Qui dirige vraiment Huawei ?

Huawei est une énigme pour les gouvernements du monde entier. Les États-Unis présentent le groupe chinois comme une menace qui doit répondre aux ordre de Pékin, alors que celui-ci assure être totalement indépendant. Dans une infographie, Huawei explique à qui appartient l'entreprise, qui la dirige et comment elle fonctionne afin de lever certaines zones d'ombre.

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Alors que les États-Unis tentent de saper la réputation de Huawei, le groupe a lancé un minisite pour expliquer comment est gérée la société et à qui elle appartient vraiment. Une manière de répondre aux fantasmes de certains. “Tout le monde croit savoir mieux que les autres. Ici, nous voudrions dissiper les malentendus une fois pour toutes, en vous expliquant avec précision qui détient, gère et gouverne Huawei”, explique le constructeur.

A qui appartient Huawei ?

Première question : qui détient Huawei ? Le gouvernement chinois ? Des institutions financières ? Des consortiums ? Rien de tout cela. Le groupe est détenu à 100% par ses employés, qui sont également actionnaires de leur entreprise. Un système mis en place en 2003 et toujours en vigueur aujourd'hui. Et qui lui permet de résister aux tempêtes comme il en vit actuellement. Huawei n'est ainsi pas côté en bourse. Si cela avait été le cas, l'annonce des sanctions américains à son encontre aurait provoqué un raz-de-marée financier.

En 2018, on recensait 96 768 personnes détenant des parts de Huawei : 93 528 employés actuels (88,94% des parts), 3240 anciens employés partis à la retraite (10,05% de parts) et Ren Zhengfei (1,01% des parts), PDG et créateur de Huawei en 1987.

Qui dirige Huawei ?

Passons ensuite au fonctionnement du groupe, qui est un peu particulier. Des cadres et dirigeants de Huawei sont souvent cités dans des articles de PhonAndroid et vous avez pu constater que contrairement à beaucoup d'autres marques (Tim Cook pour Apple, Carl Pei et Pete Lau pour OnePlus…), il est difficile de mettre en avant une ou deux figures publiques pour représenter l'entreprise.

Cela vient de l'organigramme de Huawei, qui ne place pas un individu au-dessus de tous les autres et qui confie de hautes responsabilités à de nombreux membres. Le meilleur symbole de ce système est le fait qu'il y a trois directeurs exécutifs, et que le siège de grand patron, puisqu'il en faut tout de même un, tourne entre ces trois individus en suivant un calendrier bien précis. Le fondateur Ren Zhengfei en fait partie, mais il se montre habituellement très discret. Il était d'ailleurs quasi inexistant médiatiquement avant qu'il ne doive monter au créneau récemment pour défendre son groupe contre les attaques répétées des États-Unis et les accusations d'espionnage et de connivence avec les autorités chinoises. Avant ces derniers mois, vous avez par exemple sans doute beaucoup plus entendu parler de Richard Yu que de Ren Zhengfei.

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Cela, c'est pour le très haut du panier. En amont, tous les actionnaires votent pour des représentants. Une part représente un vote. Une commission est donc élue. Celle-ci élit ensuite un conseil d'administration d'un côté (la plus haute instance chargée de la stratégie d'entreprise, des opérations, de la gestion et de la satisfaction client), et un comité de surveillance de l'autre pour contre-balancer. Son rôle est de superviser le conseil d’administration et la direction, ainsi que le statut opérationnel et la situation financière de Huawei. Le conseil d'administration choisit ensuite sept cadres : quatre directeurs adjoints et les trois directeurs exécutifs dont nous parlions plus haut. N'hésitez pas jeter un œil à l'infographie de Huawei proposée en fin d'article pour y voir plus clair.

Huawei est indépendant

Pour conclure, Huawei en remet une couche sur son indépendance. “Huawei est une entreprise privée détenue à 100% par ses employés. Aucune agence gouvernementale ou organisation externe ne détient d’actions dans Huawei”, est-il martelé, alors que les États-Unis assurent que le groupe a reçu des aides financières de l'exécutif chinois.

L'une des craintes est aussi que même si Huawei ne serait pas proche du gouvernement chinois, le groupe n'aurait légalement pas le droit de refuser de l'aider ou de lui fournir des données confidentielles si la demande en est faite. Une loi est passée en 2017 et oblige les entreprises chinoises à collaborer avec les autorités dans le cadre d’un effort national pour le renseignement. Dans une interview accordée au Financial Times en juillet 2019, Ren Zhengfei a assuré que Huawei ne fournira jamais les données de ses utilisateurs même sous la menace. “Je préférerais mourir”, avait-il alors déclaré.

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Source : Huawei


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