Le télescope James Webb observe à son tour la plus vieille comète jamais détectée et révèle ses secrets

Le télescope Hubble a photographié au mois de juillet l’un des rares corps interstellaires à traverser notre système solaire : 3I/ATLAS, la plus vieille comète jamais observée. Le télescope spatial James Webb a désormais pris le relais de son observation et les résultats sont inattendus.

La comète interstellaire 3I/ATLAS vue par la vision infrarouge du télescope spatial James Webb
Crédits : NASA/James Webb Space Telescope

Le 21 juillet dernier, le télescope Hubble a observé et capturé le troisième objet interstellaire à parcourir notre système solaire : 3I/ATLAS, qui aurait 7 milliards d’années – un âge record pour une comète.

Détectée le 1er juillet par le télescope ATLAS, son observation mobilise depuis lors les astronomes et les observatoires du monde entier puisqu’il s’agit d’une rare occasion d’étudier la matière interstellaire. C’est désormais le télescope spatial James Webb (JWST) qui se charge de l’étudier, en mesurant la composition chimique de son halo, d’après nos confrères de Space.com. Et les premiers résultats sont surprenants.

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Le télescope spatial James Webb révèle les secrets de la plus vieille comète jamais détectée

Dans la lignée de Hubble et de l’observatoire SPHEREx, le JWST a observé 3I/ATLAS avec sa vision infrarouge et son spectrographe proche infrarouge (NIRSpec), le 6 août dernier. Le but ? Identifier ses caractéristiques, telles que sa taille, ses propriétés physiques ou encore sa composition chimique. Les analyses ont ainsi révélé la présence de plusieurs éléments dans sa chevelure : CO₂, eau, glace d’eau, monoxyde de carbone, ou encore sulfure de carbonyle, un gaz malodorant. Ils ont surtout eu la surprise de découvrir des propriétés chimiques inattendues : jamais une comète n’avait révélé un rapport dioxyde de carbone/eau aussi extrême. Deux hypothèses pourraient expliquer cette abondance de dioxyde de carbone et le peu de vapeur d’eau :

  • Les glaces de la comète auraient été exposées bien plus intensément à des radiations que les comètes du système solaire et son noyau serait donc intrinsèquement riche en CO₂.
  • La comète se serait formée dans la « ligne de glace de dioxyde de carbone », une région particulière du disque protoplanétaire qui entoure son étoile d’origine.

Cette découverte suggère de précieuses informations sur les conditions de la formation de 3I/ATLAS. Mais surtout, elle prouve l’intérêt d’étudier ces corps issus d’autres systèmes stellaires que le nôtre. Les résultats issus de leur observation permettent d’approfondir notre connaissance du cosmos, de la diversité des comètes et des systèmes planétaires. En effet, les astronomes peuvent comparer les conditions qui régnaient dans ces systèmes lors de la formation des comètes interstellaires avec ce que l’on connaît de celles autour du Soleil lors de la formation des planètes, comètes et astéroïdes de notre système solaire, il y a 4,6 milliards d’années. Pour toutes ces raisons, le rôle du JWST est crucial et les astronomes poursuivront l’étude de 3I/ATLAS jusqu’à son retour dans l’espace interstellaire.


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