Ces escrocs utilisent de faux relais mobiles pour envoyer des milliers de SMS piégés
Une nouvelle arnaque par SMS commence à se répandre. Elle s’appuie sur une méthode inédite qui prend de court les opérateurs.

Les SMS frauduleux sont devenus un fléau. Ces messages imitent les banques, les services de livraison ou encore les impôts afin de pousser à cliquer sur un lien piégé. Les opérateurs de téléphonie en bloquent désormais des centaines de millions chaque année. Mais les escrocs redoublent d’imagination pour contourner ces filtres.
La dernière méthode détectée repose sur de petits appareils appelés SMS blaster. D’après nos confrères de Wired, ces derniers sont installés dans une voiture ou même un sac à dos, ils se font passer pour des antennes-relais. Les téléphones à proximité croient se connecter à un réseau mobile, mais reçoivent en réalité des messages frauduleux envoyés en masse. Les modèles les plus puissants peuvent expédier jusqu’à 100 000 SMS par heure dans un rayon de près d’un kilomètre.
Les SMS blasters exploitent les failles du réseau mobile pour piéger les victimes
Pour fonctionner, ces dispositifs forcent les smartphones à basculer sur l’ancien réseau 2G, moins sécurisé que la 4G ou la 5G. Une fois la connexion détournée, le blaster envoie un SMS contenant un lien vers un site frauduleux. Le message peut même imiter l’expéditeur d’une banque ou d’un service connu. Tout se déroule en quelques secondes, sans que l’utilisateur se rende compte que son appareil a été manipulé.
Les SMS blasters viennent compléter des méthodes d’arnaque déjà bien rodées. Certaines sont grossières, comme les faux messages affirmant qu’Elon Musk aurait inventé un dispositif pour réduire votre facture d’électricité. D’autres sont beaucoup plus vicieuses, à l’image des SMS de faux livreurs. Le message initial paraît crédible et ne contient aucun lien. C’est seulement après votre réponse que l’escroc envoie une adresse frauduleuse, ce qui rend le piège plus difficile à repérer.
La technique des SMS blasters a d’abord été repérée en Asie du Sud-Est avant de s’étendre en Europe et en Amérique du Sud. En Suisse, l’agence nationale de cybersécurité a récemment alerté sur le danger. À Londres, la police a déjà saisi plusieurs appareils. Pour limiter les risques, il est conseillé de désactiver la compatibilité 2G dans les réglages de son smartphone lorsque c’est possible. Mais la meilleure protection reste la vigilance : ne jamais cliquer sur un lien reçu par SMS si le message semble suspect, même s’il paraît crédible.

