Test Motorola Edge 40 Neo : une bonne alternative aux Galaxy A de Samsung
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Un an après le Edge 30 Neo, Motorola revient sur le segment milieu de gamme avec un successeur direct : le Edge 40 Neo. Face à des adversaires très agressifs, notamment Xiaomi et la gamme Poco, la marque américaine se doit, elle aussi, d’élever le niveau de jeu, au niveau du design et au niveau de la fiche technique. Et cela sans augmentation tarifaire. Le Edge 40 Neo est-il la nouvelle référence du milieu de gamme ? Réponse dans ce test complet.
Motorola a renoué avec le public grâce à une proposition technique et commerciale très agressive. Nous en voulons pour preuve les différentes générations de Edge que nous avons testées dans nos colonnes : Edge 20, Edge 30 Pro, Edge 30 Ultra, Edge 40 ou Edge 40 Pro. Sans oublier également les Razr, dont le Razr 2022, Razr 40 et le Razr 40 Ultra qui ont réussi à bousculer le leader du marché des smartphones pliants grâce à un écran géant en façade. Ce que Samsung a copié avec le Galaxy Z Flip 5.
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Cependant, Motorola connait également très bien le marché milieu de gamme. C’est en 2013, avec le Moto G, que la firme a opéré un grand changement dans son catalogue. Fini les Defy, les Droid, les Atrix et autres Razr (même si ce n’était que temporaire), Motorola voulait alors mettre en avant une téléphonie plus pratique, plus fonctionnelle et plus intelligente, héritage de son passage chez Google. Les Moto G sont alors devenus le vrai moteur de la marque. Un moteur qui continue aujourd’hui de porter la marque (même si vous en verrez rarement des tests complets).
Qu’est devenue l’offre milieu de gamme de Motorola en 2023 ? Elle se porte toujours bien, avec des Moto G très agressifs et un produit qui veut confort premium et prix abordable. Ce produit, c’est le Edge 40 Neo, que nous vous avons présenté mi-septembre. Successeur du Edge 20 Lite et du Edge 30 Neo, ce smartphone veut chahuter les chantres du rapport qualité-prix, Poco et Honor notamment, mais également la valeur sûre de ce segment : les Galaxy A34 et A54 de Samsung. Avec quels arguments ? Avec quelle expérience ? Réponse dans ce test complet.
Prix et disponibilité
Le Edge 40 Neo est commercialisé au prix public conseillé de 399 euros, comme son prédécesseur. Malgré une hausse significative de la fiche technique (RAM, stockage, performance, batterie, photo, WiFi, étanchéité), Motorola parvient à ne pas imposer de hausse de prix à son smartphone. Il reste donc bien campé sur son segment milieu de gamme, sous la barre des 400 euros. La proposition de Motorola gagne donc en pertinence et en rapport qualité-prix.
Autour de ce segment, vous retrouvez bien sûr une concurrence assez relevée. Les Redmi Note et Poco de Xiaomi. Les Galaxy A de Samsung (Galaxy A34 par exemple). La gamme N et X chez Honor. Ou encore Google avec les Pixel A. Les fiches techniques sont généralement assez complètes sur ce segment, mais pas toujours très qualitatives dans tous les domaines. Des écrans mal calibrés. Des codecs audio manquants. Des performances en dent de scie. Des capteurs photo secondaires inutiles. Ici, ce n’est pas le cas.
Le Edge 40 Neo est d’ores et déjà disponible. Vous pouvez le retrouver chez la plupart des enseignes physique ou en ligne (Darty, Fnac, LDLC, Amazon, etc.). Jusqu’en novembre, une offre de précommande est proposée sur l’achat de ce smartphone, avec un bel accessoire offert. Il n’existe qu’une seule configuration : 12 Go de RAM et 256 Go de stockage. Et cet espace n’est pas extensible.
