SFR : nouvelle vague de licenciements dans « un climat de terreur et de crainte »

La débâcle continue chez SFR. L’opérateur s’apprête à lancer une nouvelle vague de licenciements, comme il l’avait annoncé il y a quelques mois. Les syndicats s’inquiètent du “climat de terreur et de crainte” qui s’intensifie au sein de l’entreprise depuis le rachat par Altice.

sfr licenciements

Alors qu’il vient d’annoncer couvrir 93% de la population en 4G, SFR s’apprête à lancer une nouvelle vague de licenciements. Souvenez-vous, il y a quelques mois, le groupe Altice annonçait qu’un grand plan de licenciements serait mis en place afin d’optimiser encore les coûts. Patrick Drahi, patron d’Altice, s’était engagé lors du rachat de SFR à ne procéder à aucun licenciement durant trois ans.

Ces trois années se sont écoulées et l’on assiste désormais à un vrai dégraissage du mammouth. Début septembre 2017, Michel Paulin, directeur général de SFR est poussé vers la sortie. A la fin de ce même mois, c’est au tour du directeur de déploiement de la fibre d’être remercié. Mi-octobre, Jean-Pascal Van Overbeke, directeur exécutif grand public ne faisait plus partie du décor tout comme le patron de SFR Business, Henri Juin, à qui la direction de SFR reprochait des “comportements manageriaux controversés”.

Ces licenciements ne touchent pas que les grosses tête de l’opérateur au carré rouge. La première vague a également touché tous les étages de cet édifice vieillissant. Et le deuxième effet Kiss Cool inquiète les syndicats. La CFTC, CFE-CGC, CGT, UNSA et CFDT mettent en lumière une explosion des entretiens préalables chez SFR Distribution (structure détenant la plupart des boutiques SFR). Dans leur communiqué, ils pointent du doigt des motifs “futiles et subis” avec “des entretiens non formalisés”. Cela crée “un climat de terreur et de crainte” au sein de l’entreprise.

SFR : victime de l’effet Free Mobile ?

Assiste-t-on à ce que les opérateurs annonçaient lors de l’arrivée de Free Mobile ? Les conséquences de la guerre des prix touchent-elles SFR en plein coeur ? Sans doute. L’opérateur au carré rouge a eu beaucoup de mal à faire face à l’arrivée de Free Mobile et à ses prix agressifs.

Le rachat par Altice n’a pas arrangé les choses. Le truculent patron Patrick Drahi a une stratégie bien claire : réduire les coûts. Cela rime avec baisse des investissements, et réduction de la masse salariale. Durant les trois premières années, Drahi s’était engagé à ne pas licencier.

Ce sont donc les investissements qui ont d’abord été réduits. Les effets de cette stratégie se sont vite faits sentir. La qualité du réseau s’est rapidement dégradée, le déploiement de la fibre a énormément ralenti. Pourtant SFR continue de promettre de fibrer toute la France seul. De quoi en rendre certains sceptiques.

Cette baisse des investissements s’est également traduite par une fuite constante des clients depuis plusieurs trimestres, la faute à une qualité de service en baisse et un service client complètement dépassé. Mais Drahi a réussi à augmenter les prix en douceur et à améliorer la situation financière de l’entreprise. SFR perd des clients, mais ceux qui restent paient plus cher.

En 2017, Drahi n’est plus tenu à conserver sa masse salariale. Les trois ans sont passés. Altice prévoit 3000 départs, en plusieurs vagues. Finalement, le plan est suivi à la lettre. Nous étions prévenus, nous avons sans doute préféré ne pas y croire.


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