonate légèrement incurvé sur les tranches latérales, ainsi qu’un module photo dans le coin supérieur gauche. Ce dos retient peu les traces de doigt.

Celui-ci est entièrement fait d’un matériau transparent (nous pensons qu’il s’agit de plastique). Les trois objectifs qui y sont intégrés sont légèrement protubérants, rendant le smartphone légèrement bancal, sans pour autant que cela soit gênant pour écrire un message quand le Realme 9 est posé sur une table. Et pour plus de stabilité encore, mettez la coque fournie dans la boîte !

À l’avant, vous retrouvez une façade couverte d’une plaque de verre minéral (Corning Gorilla 5) et d’une protection anti-rayure supplémentaire préinstallée en usine. Le poinçon pour le capteur selfie est situé dans le coin supérieur gauche. Rien de très original. L’écouteur téléphonique est caché dans bordure entre le verre de l’écran et la tranche en polycarbonate.

Sur les tranches justement, nous retrouvons cette impression de déjà-vu : du plastique tout autour, un design plutôt rectiligne et les habituels éléments techniques. Mise en marche à droite. Volume et tiroir de carte SIM à gauche. USB type-C, micro et haut-parleur en bas. Et micro secondaire pour la réduction de bruit active en haut. Seul élément qui n’est pas habituel : le port jack 3,5 mm présent à côté du micro principal.

Voilà donc un design très classique qui, si vous avez déjà été propriétaire d’un smartphone à moins de 500 euros, ne devrait pas vous être étranger, loin de là. S’il manque d’originalité, il aura l’avantage d’être familier et facile à utiliser. Parfois, il vaut mieux rester classique plutôt qu’être excentrique.

Écran

Étudions un peu plus l’affichage du Realme 9. Il s’agit, sur le papier, d’une dalle relativement proche du Realme 8 et du Realme 8 Pro. La nature de la dalle est la même : Super AMOLED, avec des taux de contraste infinis. La taille de la dalle également, atteignant les 6,4 pouces (une bonne moyenne aujourd’hui). De même pour la définition, Full HD+, et la résolution, 411 pixels par pouce. Jusque-là, le Realme 9 n’apporte aucune nouveauté.

Il y a cependant un grand changement : c’est le taux de rafraichissement. Le Realme 9 profite d’un taux qui peut monter jusqu’à 90 Hz. Cela veut dire des animations plus rapides dans l’interface, des travelings moins saccadés dans les films et une navigation plus fluide dans les pages web. Le Realme 9 est d’ailleurs l’un des rares smartphones du catalogue de Realme à intégrer un écran qui est à la fois Super AMOLED et 90 Hz.

Ce n’est pas la première fois que Realme intègre une dalle avec un taux de rafraichissement de 90 Hz (voire 120 Hz) dans ses modèles abordables. Realme 6. Realme 6 Pro. Realme 6S. Realme 7. Realme 7i. Realme 7 5G. Realme 8i. Realme 8 5G. Mais tous ses smartphones se contentaient d’une dalle IPS. Aucune ne profite d’une dalle AMOLED. Et encore moins Super AMOLED. Pour avoir les deux, il fallait jusqu’à présent monter en gamme et acquérir un GT (comme le Realme GT Neo 3T, par exemple). Seule exception, le tout récent Realme 9 Pro+, testé sur notre site.

Le Realme 9 le rejoint donc dans ce club extrêmement fermé. Et c’est une très bonne nouvelle, car aucun modèle de base d’une série numérique (Realme 6, Realme 7, Realme 8, etc.) ne disposait d’une dalle avec de tels attributs, alors que la concurrence les propose également sous la barre des 300 euros. Il y a Xiaomi (avec le Redmi Note 11). Il y a Oppo (avec le Reno7). Il y a Motorola (avec le Moto G52). Il y a Samsung (avec le Galaxy A33). Il y a OnePlus (avec le Nord CE 2 5G). Etc.

