Meta (Facebook) a une fois encore exploité des données sensibles à votre insu et c’est assez grave
Une décision de justice vient de tomber contre le groupe Meta. En cause, l’exploitation de données ultra sensibles issues d’une application de santé féminine. Le verdict pourrait marquer un tournant dans la gestion des données personnelles.

Meta n’en est pas à son premier scandale sur la collecte massive de données personnelles. En 2024, une étude menée par Acxiom révélait que des dizaines de milliers d’entreprises alimentaient la base de données de Facebook, parfois avec des informations liées à la santé. Plus récemment, le groupe a confirmé l’utilisation des publications publiques pour entraîner ses intelligences artificielles, sans demander l’accord explicite des utilisateurs. Aujourd’hui, c’est une nouvelle affaire qui ravive les inquiétudes autour de la vie privée numérique, cette fois liée à des données de santé.
Un jury californien vient de juger que Meta avait illégalement intercepté des données privées via l’application Flo, utilisée par des millions de femmes pour suivre leurs cycles menstruels. Les faits remontent à la période entre 2016 et 2019, durant laquelle la société aurait accédé à des échanges internes dans l’appli, sans en informer les utilisatrices. La plainte initiale visait aussi Flo, Google et Flurry, mais seules Meta a été jugée. Les autres ont conclu des accords à l’amiable avant le procès.
Meta a été reconnue coupable d’avoir écouté les données de santé des utilisatrices
Le jury a estimé que Meta avait « intentionnellement écouté et enregistré » des conversations en ligne, en violation de la loi californienne sur la vie privée. Il s’agissait notamment de données comme les dates de règles, les symptômes, ou encore les périodes de fertilité. Ces informations auraient été utilisées pour du ciblage publicitaire. Chaque infraction pourrait entraîner une amende de 5 000 dollars, avec potentiellement des millions d’utilisatrices concernées.
Meta a déclaré son désaccord avec le verdict et envisage de faire appel. L’entreprise affirme ne pas vouloir de données sensibles et interdit leur collecte via ses outils publicitaires. Mais ce jugement vient renforcer un message clair : la vie privée numérique, notamment en matière de santé, n’est pas négociable. Cette affaire pourrait faire jurisprudence et encourager davantage de régulations dans le secteur.