Dans la boîte, vous retrouvez les accessoires habituels : un câble USB-C, un chargeur adapté à la puissance acceptée par le téléphone et une coque assortie à la couleur du smartphone. Cette coque est un peu particulière, puisqu’elle est fabriquée en graine de lin. Cette coque a été développée par suédois AGood Company, spécialiste des accessoires en matériaux recyclés et/ou naturels. Le packaging est produit en matériaux recyclés et recyclables. Enfin, comme les Razr 40 et 40 Ultra, la boîte est légèrement parfumée pour apporter une « expérience olfactive ».
Design
Commençons ce test avec l’esthétique du smartphone. Une esthétique qui reprend en grande partie celle du Edge 40 que nous avons testé dans nos colonnes. Une proximité qui ne s’exprime pas uniquement à l’extérieur, comme nous le verrons dans la partie écran, performance et photo.
Le Edge 40 Neo reprend donc à l’avant l’écran du modèle premium : une grande dalle de 6,55 pouces incurvée dont le poinçon pour le capteur selfie est présent au milieu de la bordure supérieure, juste en dessous de l’écouteur téléphonique. Un lecteur d'empreinte digitale est placé sous la dalle. Les bordures autour en haut et en bas de l’écran sont légèrement plus épaisses que sur le Edge 40. Mais cette différence est difficilement perceptible. Le verre minéral qui protège l’écran est du Gorilla Glass 3.
Les tranches sont couvertes de polycarbonate et non de l’aluminium comme sur le Edge 40. Mais cela reste visuellement qualitatif, car la finition imite le métal brossé. Vous y retrouvez tous les éléments habituels : mise en marche et volume à droite ; tiroir pour la SIM, port USB-C, microphone principal et haut-parleur en bas ; microphone secondaire pour la réduction de bruit en haut. Le Edge 40 Neo propose deux emplacements Nano Sim, mais il est également compatible eSIM.
À l’arrière vous retrouvez une coque également incurvée sur les tranches latérales. Le matériau utilisé pour la coque dépend du coloris. Motorola en propose trois ici : noir, vert (ou menthe) et bleu, comme sur notre exemplaire de test. Ce bleu est appelé « Caneel Bay ». Il a été créé par Panthone exclusivement pour Motorola. Les deux autres teintes s’appellent Black Beauty et Soothing Sea.
Les coques menthe et bleue sont en cuir végan, tandis que le coloris noir est en polycarbonate. La finition de cette dernière est très classique, tandis que les versions en cuir offrent un toucher velouté très sympa. La prise en main n’en est que plus agréable. C’est très réussi.
Vous retrouvez trois éléments importants à l’arrière : le sigle Panthone, avec le nom du coloris exclusif (s’il est concerné), les fameuses « batwings » de Motorola, dans un cercle brillant, et le module photo carré, coincé dans le coin supérieur gauche. Ce dernier est légèrement protubérant, déséquilibrant légèrement le téléphone quand il est posé sur le dos.
Ce carré est en métal brossé et comprend un flash LED, ainsi que deux objectifs légèrement plus protubérants que le module. Nous détaillerons leur nature dans la partie photo de ce test. Chaque objectif est cerclé de métal et protégé par du verre minéral. La coque du Edge 40 Neo est légèrement recourbée autour du module pour une intégration visuellement plus douce.
Le smartphone est très agréable à manipuler, même à une main. Et ce malgré une épaisseur légèrement plus prononcée que le Edge 40 (0,3 mm de plus). Nous verrons dans ce test la raison de cet embonpoint. Le Edge 40 Neo est également 3 grammes plus lourd que le Edge 40 et 15 grammes plus lourd que le Edge 30 Neo, mais son poids reste contenu : 170 grammes pour la version verte et 172 grammes pour les versions en cuir végan. Notez également que le Edge 40 Neo est le premier smartphone « abordable » de Motorola à profiter d’une certification IP68 (contre IP52 précédemment).