Nous avons utilisé notre sonde pour mesurer la luminosité et la colorimétrie de cet écran qui compte quatre modes : vif, naturel, cinématique et éclatant (les deux derniers étant accessibles via le mode « pro »). Le mode naturel est naturellement le meilleur. Les couleurs sont plutôt respectées, avec un Delta E de 2,6. Et la température de la dalle est assez bonne, frôlant les 6300° (le blanc est donc légèrement jaune). Le mode vif, activé par défaut, est, comme toujours moins respectueux, avec un Delta E de 3,8 et une température moyenne à 7000°.

Heureusement, le mode vif se rattrape sur la luminosité : quand celle-ci est réglée manuellement, elle frôle les 500 nits, tandis que le mode naturel culmine à 474 nits seulement. Heureusement, avec le réglage automatique, sous le soleil en plein jour, la dalle va profiter d’une luminosité plus forte. Mais elle sera moins importante que sur d’autres smartphones. C’est là un défaut non négligeable.

Interface

Une fois l’écran allumé, le Realme 9 fonctionne sur Realme UI 3.0, une version basée sur Android 12. Il s’agit de la même version que celle testée sur les GT 2, GT 2 Pro, GT Neo 3, GT Neo 3T et Realme 9 Pro+. Bien sûr le fond d’écran par défaut change entre tous ses modèles. Mais les fonctionnalités et l’ergonomie ne changent pas.

Vous retrouvez donc une interface assez classique, avec deux écrans d’accueil, un écran pour Google Discovery et le menu de paramétrage rapide et de notifications. Le tiroir des applications est également préinstallé pour se conformer aux habitudes des consommateurs européens qui l’utilisent plus que les utilisateurs chinois. La navigation dans le système d’exploitation est donc assez usuelle.

Vous retrouvez aussi les mêmes fonctionnalités de Realme UI déjà vue précédemment. Le riche menu de personnalisation de l’interface. L’écran scindé pour ouvrir deux applications en même temps. La barre latérale intelligente avec vos favoris préférés. Les fenêtres flexibles (appelée aussi fenêtres flottantes dans d’autres interfaces). Le lancement rapide qui utilise le lecteur d’empreinte digitale sous l’écran pour ouvrir des applications lors du déverrouillage du téléphone. La capsule sommeil pour limiter les notifications et les applications durant une plage de repos. Partage de musique pour connecter simultanément deux écouteurs au téléphone. Et mesure de fréquence cardiaque qui transforme le lecteur d’empreinte comme cardiofréquencemètre.

Côté application, pas de surprise non plus. Vous retrouvez celles de Google, celles d’Oppo / Realme (Gestionnaire de téléphone, Gestionnaire de fichiers, Espace de Jeux, Vidéos, etc.), ainsi que quelques applications issues de partenaires commerciaux. Dans cette dernière catégorie se trouvent LinkedIn, Facebook, Amazon et Booking. C’est assez réduit. Notez que, lors de la première phase de démarrage du téléphone, l’interface vous propose d’en ajouter beaucoup d’autres, comme TikTok. Pratiquement une application de cette liste sur deux est un jeu freemium. C’est à vous de choisir celles que vous voulez. Cette solution nous parait moins intrusive que la préinstallation.

Performances

Entrons maintenant dans le détail de la plate-forme. Le Realme 9 est équipé d’un Snapdragon 680, un SoC gravé en 6 nm, fonctionnant jusqu’à 2,4 GHz et compatible 4G uniquement. Il est associé à 6 Go de mémoire vive et 3 Go de RAM virtuelle par défaut (que vous pouvez désactiver, réduire à 2 Go ou augmenter à 5 Go). Cette plate-forme est techniquement très proche de celle du Realme 8 Pro, équipé d’un Snapdragon 720G. Rappelons également que le Realme 8 s’appuyait sur un Helio G95 de MediaTek, un peu moins intéressant.

Pourtant, les résultats offerts par le Realme 9 ne sont pas toujours au rendez-vous. S’ils sont assez proches de ceux du Realme 8 Pro, comme attendu, ils ne sont pas au-dessus de ceux du Realme 8. Ils sont généralement à la même hauteur, voire en dessous. Notez que certains benchmarks ne sont même pas parvenus à la fin. Le Realme 9 est donc légèrement décevant, puisque nous attendions une évolution vers le haut.

