Facebook : “Mes enfants ne sont pas autorisés à utiliser cette merde” avoue un ancien cadre

Facebook détruit notre société. C'est un ancien cadre de l'entreprise de Mark Zuckerberg, Chamath Palihapitiya, qui l'affirme. Lors d'une discussion publique qui se tenait à la Stanford Graduate School of Business, il a expliqué que les outils mis en place par le réseau social influencent directement notre affect et que ces changements bouleversent la structure sur laquelle est basée notre société.

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A l'occasion d'une discussion publique qui s'est déroulée à la Stanford Graduate School of Business, Chamath Palihapitiya, ancien vice-président de la branche “Croissance Utilisateurs” de Facebook, a tiré la sonnette d'alarme. “Je pense que nous avons créé des outils qui sont en train de réduire en lambeaux le tissu social sur lequel fonctionne la société“, regrette-il.

Il avoue que Facebook a cherché à toucher directement l'affect de ses utilisateurs en leur offrant des “boucles de réactions court-termistes conduites par la dopamine”. En d'autres termes, recevoir des likes et des commentaires devient addictif, les utilisateurs ont besoin de leur “dose”. Il rejoint les propos de Sean Parker, le premier président de Facebook, qui parlait lui aussi de “shots de dopamine”. Ce dernier regrette même d'y avoir participé, craignant pour le cerveau des enfants. Cet affect est d'ailleurs commercialisé par Facebook, qui gagne de l’argent quand vous utilisez ses boutons Réactions.

“Pas d'échanges avec les utilisateurs, pas de coopération, de la désinformation, de fausses vérités.” Ce sont en ces termes que Palihapitiya décrit Facebook. “Et ce n'est pas un problème américain, ça n'a rien à voir avec la propagande russe. C'est un problème bien plus global”, estime-t-il.

Facebook détruit la société telle qu'on la connaît

Ses enfants ne sont d'ailleurs “pas autorisés à utiliser cette merde (les réseaux sociaux)” et il n'y a plus recours également. “Vos comportements, vous ne le réalisez pas mais vous êtes programmés. Ce n'était pas intentionnel, mais maintenant vous devez décider ce que voulez abandonner ou pas, vous devez décider de votre indépendance intellectuelle”, a-t-il déclaré devant un parterre d'étudiants.

Et tout le monde concerné. Alors qu'il connaît leurs techniques, il avoue avoir arrêté les réseaux sociaux pour ne pas tomber lui-même dans la programmation de son cerveau. “Ne pensez pas : ‘Hey non pas moi, je suis un putain de génie, j'étudie à Stanford', car vous être probablement les plus susceptibles de tomber droit dedans”. Dans une étude, le chercheur américain Michael Hollauf expliquait pourquoi vous êtes accros à Facebook et comment décrocher.

Face à la polémique, Facebook a réagi par le biais d'un communiqué. “Quand Chamath (Palihapitiya) était à Facebook […], c'était une entreprise complètement différente de ce qu'elle est maintenant. En grandissant, nous avons réalisé à quel point nos responsabilités grandissaient également. […] Nous avons beaucoup travaillé et effectué des recherches avec des académiciens et des experts pour comprendre les effets de notre service sur le bien-être“. Facebook assure aussi qu'il compte à l'avenir “réduire ses marges pour s'assurer de réaliser les bons investissements”.


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