Écran
Restons à l’avant du téléphone et étudions l’écran tactile. Chaque année, Motorola apporte une nouveauté à l’écran de son modèle « Edge Lite » : le Edge 20 Lite était compatible 90 Hz et le Edge 30 Neo apportait le 120 Hz. Le Edge 40 Neo n’est évidemment pas en reste. Le smartphone apporte plusieurs nouveautés sur le segment : une luminosité plus élevée, un taux de rafraichissement optimisé et surtout un affichage incurvé. Cet écran n’a rien à envier à celui du Edge 40. Et pour cause : ils sont quasiment identiques.
La nature de la dalle est P-OLED, technologie que vous retrouvez dans plusieurs modèles de la gamme (Edge 30 Ultra, Edge 40, Edge 30 Neo, Edge 30 Fusion, etc.). Comme toutes les dalles OLED, vous disposez ici de taux de contraste infinis et d’une colorimétrie étendue (1 milliard de teintes affichables). Le smartphone est compatible HDR10+, sans surprise, mais pas encore Dolby Vision. Cette fonctionnalité est encore réservée aux modèles premium de la marque.
La définition de l’écran est Full HD+, bien évidemment. Puisque la taille de l’écran a augmenté entre le Edge 40 Neo et le Edge 30 Neo (passant de 6,28 pouces à 6,55 pouces), la résolution diminue (passant de 419 pixels par pouce à 402 pixels par pouce). Cela reste une très bonne résolution pour tous les usages du quotidien, que ce soit jouer à un jeu, regarder un film ou une série ou surfer sur Internet et les réseaux sociaux.
Le taux de rafraichissement passe donc de 120 Hz, ce qui était déjà très élevé, à 144 Hz. Comme pour le Edge 40, voire même le Edge 40 Pro, atteindre ce taux avec le Edge 40 Neo est avant tout un argument commercial et non une fonction utile. En effet, peu nombreuses sont les applications compatibles 120 Hz. Et encore moins nombreuses sont celles qui prennent en charge le 144 Hz. Il s’agit généralement de jeux (Dead Cells, Guardian Tales, etc.). Et le Edge 40 Neo peut difficilement se qualifier de téléphone pour les gamers.
Nous aurions préféré que Motorola conserve le taux de rafraichissement à 120 Hz et travaille davantage sur les paliers intermédiaires qui permettent d’optimiser l’autonomie de la batterie. Par défaut, le Edge 40 Neo utilise un taux de rafraichissement automatique qui permet de passer de 120 Hz à 60 Hz (en passant temporairement à 90 Hz) selon les usages, les applications et les interactions. Il ne monte pas au-dessus de 120 Hz sans activer le mode dédié. Et il ne descend pas en dessous des 60 Hz. Et c’est dommage. D’autant que cela ne nécessite pas de dalle LTPO. Notez que l’interface propose aussi de fixer le taux à 60 Hz, 120 Hz ou 144 Hz.
La luminosité de l’écran a été améliorée. Officiellement, elle passe de 1200 nits à 1300 nits. Il s’agit bien évidemment de la luminosité localisée en pic, en mode automatique et quand le téléphone est en extérieur sous le soleil. En moyenne, en automatique, la dalle va passer légèrement au-dessus des 1000 nits dans ces mêmes conditions. Et en mode manuel, la luminosité maximale dépasse les 500 nits : 519 nits en mode saturé et 537 nits en mode naturel . C’est déjà un bon chiffre.
Côté colorimétrie, le Edge 40 Neo est compatible sRGB et DCI-P3. Il y a deux profils proposés dans l’interface : couleurs naturelles et couleurs saturées, ce dernier étant activé par défaut. Dommage, ce n’est pas le profil le plus respectueux des couleurs. En revanche, il est le plus flatteur, puisque les couleurs sont vibrantes et saturées. Mais ce n’est pas une surprise. Si vous voulez profiter de couleurs plus naturelles, vous devez passer sur le mode couleurs naturelles.