Le Snapdragon 680 n’est donc pas un SoC particulièrement puissant. Et Genshin Impact, notre jeu étalon, le prouve en se positionnant par défaut sur les graphismes faibles. Et même dans ces conditions, nous avons ressenti quelques ralentissements qui gênent parfois le gameplay (notamment dans les rotations de l’interface). Vous pouvez tenter de passer en graphisme maximum. Mais l’expérience s’en ressentira fortement.

Parlons également de la stabilité et de la production de chaleur. Comme de nombreux SoC entrée et milieu de gamme, le Snapdragon 680 n’est pas forcément puissant, mais il est très stable. Lorsque vous jouez, la perte de performance au cours de la partie est minimale : elle est inférieure à 3 %. Côté température, le SoC ne chauffe jamais, même quand nous avons lancé des benchmarks très exigeants. La température globale n’a jamais excédé les 30°, même si certains cœurs du CPU peuvent monter à 50°. Quel dommage qu’il ne soit pas plus performant !

Autonomie

Continuons à étudier la plate-forme en abordant l’aspect gestion de l’énergie. Le Realme 9 est équipé d’une batterie de 5000 mAh, soit la même batterie de le Realme 8. Le Realme 8 Pro dispose d’une batterie moins importante (4500 mAh). Nous sommes donc sur une capacité assez élevée, même si ce n’est pas vraiment une surprise :  la concurrence directe propose une configuration similaire. Nous pensons notamment au Redmi Note 11.

L’autonomie d’un smartphone ne dépend pas que de la capacité de sa batterie, mais aussi de la façon dont l’énergie est dépensée. Nous avons remarqué dans la partie précédente de ce test que le Snapdragon 680 n’est pas un SoC particulièrement gourmand. En outre, la chaleur qu’il dégage est très limitée. Donc la perte d’énergie est assez faible. Donc, en usage standard, nous pouvons attendre à une autonomie élevée.

Et c’est le cas. En usage standard, le smartphone tiendrait, selon le PCMark, 34 heures et 30 minutes pour vider la batterie. Cela correspond à une autonomie de plus de 4 jours environ, avec 8 heures d’utilisation quotidienne. C’est un score excellent, mais qui dépend des paramètres. Attention cependant aux usages qui peuvent tirer davantage sur la batterie et le CPU. C’est bien sûr le cas du jeu vidéo. Le Realme 9 offre une autonomie de 6 heures avec Genshin Impact (paramètres par défaut).

Une fois la batterie déchargée, il est temps de passer par la case recharge. Le Realme 9 est compatible charge rapide 33 watts, comme le Redmi Note 11. Il s’agit d’une puissance légèrement supérieure à celle du Realme 8 (30 watts) et bien inférieure à celle du Realme 8 Pro (50 watts). Realme promet une recharge à 50 % en 31 minutes et à 100 % en 71 minutes. Et nous avons eu des résultats assez proches.

Nous avons rechargé le téléphone de 0 à 100 % (à partir du téléphone éteint) en 75 minutes. C’est une performance très correcte compte tenu du prix du Realme 9. Voici quelques étapes intermédiaires : nous atteignons 10 % en 5 minutes, 35 % en 20 minutes, 50 % en 30 minutes, 70 % en 45 minutes et 89 % en 60 minutes.

Comme toujours, Realme UI 3.0 propose assez peu d’options pour soigner la batterie. Vous avez bien évidemment la charge programmée, qui limite le temps durant lequel le téléphone est branché à son chargeur quand la batterie est pleine. Nous aimerions un peu plus de fonctions intégrés à Realme UI afin que la batterie reste le plus longtemps possible l'atout majeur de ce smartphone.

