YouTube durcit les règles pour monétiser les vidéos : qui sont les gagnants et les perdants ?

YouTube a décidé de changer les règles de monétisation des vidéos après l'affaire Logan Paul, où le youtubeur a fait scandale en montrant un cadavre dans une forêt japonaise où il est fréquent de croiser des personnes désirant se suicider. Les conditions d'accès à la monétisation deviennent plus complexes, et semblent encore favoriser davantage les Youtubeurs déjà reconnus. Les signalements des internautes seront également mieux pris en compte et peut valoir en cas d'offenses répétées la suppression pure et simple de la chaîne. 

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L'affaire Logan Paul pousse YouTube à réagir : la plateforme de vidéos en streaming durcit ses règles de monétisation dont les youtubeurs dépendent pour se rémunérer. C'est le deuxième durcissement en l'espace de quelques mois : en avril 2017, YouTube avait déjà décrété que les chaînes devaient avoir plus de 10.000 vues. Le seuil est désormais réajusté à 4000 heures de vidéos regardées au total dans les 12 derniers mois et plus de 1000 abonnés. Google explique dans un post sur son blog : “cela va permettre d'améliorer notre capacité à identifier les créateurs qui contribuent positivement à la communauté, et les aider à engranger davantage de revenus publicitaires (et les éloigner des mauvais acteurs). Ces standards rehaussés vont aussi nous aider à empêcher la monétisation de vidéos inappropriées qui peuvent impacter le revenu de tous“.

YouTube durcit les règles pour monétiser les vidéos : beaucoup de perdants, très peu de gagnants

Le changement intervient dans un contexte compliqué pour YouTube. Notamment à cause du comportement de certains Youtubeurs et des caractéristiques mêmes de son modèle économique basé sur la publicité. On peut par exemple citer PewDiePie et ses dérapages racistes et antisémites. Il y a plus récemment, les vidéos polémiques de Logan Paul au Japon dans la forêt Aokigahara dite des suicides – un lieu où des japonais désespérés mettent en effet souvent fin à leurs jours. Ou encore les détournements violents de dessins animés pour enfants. Nos confrères de The Next Web affirment que ces comportements de certains Youtubeurs ont coûté à la firme des millions de dollars de revenus publicitaires : de nombreuses marques refusent en effet d'être associées à des contenus racistes, homophobes, violents – ou à des vidéos qui “attirent des commentaires de la part de centaines de pédophiles“, affirme le site.

Bien sûr, il est très compliqué pour YouTube de faire le ménage sur une plateforme mondiale sur laquelle des centaines de vidéos sont postées à chaque minute. Le problème, ce sont les conséquences de ces nouvelles règles : il devient de facto beaucoup plus compliqué pour de nouveaux créateurs de percer sur la plateforme. Obtenir 1000 abonnés peut prendre beaucoup de temps, de même que 4000 heures de visionnage sur une période de 12 mois. Alors qu'il était possible de commencer à être rémunéré plus tôt, et donc de se concentrer plus tôt entièrement à sa chaîne. Les perdants seront donc tous ceux qui souhaitent monter une nouvelle chaîne de manière indépendante. Ou qui ont déjà une petite chaîne, qui ne sera d'un coup plus monétisée.

Par ailleurs, cela n'empêche aucunement certains Youtubeurs de passer entre les mailles du filet. YouTube assure néanmoins que les signalements des internautes seront davantage pris en considération et pourront déboucher sur des sanctions. In fine, il semble que l'intention de YouTube soit davantage de maintenir son image auprès des annonceurs plus que de réellement prendre le problème à bras le corps. Alors que la communauté de petits créateurs du site, ne poste pourtant pas, en majorité, de contenus offensants. De quoi se demander à quoi ressemblera YouTube dans la foulée de ce changement de règles.

Les Youtubeurs que l'on connaît déjà vont voir leurs bénéfices augmenter – ce sont les vrais gagnants de ces nouvelles règles. Du coup, le renouvellement, la nouveauté, ce qui fait l'âme de YouTube pourrait être mis en danger. Ce qui est d'autant incompréhensible que la plateforme n'est plus toute seule. Il y a bien sûr Dailymotion, Vimeo, mais aussi Twitch ou encore Facebook. Alors, ne serait-il pas grand temps de revoir les méthodes du site en profondeur pour éviter ces abus sans pénaliser les petits créateurs ? La question se pose, alors que ce changement ressemble à bien des égards à une régression, comme si l'on revenait à l'ère pre-2007.

C'est en effet à ce moment que YouTube avait décidé de permettre à n'importe qui d'être rémunéré pour ses vidéos en ouvrant à tous le YouTube Partner Program. Un changement qui a tiré vers le haut de nombreux petits créateurs, tout en permettant aux marques de toucher des audiences auparavant inaccessibles directement. Et vous, que pensez-vous de ce durcissement des règles ? Partagez votre opinion avec la communauté du site dans les commentaires !


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