Netflix : le blocage des sites pirates profite bien aux sites de streaming légal, mais à une condition

Netflix, Amazon Prime Video et les autres plateforme de streaming légal bénéficieraient bien du blocage des sites pirates : une nouvelle étude montre que ce type de mesure conduit effectivement les pirates à avoir recours à des alternatives légales. Les chercheurs soulignent néanmoins que pour que cela fonctionne, il faut que le blocage soit particulièrement étendu – comme lorsque le Royaume-Uni a par exemple pris la décision en 2014 de bloquer 53 sites d'un coup.

Netflix piratage

Une étude du Carnegie Mellon University’s Initiative for Digital Entertainment Analytics (IDEA), un département de l'université du même nom basée en Pennsylvanie (USA) financée par la MPAA (association d'ayant droits américaine), révèle que sous certaines conditions, le blocage de sites pirates est efficace pour pousser les internautes vers des alternatives légales – comme Netflix et Amazon Prime Video. Cette méthode fait pourtant depuis plusieurs années débat, sachant que le blocage est contournable via des services VPN. Or, ce que soulignent les chercheurs, c'est que pour que cela fonctionne, il faut obligatoirement opter pour une offensive massive contre les sites pirates.

Netflix et Amazon Prime profitent bien du blocage de sites pirates, si le nombre de sites bloqués est suffisant

Les chercheurs fondent leurs conclusions sur de précédentes études réalisées dans plusieurs pays, en particulier au Royaume-Uni. En 2012, le royaume a décrété le blocage de The Pirate Bay – sans grande conséquence. Les pirates sont alors simplement passés sur d'autres sites miroir et plateformes, ou ont usé de VPN pour avoir accès à l'annuaire de torrent. Or, lorsque le pays a décidé de bloquer d'un coup 19 sites l'année suivante, une nouvelle tendance est apparue : bloquer plus de sites a fait diminuer le nombre de visites vers des sites de téléchargement direct – mais pas forcément le recours à d'autres méthodes de piratage.

En 2014, le Royaume-Uni a donc décidé de bloquer 53 sites pirates. Cette fois, les visites vers des sites pirates encore accessibles ont elles aussi diminuées. Et dans le même temps, les chercheurs notent une croissance des abonnements aux sites légaux. “Nous montrons que le blocage de 53 sites en 2014 a causé une baisse du recours au piratage tout en augmentant l'utilisation des sites légaux avec abonnement entre 7 et 12%. Cela a également provoqué une augmentation du nombre d'abonnements”, expliquent les chercheurs.

Et d'ajouter que “ces résultats impliquent que la méthode de lutte contre le piratage visant l'offre peut être efficace pour convertir les utilisateurs de canaux de piratage illégaux vers une consommation payante légale”. Il faut cependant noter qu'aussi significative soit-elle, la hausse du nombre d'abonnements demeure faible : à peine 1,1%. Les chercheurs soulignent néanmoins qu'au Royaume-Uni cela représente environ 50,000 nouveaux abonnés – ce qui reste relativement important, et augmente mécaniquement le montant des redevances aux ayants-droits.

Plus généralement cette étude montre que les utilisateurs ne réagissent pas tous pareil face au blocage de sites : certains vont utiliser des alternatives, recourir à un VPN, tandis que d'autres vont aller vers des alternatives légales. Mais aussi que lorsque ce blocage est suffisamment étendu, les comportements commencent effectivement à changer. Et l'étude de conclure : “le blocage de plusieurs sites d'un coup est un peu comme décapiter plusieurs têtes de l'Hydre à la fois [un monstre de la mythologie grecque à plusieurs têtes qui repoussent lorsqu'on les coupe, ndlr]. Lorsqu'un réseau de site est suffisamment endommagé, il se peut que la blessure soit mortelle. Nous avons montré que les comportements des utilisateurs sont suffisamment modifiés et que certains augmente le recours à des canaux légaux, et réduisent le recours à des équivalents illégaux”.

Lire également : IPTV – l'ALPA demande à Google de déréférencer une série de sites web

Que pensez-vous des conclusions de cette étude ? Faut-il lutter plus agressivement contre le piratage pour que les comportements changent ? Partagez votre avis dans les commentaires.

Source : TorrentFreak


Abonnez-vous gratuitement à la newsletter
Chaque jour, le meilleur de Phonandroid dans votre boite mail !
Réagissez à cet article !
Demandez nos derniers articles !