Ce monde perdu dans l’espace cache une météo digne d’un film de science-fiction
Un étrange monde isolé révèle ses secrets. Grâce au télescope James Webb, les astronomes y ont observé des aurores spectaculaires et des signes de tempêtes géantes.

Depuis deux ans, le télescope spatial James Webb bouleverse notre vision de l’univers. Ses instruments infrarouges ont permis de détecter des galaxies lointaines, mais aussi de sonder l’atmosphère de planètes proches. En 2024, il avait déjà révélé des disques de matière autour de naines brunes, suggérant que ces “étoiles ratées” pouvaient former des planètes. Ce regard inédit offre aujourd’hui des données précieuses pour comprendre comment naissent et évoluent les mondes.
Parmi ces découvertes, les scientifiques se sont intéressés à SIMP-0136, une naine brune située à seulement 20 années-lumière. Âgé de 200 millions d’années, cet objet céleste ne tourne pas autour d’une étoile : il dérive seul dans l’espace. Les chercheurs du Trinity College Dublin ont pu établir son premier “bulletin météo” complet, en suivant ses variations atmosphériques pendant toute une rotation grâce aux observations du télescope spatial James Webb. Jamais auparavant une équipe n'avait obtenu un suivi aussi précis de l’atmosphère d’un tel objet.
Le télescope spatial James Webb observe des aurores géantes sur un monde sans soleil
Les mesures indiquent que son atmosphère supérieure est 300 °C plus chaude que prévu, probablement à cause d’aurores puissantes. Sur Terre, les aurores apparaissent quand les particules du vent solaire interagissent avec le champ magnétique. Mais sur SIMP-0136, ce champ est bien plus intense, au point de chauffer l’air et d’illuminer la planète de l’intérieur.
Pour se faire une idée de l’ampleur de ces phénomènes, on se rappelle d’une vidéo récente montrant les aurores boréales depuis l’espace : à cette échelle, elles entourent littéralement la Terre comme un halo géant, bien au-delà de ce que l’œil humain peut voir depuis le sol.
Le télescope James Webb a aussi détecté de petites variations de température, suggérant la présence de tempêtes comparables à la Grande Tache rouge de Jupiter. Ces résultats confirment que l’étude des naines brunes est une excellente porte d’entrée pour comprendre les atmosphères exoplanétaires. Avec de futurs instruments comme l’Extremely Large Telescope, les astronomes espèrent dresser des cartes météo de mondes encore plus éloignés.