Audio

Évoquons maintenant la partie audio. Le Realme 9 propose une expérience assez large au niveau fonctionnel, mais plutôt moyenne au niveau de la qualité sonore. Expliquons cela en détail. Tout d’abord, le Realme 9 intègre un port jack 3,5 mm afin d’y brancher un casque audio (avec tous les avantages et inconvénients que cela implique). Le décodeur audio n’est pas hi-fi. Mais les amateurs seront quand même ravis d’avoir accès à cette connectique.

Vous avez également un haut-parleur mono et non stéréo. C’est l’un de nos petits regrets sur le Realme 9, car le Redmi Note 11 propose non seulement deux haut-parleurs, mais ils sont symétriques. Cela veut dire que la proposition de Xiaomi est très équilibrée, même si elle n’est pas parfaite non plus. Avec un seul haut-parleur, le Realme 9 offre une expérience correcte pour passer des appels en main libre.

En revanche, pour écouter de la musique ou regarder un film ou une série, nous vous conseillons un casque audio ou un accessoire Bluetooth. Les basses sont très peu présentes. Les aigus grésillent. Et les médiums prennent trop de place. En outre, le son perd en détail dès que vous dépassez les 50 %. La puissance, quant à elle, est plutôt bonne.

Comme le Reno 8 d’Oppo, le Realme 9 fait l’impasse sur le codec Dolby Atmos pour le son. Le smartphone profite simplement de la technologie Real Sound, laquelle offre un paramétrage moins fin. Il n’y a pas d’égaliseur complet. En revanche, vous retrouvez trois profils audio selon le type de contenu : film, musique et jeu. Un mode intelligent permet de passer d’un mode à un autre.

Photo

Finissons ce test avec la photographie. Le Realme 9 est équipé de trois capteurs photo, contrairement aux Realme 8 et 8 Pro qui en comptaient quatre. Le Realme 9 perd le capteur secondaire dédié au calcul des distances. Il conserve le reste : un module principal touche-à-tout, un module ultra grand-angle pour les panoramas et un module dédié aux macros, sans oublier le module selfie. La nature de ces modules est assez proche de ceux du Realme 8 Pro. En voici la configuration complète :

Notez que le capteur principal du Realme 9 est plus petit que celui du Realme 8 Pro, mais plus grand que celui du Realme 8. Pour le reste, les changements sont négligeables. Nous nous attendons donc à obtenir des photos d’une qualité comprise entre les deux modèles cités. Notez que, par défaut, le Realme 9 capture des images en 12 mégapixels, mais vous pouvez évidemment passer en 108 mégapixels (attention, les photos pèsent alors très lourd) à tout moment.

Les résultats confirment nos prévisions : nous retrouvons les belles qualités du capteur principal, notamment le bon niveau de détail. Nous retrouvons aussi des couleurs très naturelles et un bon contraste, mais une maitrise de la lumière imparfaite, ainsi que quelques aberrations optiques. La nuit, le Realme perd ces belles qualités pour un résultat correct, mais sans éclat. Le mode nuit parvient à améliorer le rendu des couleurs et le contraste. Mais, sans stabilisateur, les photos nocturnes manquent toutes de précision. Et plus de la moitié d’entre elles sont floues.

Capteur principal, mode automatique
Capteur principal, mode automatique
Capteur principal, mode automatique, contre-jour
Capteur principal, mode automatique
Capteur principal, mode Ultra HD 108MP

Ce capteur 108 mégapixels est évidemment en charge des portraits et des zoom numériques. Grâce au mode éponyme, les portraits sont bons, avec un détourage précis et un bokeh élégant. Naturellement, vous retrouvez les mêmes défauts vus précédemment : déséquilibre de la lumière en journée, manque de netteté la nuit. Côté zoom, bridé au rapport 10x, le Realme 9 offre des résultats assez nets la journée, même avec le rapport le plus élevé (à condition de ne pas trop trembler). En revanche, en soirée, si les couleurs sont bien contrastées avec le mode nuit, la netteté est, sans surprise, quasi absente.