Selon notre sonde, ce dernier propose un Delta E moyen de 2 seulement. C'est très bon. La température moyenne de la dalle est de 6531°. C’est quasiment un score idéal : le blanc est donc parfaitement blanc. Les couleurs primaires sont bien gérées et les couleurs secondaires offrent un bon équilibre. Le mode couleurs saturées est vraiment moins respectueux : le Delta E moyen est de 3,7 et la température moyenne des couleurs atteint 7190°. Vous pouvez contrebalancer cela grâce à un curseur. Mais le plus simple reste de passer sur le mode couleurs naturelles.
Interface
En allumant le smartphone, nous retrouvons sans surprise Android, ici en version 13. Comme toujours chez Motorola, l’interface est visuellement proche de celle d’Android « stock », mais elle profite tout de même de quelques améliorations apportées par Motorola. Nous en avons exploré de nombreuses au fil de nos tests des Edge et Razr ces dernières années : Moto Secure, Family Space, Fonds d’écran (pour la personnalisation de l’interface), etc.
Certaines de ces applications profitent d’améliorations. Moto Secure, par exemple, offre la possibilité de déguiser le dossier sécurisé en lui donnant un nom et une icône différente. Il est même possible de la masquer complètement, mais ce n’est pas forcément très pratique. Ou encore l’application Photo qui intègre de nouveaux modes, comme le Bokeh Vidéo. Nous en reparlerons dans la partie dédiée de ce test.
Avec le Edge 40 Neo, Motorola inaugure une nouvelle version de Ready For. Auparavant, cette fonctionnalité regroupait tous les outils possibles pour connecter le smartphone à d’autres produits connectés : télévision, moniteur et PC. Ce n’est plus le cas. Ready For est supprimé et remplacé par deux applications : Ready For PC et Moto Connect.
Ready For PC, orienté pour les professionnels, propose uniquement la connexion à un ordinateur. L’application s’enrichit de nouvelles fonctionnalités : un presse-papier unifié et le transfert de fichier simplifié du smartphone vers l’ordinateur (et vice-versa). Moto Connect, orienté grand public, sert à afficher votre smartphone sur une télévision ou un moniteur externe. Celle-ci gère les connexions filaire et sans fil (via Miracast). Motorola a eu une bonne idée en scindant Ready For.
En revanche, mauvaise idée, l’interface est de plus en plus habitée par des applications commerciales tierces. Vous pouvez en éviter certaines. Mais d’autres seront obligatoires. Bien évidemment, vous pouvez, a posteriori, les supprimer du téléphone. Mais nous trouvons cela étrange de voir un menu avec des applications additionnelles, qu’il n’est pas possible de décocher. En outre, nous voyons la marque s’éloigner de plus en plus de sa promesse de simplicité de son interface. Elle est reste propre, certes. Mais elle l’est graduellement de moins en moins.
Finissons ce paragraphe sur les mises à jour du smartphone. Motorola promet deux versions majeures d’Android sur le Edge 20 Neo, ainsi que 3 ans de patch de sécurité. C’est relativement peu face à certains concurrents, notamment Samsung. Cependant, ce n’est pas réellement une surprise : Motorola n’est pas le meilleur élève dans ce domaine. Et la marque propose à peine plus sur ces téléphones haut de gamme.
Performances
Abordons maintenant la partie performance de ce test. À l’intérieur du Edge 20 Neo, vous retrouvez un SoC en provenance de MediaTek, comme dans le Edge 40 classique. Ici, il s’agit du Dimensity 7030 que nous testons ici pour la première fois. Il remplace le vieillissant Snapdragon 695 du Edge 30 Neo. Le Dimensity 7030 est un chipset 5G milieu de gamme chez MediaTek qui succède au Dimensity 720.
Gravé plus finement, le Dimensity 7030 profite d’un gain de puissance sur ses deux cœurs les plus performants grâce à une fréquence plus élevée (2,5 GHz, contre 2,2 GHz). Il améliore aussi la partie graphique et la connectivité, avec le WiFi 6E et le Bluetooth 5.4. En revanche, il n’est pas compatible USB 3 : le Edge 40 Neo doit donc se contenter de l’USB 2 moins performant.
