Shadow : Blade a de gros soucis financiers et cherche un repreneur

Blade est dans la tourmente. L’entreprise derrière Shadow, le service de cloud gaming à la française, cherche actuellement un repreneur après une année 2020 bien difficile. Alors que sa plateforme attire de plus en plus en clients, les dépenses à foison et la pandémie de COVID-19 ont mis à mal ses finances.

Shadow PC
Crédits : Shadow

Blade, c’est l’une de ces réussites à la française dont on peut être fier. Fondée en 2015, elle lance en 2017 Shadow, la plateforme de cloud gaming qui se frotte désormais aux plus grands sans trembler. Levée de fonds après levée de fonds, la société enchaîne les succès jusqu’à compter aujourd’hui plus de 100 000 utilisateurs réguliers. Pourtant, Blade n’a plus d’argent et cherche actuellement un repreneur.

Les rumeurs vont bon train depuis quelque temps sur sa situation financière. Les dirigeants se succèdent et ne se ressemblent pas, les employés quittent en masse leur poste tandis que la nouvelle offre Shadow, au cœur de sa communication depuis des mois, tarde à arriver. Cette dernière a même été annonciatrice des soucis à venir, comme nous l’apprennent nos confrères de chez Next Inpact.

Blade en situation très instable

Cela fait maintenant plus d’un an que les abonnés attendent le lancement de cette nouvelle offre dont parle Blade depuis fin 2019. Après des mois de bêta, la société annonce finalement que la sortie, prévue initialement pour janvier 2020, est repoussée à décembre 2021. Officiellement, la start-up fait face à des « soucis matériels ». Officieusement, elle abandonne son hébergement chez OVHcloud pour se tourner vers 2CRSi, par ailleurs actionnaire de l’entreprise. Problème : le changement s’est opéré au début de la pandémie de COVID-19.

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Avec un réseau des transports bloqué et des clients majoritairement à l’étranger, la situation s’est très rapidement compliquée. Au point que plusieurs employés ont décidé d’abandonner le navire en 2020, dont Emmanuel Freund, l’un des fondateurs de la société. Cyrille Even a tenté de s’imposer à la tête de Blade, sans succès. Elle est aussitôt remplacée par Mike Fischer, accompagné de Jean-Baptiste Kempf (VLC) au poste de CTO. Objectif : reprendre en main les équipes bouleversées par ces départs à répétition, mais aussi et surtout les finances qui sont au plus mal.

Comme toutes les start-up, Blade dépense bien plus qu’elle ne gagne. L’arrivée constante de nouveaux abonnés ne parvient pas à renflouer les caisses, et l’échec d’une levée de fonds fin 2020 enfonce le clou. S’ajoutant à cela les multiples soucis techniques de la plateforme, l’entreprise sort sans surprise du classement Next40, un an après son arrivée fracassante. Ni les baisses de prix ni les effets présumés du confinement n’apportent l’aide nécessaire pour remonter la pente. En interne, les tensions s’intensifient et certaines décisions détruisent la cohésion d’équipe.

Blade entame une procédure de redressement judiciaire

De nouveau, l’offre « Shadow Boost » est au cœur des discordes. Certains dénoncent en effet la stratégie de Blade, qui a décidé de la rendre disponible d’abord aux datacenters américains. De leur côté, les Français, dont certains ont effectué leur précommande il y a de cela des mois, doivent encore attendre fin 2021 pour pouvoir en profiter.

Après des suspicions que l’entreprise se retrouve devant le tribunal de commerce, celle-ci s’est finalement protégée lançant une procédure de redressement judiciaire. Elle gagne ainsi du temps dans le remboursement de ses dettes, tout en tâchant de maintenir l’activité à flot avant de trouver une solution. Dans ce contexte, seul un rachat semble être une option viable. Des sociétés de télécoms seraient notamment intéressées.

D’ici là, les abonnés peuvent continuer à utiliser la plateforme. Mais Blade doit rapidement trouver de nouvelles sources de financement, sans quoi la situation se dégradera davantage. Il paraît peu probable que le service ferme ses portes, au vu de son succès à travers le monde. Reste à examiner les dossiers de reprise présenter, et à faire un choix qui, on l’espère, sera le bon.

Source : Next Inpact


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