Ce robot boosté par l’IA s’adapte à tout, même quand on lui tranche les pattes à la tronçonneuse
Ce robot quadrupède boosté par l’IA de Skild AI continue d’avancer même quand vous lui tranchez les quatre pattes avec une tronçonneuse. Si cette scène semble tout droit sortie d’une dystopie, pour la startup elle montre l’émergence d’une forme d’intelligence robotique inédite.

L’industrie de la robotique est surprenante. Chaque innovation impressionne, que ce soit les mains du robot Allex dont les mouvements ressemblent à s’y méprendre aux nôtres ou ce robot tellement réaliste qu’il en devient presque effrayant. En parlant d’horreur, la startup Skild AI vient de publier sur sa chaîne YouTube une scène digne d’un remake de Massacre à la tronçonneuse – version robot. On y voit en effet un robot quadrupède continuer à ramper après que ses quatre pattes viennent d’être tranchées.
Mais ce qui se joue derrière cette démonstration impressionnante, c’est le concept même de Skild AI : l’émergence d’une nouvelle forme d’intelligence robotique plus généraliste, que la startup surnomme « cerveau omni-corps ».
Skild AI entraîne une IA pour contrôler 100 000 robots différents
Les robots de Skild AI sont alimentés par une IA particulière. La startup a pris le contrepied de ce qui se fait généralement dans l’industrie de la robotique. Au lieu d’entraîner une IA pour un robot spécifique, elle a conçu une seule et même IA capable de contrôler 100 000 robots différents sur une large gamme de tâches.
Cette innovation repose sur un constat fait par Deepak Pathak, cofondateur et PDG de la startup Skild AI : les méthodes d’entraînement actuelles (téléopération ou simulation) ne produisent pas assez de données. Or c’est la condition sine qua non pour que les modèles d’IA utilisés en robotique puissent un jour espérer connaître un bond en avant comparable à celui des grands modèles de langage (LLM).
Ce que met en lumière cette démonstration, c’est la capacité du Skild Brain à apprendre de ses échecs afin de s’adapter rapidement à des situations extrêmes et inédites, comme la perte d’un ou plusieurs membres, des jambes cassées ou surélevées avec des échasses, des roues bloquées, des moteurs coupés ou encore un corps totalement nouveau. Cette technique s’apparente à l’apprentissage en contexte selon Pathak, une méthode utilisée pour les LLM.
Skild aborde la manipulation robotique de la même manière et s’est déjà associée à des entreprises qui recourent aux bras robotisés. La startup a même levé 300 millions de dollars en 2024, atteignant une valorisation de 1,5 milliard.
Selon nos confrères de Wired, c’est cette capacité à généraliser sur une très large gamme de matériels qui distingue Skild de la concurrence, telle que l’Institut de recherche Toyota ou Physical Intelligence. Pathak est optimiste : ces résultats, même s’ils peuvent sembler effrayants, sont les balbutiements d’une forme de superintelligence physique pour les robots.