Le Dimensity 7030 est ici accompagné de 12 Go de mémoire vive (et 256 Go de stockage non extensibles), ce qui est bien suffisant pour assurer un fonctionnement fluide du système d’exploitation et de toutes les applications du Play Store. Bien évidemment, cela n’en fait un foudre de guerre : le Edge 40 Neo n’est pas un smartphone pour les gamers d’aujourd’hui. Et il ne prétend pas l’être.
Les chiffres obtenus avec les différents benchmarks, que vous pouvez retrouver ci-contre, le confirment d’ailleurs : au niveau CPU, la puissance du Dimensity 7030 est comparable sur celle du Snapdragon 888 de 2021. Et les scores du GPU sont plus comparables à ceux d’un SoC milieu de gamme avancé de 2021 ou 2022 (Snapdragon 860, Dimensity 930, Exynos 1280, etc.). Le nouveau test Solar Bay de 3DMark ne se lance pas sur cette plate-forme : voilà un bon indice.
La force de ce composant n’est donc pas sa puissance. En revanche, le comportement de la plate-forme est bon. Comme de nombreux composants de cette gamme de prix, le Dimensity 7030 ne chauffe que très peu sur la durée. Il peut donc exprimer à loisir toute sa puissance, même si cette dernière est limitée. Vous serez donc certainement limité dans le choix de vos jeux (et la qualité graphique si ces derniers en proposent plusieurs). Mais il n’y aura pas de grosse baisse de fluidité, puisque la stabilité atteint le score dithyrambique de 99,6 %. Et c’est une bonne nouvelle.
Batterie
Continuons ce test avec la batterie. Dans ce domaine, il y a une bonne nouvelle : la capacité proposée par le Edge 40 Neo est en augmentation. Elle passe de 4020 mAh dans le Edge 30 Neo à 5000 mAh. Soit une augmentation de près de 25 % ! Cela explique évidemment l’embonpoint que nous avons constaté précédemment dans la partie design. Elle est justifiée. Et elle est bienvenue, parce que la plupart des concurrents proposent une capacité similaire. Notez aussi que le Edge 40 Neo propose la batterie la plus volumineuse dans la gamme Edge 40.
Avec cette batterie et une plate-forme plutôt économe en énergie, l’autonomie du smartphone est dans la bonne moyenne du marché. Selon le test PC Mark, le smartphone offre une autonomie continue légèrement supérieure à 20 heures avec une seule charge. Cela représente environ 3 jours d’utilisation standard (surf sur Internet, réseaux sociaux et messagerie, appel, photos, un peu de streaming et de casual gaming) avec les paramètres par défaut (taux de rafraichissement dynamique et luminosité automatique). Cela en comptant environ 8 heures d’utilisation quotidienne.
Les gamers pourront s’adonner sur ce téléphone à certains jeux en 3D disponibles sur le Play Store. Nous pensons notamment à Honkai Star Rail qui propose de nombreux réglages graphiques et qui tourne relativement bien avec la configuration modérée. Avec celle-ci, vous bénéficiez d’une autonomie de 6 heures environ, un score plutôt élevé. Si vous augmentez la qualité visuelle, cette autonomie va considérablement baisser.
Une fois l’énergie entièrement consommée, il faut passer par la case recharge. Dans ce domaine, le Edge 40 Neo ne vous propose qu’une seule option : la charge filaire. La charge sans fil disparait, alors qu’elle était présente dans le Edge 30 Neo. Elle restera donc réservée aux modèles haut de gamme cette année. Ce n’est cependant pas si grave : la charge sans fil du Edge 30 Neo était excessivement lente. C’est un petit sacrifice pour bénéficier d’une meilleure autonomie.