Capteur principal, mode nuit
Capteur principal, mode automatique (mode nuit désactivé)
Capteur principal, mode nuit
Capteur principal, mode portrait
Capteur principal, mode automatique, zoom 2x
Capteur principal, mode automatique, zoom 5x et 10x
Capteur principal, mode nuit, zoom 2x

Pour les paysages, vous avez un capteur dédié qui produit des clichés corrects, en redressant bien les déformations dues aux lentilles ultra grand-angle. En journée, les photos sont en moyenne plus sombres qu’avec le capteur principal, mais elles sont moins sujettes à un déséquilibre. En soirée, nous retrouvons les défauts inhérents à ce type de capteur : peu de lumière, peu de piqué, des couleurs un peu délavées. Le mode nuit améliore sensiblement les clichés en apportant plus de lumière et de contraste. Mais cela n’améliore pas la netteté.

Capteur ultra grand angle, mode automatique
Capteur ultra grand angle, mode automatique
Capteur ultra grand angle, mode nuit
Capteur ultra grand angle, mode nuit

Le capteur macro est similaire à tous ceux que nous avons pu rencontrer ces dernières années : définition faible, luminosité faible, aucune mise au point, etc. La colorimétrie du capteur tend également vers le jaune. Nous préférons zoomer avec le capteur principal plutôt que d’utiliser ce capteur. Enfin, le capteur selfie est plutôt correct, avec des résultats assez naturels, même si cela manque ici aussi de piqué et de contraste. Les selfies sont également lissés par défaut, ce qui écrase certains détails dans les visages. Le détourage est également moins précis qu’avec le capteur principal.

Capteur macro, mode macro
Capteur selfie, mode automatique (gauche) et mode portrait (droite)
Capteur selfie, mode automatique (gauche), mode portrait (centre) et mode nuit (droite)

Finissons avec quelques mots sur la vidéo. Le Realme 9 propose un mode vidéo assez chiche avec deux réglages seulement : 1080p ou 720p, tous deux à 30 images par seconde. Un stabilisateur numérique est également proposé. Vous avez trois autres modes : time-lapse (ou accéléré), ralenti et « film » qui s’apparente à un mode « pro » dédié à la vidéo. Vous pouvez y régler les ISO et l’ouverture. L’expérience vidéo est globalement assez basique.

Conclusion

Le Realme 9 4G était, sur le papier, un produit malin : en supprimant la 5G, encore très peu utile (et utilisée), la marque voulait utiliser le budget sur d’autres éléments : la photo, l’autonomie et l’écran. Et notre test le confirme : il y a de vraies améliorations dans ces trois domaines, apportant une expérience complète et souvent qualitative.

Mais cette montée en gamme est assortie d’une inflation tarifaire assez forte, rapprochant davantage le Realme 9 4G du Realme 8 Pro et du Realme 9 Pro que du Realme 8. Cela n’aurait pas été gênant si Realme avait soigné les détails et l’intégration des éléments les plus qualitatifs. Or, ce n’est pas toujours le cas.

Donc, sur le papier, le Realme 9 aurait pu être un bon concurrent pour les Redmi. D’ailleurs, sur certains points, il rejoint la proposition de Xiaomi, notamment dans les domaines qui ont été particulièrement travaillés. Cependant, le Realme 9 est ambigu. Il est techniquement un concurrent du Redmi Note 11, et commercialement un adversaire du Redmi Note 11 Pro. Trop cher face à l’un. Pas assez robuste face à l’autre, le Realme 9 est un peu coincé entre les deux sans savoir lequel affronter.

Notre Verdict

Le Realme 4G partait d'un bon sentiment : enlever du superflue pour se concentrer sur l'essentiel. Ce sur quoi les utilisateurs comptent le plus : un bon écran, une bonne batterie, un bon appareil photo. Mais à moins de 250 euros, l'équilibre est difficile à maintenir. Alors, il faut augmenter les tarifs. Et c'est là où le bas blesse : en passant au-dessus des 250 euros, le Realme 4G affronte des adversaires plus solides, plus complets. L'idée était pourtant bonne. Il faudra simplement l'améliorer la prochaine fois.

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