Ce microprocesseur analogique pourrait révolutionner l’intelligence artificielle, voici comment

Des chercheurs ont créé le premier microprocesseur analogique capable d’imiter le cerveau humain. Cette invention marque une avancée significative dans de nombreux domaines, découvrez lesquels.

microprocesseur cerveau à micro ondes
Crédits : Charissa King-O’Brien / Cornell Engineering

Quand on pense ordinateur, on imagine une machine numérique, composée d’interrupteurs marche/arrêt, fonctionnant en binaire avec des 0 et des 1. Mais il en existe un autre type : les analogiques, comme les horloges mécaniques ou les thermomètres à mercure. Considérés comme secondaires, ils pourraient redevenir centraux.

En effet, les processeurs numériques semblent atteindre leurs limites : ils sont énergivores et peinent à suivre la vitesse des données ultrarapides. Ceux analogiques, qui s’appuient sur des phénomènes physiques, semblent donc être une alternative. Ils sont plus simples, plus rapides, moins gourmands et plus adaptés aux signaux continus ou aux systèmes complexes. C’est sur ce principe que repose le premier « cerveau à micro-ondes » de l’Université de Cornell : un processeur analogique en silicium, compact, reconfigurable, qui imite le cerveau humain et mille fois moins énergivore. Une petite révolution, en somme.

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Des chercheurs ont créé un microprocesseur analogique qui imite notre cerveau

Les résultats, publiés en août dans la revue Nature Electronics, évoquent le « premier véritable réseau neuronal à micro-ondes entièrement intégré sur une puce en silicium ». En exploitant la physique analogique des micro-ondes, cette micropuce à faible consommation est le premier microprocesseur simplifié capable de traiter à la fois des signaux de données ultrarapides (jusqu’à plusieurs dizaines de gigahertz) et des signaux de communication sans fil.

Elle consomme moins de 200 milliwatts pour effectuer des calculs en temps réel dans divers domaines : le décodage de signaux radio, le suivi radar ou le traitement de données à hautes fréquences. Avec une précision de 88 % comparable à celle des réseaux neuronaux numériques, ce « cerveau à micro-ondes » est plus compact et moins énergivore – il consomme jusqu’à mille fois moins qu’un processeur numérique classique.

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Ces spécificités marquent une avancée significative. Bien qu’elle ne soit qu’expérimentale, le potentiel de cette micropuce est immense. Si elle gagne en précision, elle pourrait être directement intégrée dans nos objets du quotidien, comme les montres connectées, qui seraient capables de faire tourner des modèles d’IA sans dépendre du cloud. Résultat ? Un gain d’autonomie, de rapidité et d’énergie. Au-delà de l’edge computing, les domaines d’applications possibles sont variés : cette technologie pourrait, par exemple, détecter des anomalies dans les communications sans fil, un enjeu crucial pour la cybersécurité. Surtout, ce « cerveau à micro-ondes » est conçu à partir d’une technologie standard de semi-conducteurs CMOS, déjà utilisée à grande échelle. De quoi faciliter son industrialisation. En résumé : micropuce, maxi potentiel.


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