D’autant que la charge filaire du Edge 40 Neo est plutôt qualitative. La puissance acceptée par le téléphone atteint 68 watts. Et le chargeur compatible avec cette puissance est livré dans la boîte. Voilà qui est très pratique. Avec le chargeur et le câble USB fourni, vous rechargez entièrement les 5000 mAh du Edge 40 Neo en 45 minutes environ. Certains smartphones haut de gamme (tousse… iPhone… tousse) ne font pas mieux… Et si vous avez peur d’abimer la batterie, vous pouvez désactiver la charge rapide (appelée ici Boost de charge) et même limiter la charge à 80 %. Sans le boost de charge, le Edge 40 Neo se recharge en une heure.
Audio
Avant-dernière escale de notre test : l’audio. Il y a plusieurs points à aborder dans ce domaine. Tout d’abord, vous retrouvez dans ce téléphone deux haut-parleurs, comme sur le Edge 30 Neo. Le plus gros se situe sur la tranche inférieure. Et le plus petit est caché dans l’écouteur téléphonique.
Le Edge 40 Neo profite donc d’une configuration stéréo asymétrique dont la qualité est plutôt correcte. La puissance est moyennement élevée avec les paramètres par défaut, mais suffisante dans la plupart des cas. Les médiums sont détaillés. Les aigus ne vibrent pas. Cela manque de basse, c’est vrai. Mais ce n’est pas une surprise. Quand le son est poussé au-dessus des 50 %, les haut-parleurs se comportent encore assez bien, même s’il y a une perte nette en détail et des grésillements qui apparaissent.
Ensuite, Motorola offre à son Edge 40 Neo la compatibilité avec le codec Dolby Atmos. Cela inclut bien évidemment un égaliseur complet intégré dans les paramètres du mobile (accessible également par le biais de l’application éponyme). Naturellement, pour profiter pleinement des avantages de ce codec, il faut que l’ensemble de la chaîne soit compatible.
Avec les haut-parleurs, vous pouvez moduler le profil audio du Edge 40 Neo (les fans de rock pousseront un peu plus les basses pour contrebalancer leur absence par défaut, par exemple). Utiliser l’égaliseur est une étape presque indispensable pour améliorer l’expérience offerte par les haut-parleurs, notamment pour la musique. En revanche, nombreux sont les écouteurs à ne pas être en mesure de lire ces contenus convenablement. Dans ce cas, vous aurez une expérience stéréo qualitative, mais pas optimale.
Dernier petit point à propos de l’audio : les micros. Il y en a deux ici : un en bas pour la captation (en appel ou en vidéo) et un en haut pour la réduction de bruit active (et l’isolation de la voix en appel). C’est une configuration classique qui fonctionne bien. Il n’y a pas de micro supplémentaire pour la captation vidéo. Nous n’en attendions pas forcément, même si le Edge 40 en propose un.
Photo
Dernière étape de ce test : la photo. Avec la gamme Edge 30 de 2022, Motorola a considérablement amélioré la qualité des clichés réalisés avec ces modèles premium. Le Edge 30 Neo, par exemple, abandonnait enfin le capteur dédié au calcul des distances du mode portrait pour confier cette fonction au capteur ultra grand-angle. Un capteur qui gagnait par la même occasion un autofocus, améliorant la qualité des macros. Résultat : le Edge 30 Neo ne proposait que deux capteurs à l’arrière, mais deux capteurs utiles.
Un an plus tard, Motorola s’appuie sur la même base et peaufine la recette. Nous retrouvons donc toujours deux capteurs à l’arrière et un capteur selfie à l’avant. Si le spectre fonctionnel ne va pas évoluer, les deux téléphones offrant les mêmes possibilités, la qualité des photos a été améliorée grâce à un équipement plus pointu.
Voici la configuration complète du Edge 40 Neo :
- Principal : capteur 50 mégapixels, objectif ouvrant à f/1.8, stabilisateur optique, autofocus à détection de phase, taille des pixels à 1 micron
- Panorama : capteur 13 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.2, autofocus à détection de phase, angle de vue 120°
- Selfie : capteur 32 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.4
Quelques remarques avant de passer à nos résultats. D’abord, le Edge 40 Neo hérite en grande partie de l’équipement du Edge 40. Face au Edge 30 Neo, le Edge 40 Neo profite donc d’un capteur principal dont les cellules photosensibles sont beaucoup plus grandes (1 micron) et dont l’autofocus est omnidirectionnel. L’autofocus de l’ultra grand-angle est désormais à détection de phase. Il est donc plus rapide et précis.
