La Voie lactée cachait cet objet mystérieux, des astronomes révèlent enfin sa vraie nature
Depuis des années, un satellite très discret de notre galaxie intriguait les chercheurs. Était-ce une minuscule galaxie dominée par la matière noire ou un simple amas d’étoiles ? Une nouvelle étude apporte la réponse, voici ce qu’ils ont découvert.

L’Univers regorge d’objets qui échappent encore aux classifications établies. Certains semblent trop petits pour être des galaxies, mais trop massifs pour n’être que de simples amas d’étoiles. Ces cas déroutants rappellent d’autres découvertes récentes, comme celle de « Punctum », un signal radio d’une intensité exceptionnelle détecté dans une galaxie voisine et qui ne correspond à aucun astre connu. Ces énigmes nous montrent combien les chercheurs doivent encore percer de mystères pour comprendre la formation de la Voie lactée et de ses satellites.
C’est le cas d’Ursa Major III, aussi appelé Unions 1, situé à plus de 30 000 années-lumière. Avec seulement une soixantaine d’étoiles visibles, il s’agit du satellite le plus faible connu de la Voie lactée. Longtemps, les chercheurs l’ont classé comme une galaxie naine riche en matière noire, car son rapport masse-luminosité paraissait anormalement élevé. Mais de nouveaux travaux suggèrent une tout autre explication.
Ursa Major III serait un amas d’étoiles maintenu par un noyau de trous noirs
Selon une équipe de l’université de Bonn, Ursa Major III n’est pas une galaxie mais un « amas sombre », c’est-à-dire un amas d’étoiles compact dont les régions externes ont été arrachées par les forces gravitationnelles de la Voie lactée au fil des milliards d’années. Il ne reste qu’un noyau invisible, probablement constitué de trous noirs et d’étoiles à neutrons. Ce cœur massif suffit à retenir gravitationnellement celles qui sont encore présentes, sans avoir besoin d’invoquer la matière noire.
Les chercheurs se sont appuyés sur des simulations informatiques combinées à des observations détaillées de la composition chimique et du mouvement des étoiles. Les résultats montrent qu’un regroupement dense de trous noirs pourrait expliquer la stabilité actuelle de l’objet. Cette découverte éclaire la frontière floue entre galaxies naines et amas stellaires, et résout une énigme astrophysique de longue date. Elle offre aussi un nouvel angle pour étudier l’évolution de la Voie lactée et comprendre comment ses plus petits satellites ont survécu jusqu’à aujourd’hui.

