Uber veut électrifier sa flotte, mais se cogne à ce souci évident
Uber pousse de plus en plus ses chauffeurs vers l’électrique. Mais une fois la voiture en main, un problème majeur persiste. La plateforme vient d’embaucher une spécialiste de Tesla pour y remédier, et vite.
Les voitures électriques sont devenues plus accessibles, surtout sur le marché de l’occasion. De plus en plus de chauffeurs VTC s’équipent, profitant de véhicules moins chers et de coûts d’entretien réduits. Mais un problème persiste : la recharge. Selon Uber, ce n’est plus le prix d’achat qui freine les conducteurs, mais l’absence de bornes disponibles, en particulier pour ceux qui vivent en appartement.
D'après Bloomberg, un sondage interne mené par la plateforme confirme que l’accès à la recharge est désormais la principale préoccupation des chauffeurs en électrique. Moins d’un tiers d’entre eux peuvent recharger à domicile, alors que la majorité des recharges se fait justement chez soi. Uber affirme qu’un chauffeur sans solution de recharge fiable perd en efficacité, en temps, et en revenus.
Uber embauche une ancienne employée de Tesla pour créer un réseau de recharge dédié à ses chauffeurs
Pour résoudre ce blocage, Uber a recruté Rebecca Tinucci, l’ancienne responsable du réseau de Superchargeurs chez Tesla. Elle supervise plusieurs projets en cours à Londres, Boston et Phoenix, destinés à améliorer la recharge pour plus de 55 000 chauffeurs. Un outil de planification est aussi en cours de déploiement dans 40 villes pour anticiper les besoins en infrastructures. La société veut ainsi sécuriser la transition électrique sans pénaliser ses utilisateurs.
En parallèle, l’entreprise n’abandonne pas ses ambitions à long terme. Uber s’est associée à Cruise, filiale de General Motors, pour intégrer les premiers taxis autonomes sur sa plateforme dès 2025. Ce partenariat marque le retour de l’entreprise sur le terrain des robotaxis, après avoir abandonné son propre programme suite à un accident mortel en 2018. L’idée reste la même : réduire les coûts en remplaçant progressivement les chauffeurs humains.
Mais les taxis sans conducteur ne sont pas encore prêts à remplacer les humains. Tesla, qui a lancé ses Robotaxi aux Etats-Unis il y a quelques jours, fait déjà face à des incidents de conduite, avec des vidéos montrant des manœuvres dangereuses. En attendant que ces systèmes deviennent fiables, Uber doit renforcer ses infrastructures et soutenir ses 230 000 chauffeurs électriques dans le monde. C’est là que se joue, pour l’instant, l’avenir de la plateforme.