Le capteur selfie est commun à de nombreux modèles. C’est le même dans le Edge 40, mais aussi dans le Edge 30 Neo. Sa présence n’est pas une surprise. D'autant qu'il est relativement bon. Mais nous n’aurions pas été mécontents que Motorola innove dans ce domaine. Notons aussi, côté logiciel, l’arrivée du mode bokeh en vidéo très inspiré du mode cinéma des iPhone. Vous avez toujours de nombreuses options de prise de vue : double écran / double capture, filtre de couleur (photo et vidéo), vision de nuit, etc. Il y a enfin un mode Pro pour débrayer partiellement l’appareil.
Passons aux résultats de nos tests. Le Edge 40 Neo profite, comme nous l’attendions, d’un capteur photo principal de bonne qualité. En journée les détails sont assez nombreux. La mise au point est bonne. L’équilibre est très satisfaisant, le HDR aidant fortement à révéler des détails dans les zones trop sombres ou trop lumineuses. Nous le constatons notamment en contre-jour : malgré un léger voile qui réduit le contraste, toute la scène reste visible.
De nuit, les photos sont généralement bien équilibrées. La colorimétrie et l’équilibre sont corrects. Naturellement, le piqué et la netteté sont en baisse à cause du manque de luminosité. D’autant que l’ouverture de l’optique principale est dans la moyenne. Nous constatons que le mode « vision de nuit » n’apporte que très peu d’amélioration sur la luminosité de la photo et n’altère pas la colorimétrie. En revanche, il accentue la netteté. Et c’est tant mieux.
Les portraits sont plutôt élégants et le résultat est assez naturel. Les détails sont nombreux et la mise au point précise. Le bokeh n’est pas trop accentué. Et le détourage est systématiquement réussi (sauf accident rarissime). L’interface vous propose trois focales virtuelles différentes pour les portraits (comme sur l’iPhone 15 Pro Max) : 24 mm, 35 mm ou 50 mm. Le premier est la focale native de l’optique. Le second est un zoom 1,5x. Il est activé par défaut. Et le dernier est un zoom optique 2x qui est idéal pour cet exercice.
Le zoom est bien évidemment pris en charge par le capteur principal. Il monte jusqu’au rapport 8x. Et il est judicieux de la part de Motorola de ne pas monter plus haut : même si nous avons vu pire, le zoom le plus profond n’est pas vraiment bon de jour ni de nuit. Les résultats sont corrects jusqu’à 5x en journée et 2x en soirée (même si cela dépend aussi de la luminosité ambiante).
Attention cependant à plusieurs petits soucis. D’abord, la colorimétrie est un peu froide : le HDR accentue le bleu avec le rapport 1x et 2x. À partir de 5x, la colorimétrie redevient plus chaude. Ce problème intervient aussi bien en journée qu’en soirée. Ensuite, l’autofocus n’est pas assez rapide pour les sujets en mouvement. Résultat : la prise de vue est un peu en retard. Enfin, il y a du grain dans les photos, que ce soit en mode automatique ou en mode portrait. Si cela ne se voit pas quand vous regardez les clichés sur votre téléphone, cela saute aux yeux quand vous les transférez sur votre ordinateur. Évidemment, ces problèmes de grain sont accentués la nuit.
L’ultra grand-angle offre des résultats très corrects en journée. Dans certains cas, les couleurs sont plus franches qu’avec le capteur principal à cause du travail plus prononcé du HDR. La colorimétrie nous semble également moins froide, regagnant parfois en naturel. C’est le cas en journée et en soirée. En soirée, justement, le capteur est à éviter, même avec le mode vision de nuit. L’ultra grand-angle est également en charge des macros. Un exercice où il montre d’excellents résultats grâce à son autofocus. La nuit, c’est moins probant. Mais en journée, ça vaut le détour.
Côté selfie, nous retrouvons certaines des qualités du capteur principal, notamment sur le détail, le bokeh, le détourage et la netteté. Contrairement au capteur principal, le capteur selfie perd moins de finesse quand vous zoomez. Et c’est une bonne surprise. En revanche, la colorimétrie est un peu plus fade en journée et les teintes de peau sont parfois moins naturelles. La différence est moins franche en soirée. L’application propose deux focales virtuelles, selon si vous êtes seul ou accompagné sur la photo. C’est pratique.
Terminons avec la vidéo, où le Edge 40 Neo offre globalement de bons résultats de jour ou de nuit. Le téléphone propose trois qualités d’image : Full HD @ 60 ips, Full HD @ 30 ips et 4K @ 30 ips. Vous avez plusieurs modes : standard (avec mode portrait ou non), ralenti, accéléré, filtre de couleur ou double capture. En mode standard, vous avez accès au capteur principal (avec zoom 6x, mais nous vous conseillons de ne pas aller au-delà de 3x) et au capteur ultra grand-angle (avec la possibilité de passer en mode macro). Le stabilisateur fonctionne ici, bien sûr.
Conclusion
Avec le Edge 40 Neo, Motorola muscle son jeu sur le segment milieu de gamme, autour des 400 euros. La fiche technique du smartphone est complète et, dans de nombreux domaines, elle flirte avec le premium. Il est plutôt beau à regarder. L’écran est de bonne facture. La prise en main est agréable. Les macros sont top en journée et les portraits sont élégants. L’autonomie est très correcte. La plate-forme ne surchauffe pas. La charge rapide est plutôt efficace. Et la connectivité réseau est fournie.
Tout n’est pas parfait dans ce smartphone. Nous avons noté quelques soucis sur la colorimétrie et le grain des photos avec le capteur principal. Les performances sont limitées. Et les applications commerciales sont de plus en plus nombreuses, tandis que le support des mises à jour est un peu juste. En outre, certains choix technologiques sont étonnants. Nous parlons notamment du taux de rafraichissement à 144 Hz, par exemple. Dans un tel produit, ce n’était pas vraiment utile.
Mais l’expérience offerte par le Edge 40 Neo est plutôt bonne pour son prix, avec certains équipements rarement vus dans cette gamme. Bonne alternative au Galaxy A54 de Samsung, le Edge 40 Neo est également compétitif face à certains Redmi et Poco de Xiaomi. Il aurait pu l’être encore un peu plus.
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Le Motorola Edge 40 Neo aurait pu être un rouleau compresseur du milieu de gamme. Positionné à moins de 400 euros, il avait, sur le papier, tout pour plaire. Un beau design avec des coloris chatoyants, un écran presque haut de gamme, un SoC solide avec beaucoup de RAM et de stockage, une énorme batterie et un équipement photo où rien n'est à jeter. Il se paie même le luxe d'être compatible eSIM, WiFi 6E et Bluetooth 5.4. Mais il y a des choix incohérents. Il y a des partenaires commerciaux plus présents. Il y a un support des mises à jour qui tarde à se renforcer. Et il y a quelques faiblesses en photo. Il n'en reste pas moins une bonne alternative à ce que proposent les Galaxy A de Samsung.
- Le bon rapport qualité-prix
- Le design premium, notamment en version cuir végan
- L'écran très bien calibré
- Les performances très stables
- La recharge rapide efficace
- Les belles macros et les beaux portraits
- La compatibilité eSIM, Bluetooth 5.4 et WiFi 6E
- Le taux de rafraichissement à 144 Hz de l'écran totalement inutile ici
- Les applications commerciales qui s'installent obligatoirement
- Les deux ans de mise à jour d'Android seulement
- Le grain en photo et en vidéo avec le capteur principal, même en journée
- La colorimétrie un peu froide des clichés avec le capteur principal